Du squat au rachat collectif ?
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Category: Global
Themes: AntifascismeArtArt/cultureEcologieExclusion/précarité/chômageLogement/squatLoi travail 2016ResistancesZad
Places: FranceToulouse
Lieu d’expérimentation sociale, politique et culturelle existant à Toulouse depuis 1993, La Chapelle est en passe de réussir le pari de sa pérennisation. Après des années de lutte contre les tentatives d’expulsion de l’Archevêché, après d’autres années d’âpre négociation avec la Mairie de Toulouse (devenue propriétaire en 2009), un accord de principe a enfin été trouvé pour garantir à la fois la pérennité du lieu et le maintien de l’autonomie du projet associatif qui y est mené depuis 24 ans bientôt !
Festivals, assemblées populaires, résidences artistiques, conférences, théâtre, éducation populaire, relais des luttes (par exemple, le comité de soutien toulousain à la ZAD de NDDL utilise souvent ce lieu ;-)… La Chapelle accueille tout ceci aujourd’hui malgré la précarité de sa situation. Durant ces 24 années, plusieurs dizaines de milliers de personnes, des centaines d’associations et plus d’un millier d’artistes ont fréquenté ce lieu unique en son genre. La Chapelle a démontré son importance comme lieu culturel propice à l’expérimentation et l’émergence artistiques bien sûr, mais aussi comme un lieu de rencontre et d’éducation populaire créateur de lien social, et comme un lieu différent favorisant les expressions politiques alternatives.
Lieu autogéré par ses militants, sans salariés ni subventions, LA CHAPELLE lance ainsi un financement participatif pour parvenir à un rachat collectif de cet espace ouvert à toutes et à tous !
Nous nous apprêtons à signer un bail emphytéotique de 40 ans en même temps qu’une promesse de vente qui nous garantirait de pouvoir racheter le lieu à moyen terme. Nous cherchons donc à recueillir 210 000 euros : 40 000 euros pour la mise aux normes à très court terme, 70 000 euros pour refaire le toit un plus tard, et, pourquoi pas, 100 000 encore pour racheter collectivement le lieu ! (au 15 avril, la collecte atteint déjà les 13 000 euros)
Vous pouvez faire un don sur :
https://www.helloasso.com/associations/la-chapelle/collectes/du-squat-au-rachat-collectif
Et pour en savoir plus :
- Association ATELIER IDEAL : fonctionnement et programme de la Chapelle sur www.atelierideal.lautre.net
- Fonds de dotation LA CHAPELLE (structure reconnue officciellement d’intérêt général pour que les dons soient déductibles des impôts) sur www.lachapelletoulouse.fr
- contact : dotation@lachapelletoulouse.fr
Tous les dons sont possibles et sont les bienvenus ! Merci de votre soutien … et merci de relayer l’information !
En Allemagne il y avait des squats avant.
Et puis l’État a décidé de permettre aux gens d’acheter des bâtiments, de transformer les squatteurs en propriétaires, et c’est devenu presque impossible de squatter, grâce à ceux qui ont cédé au chant des sirènes de la légalisation des squats …
Moi je vis dans un appart tout pourris, dans des conditions de vie ultra-précaires, et je ponds pas un texte pour demander de la thune pour devenir propriétaire de mon taudis ni pour imprimer des bouquins, ou des affiches (ce que je trouve plus classe, et je me démerde pour faire ces choses quand même, sans être crésus)…
J’sais pas moi, braquez une banque si vous avez besoin d’autant de thunes, et sinon, il parait que squatter ça marche aussi …
Contre la propriété !
Tu es mon héroïne !
eh, zozo, tu sais, quand quelqu’un fait un appel à don, y a pas d’obligation de donner, hein, on te demande juste de décider si t’as les moyens de le faire ou pas… c’est comme taper la manche dans la rue, t’es pas obligé de te sentir coupable de donner 80% de ton RSA à ton proprio…
les squats c’est super, tu n’y vis pas comme dans un appart légal, t’as plein de possibilités, t’as pas la meme surface, etc. Et ben c’est pareil dans l’autre sens, dans un squat légalisé, y a plein de trucs que tu peux plus faire (comme t’en foutre des normes incendie), mais y a un tas de trucs que tu peux mieux faire (comme prévoir des trucs à l’avance, partir en voyage sans retrouver tes affaires sous les décombres en rentrant, organiser des trucs qui avant risquait de faire venir les flics et donc une expulsion, etc.)
et aussi, squatter demande d’être relativement en “forme” physiquement, psychologiquement, et moralement, je connais pas de collectifs de squatters qui n’ait de “base arrière” ne serait-ce qu’un appart pourri d’un pote solidaire où on peut s’entasser entre deux maison…
du coup je pense que c’est comme tout le reste, nique la propriété individuelle, vive l’appropriation collective et la diversité des tactiques, non ?
Bonjour
En effet, après 24 ans de squat, nous sommes sans doute un peu fatigué·es de lutter contre des menaces d’expulsion, de ne pouvoir faire des travaux qu’a minima et, du coup, de ne jamais réparer complètement la toiture (entre autres) et de devoir éponger et colmater les fuites dès qu’il y a le vent d’Autan…
Concrètement, il ne faut que 40 000 euros pour la mise aux normes, car la main d’œuvre sera bénévole.
70 000 euros de plus et nous referons le toit, 100 000 euros encore et nous rachèterons le lieu à la mairie pour le soustraire définitivement à la spéculation immobilière et au risque d’expulsion/démolition/privatisation/././
Je ne connais pas bien la situation allemande mais, à Toulouse, il y a encore des squats, et heureusement car ce sont de réelles solutions de relogement pour celles et ceux qui en ont besoin. La Chapelle n’a jamais été un squat d’habitation mais a toujours soutenu et continuera de le faire toutes les initiatives en ce sens : dans l’histoire récente, la CREA, le collectif Lascrosses, le CEDIS, le GPS, le collectif autono-MIE … etc …
La légalisation ne changera pas nos pratiques, nous l’espérons bien. Elle ne modifiera pas nos discours ni nos activités. Au contraire, elle pourra même les renforcer car nous n’aurons plus à craindre un retour de bâton d’une quelconque façon. C’est aussi pour préserver cette autonomie que nous demandons de l’argent au “contribuable moyen” et pas aux institutions.
Nous avons eu un long débat interne sur l’opportunité de notre légalisation, puis sur celle du rachat. Au global, il nous est apparu, au sein de notre petit collectif interne, mais aussi pour les autres militants toulousains qui nous soutiennent que l’opportunité valait le coup d’essayer de s’en saisir.
Fort heureusement, il y a nombre de lieux pérennisés en France. Nous nous sommes inspirés des baux emphytéotiques signés par le Molodoï et la Maison Mimir à Strasbourg par exemple. Nous avons questionné le CIRA à Marseille ou la librairie du Muguet à Bordeaux… Nous continuons de nous questionner. Nous avançons à petits pas en cherchant une solution qui garantisse la survie de ce lieu qui nous semble indispensable pour relayer les luttes à Toulouse et au-delà. Nous cherchons des dons financiers, mais pas que évidemment … des dons de compétences, des conseils, du matériel … sont toujours les bienvenues !
On peut en discuter,
Sébastien, un des militants de La Chapelle
sebastien(AT)atelierideal.lautre.net