Alors voilà, on voulait en parler, de la religion.

« T’es révolutionnaire (il paraît), t’es du milieu (il paraît), il paraît. Que ça veut rien dire.

Tu l’as bien faite ton éducation de déconstruit : tu rentres dans une organisation, tu te prend pour un totoïde, pourquoi pas. Intersectionnaliste ou anarchiste autoproclamé, camarade de canapé, enfumé par les brochures, enflammés par les trucs cassés.
Et puis un jour je parle avec toi, et tu me dis que toi aussi tu ne penses pas que du mal de la religion. Il y aurait un truc dans cette idée, qui ne serait pas mal, en dépit de siècle de lutte contre l’emprisonnement de nos être et nos pensées dans des camisoles de valeurs morales.
Un peu comme ce relent réactionnaire discuté dans nos bars glauques, qui s’éparpille dans la gauche non institutionnelle, dans nos groupuscules en ce moment : des militants, membres d’organisation, qui disent qu’il peuvent s’organiser avec des groupes religieux… c’est un cauchemard. » – coucouc’estmoi, un jour d’hiver, en pleine ébullition intellectuelle avec un autre individu devant un latte vegan.

C’est tout nécrosé. Si révolutionnaire nous serions, nous n’aurions qu’une envie, se battre contre toutes les religions, contre toute tentative de nous faire passer des trucs pour ”sacrés”. Il faut blasphémer, il faut pouvoir rire, à gorge déployée face à tout individu qui voudrais nous faire croire qu’on peut l’atteindre dans sa foi. Il faut, trouver absurde de s’associer à ceux qui voudraient une société fondée sur la connaissance et l’institution
Par exemple, soutenir Bouteldja, qui soutiens les frères musulmans, c’est trahir nos camarades athées qui se font péter les dents à quelques milliers de kilomètres parcequ’elles sont justement athées. Ne défendons pas des identités, soyons toujours internationalistes. Mais ce sera pour toutes les religions pareil bien sûr, on s’en tamponne le coquillard du nom qu’elle prend, même traitement pour les monothéistes les déistes et toutes leurs nuances. Admettre un retour de la foi, défendre dans l’histoire, les curetons rouges, relire sans cesse ce que serait une société pseudo communarde matinée d’égalité devant dieux, d’une mouvance mystique new age, c’est un non sens vomitif. Je ne veux pas savoir si c’était des gens biens les religieux et les croyants, si en fait, Marx était pas un peu pour les religions. J’ai pas besoin d’aucune justification pour savoir qu’un autonome ou un anar mon camarade, iell est athée
Il ne cède pas à la facilité de penser qu’il est élu parmi les autres pour prêcher la bonne parole.
Quand des personnes meurent à cause de leur religion ou se font taper pour ça, ce ne sont pas des croyants que je vois, mais des êtres humains. Je suis contre le fait qu’un humain en oppresse un autre, mais j’en ai rien à f***** savoir si ce dernier, la personne qui se fait martyriser, fait partie d’un club de tricot ou d’un club de lecture d’un-bouquin-tout-pérave-sur-l’histoire-d’un-type-illuminé qui-a-trouvé-la-bonne-morale-pendant-sa-sieste. On ne veut pas de communautarisme religieux, on veut juste l’humanité déployée, l’humain libre quelque soit son type son genre ses goûts et ses couleurs, sans limite versée au débat, sans aucun carcan ni bonnes manières.

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise religion. Il y a juste la religion, instrument dont le but unique est de désigner des élus, de désigner qui est bon ou mauvais, qui est méritant, qui mérite le pouvoir : Comment je dois manger, m’habiller, faire du sexe, penser la science. J’aime pas ça. Respecter quelqu’un, ce n’est pas le laisser nous imposer un tabou, celui de son identité religieuse. On doit pouvoir en parler et critiquer parce que justement, les libertaires, anar et autonomes de tout poils l’ont fait. Et nous le referons toujours. Et dans la solidarité, nous construisons un monde où Dieu est mort, pour le meilleur.

Prier ne nous sauvera pas de la vie. On aura toute la mort pour penser.
Alors en attendant on va se battre contre ceux qui voudraient ”nous faire croire”.
Nous vivrons libres, nous vivrons sans dieux, nous vivrons sans hiérarchie, c’est notre histoire révolutionnaire elle est athée, elle est vive et déterminée,
Ni dogme ni morale, ni amis imaginaires.