Face aux violences sexistes,

nous voulons une société qui nous renforce

Nous saluons toutes les initiatives prises par des femmes pour rendre visible et dénoncer le harcèlement sexuel qu’elles subissent au quotidien, notamment sur leur lieu de travail.

Le harcèlement sexuel n’est ni une pathologie ni une mauvaise interprétation des codes de séduction mais un des outils de pouvoir utilisés par les groupes dominants pour inférioriser les groupes socialement dominés.

Comme les témoignages des #MeToo et #BalanceTonPorc le hurlent depuis une semaine sur les réseaux sociaux, le harcèlement sexuel n’est qu’une partie des innombrables violences qui ciblent les femmes dans cette société :

  • viols et violences au sein du couple et de la famille

  • violences de la justice et de la police qui culpabilisent les victimes et systématisent l’impunité

  • violences de la précarité économique instituée par les inégalités salariales, les temps partiels et le plafond de verre

  • violences du contrôle médical des corps et du contrôle de l’habillement

  • violences des stéréotypes de genre qui assignent les femmes à des rôles subalternes

En tant que secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa annonce sa volonté de verbaliser le harcèlement de rue et de rallonger les délais de prescription pour les crimes sexuels commis sur des mineurs. Elle confie aux institutions de la police et de la justice le soin de régler les violences sexistes alors même qu’elles font la preuve quotidienne, à travers les refus de plainte, les non-lieux et les agressions, de leur profonde misogynie et de leur racisme. Cette loi donne du pouvoir supplémentaire aux institutions sans en donner aux femmes. Nous ne devons pas laisser l’État récupérer nos révoltes pour justifier des lois inutiles et dangereuses.

Nous voulons savoir et pouvoir nous protéger par nous-mêmes.

Soutenons les démarches visant à renforcer les capacités d’action des personnes qui subissent des agressions trop souvent banalisées !

Réaffirmons notre droit à la riposte, que ce soit en tant que femmes, homosexuel-le-s, personnes transgenres, personnes racisées, personnes en situation de handicap, personnes dont la langue, le pays d’origine ou la religion est stigmatisée !

Aujourd’hui comme hier, outillons-nous, nous groupes vulnérabilisés et marginalisés, pour obtenir le respect que nous méritons et que cessent les violences dont nous sommes les cibles !

Ni cibles, ni invisibles, face aux violences devenons invincibles !