Jusqu’où ira-t-on dans ce foutage de gueule des négociations ??
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Catégorie : Local
Thèmes : Actions directesAnti-répressionAntifascismeContrôle socialD281GuerreResistancesZad
Lieux : Notre-Dame-des-LandesZAD
Jusqu’où ira-t-on dans ce foutage de gueule des négociations ??
Je n’ai pas fait de fiche ni ne crois en la négociation avec un État. Je ne veux pas discuter avec cet oppresseur, je veux uniquement et simplement le détruire. Mais je me sens tout de même concernée par le processus de légalisation qui englobe quasi toutes les terres et lieux de la ZAD, cette zone que je vois comme un ensemble et non pas juste comme mon petit chez moi, qui lui, aujourd’hui n’est plus. On appelle les injonctions de la préfète des négociations, alors que je ne vois vraiment pas à quel moment nous avons négocié. Quand avons nous tiré un quelconque avantage de la situation ? Quand avons nous dit autre chose que « Oui oui madame , on a peur , on est gentils ! » ?. Et aujourd’hui il est encore question de signer les projets valides, sans même attendre ceux qui ne sont pas encore acceptés?! Encore une fois, notre fameuse dernière limite de jusqu’où on accepte de se faire enfumer est repoussée.
Certains des arguments qui sont POUR se légaliser et VITE se légaliser me paraissent absurdes, je reste divisée entre : est-ce que les gens convaincus se voilent la face ou bien se fichent-ils de moi ? Je ne pense pas qu’on puisse être plus malins que l’ennemi lorsqu’on joue son jeu.
Voici les arguments qu’on nous avance :
« Signer pour ne pas perdre les soutiens. »
Est-ce qu’on parle bien des soutiens qui ne sont déjà plus là ? A force de demies positions qui doivent convenir a toutes les composantes, beaucoup de personnes ne savent plus ce qu’on défend ici. Je préfère entendre différentes voix fortes mais aux discours assumés qu’une voix pseudo unitaire mensongère au propos trop peu incisifs.
Les personnes contre la légalisation, largement plus nombreuses qu’on veut nous faire croire, risquent de ne plus venir.
Ceux qui poussent à la légalisation, utilisent le chantage : « Si vous faites pas ça on vous laisse dans la merde ! » (chantage qui n’est même respecté, la d281 en est un bel exemple!), tout en écrivant de jolis textes et communiqués sur notre solidarité en toute circonstance, sont très peu présents sur le terrain, au front, que ce soit en 1ère, 2ème ou 3ème ligne, nous l’avons constaté. D’un autre coté, beaucoup d’énervé-es se sont limité-es dans les actions justement par soucis de composition et modération. Que ce soit clair, je ne reproche en aucun cas à qui que ce soit de ne pas vouloir se battre contre les keufs, il y a aussi d’autre chose à faire, mais faire présence en grand nombre est important ! D’ailleurs, où sont ces soutiens pour dénoncer massivement l’ultra violence et la répression de l’État ? Où sont passés ces moments magiques où tous types de personnes se mélangeaient pour faire bloc ? Où chaque action trouvait sa place et surtout où on ne se trompait pas d’ennemi ? Je simplifie en pointant deux groupes bien distincts mais j’ai conscience que beaucoup se situent mal dans tout ce merdier.
Beaucoup se posent cette question: « Suis-je prêt-e à risquer mutilation et/ou emprisonnement pour des gens qui, au final veulent payer un loyer ? ».
« Signer pour gagner du temps. »
Gagner le temps de se faire oublier, en voilà une bonne idée ! On sait que les moments fort en intensité sont souvent courts. Le temps est-il encore notre allié ? Faut-il vraiment temporiser ? Que ce soit aujourd’hui ou plus tard , ma manière de vivre est et restera illégale, donc repousser les expulsions pour qu’elles se passent de manière éparses et dans le silence ne me paraît pas du tout judicieux. A moins qu’on ne gagne du temps que pour rentrer dans leur normes ? Que le combat contre la normalisation ne soit pas partagé par tous ?
« Signer c’est dans notre intérêt. »
Je me demande si nous défendons la ZAD dans son ensemble ou si chacun essaie de protéger son lieu. Je comprend que perdre une ferme, une exploitation, des hangars etc ne soit pas la même chose qu’une cabane faite de récup’. Je ne comprend pas ou trop bien la manipulation de se cacher sous couvert d’intérêt communs pour en fait protéger son « petit » chez soi. Comment se comprendre quand on ne se dit pas la vérité ?
« Signer ces clauses pourries car la préfète ne les appliquera pas à la lettre. »
D’où vient cette confiance aveugle ? Comment et pourquoi signer un contrat dont les clauses poussent à la délation et à la normalisation (cf article 2 des COP : aucune caravane, camion ou cabane ne seront toléré autour des lieux sous peine de…). Je ne comprend pas que les 15 camarades ayant leurs noms sur les projets puissent envisager de signer un tel contrat. Mais peut être qu’encore une fois je me trompe d’amis. Je préférerais, et je soutiendrais qu’on ne s’écrase pas et qu’on ne renie pas nos convictions devant l’État.
Les clauses du contrat semblent nous mettre dans la même situation que l’on a toujours été, sauf que désormais cela est écrit noir sur blanc, en voie d’être signé et avec en prime des amendes journalière et des frais de destruction à notre charge pour ce qui ne rentre pas dans leurs normes. A moins que, évidement, nous respections ses clauses, et dans ce cas, oui la zad est morte et oui je foutrais un méga bordel avant de partir…
Des années de lutte contre l’aéroport ET son monde ne peuvent déboucher sur une poignée d’exploitations toutes biens, toutes propres, toutes normalisées sans attiser une colère furieuse de celles et ceux qui se sont battus et/ou vécus ici.
“Des années de lutte contre l’aéroport ET son monde ne peuvent déboucher sur une poignée d’exploitations toutes biens, toutes propres, toutes normalisées sans attiser une colère furieuse de celles et ceux qui se sont battus et/ou vécus ici.”
Ou bien peut-être aussi que l’illusion de la sortie de l’état des choses par la tentative de prise de pouvoir territorial (évidemment impossible à tenir vu le rapport de force) et de l’alternative productive (on va faire comme la grande méchante société mais “autrement”), bref reproduire le même monde “alter”, hé bien ça y est, on sait que c’est une impasse à répétition, à quelque échelle que ce soit, zad, chipas ou néo nationalismes, que c’est eun reproduction de l’économie aussi ratée que celle du “socialisme réel”, et on essaie de prendre d’autres directions ?
On ne peut pas dire que c’est un échec à chaque fois
En face de nous il y a du lourd, du très lourd, c’est donc difficile et compliqué
Oui ça ne va pas assez lourd, c’est vrai, mais il y a des choses qui se mettent en route malgré tout.
Les circuits courts sont de plus en plus nombreux
L’exemple du porc blanc de l’ouest en Bretagne pour commencer, circuit court, démontage du coté indistriel, qui dit merde aux banques, qui permet de faire vivre convenablement et dignement 3 à 4 personnes, quand avant il n’y avait qu’un salaire minable de dégager parce qu’il fallait rembourser sans cesse les banques.
Il y a des choses qui se mettent en place, Paris ne s’est pas faite en un jour non plus, il faut y participer, accompagner ces changements.
Je comprends le combat contre les normes, qui sont un gouffre et une prise d’otage financière par les banques à travers les industriels qui fournissent ces équiements toujours plus nouveaux.
C’est d’ailleurs une des motivations du porc blanc de l’ouest en Bretagne.
Supprimons et combattons les abus, encuite on y verra plus clair, c’est déjà un gros morceau.
Vive le porc blanc breton !
Vive Bové !
En avant toutes et tous avec la Confédération paysanne qui revendique gentillement,festivement,convivialement et en musique des aides de la PAC justes………….
Comment composer avec l’Europe en restant breton,auvergnat,la Conf vous l’explique.
Pour l’anticapitalisme passez votre chemin
il est assez inquiétant de voir que sur la zad les plus de 35 ans se font rares ,que les soutiens sont assez agés,que la génération des moins de 20 ans est peu représentée aussi.
Le type de vie,retour à la nature,refus de normes,refus pour certains des études,refus de la transparence n ‘est pas très vécue par les gens passé 35 ans.
l’expérience de la vie,des responsabilités humaines ,sociales,solidaires ont l’air d’éloigner .
Cela me rappele que sur le Larzac la génération venant apres celle de la lutte s’est très majoritairment refuser à vivre comme leurs parents.
ils refusent tout autant le retour à une nature fantasmée “bienveillante et saine” que l’acceptation du monde de Macron et hollande.
et que leurs parents sont tous ,tous,tous,passés à internet et aux portables 4 G.
Un aspect générationnel ? J’en suis convaincu. Cela tient à mon avis à deux concepts qui sont généralement dénigrés par les jeunes générations : l’ordre et le travail. C’est d’ailleurs une bonne chose de les remettre en question mais je ne connais pas de société pérenne, humaine ou animale, primitive ou urbanisée, qui ont réussi à s’en passer.
Ces concepts sont bien superflus à 20 ans quand on vit uniquement pour soi. Tout change quand on devient chargé de famille et responsable d’autrui. Parce que tu as un devoir de protection, tu ne peux plus vivre dans l’instantané et ces fichus concepts d’ordre et de travail s’imposent d’eux-mêmes.
J’ai deux enfants de 20 et 21 ans et j’aimerais bien qu’ils soient sur la zad en ce moment mais ce n’est pas leur projet… Pas forcément pour qu’ils soient sur les barricades à jeter des cailloux mais pour qu’ils expérimentent la vie, les difficultés, l’espoir, la solidarité. Quoi qu’ils deviennent par la suite, ce qu’ils auront vécu orientera leur vie et contribuera à construire la société de demain.
Comme disait l’Ecclésiaste, il y a un temps pour tout.
oui car :
“Quoi qu’ils deviennent par la suite, ce qu’ils auront vécu orientera leur vie et contribuera à construire la société de demain. ”
ce n ‘est pas garanti du tout,et on peut apprendre ces valeurs ailleurs que sur une zad (je ne critique pas l’engagement des zadistes).
pas garanti car on a un exemple helas,c ‘est la génération de 68 qui pour un grand nombre a carrément tourné casaque et se sont bien “insérés” dans l’ordre bourgeois.
aller dans une zad ne garanti pas l’avenir solidaire et humain hélas.
je crois fermement qu’en plus de la question politique au sens large pour expliquer le monde,il y a aussi une composante morale absolue et nécéssaire.
je connais un chef d’entreprise qui est 100 fois plus communiste que la plupart de ses salariés.
ce dés sa jeunesse par morale,par besoin de justice qu’il a toujours été cela.
oui oui j’entends l’argument de son statut ,et alors?
il gagne du fric,paie bien ses prolos,et soutien la zad ,les palestiniens,hait les flics…..etc.
il a repris la boite de sa famille.
sa vision du monde humain solidaire n’est jamais passé par une zad.
A mon sens il n’y a pas d’âge pour expérimenter l’hiver breton sans eau chaude en forêt, la supposément douce présence des camarades, la menace des flics et les maladies en tout genre soignés au grog et feuilles de ronces. Il n’y a pas d’âge pour balancer des mottes de terre sur les keufs non plus. Il n’y a pas d’âge pour voir une solution ou une échappatoire dans une pratique collective risquée qui finit par coûter plus qu’elle n’apporte. Si vous estimez que c’est bon pour vos enfants, allez-y vous-même. Ou risquez vous seulement à lire cette remarque comme si elle était vraiment naïve. La jeunesse n’a pas à s’expier du péché originel d’être né et d’oser vivre. La jeunesse ne doit rien à personne. Elle a comme seul tort celui bien naturel d’être naïve et désarmée, et de n’avoir pas compris le fin mot des embrouilles de fous qui la précèdent. C’est assez de couteaux sous la gorge et de “nous avons fait ce que nous avons pu aujourd’hui c’est à votre tour”. Une personne de quarante ou cinquante ans peut encore marcher dans la gadoue, pour ce que ça change le système… La génération qui lutte à NDDL a été bassinée de prédictions apocalyptiques et de conseils idiots. Les gens qui ont des gosses en lutte les renient, ceux qui ont réussi à rendre les leurs notaires déplorent leur manque de sensibilité militante. Et tout ce jeune monde est paumé. Paumé. Sous les reproches divers d’un énorme pourcentage d’une génération qui ne vaut pas mieux que la nôtre. Je propose qu’on arrête tout et qu’on fasse un pas de côté. Qu’on oublie la panique de se faire justice, la panique de sauver le monde, la panique de sauver sa peau, la panique de toutes les menaces diffuses. Et qu’avec calme et précision, on entre en analyse. Nous n’avons pas à nous investir avec engouement dans des causes dont les vrais enjeux nous dépassent. Nous n’avons pas à prouver notre valeur. Mais à sérrer contre soi le précieux fardeau de notre droit de vivre.
Il y a des actions qui ont du sens quand on a moins de 30 ans et qui en ont moins quand on a un peu de bouteille. A un certain moment, on ne satisfait plus d’imaginer un monde meilleur mais on cherche à réaliser quelque chose de durable. Est-ce que l’on s’est embourgeoisé ? ramolli et refroidi ? Sûrement un peu, et c’est encore plus vrai si l’on a quelque chose à perdre.
Est-ce pour autant que l’on a perdu ses convictions ? que l’on n’est plus prêt à prendre des risques ? Certainement pas, mais on fait d’autres choix. J’aurais pu aller vivre avec ma compagne élever des chèvres dans les Pyrénées. L’idée nous est venue mais nous avons choisi d’autres voies par lesquelles nous pouvions réaliser notre volonté d’assistance à autrui. Il y a de multiples façons de le faire sans détruire la société où l’on vit, et c’est parfois plus efficace quand personne ne le voit.
Sans vouloir décourager qui que ce soit, il n’y aura pas de révolution en France tant que la majorité de la population sera plutôt contente de son sort. Trop d’acquis à perdre.
Nul n’est besoin de passer par la zad pour rendre le monde meilleur mais c’est un foyer extraordinaire pour se poser les bonnes questions et s’élargir l’esprit. Quoiqu’il puisse arriver, il en restera au moins ça et ce ne sera pas vain. Il n’y a pas d’âge pour rendre le monde meilleur. A chacun d’agir selon ses convictions et dans le respect des autres.