À nddl comme ailleurs, seul un territoire en lutte peut s’opposer à la normalisation industrielle agricole
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Catégorie : Local
Thèmes : Contrôle socialEcologieEconomieLogement/squatLuttes salarialesRépressionResistancesZad
Lieux : ZAD
Deux questions qu’on se pose dans nos fermes
Ces dernières semaines, depuis l’abandon du projet, collectivement nous lisons, regardons, écoutons des informations qui nous arrivent de la ZAD. Un aspect nous a marqué : on lit et entend, venant de différentes composantes du mouvement, que la ZAD va pouvoir devenir une zone de vie et agricole expérimentale selon les uns ou une zone agricole enfin normale selon les autres. Dans les deux cas, nous qui nous battons dans nos fermes pour nous opposer aux réglementations et normes créés par la cogestion agricole – administration/industrie/syndicats visant délibérément à l’élimination de l’activité agricole autonome et donc à notre élimination puisque nos vies y sont profondément liées – nous sommes choqués et nous nous interrogeons.
Pourquoi, dans le premier cas, ceux et celles qui portent les activités agricoles de la ZAD, quelles qu’elles soient (historiques ou plus récentes) et ceux et celles qui vivent à la ZAD ne poursuivent-ils pas, avec le mouvement d’opposition entre autre à l’aéroport, la lutte contre la normalisation industrielle agricole ? Cette lutte s’étend actuellement dans les campagnes. Pourquoi devraient-ils s’en extraire en s’intégrant à une bulle expérimentale, environnementale et sociale prochainement cogérée avec l’administration ? La cogestion que nous connaissons depuis longtemps dans le milieu agricole conduit, et c’est son but, à discréditer et à faire apparaître comme inutile ou dangereux ceux qui luttent. Elle cherche à étouffer les conflits et à affaiblir, entre autre à NDDL, le mouvement social existant qui maintient jusque-là avec succès un rapport de force avec l’État.
Pourquoi dans la deuxième hypothèse retrouver la normalité agricole, que nous connaissons bien pour la subir au quotidien ? Alors même que nous constatons que nos activités sont en train de perdre tout leur sens, tous leurs bras et toutes leurs capacités à nous permettre de vivre quelque part en s’éloignant de l’industrie. Et cela sous l’accélération depuis 20 ans de l’emprise du contrôle normatif et réglementaire agricole. D’autant que nous constatons dans les discussions que nous organisons qu’elle se généralise et a le même effet dans toutes les activités primaires.
Qui peut penser que l’activité agricole de nos jours – habillée des fameux slogans et clichés sur « les terres nourricières », « la beauté du métier », « la qualité des terroirs français », « les petites fermes plutôt que les grosses », « la vente directe règle tous les problèmes », « l’agriculture française bien plus sûre », » les cultures ou élevages vivriers, chacun pour soi, c’est la joie » ou « l’agriculture qui innove et s’adapte aux changements du monde et en sera l’avenir »– serait en soi, un projet politique émancipateur ? Puisque la réalité du rapport réglementaire et industriel imposée à toutes les fermes, des plus grosses aux plus petites, mêmes vivrières, avec ou sans subventions, nous fait ressentir dans nos chairs que ce n’est que de la propagande commerciale ou militante pour rassurer les bénévoles, les consommateurs urbains ignorants ou les ruraux au mode de vie hors sol et améliorer la balance commerciale des Etats et d’une partie des producteurs, gros ou petits, qui acceptent de laisser leurs voisins disparaitre.
Ce que nous refusons de donner aux capitalistes et à l’État
Vous avez, avec l’aide de nos comités de soutien régulièrement présents à la ZAD, réussi à créer un rapport de force qui a permis de maintenir, de créer ou de recréer l’envie de la vie agricole hors des réglementations, des normes, des contrôles pour pouvoir commencer à en vivre en commun quelque part en comprenant cet endroit. Cela a été possible parce que vous n’étiez pas seuls et surtout en lutte.La vie agricole commune, pour exister tout au long de l’histoire, n’a été possible que par une lutte perpétuelle, c’est une de ses conditions.
Nous vivons actuellement dans les campagnes, dans les fermes, des situations catastrophiques. Harcèlement réglementaire, normatif et judiciaire, contrôles administratifs avec des gendarmes à répétition, saisies de troupeaux, interdictions de vente sur les marchés pour non-respect des normes administratives, sanctions pour refus de contrôle, internements forcés dans le cadre des « protocoles suicide »… Du coup plus de 10 000 fermes disparaissent chaque année laissant derrière elles des ruines, des vies de salariés ou des morts et bien sur des sociétés agricoles qui s’agrandissent en employant des opérateurs. Les suicides se multiplient ces deux dernières années, étouffés par les médias et l’administration. Plus de 1 000 par an (3 fois plus que dans toutes les autres catégories professionnelles). Parce qu’on ne se détache pas, on ne se reconvertit pas, d’une vie agricole. Ce n’est pas un emploi. C’est une vie. Et c’est celle-là que nous refusons de donner aux capitalistes et à l’Etat.
Les États alliés de l’industrie achèvent d’éliminer les dernières résistances, parcelles de vies paysannes, pour achever leur travail de concentration productive capitaliste. Ils s’y prennent, depuis 20 ans grâce aux conseils de l’OMC, de manière habile et efficace. Et cela sous couvert de normes sanitaires et environnementales trompeuses, de réglementations soit disant protectrices des populations et de la planète qui sont le miroir aux alouettes d’une prétendu qualité des aliments. Ce qui permet de passer sous silence l’industrialisation forcée à laquelle elles participent activement. Allez voir le merveilleux modèle allemand d’agriculture écologique où plus un animal ne vit dehors, où s’alignent des kilomètres de bâtiments agricoles gérés par des technologies écolo et où travaillent quelques opérateurs. En France, depuis 60 ans, dans les campagnes, l’élimination de 90 % des agriculteurs a été planifiée et cogérée par l’État/l’industrie/les syndicats.
Ne croyez pas que cette pression administrative et industrielle n’atteint que les systèmes agricoles enchaînés aux banques et aux coopératives. Toutes les fermes la subissent et en meurent ou s’y plient, subvention à la clef ou pas. Des secteurs commerciaux pour petites fermes avec un rapport industriel au vivant se multiplient.
Jérôme Laronze, éleveur en Saône-et-Loire, qui s’opposait à ces réglementations les dénonçait ainsi : « l’hyper-administration n’apporte rien aux agriculteurs sinon de l’humiliation et des brimades. Cela ne rapporte qu’aux marchands et aux intermédiaires. Mon cas est anecdotique, mais il illustre l’ultra réglementation qui conduit à une destruction des paysans. » ; « Les syndicats soutiennent la paysannerie comme la corde soutient le pendu. » Il est mort le 20 mai 2017 sous les balles des gendarmes.
C’est le même combat, la suite indissociable de la lutte contre l’aéroport
L’isolement des fermes et la cogestion syndicats/État du monde agricole ont, depuis 50 ans, étouffé les luttes agricoles opposées à cette élimination des vies qui étaient auparavant hors des filières économiques dans la plupart des campagnes. À Notre-Dame-des-Landes, vous n’étiez pas isolés jusque-là parce que vous étiez en lutte. Ce qui est la seule possibilité de faire exister des communautés dans notre époque. Vous avez jusque-là refusé la cogestion avec l’État, malgré vos divergences, face à la nécessité d’enrayer leur démocratie industrielle. Vous avez engagé le conflit. Ne le lâchons pas. La nécessité reste la même pour enrayer la normalisation agricole. C’est le même combat, la suite indissociable de la lutte contre l’aéroport.
Ne nous laissez pas, nous, agriculteurs et agricultrices d’autres campagnes, seul-es à continuer cette lutte. Nous avons besoin de vous comme vous de nous pour amplifier le rapport de force. Ce pour quoi on se bat dans nos fermes, vous avez commencé à le gagner à la ZAD. Ne l’abandonnons pas. Ne prenons pas le risque de le perdre, de perdre la vigueur, l’expérience, les pratiques du mouvement existant. Ce serait aussi nous appuyer sur la tête dans nos luttes agricoles plus isolées.Primes agricoles ou pas, vous serez soumis aux contrôles administratifs qui tentent d’entraîner nos activités vers un rapport industriel ou vers l’interdiction. Dans quelques temps, si ils sentent que la négociation est possible, ils vous demanderont que vos activités soient déclarées ; les animaux enregistrés et munis de leurs papiers d’identité, bouclés et vaccinés et pas mélangés avec d’autres troupeaux ; leurs naissances, déplacements ou mort devront être déclarés dans les 7 jours ; vos cultures seront répertoriées ; vos revenus ou déficits contrôlés ; les semences certifiées ; les haies, arbres isolés ou ruisseaux photographiés et mesurés ; vos étables, fromageries, tueries, conserveries, cuisines, véhicules devront être agréés ; vos fromages, légumes ou viandes analysés, tracés, étiquetés ; vos énervements verbaux, révoltes, signalés, évalués puis internés.
Petit à petit le temps, le regard, les liens aux animaux, aux plantes, aux proches, aux voisins avec lesquels vous vivez tous les jours deviendront, sous la constante pression, doucement et nécessairement comptables, gérés, frustrants et salissant, culpabilisant comme dans beaucoup d’autres aspects de la vie industrielle. Vous découvrirez, ou vous le savez déjà, que vous vouliez ou pas vous plier à toutes ces normes, que la vie agricole est depuis 60 ans parmi les plus administrées, orientées, contrôlées et réprimées qu’il soit. Une vie tout autant contrainte, harcelée et dirigée qu’elle l’est dans les banlieues des grandes villes. Au fond des pâtures et de la forêt, l’État a pris place.
La loi voudra toujours s’imposer, vie expérimentale ou pas
Ne laissons pas l’État et leurs représentants détruire, contrôler ou agréer vos cabanes, maisons, granges, étables, cuisines… les évaluer, les trier entre celles qui sont intégrables ou pas, bénéficiant d’une dérogation, expérimentale ou inacceptable, leur donner des statuts entre propriétés, locations, squats ou permettant une installation agricole, outils pédagogiques pour les stagiaires, touristes, utiles pour les chercheurs mais aussi tenter de définir les zones possibles ou non de leurs implantations (dans une démarche de concertation et de partenariat avec les représentants de la zone afin d’établir un schéma environnementale de protection et de développement durable du territoire évidemment), tenter de normaliser ou de folkloriser leurs architectures, dessiner des micro-frontières, micro statuts entre les habitant-es. L’État n’est pas légitime pour s’imposer comme intermédiaire dans les choix et relations de vie commune, voisinage, habitats ou activités, il en est le plus grand destructeur. Nous vivons trop souvent ces tensions où les conflits sont réglés par les lois et l’argent plutôt qu’entre les personnes concernées pour savoir que ces règlements, normes exacerbent les conflits le plus souvent en créant des morales, rôles, médiations et représentations qui nous empêchent de nous comprendre et de créer société.
Nous sommes la société, l’Etat en est le parasite. En tant qu’agriculteurs et agricultrices nous savons cela qui est marqué dans nos chairs et dans l’histoire de nos familles et de nos proches.
Ce n’est pas le danger d’expulsion mené par les gardes mobiles venus de l’extérieur, face auquel on peut tenter de résister collectivement, qui vous menacera. Mais la pression des voisins qui s’inquiètent pour leur tranquillité, leurs affaires ou leur légitimité vis-à-vis de l’administration. Ce seront eux, parfois anciens compagnons ou compagnes de lutte qui vous menaceront à cause de votre proximité ou de vos choix illégaux. Ce sera moins spectaculaire qu’une tentative d’expulsion. Le petit courrier arrivera poliment à votre nom avec les injonctions de mise aux normes, puis les sanctions tomberont individuellement dans la discrétion administrative. Les possibilités de réactions collectives seront limitées par la peur des autres, désormais pris et dépendant-es des mêmes mailles réglementaires que vous. Ils vous conseilleront d’abord avec attention. Vous proposeront de vous aider à vous mettre aux normes. Puis ils vous isoleront ou vous dénonceront pour ne pas créer de soucis à toute la zone et à la structure juridique qui la gère. Zone expérimentale ou pas, la loi veut s’imposer en force ou insidieusement. Toujours…
Ces situations dont nous recevons les récits ou face auxquelles nous tentons de nous opposer, arrivent tous les jours à des dizaines de fermes qui se croyaient hors d’atteinte ou bien cachées.
Il n’y a que des territoires qui se maintiennent en lutte ou des réseaux qui se soutiennent qui peuvent créer le courage, les moyens matériels et le rapport de force pour s’opposer massivement et durablement à cette élimination de la vie agricole autonome.Nous nous battons individuellement par endroits, collectivement ailleurs, en réseau partout, en tous les cas là où nous habitons, là où nous avons construit des attachements nécessaires à la vie agricole qui tente de s’écarter du rapport industriel. Nous vous appelons à continuer ou à nous rejoindre dans cette lutte, dans ce rapport de force que nous construisons pour vous commencer à sortir de la normalisation, individuellement ou collectivement ou avant qu’elle vous convainque, vous attire, vous rassure ou vous contraigne… puis vous écrase. Il n’y a rien à gagner dans nos vies, activités et luttes, surtout à court terme à la ZAD, à répondre à leur chantage, qui n’est qu’un leurre. Il n’y a pas de place au bout pour des activités libres. Individuellement nous sommes souvent contraints à ce chantage et aux contorsions, collectivement il y a beaucoup plus à tenter, affirmer et à défendre.
C’est maintenant que le mouvement qui s’est opposé à l’aéroport peut affirmer qu’il portait aussi cette lutte pour des vies agricoles non administrées, non contrôlées, s’éloignant de l’industrie. Si ce mouvement est cohérent et s’il ne se berce pas d’illusions du type agriculture « alternative », « 4.0 », « innovante », « responsable », « raisonnée », « durable », « bio » source de vie… pour le renouvellement industriel (50 % du marché bio appartient déjà aux groupes industriels depuis quelques mois), alors il doit s’emparer de la nécessité de faire vivre des vies et des activités primaires autonomes hors des normes en les revendiquant et en nous organisant pour les rendre inarrachables de la ZAD. Des activités qui nous permettent de vivre en commun et de combattre le capitalisme. Ou bien alors ce mouvement fracturé va-t-il préférer par facilité ou naïveté, se contenter, se plier doucement face à la pacification étatique ou céder aux calculs de ceux et celles qui voudraient s’approprier l’avenir de la zone ou s’attrister de ceux et celles qui se comportent en victimes sans s’être préparés à la confrontation suivante, conduisant cette lutte à avoir engendré une zone expérimentale pour le capitalisme agricole de demain ? S’il faut négocier à un moment cela ne peut être sans un rapport de force préalablement préparé, partagé avec le mouvement large qui a permis de gagner les premières batailles.
Ne pas lâcher ce qui est gagné, accentuer le rapport de force
Nous appelons les comités de soutien à ne pas se laisser endormir par cette victoire, réelle et dont il nous faut nous nourrir, mais qu’on nous brandit sous condition de normalisation expérimentale afin d’étouffer notre lutte en chemin. Celle-ci doit continuer à s’ancrer en accentuant, avec le plus grand nombre, la lutte là où elle a gagné une belle bataille et ne pas immédiatement chercher à négocier la place de certain-es ou à rechercher une autre zone de lutte, au risque majeur de devenir perpétuellement soit administré soit hors-sol.
Nous faisons la proposition aux comités de soutien et à tous et toutes les habitant-es de la ZAD de maintenir le rapport de force avec l’État et les organismes qui préparent l’avenir de la ZAD contre le mouvement en lutte, en manifestant leur colère :
* devant, dans, autour des Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (sic) (« DDCSPP ») représentant du ministère de l’Agriculture qui tentent de nous broyer et de normaliser à la ZAD comme dans nos fermes;
* devant, dans, autour des Mutualités sociale agricole (« MSA ») qui organisent le traitement social de cette normalisation/élimination agricole ;
* devant, dans, autour des chambres d’agriculture qui sont les courroies de transmission dans les fermes de ces politiques et qui veulent dépecer et se nourrir de la ZAD, cracher sur notre mouvement.
Ils ont tué Jérome Laronze, le 20 mai 2017.
Des agriculteurs et agricultrices du collectif contre les normes.
il se dégage de ce texte comme la désagréable impression qu’il n’y a aucune confiance accordée au mouvement pour continuer à faire exister réellement des pratiques agricoles « hors-norme ». « Accentuer le rapport de force » est effectivement nécessaire, mais pas sûr que ça passe par ce genre de déclaration de défiance a priori.
C’est malheureusement le cas de la plupart des textes publiés récemment sur indymedia sur le sujet, comme si l’urgence n’était pas de maintenir le rapport de force vis-à-vis de l’Etat (par exemple en contribuant à construire la journée du 10 février), mais de jouer les oiseaux de mauvaise augure en prophétisant les trahisons des uns ou des autres et en attendant patiemment que les prophéties se réalisent…
« (par exemple en contribuant à construire la journée du 10 février) »
C’est exactement se qu’on fait, juste pas dans vos cadres du spectacle et normes de « la lutte », mais avec des moments réel d’échanges sur l’a-venir pour la zad qui lutte contre le monde qui voulais cette aéroport.
se texte montre bien qu’il ya des composantes de la lutte, qui ont capter se qui se passe réellement sur le terrain et des enjeux/possibilités réelle de se territoire en lutte.
Il ne sont pas dans une « laboratoire d’insurrection imaginaire du spectacle »… mais dans une réalité avec les pieds sur terre.
un commentaire avec une video a été invisibilisé le temps que plusieurs modos puissent en prendre connaissance.
il n’y a pas besoin de « prophetiser » la trahison, elle est déjà là, l’autre branquignole de l’acipa qui bavaient jeudi dans ouest-france a clairement mis les poings sur les i par exemple…
l’unité d’un groupe de gens elle ne se décrète pas. si un tas de personnes ne se sent pas pris en compte (depuis des années pour certaines) dans les décisions prises « au nom de la zad », c’est qu’il y a plusieurs zad, dont l’une négocie directement au nom du reste du monde avec la pref. les autres ont à mon humble avis le droit d’appeler ça trahison. après si tu veux, pour toi, on peut dire « prise de pouvoir abjecte », hein, je suis pas contre…
du coup je comprend pas trop : si ceux qui veulent pérenniser la zad en négociant (et en maintenant un rapport de force pour cela) essaient d’empêcher l’expulsion de tout le monde, c’est de la trahison ? ça serait mieux s’ils ne négociaient que pour « leur » zad, vu qu’il y en a plusieurs ?
si cette négociation était pour « empécher lexpulsion de tout le monde », la moindre des chose serait de prendre en compte toutes les sensibilités. manifestement cela n’a pas été le cas. manifestement encore ça n’est pas l’envie du principal interlocuteur de la pref (acipa) qui se répand dans le journal local avec des trucs genre « il faudrait peut-etre une journée de lacrymo pour calmer ces petits cons »
y a pas de rapport de force. plein de citoyens proutprout ne soutiennent plus l’occupation de la zad sans projet d’aeroport, pas grand monde trouverait à redire à une opération policière d’envergure maintenant. l’acipa a été claire qu’elle ne soutenait plus les squatteurs. ta négociation c’est juste donner envie à l’etat de pas venir foutre la merde, et apparement le seul moyen de la calmer c’est de nettoyer ce qui fait sale. et ça on sait jamais trop jusqu’où ça va.
Ce texte est très constructif et remet certaines choses à leur vrai place (qu’on aurait visiblement tendance à oublier à une vitesse dépassant tout pronostiques pré-victoire).
Le « rapport de force » dont tu parles jj, s’il existe vraiment vis à vis de l’état et du capitalisme (ce qui n’est plus très flagrant, ont dirait plutôt qu’il s’est transformé en négociations molles…), existe par contre très concrètement vis à vis de toutes celles et ceux qui ne sont pas forcément d’accord avec les décisions prises par des individues se sentant plus légitimes que d’autres et qui se sont permis.es de signer leurs communiqués par : « l’ensemble du mouvement ».
Pour se faire aider dans leur « rapport de force », les Acipa se sont exprimé.e.s dans ouest-torche en souhaitant, si ils et elles en ressentaient le besoin, l’appui des lacrimos pour museler et réprimer l’expression de certain.e.s autour de la 281… (la pertinence de cette lutte « interne » menée par une minorité présente est la même que pour toutes les expressions minoritaires qui en ressentent la nécéssité. Bien qu’elles peuvent parraitre différentes et encombrantes, elles ne sont normalement pas à discréminer/ballayer d’un revers de gros-bras. L’arbitraire peut être local ou étatique, les deux sont intimement liés, c’est juste une histoire de temps pour que tombent les masques…). Formidable retournement contre des allié.e.s de lutte non…? On les sent même quaisiment prêt.e.s à identifier publiquement des camarades! ça peut faire peur non (ça doit sans doute être le but recherché…)?
Question: pourquoi les « ami.e.s » de l’Acipa, comme Copain ou le cmdo pour ne citer qu’elleux, ne s’expriment pas au sujet de cette déclaration dans ouest-torche (pour la soutenir ou pour s’en dissocier)?
Question: pourquoi ce texte d’un comité de soutien n’est-il pas relayé sur les listes mails inter-comités? Est-il bloqué par les modos des lites ou bien ne leur a t’il pas été envoyé?
Il est intéressant de constater, 4 mois après, que les « oiseaux de mauvais augure » ainsi qu’il est dit dans le 1er commentaire notamment, eh bien c’est eux qui avaient raison en prédisant des trahisons… Ces oiseaux-là étaient simplement de bons observateurs de la nature humaine et lucides.
Certain.e.s arrivent toujours à retomber sur leurs pieds, par opportunisme, pour se rassurer ou ce qu’on voudra, parce qu’illes ont les codes et les contacts qu’il faut. Et, pire, ce sont elleux qui font la leçon aux autres sur ce qu’il convient de faire. Triste mix d’intérêt bien pensé et de dissognance cognitive, la panoplie incontournable du haut du panier !