“Au niveau du chemin du sabot (entre 100 chenes et no name) ils ont tourné vers le sud a travers le bois en créant un boulevard (d’une largeur de machine, a peu près 4m), accompagnés de la pelleteuse (pas de la broyeuse). Ils sont allés jusque derrière le Kerdistan, ils ont continué a travers bois (toujours avec les grosses machines, en défonçant probablement quelques haies au passage) pour aller au pied d’une cabane dans les arbres (en mettant à la benne ce qu’ils trouvaient sur leur passage). Ils ont continué la même distance (environ 1/1,5km) en contournant le Kerdistan par les bois jusqu’à une yourte qui se situait entre ce lieu et le Far west. Fait intéressant : cette yourte était dans une tranchée faite par une pelleteuse venue en 2012, défoncer une cabane… Ils ont pris ce qu’il restait à la Tour, le Port, le Far (les « décombres », autrement dit les restes d’habitats…). Ils sont aussi passés au No name. Ils sont passés à travers plusieurs marécages avec des machines (un bon kilomètre). Ils ont saccagé la haie près de la Tour, un jardin en face du No name (au sud) et ont massacré tous les arbres/ronces qui peuplaient le lieu.”

Toutes ces destructions sont malheureusement bien silencieuses. Parce qu’il est compliqué de « passer à l’Est » maintenant que la route est occupée de manière quasi-permanente par les flics-massacreurs ou parce que pour beaucoup, retourner dans cet espace en sachant ce qui s’y passe est une douleur beaucoup trop vive.

Regarder le chemin que tu empruntais pieds nus le matin pour aller prendre ton café à la cabane collective du coin. Il y a maintenant d’énormes traces de la chenille venue dévaster ta maison. Le jardin où tu regardais le printemps arriver, les aubépines fleurir jour après jour, le rouge-gorge historique du lieu qui te chante bon matin. La petite mare aux salamandres que tu observais les soirs de pleine lune, lorsqu’elles se retrouvaient en masse à la lumière nocturne pour repeupler le bocage. Maintenant, c’est sillons de pelleteuses, carnage écologique, silence crispé. Images d’un gouvernement qui nourrit nos rages.

La politique-spectacle, au nom d’un soit-disant état de droit (les droits de qui ?) que l’on sait bien plus souvent dans l’illégalité que nous, a décidé d’anéantir toute tentative de prendre une autre direction qu’un monde qui va dans le mur.

Pas de méprise Jupiter, on sera toujours du côté des salamandres.