(info trouvée sur le site de la FA de rennes, suivie du texte ci dessous)
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DU DEVELOPPEMENT A LA DECROISSANCE
DE LA NECESSITE DE SORTIR DE L¹IMPASSE SUICIDAIRE DU CAPITALISME.

POUR UN AUTRE FUTUR

On a fait croire aux générations d¹après la seconde guerre mondiale que l¹épanouissement et la liberté des individus passaient par une consommation marchande sans cesse plus forte, et que l¹abondance allait naître pour tous.
Malgré le silence lâche des technocrates et des affairistes corrompus, la supercherie éclate aujourd¹hui en pleine lumière. Non seulement l¹opulence
n¹engendre pas le bonheur de ceux qui en jouissent, mais le nombre des exclus s¹accroît constamment, parce que seuls les besoins de ceux qui peuvent payer intéressent les dirigeants des grandes firmes prédatrices :
les démunis peuvent mourir dans une superbe indifférence.
L¹humanité est engagée dans une course folle, celle de l¹accumulation du capital qui n¹a d¹autre finalité qu¹elle-même (le capital, faut-il le rappeler, n¹étant que la plus-value volée aux salariés qui l¹ont créée).
L¹objectif final est bien de transformer totalement les rapports de propriété sur la planète, de faire de la moindre ressource matérielle ou intellectuelle une marchandise, c¹est-à-dire une source de profit. C¹est
parce que rien ne semble pouvoir arrêter cette course ponctuée de calculs sordides que chaque jour s¹allonge la liste des dégâts sociaux et écologiques provoqués par cette accumulation. Nous sommes les premières
générations, dans l¹histoire, à transmettre à leurs descendants un héritage moins favorable que celui que nous avons reçu !

– Une planète en péril

Ce n¹est pas seulement par une erreur d¹appréciation que le développement exponentiel de la technique nous rend vulnérables et nous aliène au lieu de nous libérer. Ce n¹est pas seulement par manque de clairvoyance que les promesses de bonheur s¹inversent en menaces de mort, et qu¹une illusion de puissance nous rend dangereux pour nous-mêmes. Si les blessures infligées à la biosphère se multiplient, jusqu¹à en rendre certaines irréversibles, c¹est parce que l¹arrogance criminelle de ceux qui nous gouvernent les
pousse à faire prendre aux générations futures, et sans les consulter, les risques les plus fous plutôt que d¹écorner quelque peu leur mode de vie extravagant.
Des scientifiques de plus en plus nombreux s¹interrogent sur l¹état de la planète, et par conséquent sur les conditions de vie qui y régneront dans seulement un demi-siècle. Affirmer que le diagnostic est alarmant dans un système économique incapable d¹assurer la survie de l¹espèce humaine est un doux euphémisme : élévation du niveau des océans due à une hausse des températures ; pollutions atmosphériques ; altérations climatiques graves
(tempêtes plus violentes et plus fréquentes) ; déchets nucléaires durablement toxiques ; perspective d¹une grave pénurie d¹eau concernant la moitié de la population mondiale ; perte de fertilité des sols, et
particulièrement des terres agricoles ; perturbation des écosystèmes marins, c¹est-à-dire diminution des ressources en poissons, et donc en protéines ;
recul continu des forêts partout dans le monde ; réduction de la biodiversité ; accumulation de millions de tonnes de déchets métalliques et plastiques qui ne connaissent pas de recyclageŠ Autant de bombes à
retardement !

– Un bilan humain désastreux

L¹ouverture de la planète à la concurrence sauvage accentue l¹exploitation de la force de travail, et plus particulièrement dans les pays du tiers monde soumis aux programmes d¹ajustement structurel du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale. Les chiffres sont édifiants : 1,2 milliard de personnes au-dessous du seuil de pauvreté, dont les trois-quarts
chroniquement sous-alimentées ; 850 millions d¹analphabètes ; 150 millions de chômeurs dans le monde ; 700 millions de sous-employés (l¹Union européenne octroie 2.20 dollars de subvention par jour et par vache, alors que la moitié de la population du monde vit avec moins de un dollar par jour ! !). Des accidents du travail et des maladies professionnelles en augmentation constante. 250 millions d¹enfants travaillent dans les mines, les ateliers insalubres ou sont contraints à la prostitution, à l¹esclavage.
Face à la destruction des acquis sociaux, au démantèlement des services publics, à la suppression d¹espaces de liberté, à la généralisation de la
précarité, une fraction, certes trop peu nombreuse, de la population réagit.
Et parce qu¹il sent menacé l¹ordre inégalitaire et autoritaire qu¹il veut maintenir, le pouvoir met en place une politique sécuritaire et tout un arsenal de contrôle social : surveillance et fichage des citoyens,
répression syndicale, criminalisation des mouvements sociaux, harcèlement des populations marginalisées, parce que quand une société n¹ose plus soutenir le regard de ceux qu¹elle a réduit à la misère, il ne lui reste plus qu¹à les jeter dans l¹obscurité des prisons. Sauf que si l¹on peut incarcérer des hommes, on ne saurait enfermer leurs idées.

– Un devoir de révolte

Les siècles passés témoignent que les dirigeants, leurs complices, leurs collaborateurs, grâce à la puissance des institutions qui inculquent le sens de la hiérarchie et de l¹obéissance, ont toujours assuré le droit du plus fort, le règne du despotisme en exploitant la bonne foi et la naïveté des peuples. La terrible servitude volontaire qui pousse les populations à accepter leur sort, à courber sans cesse l¹échine, n¹est pas une fatalité.
Il n¹est pas inéluctable que la réussite de quelques-uns se fonde sur l¹échec du plus grand nombre, que les pays du Sud continuent à financer l¹expansion de ceux du Nord, ou que se perpétuent des marchés financiers déconnectés de la réalité, où certains peuvent acheter sans avoir d¹argent et vendre ce qu¹ils ne possèdent pas !
Faudrait-il que la jeunesse se contente de la flexibilité, des petits boulots, des salaires dérisoires, d¹une protection sociale réduite, de
retraites aléatoires, lorsque le P.D.G. d¹Alcatel gagne deux mille fois le SMIC ?
A travers l¹histoire, des penseurs nous invitent à ne pas subir perpétuellement la violence légitimée des Etats, pas plus que la logique froide du capital. La Boétie : « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous
serez libres. » Stirner : « Si la soumission venait à cesser, c¹en serait fait de la domination. » Camus : « La révolte est l¹une des dimensions essentielles de l¹homme. » Même la « Déclaration des droits de l¹homme » de 1793 stipulait : « Quand les droits du peuple, ou d¹une partie du peuple, sont bafoués, l¹insurrection devient pour lui le plus sacré des droits et le
plus indispensable des devoirs. »
Parce que les idées dominantes sont toujours celles de la classe dominante, le discours officiel, économique ou politique, n¹a qu¹une seule fonction : légitimer l¹ordre social établi.
Il appartient à tous, d¹abord de comprendre que l¹homme est aujourd¹hui confronté à lui-même, et à lui seul, que les lois économiques ne sont pas naturelles mais sociales, qu¹une société fondée sur la peur, la haine, la fraude et l¹égoïsme n¹a aucun avenir, ensuite d¹imaginer qu¹un autre monde est possible, enfin de le construire sur le respect, la solidarité, l¹intelligence. Quand le cynisme des puissants se heurtera à la résistance des faibles, vivre décemment deviendra un espoir pour tous. Cet espoir ne passera ni par un simple « relookage » du système capitaliste, ni par le biais des élections qui délivrent des « chèques en blanc » aux politiciens tout en véhiculant l¹illusion d¹un possible changement par des spécialistes chargés de notre bien-être. Nous ne ferons pas l¹économie d¹une révolution !

Groupe La Sociale de la Fédération Anarchiste

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