Cette manifestation a été un exemple de dignité mais aussi de volonté d’avancer pour des solutions pérennes. Aucun débordement n’a été constaté, y compris par les médias présents. Pourtant les forces de l’ordre ont, une nouvelle fois, usé de façon disproportionnée de la force : jets de lance à eau et de gaz lacrymogène sans aucune raison, dispositif d’encerclement perpétuel, hélicoptère. Pour finir, le cortège qui avait annoncé rejoindre symboliquement l’EHPAD de Bréa, qui est occupé par des exilés, a été nassé sans solution de direction. Aucune explication. on peut penser que le message préfectoral est « Vous ne choisirez plus votre destination, vous ne manifesterez qu’à nos conditions ».

Après la manif, le rassemblement dans le calme et la bonne humeur de 200 personnes devant l’EHPAD , a été encerclé par un déploiement provocant sans fondement. Cette stratégie de la tension est inquiétante et révoltante.

Il existe plusieurs sources qui font état d’une rafle d’un exilé en voiture par 4 hommes cagoulés qui l’ont tabassé, fait respiré des lacrymogènes et exigé des noms sur des vidéos qu’il lui ont montré. Si ces faits sont avérés la CGT sollicitera le justice.

Le droit de manifester à Nantes est donc remis en cause. L’argument des dégradations ne tient plus. Celui de la menace zadiste non plus. Les pouvoirs publics entendent tout simplement museler toutes les revendications sociales et sociétales. Le mouvement social qui s’annonce ne pourra tolérer une telle atteinte aux libertés individuelles et collectives. La responsabilité de l’État est donc engagée. Enfin ,le cout du dispositif interroge : comment légitimer le déploiement de 500 CRS , de la bac, d’un hélicoptère qui survole 3 heures durant Nantes ? L’argent semble là pour réprimer, pas pour loger les sans-abris.

Concernant les motivations de cette manifestation, la CGT tient à réaffirmer la nécessité de refuser toutes les expulsions qu’elles soient contre les exilés, les squatteurs, les SDF, militants sur des occupations.

L’appel très large de nombreuses associations, de syndicats et de collectifs d’occupants est néanmoins un succès qui doit aboutir à la table ronde que nous demandons depuis des mois. Une première victoire est à mettre à l’actif de la mobilisation des occupants d’une part et de l’intersyndicale d’autre part : la mairie de Nantes a fait un premier pas important pour un logement inconditionnel. La CGT salue cette initiative. Pour autant la réponse est encore insuffisante vu l’ampleur du problème et le nombre de personnes à la rue (migrants, SDF, précaires). La mobilisation continue.

Samedi 31 mars

L’UD CGT 44