[besançon] la répression d’État continue plus d’un an après l’action contre la sélection en master !
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Catégorie : Global
Thèmes : Luttes étudiantes/lycéennesMouvementRépression
Lieux : Besançon
2ème volet – l’État n’en a pas fini avec son acharnement : après les comparutions du 8 mars dernier, sept personnes sont appelées à comparaître le 18 juillet 2018 devant le tribunal correctionnel pour l’occupation du Conseil d’Administration de l’université du 14 février 2017, tandis qu’une autre est convoquée à une composition pénale 7 jours plus tôt. Leur but était alors d’empêcher la direction de l’université de voter, dans l’ombre des salons, le renforcement de la sélection en master. Les chefs d’inculpation vont de « dégradations en réunion », « rébellion » jusqu’à « séquestration » pour trois d’entre elles.
La procureure générale de Besançon, Edwige Roux-Morizot, s’acharne à vouloir traîner devant les tribunaux plusieurs personnes ayant participé à cette action. Au moment des faits, elle avait qualifié les occupant.e.s de « terroristes ». Pourtant, ce type d’action s’est (re)produit dans d’autres universités à la même période et n’a non seulement pas été qualifié de « terroriste » mais n’a, de plus, pas été réprimé avec la même violence. Comble d’une hypocrisie stratégique et diffamatoire, la procureure avait osé parler d’une direction « séquestrée » et d’un élu du Conseil d’Administration « molesté », versions contredites par de multiples témoignages d’autres membres du CA présent.e.s ce jour là.
Cette répression judiciaire n’aurait en effet certainement pas eu lieu si plusieurs membres du conseil d’administration n’avaient pas porté plainte. Parmi eux, aux côtés d’autres membres de l’équipe présidentielle comme les vice-président.e.s Macha Woronoff et Frédéric Muyard, André Mariage, doyen de la faculté de lettres, s’est empressé de déposer plainte contre ses propres étudiante.s en étant parfaitement conscient des suites judiciaires que cela engendrait au vu de la situation (marquée notamment par une surexposition médiatique de l’affaire).
On assiste, avec ce procès, à une forme judiciarisée et disproportionnée de répression des actes de contestation (fussent-ils classiques!) de l’ordre -universitaire- établi et aujourd’hui en cours de durcissement.
Tandis que l’action du 14 février 2017 s’inscrivait contre la logique de tri social à la fac; tandis que cette année, un mouvement social de grande ampleur a secoué de nombreuses universités pour ces mêmes raisons, l’État tente aujourd’hui encore de justifier non seulement le battage médiatique orchestré par la procureure à grands coups de déclarations sensationnelles, mais aussi d’entraver la poursuite de la lutte -contre la sélection notamment- à l’université.
La justice, en plus de jouer la différenciation entre les sujets de sa répression en multipliant les dates et types de procédures, a décidé de reconvoquer les 8 personnes en plein été, en-dehors de la période universitaire: il s’agit clairement d’entraver l’exercice de notre solidarité. Rappelons que l’État et sa justice ont toujours cherché à isoler les personnes qu’ils répriment, à nous de nous unir face à eux !
quatre personnes sont accusées de “séquestration” et non pas trois, comme cela est dit dans le premier paragraphe