Témoignage et analyse d’un-e habitant-e de la zad
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Category: Local
Themes: Actions directesAntifascismeCmdoContrôle socialEcologieExclusion/précarité/chômageLuttes étudiantes/lycéennesMouvementQuartiers populairesResistancesZad
Places: Notre-Dame-des-LandesZAD
Alors que le printemps sonne le renouveau, dans nos vies c’est l’hiver. Il souffle le froid des batailles internes à notre belle Zad, et celui des batailles contre le monde à venir.
J’avais un rêve, celui d’une solidarité sans condition entre celles et ceux qui ont lutté contre la construction de cet aéroport. Tout comme deux amis prêt à prendre des coups pour l’autre, même s’ils sont en désaccord.
La finalité est bien en dessous de mes espérances.
Nous nous retrouvons divisés-es au sein même du mouvement d’occupation. Coup de pression, passage en force, confiscation des outils collectifs de communication : (contact inter-comité, contact presse..), tentative d’uniformisation, centralisation des rapports avec les autres composantes, décision hors processus, police politique violente et autoritaire.
Il me semble désormais nécessaire de reprendre ce pour quoi nous nous sommes battu en main. De réaffirmer notre identité loin des agissements fascistes de ceux qui furent nos compagnons ou compagnes de lutte.
Nous sommes presque tous et toutes arrivés ici avec en nous une marginalité nous rendant ingouvernable, mystérieux, désorganisés, insaisissable et déterminés à nous méfier du pouvoir et de sa centralisation. Nous applaudissions chaque initiative de la plus violente à la plus inefficace sans nous désolidariser, sans individualiser les actes.
Nous étions pour la plupart tous et toutes Camille, nous étions tous et toutes zadistes.
Nous avons principalement légitimé et expliqué les actes politiques des nôtres plutôt que de les condamner. Nous acceptions le chao et le manque de contrôle que nous avions sur nos voisines et voisins.
Aujourd’hui pour moi cela n’est plus.
Certain et certaines se sont affirmés au fil du temps comme de fabuleux-ses stratèges, bureaucrates, vrp politique et attaché-es de presse. Nous sommes désormais nombreux-ses à être les bons petits soldats des stratégie politique de ces groupes. Il faut rester dans le rang pour ne pas corrompre leurs tactiques et leur communication. Il faut obéir et ne pas parler trop fort sous peine de finir, méprisé ou dans un coffre.
Je ne suis pas contre l’idées de construire avec d’autres composantes un avenir solidaire, mutualisé, résistant et politique. C’est même mon plus grand espoir. Mais ce ne se fera pas au prix de ce que je suis.
Nous sommes nombreux-ses à vouloir que la Zad reste une ligne de front face aux pensées libérales et patriarcales, tout en persistant à être une zone d’expérimentation politique, sociale et paysanne.
Pour certaines et certains sommes arrivés abimés, marginaux, impulsifs-ves, borderlines, pirates, teuffeurs-euses, drogués-es, syndicalistes, cas psychologique, hypersensibles, engagés-ées, primitivistes, drogués-es, alcooliques, hippies, punks-ettes… ou tout simplement sensible
Pour certaines ou certains nous le sommes encore et nous ne nous maquillerons pas pour apparaître « acceptable » à l’image.
Nous sommes nombreux-ses à être prêts et prêtes à mener une guerre interne et silencieuse contre celles et ceux qui impose leur vision ou tactique collective au prix de la liberté individuelle d’acte et d’opinion et contre celles et ceux qui font usages de violence psychologique ou physique pour des différents politiques.
Selon moi Les groupes formels de la ZAD (chips, cmdo, pomps) devraient se dissoudre officiellement, ne plus publier de texte et ne plus venir aux assemblées sur la zad en tant que composante mais en tant qu’individu.
Nous voyons aujourd’hui le résultat de ce sectarisme groupusculaire dans les esprits de chacun et chacune et ce en quoi il s’éloigne des valeurs humanistes d’échanges de partages et de solidarités. Il noie l’individu et le place dans un questionnement quotidien du type :, suis-je légitime à porter mon avis face à ces gens qui font bloc ?, ai-je assez d’affinité pour aller à tel rendez-vous ou telle assemblée ?, est ce que ce chantier est ouvert alors que c’est ce groupe qui le porte ?, vais-je être méprisé par un groupe de personne alors que j’ai porté telle position contradictoire ? vais-je être portée par mon propre groupe ?…
La particularité du groupe est la parole unifiée, le groupe en est le porte le voix. Assez ironiquement le groupe est souvent d’accord pour mépriser la même chose ou la même personne, alors que à contrario le groupe peut être lui-même méprisé sans prendre en compte les individualités qui le compose.
Il ne s’agit pas pour moi de nier l’utilité de se fédérer pour mener un bien, une œuvre, un combat, une action. Mais le groupe lui n’est juste que dans sa capacité à apparaître et à disparaître en fonction des adversités. Il est éphémère, il ne doit pas se nommer ni se figer, s’il existe c’est qu’il est déjà trop tard. Il doit se laisser traverser, au risque de se renverser. Si dans le groupe se crée un groupe c’est qu’il est mort.
Et surtout si le groupe doit taire ses individualités c’est qu’il n’existe pas.
La Zad n’est pas un groupe, c’est un territoire. La Zad n’ est un groupe que quand elle doit organiser son quotidien, se défendre, communiquer, rassembler ou parler d’elle. Et dans ces instants elle ne peut plus supporter qu’un autre groupe fixe s’occupe de cela pour elle, même en son sein.
La Zad est une palette d’individualité aussi riche les unes que les autres avec un front commun.
Il ne sert à rien de nier les différences qui la compose ni de les masquer sous la sacro-sainte unitée.
J’affirme comme d’autre ma volonté de déconstruire le pouvoir partout où il se trouve et partout où il nait. Que ce soit une personne ou un groupe de personne.
C’est un effort quotidien sur le pouvoir que l’on incarne ou que l’autre incarne. Aussi fatiguant soit ce travail, il est le fondement de nos libertés individuelles.
Je revendique la multiplicité des tactiques, des choix et visions politiques, des modes de vies, des expériences passées ou à venir, tant qu’ils et elles ne s’imposent pas à nous individuellement et qu’ils et elles ne nuisent pas à notre quotidien.*
Pour autant je me battrais pour défendre celles et ceux qui seront à défendre, sans distinction, pour que l’on puisse continuer échanger autour des conflictualités, et des convergences qui nous animent.
*(puisqu’il est nécessaire de le préciser : Si une action isolée politique provoque un répondant étatique répressif sur chacun et chacune d’entre nous il en va de nos valeurs de ne jamais nous désolidariser de celle-ci. Même si elle est en contradiction tactique avec l’avis général.
Il semble bien facile d’applaudir une voiture de police brulée à 300 km de là quand on est incapable de soutenir une action de moindre ampleur près de chez soi.)
Plus il ya aura de textes témoignages comme celui là, plus la vérité se fera .
Dénonçons l’imposture des “zélites” autoritaires
On en est à ce point de l’éloge de l’individualisme que toute position collective devient une position autoritaire pour vous ?
Et ça se dit révolutionnaire ?
dans le texte elle parle de penser par soi même, pas de penser pour sa gueule (ce qui serait alors de l’individualisme!).
tu peux comprendre la difference ou bien ?
“position collective” est une illusion sur zone comme ailleurs –
Que dire des personnes qui ne participent pas aux réunions ?
Qui représente quoi ?
Que dire des positions non consensuelles mais IMPOSEES !
On commence à y voir plus clair dans les tensions sur la zad : en fait toute tentative d’organisation et tout ce qui dépasse l’échelle de l’individu finit rangé par certain-e dans la catégorie “autoritaire”.
pourquoi pas hein, respectons toutes les “visions politiques”, mais soyez un minimum conséquent : reconnaissez que sans ceux et celles qui s’organisent, la zad serait depuis longtemps un aéroport, et tirez-en les conclusions qui s’imposent…
Il se situe où le niveau de confusion entre “s’organiser” et “prise de pouvoir collective” ?
Si pour certain.es la notion d’organisation implique l’autoritarisme effectivement ça fait peur !
Comparer le consensus à l’unanimité est bien à coté de la plaque, car l’unanimité est un modèle de vote et tant que j’ai vu, on ne fonctionne pas par vote.
De faite on ne fonctionne déjà pas par consensus stricte. Le sens commun nous permet des fois de passer outre un.e individu.e qui est complètement irraisonnable, qui n’a aucune alternative à proposer, et qui se trouve en décalage avec tout le monde.
C’est questionnable, mais c’est comme ça qu’on fonctionne actuellement.
Par contre ce que j’entends de la part de certains membres du CMDO à travers leurs paroles et pratiques, c’est qu’on aimerait bien pouvoir aussi passer au dessus une grande parti des habitants de la zone quand ceci arrange nos intérêts ou opinions.
Pour cela le consensus est certes gênant.
Raison de plus d’être méfiant-e de vous.
–
reconnaissez que sans “ceux et celles” qui vous sont supérieur-e-s vous ne seriez pas là et le monde aurait tourné différemment …
Trop raison, faut détruire tout les groupes organisés et l’acipa et copain et les réunions et on sera libres à nouveau et on va gagner contre tout les autres qui travaillent et autres collabos de syndicats
un commentaire citant le nom d’une personne a été retiré.
une fois encore merci de pas confondre critique et balance (ce qui est contraire à la charte…)
Dernier avertissement !
Manant-e-s; Gueux et gueuses :
Inclinez vous devant tous les groupes organisés et le pouvoir des réunions !
Juste une question, comme ça,
A toutes les personnes qui se plaignent que ça se passe pas comme ils voudraient, quelle stratégie auraient-ils adopté face à la fois aux menaces de l’Etat sur la zone et aux positions de l’ACIPA et de COPAIN44 pour maintenir l’expérience politique et sociale de la ZAD dans la durée ?
Vous avez 4h.
Questions :
Pour assurer “dans la durée”, faut il prendre une assurance ?
Quelles concessions, en plus de virer et d’attaquer les pauvres, seront nécessaires pour cette “magnifique” expérience ?
Faut il “négocier” ou “obéir” ?
Faut il décomposer des “composantes” ?
la préfète ramassera vos copies.
Wsh c’est un délire ici. En gros si tu t’organises, si tu veux être forts, si tu veux un tant soit peu avoir un impact sur ce qui t’entoure et bah bim “autoritaire”.
Encore un texte individualiste qui fait l’éloge de l’atomicité, de la faiblesse ou chacun “pense par soi même” (on se croirait sur Monsieur Mondialisation…)
Ton commentaire de socialiste chais pas koi qui est fort, qui fait l’éloge du collectif qui s’organise, pour avoir un impact sur la faiblesse de penser par soi même, …
Bon, en vrai, on s’en passerait si c’est pour partir sur ce genre de bases.
Elle est belle “l’organisation collective”
les autoritaires ne veulent pas d’indivu-e-s
Iels s’organisent pour avoir un impact sur les individu-e-s, les attaquer, les insulter, les foutre dans des coffres, leur interdire de publier …
Si ce genre de comportement, les tortures et actes de barbarismes, je parle bien sur de l’oposant kidnapé dans le coffre d’une voiture…
Oui, si cela n’est pas condamné fermement par l’ensemble des gens… Cela va faire jurisprudence est va devenir un moyen normal de regler les conflits entre les groupes, qui va finir, j’en ai bien peur par des morts…
il est bien ce texte !
pourquoi certains commentaire pense que sans les groupes autoritaire il y aurait eu un aeroport c’est un peu reecrir l’histoire non ? les individus savanr et savaient deja en 2012 s’organiser avec d’autres pour faire face a l’etat sans y laisse leurs ames ni creer des groupe perenne qui veuleent tous gerer.
certains prefere l’organisation et l’efficacité meme si c’est pour aller dans le sens du grand capitale et de l’etat d’autres prefere un patwork (plus inconfortable a certains) mais tellement plus vivant et humain et bien plus efficace car au finale là, avec les nego, la prefete, les coffres, tous ça, z’ont gagné quoi si ce n’est du pire ? du qui se fait deja du consensuel, du beaubio?
Ce qui est bien avec un texte c’est qu’on peut le relire avant de commenter, cela évite de commenter inutilement :
il n’y a pas de choix à faire entre organisation collective et individu. Seul la soif de pouvoir reconnait ce choix.
donc comme réponse je me cite : “Il ne s’agit pas pour moi de nier l’utilité de se fédérer pour mener un bien, une œuvre, un combat, une action. Mais le groupe lui n’est juste que dans sa capacité à apparaître et à disparaître en fonction des adversités. Il est éphémère, il ne doit pas se nommer ni se figer, s’il existe c’est qu’il est déjà trop tard. Il doit se laisser traverser, au risque de se renverser. Si dans le groupe se crée un groupe c’est qu’il est mort.
Et surtout si le groupe doit taire ses individualités c’est qu’il n’existe pas.”