+ de franginses, + de frangins
Published on , Edited on
Category: Local
Themes: Quartiers populairesRacismeZad
Places: Notre-Dame-des-LandesZAD
Plus de frangines, plus de frangins
Nous, enfants d’ouvrières, de chômeuses, de galériennes, le plus souvent, sommes né-e-s dans les quartiers populaires construits par les nôtres qui avaient été chassés auparavant de leur terre et déplacé-e-s de force et nous avons fait le choix de venir vivre à la ZAD de Notre-Dame des Landes et, comme avant et ailleurs, assumons de se battre contre la police coloniale et de garder un bout de terre pour rester libres. Comme dans certains de nos quartiers, la ZAD est un territoire libéré du contrôle policier où nous pouvons éviter les contrôles d’identité, et tout ce qui va avec : les coups de pressions, les insultes, les coups qui traumatisent nos corps et l’intérieur de nos têtes. On a quitté la ville et nos quartiers car on est saoulé de vivre dans des territoires de plus en plus occupé par la police et l’armée et subir comme les générations précédentes ce système qui veut faire de nous une chaire à canon ou de simples ouvrier-ère-s, contraint-e-s de se lever tôt car vivant loin de leur lieu de travail, ou de survivre avec le RSA ou les indemnités de chômage.
Arrivées à la ZAD, nous avons vu un collectif divisé à cause des stratégies du gouvernement, et des divisions qui reproduisent des dominations sociales et économiques que nous combattons déjà en partie, tel le racisme, le colonialisme, le système des castes et des cases. Beaucoup d’entre nous n’ont pas fait d’étude, ici, il y a peu de gens issus des quartiers, et encore moins, celles qui subissent personnellement le racisme au quotidien. On remarque qu’on ne peut s’exprimer librement dans les assemblées, soit parce que l’on a pas acquis le langage universitaire, soit parce que nous refusons d’utiliser la langue réservée à une élite. Nous constatons que les groupes qui dominent les assemblées, se réservent les médias et ne sont pas cibles des opérations d’expulsion, sont le plus souvent à l’arrière, à des postes au sec (communication, médias, constructions inutiles vu le contexte….) et envoient nos sœurs et frères des quartiers comme chair à canon, en première ligne, sur le front, les barricades ou les lieux qui subissent le plus de pressions policières au quotidien. Ces personnes ont très peu de considération et de solidarité envers celles et ceux qui ont été la cible de la première vague d’expulsion et de la prochaine qui démarrera, selon le gouvernement, le 14 mai 2018. Après avoir utilisé les sœurs et frères pour lutter contre l’aéroport, aujourd’hui certains agriculteurs les insultent dans les assemblées et sur les barricades.
Les violences subies ici sont extrêmes : tirs tendus de flashball à la tête et dans le dos, matraquages, gazages intensifs, impossibilité de récupérer des blessés ou de les extraire de la ZAD alors que des soins urgents et vitaux sont nécessaires. Le dimanche 15 avril, de nombreuses personnes, dont des familles avec enfants, sont venus soutenir la ZAD et elles ont subi le même sort.
L’opération de maintien de l’ordre en cours nous fait penser à la répression des révoltes de 2005 et nous voyons ici la même division entre la jeunesse issue des quartiers et la jeunesse des classes privilégiées. Comme en 2005, la jeunesse pauvre subit la répression et une partie de la jeunesse des classes moyennes et aisées négocie avec l’État qui leur donnera quelques miettes pour continuer la division.
Mais nous gardons espoir car depuis le 9 avril, nous avons de plus en plus de frères et sœurs des quartiers venus défendre la ZAD et qui continuent de tenir le rapport de force contre les milices de l’État français. Certain-e-s d’entre nous veulent rester ici et développer des projets pour les nôtres, sans subir la répression quotidienne du système des castes et des cases et affirmer des espaces spécifiquement dédiés pour les luttes des quartiers populaires, à savoir les luttes contre les violences policières, le système carcéral, le racisme, le colonialisme, le sexisme, l’homophobie… !
Nous ne voulons pas laisser la ZAD aux classes bourgeoises qui s’organisent déjà pour récupérer des fonds et racheter l’ensemble des terres occupées. A chaque instant, nous luttons à notre manière pour affirmer à celles et ceux qui nous méprisent et oublient souvent nos luttes contre la répression que nous subissons, que vous subissez chaque jour, qu’ils aillent exercer leurs privilèges en dehors de la ZAD, et non pas, comme c’est le cas à ce jour, contre la résistance de notre classe sociale qui, ici, comme ailleurs, est la plus réprimée par l’État.
Nous ne supportons pas que certains agriculteurs qui nous ont demandé du soutien viennent sous notre nez, en toute impunité, épandre des produits chimiques dans les champs, pratiques des cultures et élevages massifs, concentrent entre leurs mains de vastes territoires agricoles, après une lutte conjointe qui a duré plus de quarante ans.
Nous ne voulons pas que leurs produits agricoles finissent, une fois de plus, dans l’assiette de nos familles, de nos sœurs, de nos frères, de nos potos qui doivent pouvoir aussi se nourrir sainement malgré la galère pour payer le loyer, faire ses courses, vivre dans des tours de béton péraves… !
Nous vous invitons toutes et tous à venir dès le 12 mai 2018 pour défendre la ZAD pour que les gentes des quartiers populaires aient leur place ici et peuvent comme tout le monde avoir le choix entre le béton et la terre !
Des gent-e-s fiers d’être issu des quartiers populaires
Justice et dignité
Si c’est possible d’éviter les caricatures du texte en commentaire…
Ça pue … fiers d’être issus d’un quartier populaire ? et pourquoi pas fiers d’être paysans aussi, ou fier d’être français, puisqu’il faut s’identifier à un territoire, quel qu’il soit ?
Quand aux frères et soeurs, est-ce qu’il y a besoin de préciser qui utilise cette expression en 2018 ? Les religieux, et ouais, ça donne envie de gerber, parce qu’il y a des expressions qui véhiculent plus que des simples mots.
Quand à la justice et la dignité … c’est une blague ? Parce que je pense que ceux qui osent parler de justice sont sans aucun doute des gros privilégiés qui n’ont pas des amis en taule ! Et la dignité ? Pitié arrêtez avec vos concepts de sociaux démocrates ! Qu’est-ce que ça veut dire la dignité ?
Drôle, je suis issu de quartiers, je vis à la zad et franchement je me reconnais pas dans ce texte et surtout je sais pas d’où ça sort parce que des gens de quartiers bah j’en vois pas beaucoup et le peu que je vois ils se barrent pas à cause d’une pseudo elite mais bel et bien à cause de la culture prédominante sans distinction de classe sociale mais bel et bien d’origines culturelles
salut lol,
je suis désolé que, venant de quartier, tu ne te reconnaisses pas dans ce texte ; d’autres, s’y sont reconnus.
en tout cas, on est d’accord tous les deux qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui viennent de quartier. j’espère pouvoir te croiser et de discuter plus longuement de ce texte ou des critiques que tu veux y apporter. bonne journée
Eviter les contrôles policiers sur la ZAD, aux abords???? Une zone ou le rapport de classe n’est même pas abordé, avec des petits intellectuels bobos issues de la classe moyenne qui pensent avoir tout compris à la vie, qui négocient naivement avec l’état et qui s’offusquent après que l’état ne tienne pas parole et qui vont chialer sur Médiatarte. Franchement… Avec des personnes comme cela (certes une infime minorité heureusement) je ne me sentirais vraiment pas rassurer. Si c’est pour finir dans le coffre d’une bagnole parceque peut être trop bronzés, opinions trop divergentes etc… Enfin bon…
100% d accord avec le texte. Ca fait plaisir
Tout d’abord, tu critiques un texte sans savoir qui l’a écrit. Il s’agit en effet de personnes issues des quartiers populaires et de quel droit te permets-tu de juger qu’il s’agit de “gros privilégiés”?
Ensuite, si tu avais un minimum de culture, justice et dignité ressort de la “marche de la dignité” et je ne pense pas que ce soit un concept de socio-démocrate mais une façon de contester la façon dont l’Etat français traite les personnes issues des territoires “anciennement” colonisés.
Enfin, les mots “frères” et “soeurs” ne sont pas forcément utilisées de “manière religieuse” mais aussi pour apporter une reconnaissance et une solidarité entre personnes qui subissent les mêmes oppressions.
Avant de déverser ta haine contre toute forme d’expression qui ne correspond pas à tes dogmes et tes idéologies. Ton universalisme fatigue les gens et je t’invite à vivre les oppressions que subissent les gens des quartiers populaires pour comprendre pourquoi ils puissent à un moment revendiquer “une fierté”.
salut
merci de ne pas régler des conflits à travers ce texte car ce n’était pas le but et le conflit présent sur la ZAD entre des habitantes ont déjà assez influer sur la légitimité de ce texte car beaucoup ont pensé, comme laisse transparaître ce message, que c’était en effet des personnes non concernées qui avaient écrit ce texte. et je dois t’avouer que je suis assez sceptique lorsque des personnes osent me parler de mépris de classe aux motifs qu’ils ne sont pas habillier ou se comportent comme les codes sociaux véhiculés par d’autres. L’oppressions subie par les quartiers populairs ne s’identifie pas à une manière de parler ou de s’habiller mais bien plus au fait, commme nous le soulignons dans le texte, d’être né et avoir grandi dans ces quartiers à laquelle s’ajouter les oppressions racistes véhiculés par l’école, la police et l’administration et, que même si, ces personnes souhaiteraient “s’adapter” à des codes sociaux, les préjugés sociaux et raciaux ne disparaîtraient pas. Alors, si vous voulez soutenir nos luttes, commencer à ne pas vous approprier des oppressions que vous ne subissez pas. Pour finir, tu estimes que la ZAD n’est pas une zone libérée du contrôle policier ; ceci est ton jugement et je pense que, vu ta position de privilégié, pour toi elle n’est pas une zone libérée du contrôle policier parce qu’à raison de tes privilèges, tu ne subis pas constamment l’oppression policière dans ce pays et plus généralement dans les pays occidentaux ; pour d’autres, qui subissent les pressions militaires et policières permanentes depuis des décennies, voire quelques siècles, la ZAD peut en effet apparaître comme une zone libérée du contrôle policier.
Sur l’histoire du coffre, cette histoire m’a en effet révoltée mais je ne peux apporter l’accusation que le fait que tu sois une personne non-blanche fera de toi une personne qui finit dans un coffre.
Merci de ne pas instrumentaliser nos luttes pour régler vos conflits entre blancs privilégiés.