Tout porteur d’une pièce d’identité ou passeport biométrique verra l’ensemble des données personnelles qu’il a transmis regroupées dans un fichier comportant ainsi l’identité, l’adresse postale et électronique, la signature, la taille, le sexe, la couleur des cheveux, mais aussi les empreintes digitales et la filiation.
Au total, 66 millions de personnes sont concernées soit la quasi-totalité de la population.

Toutes ces informations seront consultables par la police, la gendarmerie, les préfectures ainsi que les services du renseignement. Interpol et le système d’information Schengen pourront également obtenir des données sur la perte ou le vol d’une carte d’identité ou d’un passeport.

Les avantages pour l’administration sont faciles à imaginer : avec un fichier centralisé, il suffit de taper le nom d’une personne sur n’importe quel ordinateur autorisé pour obtenir immédiatement toutes les informations personnelles la concernant.

Cette loi avait été votée en 2012 mais jamais appliquée. A l’époque certains membres actuels du gouvernements avaient été particulièrement opposés à cette loi la qualifiant de vichyiste ; un député socialiste avait d’ailleurs rappelé lors des débats de 2012 que la constitution d’un tel fichier était survenue une seule fois dans l’histoire française, avec le gouvernement du Maréchal Pétain : “la France n’a créé qu’une seule fois un fichier général de la population, c’était en 1940. Il fut d’ailleurs détruit à la Libération”.

Dès lors que le gouvernement nous montre à nouveau son visage fasciste notre réaction doit être immédiate.

Avec le décret d’application de la loi du 5 mars 2012 de ce dimanche 30 octobre, la base de données des “Titres électroniques sécurisés” (TES) peut désormais se constituer. Et si certaines dispositions de la loi ont été censurées par le Conseil constitutionnel en 2012, le décret actuel permet de nombreuses atteintes à la vie privée.

Si une version ‘soft’ de ce logiciel est actuellement présentée nous savons très bien que ce n’est qu’un écran de fumée et que les services de renseignement ne se priveront jamais d’exploiter toutes les possibilités d’un tel outil de surveillance. Cet outil sera un renfort de poids pour les services de répression qui viseront avec les milieux militants et associatifs de la même manière que l’état d’urgence a pris pour excuse la lutte antiterroriste afin de viser directement la contestation.

Cette intrusion dans la vie privée de toutes et tous est une atteinte grave à notre liberté et à nos droits et si nous ne savons que trop bien que le fichage est déjà omniprésent nous ne pouvons laisser une telle offensive sécuritaire sans réponse.

A vos textes, A vos tracts, A vos déclarations et a vos initiatives ! Contribuez a établir une réponse adéquate a cette agression, faisons entendre votre point de vue, rédigeons ensemble un appel auquel pourront se joindre des signataires. N’attendons pas la récupération de cette lutte ! Constituons des comité des lutte contre la loi surveillance !!