Contrairement à ce que prétendait le gouvernement et certaines figures passées du mouvement, il ne s’agissait pas pour les occupant.e.s de se cacher dans l’anonymat mais de continuer à défendre un projet collectif, d’empêcher que les dossiers soient instruits individuellement en laissant au pouvoir la possibilité de faire, à nouveau, un tri entre prétendu.e.s bon.ne.s zadistes et mauvais zadistes.

Redisons le une fois, tant les déclarations de presse de ces derniers jours tentent de créer le fantasme des radicaux qui n’auraient rien à faire ici : les occupant.e.s entendent respecter le pacte passé avec l’ensemble du mouvement anti aéroport dans le cadre des discussions sur l’avenir de la zad après l’abandon du projet d’aéoport, résumés dans le texte sur les 6 points : c’est à dire faire en sorte que toutes les personnes ayant participé à la lutte puissent rester sur ce territoire, y construire des projets, agricoles ou non, officiels ou hors cadre.

Pour l’instant, face à la menace d’un Etat qui emploie la force pour contrer toute opposition, cheminots, étudiants, zadistes, le mouvement a fait le choix d’accepter les conditions de la Préfecture. Cela ne s’est pas fait sans questionnements, engueulades, coups de pression. Des occupant.e.s s’inquiètent de la dérive légaliste de la zad tandis que d’autres réaffirment que le principal est d’empêcher une nouvelle vague d’expulsions.

Aujourd’hui, vendredi 20 avril, la délégation inter-composante a donc déposé différents dossiers individuels afin de répondre à la demande de l’Etat. Ces dossiers couvrent la quasi totalité des terres occupées, et traversent la plupart des activités vécues sur zone. Pour autant, seuls les dossiers agricoles seront traités pour l’instant par la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) . De nombreuses activités, artisanales, culturelles, politiques, ne rentrent pas et ne rentrerons sans doute jamais dans les petites cases

Nous réafirmons que ce qui se vit sur la zad ne peut être découpé, morcelé, que notre projet de vie, à l’inverse de l’individualisme libéral proné par Macron, est collectif. C’est pour ces raisons que nous déposons, en parallèle des « fiches projets » nominatives, une proposition de convention d’occupation précaire au nom de « l’Association pour un avenir commun dans le bocage ». Pour laisser voir la complexité des liens et l’interdépendance nous joignons un schéma explicatif des interdépendances entre projets. Il a été présenté à la Préfecture.

Nous attendons maintenant une réponse et demandons à nos soutiens de rester vigilant.e.s, et prêt.e.s à se mobiliser si, malgré ce geste d’apaisement, de quelconques opérations d’expulsion devaient recommencer la semaine prochaine.