Défilé du 28 juin à nantes : fin de la première mi-temps
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Exclusion/précarité/chômageLoi travail 2016Luttes étudiantes/lycéennesLuttes salarialesMouvement
Lieux : Nantes
En revanche, la police profite de l’accalmie de la lutte pour importer les stratégies parisiennes de répression, en défilant sur les côtés du cortège, à quelques mètres des manifestants. Une première assez désagréable. Un dispositif de centaines de casqués appuyés par un canon à eau et un hélicoptère semblait bien décidé à ne rien laisser déborder. Au terme d’un parcours convenu, très court, une partie importante de la manifestation décide, comme d’habitude, de continuer à défiler. Mais immédiatement, un rouleau compresseur bleu avance sur le cours des 50 Otages et rabat le cortège vers la préfecture. Pas de manifestation sauvage.
Le 28 juin est aussi une journée de reprise en main syndicale d’un mouvement qui avait très largement débordé des cadres habituels depuis des semaines. Avant même le début de la manifestation, des flics des renseignements devisent tranquillement et serrent la main de membres du service d’ordre de la CGT. Un peu plus tard, quelques syndicalistes iront agresser des manifestantes masquées et des taggeurs – une première depuis le mois de mars ! Juste avant le défilé, les responsables syndicaux enchaînent les discours de condamnation et de désolidarisation vis à vis des « casseurs ». Autre symptôme inquiétant : on voit même quelques petits politiciens de l’UNEF ou des JC, qui avaient heureusement déserté les rues depuis des mois, réapparaître devant les caméras. Il n’y aura pas non plus de cortège de tête autonome et déter’, contrairement aux manifestations précédentes. Bref, un recul par rapport aux complicités tissées, y compris avec de nombreux syndiqués, depuis le mois de mars. Tant pis, les solidarités acquises ces dernières semaines ne s’effaceront pas à cause de quelques discours.
Et si la manifestation du 28 juin n’a pas été aussi enthousiasmante que les folles journées de mars, avril ou juin, elle a prouvé que la lutte était loin de décliner à Nantes comme ailleurs. Ce n’est donc que la fin d’une première saison d’agitations et de résistances.
Rien n’est fini ! La suite s’écrira au cours de l’été, et la finale aura lieu à la rentrée, fin août, pour l’université d’été du PS à Nantes.
« en défilant sur les côtés du cortège, à quelques mètres des manifestants » « de reprise en main syndicale »
On a hélas partagé le même constat à rennes :
https://expansive.info/Recit-de-la-manif-du-28-juin-a-Rennes-024
Vivement la deuxième mi-temps !
Eh bien ! il aura juste fallu deux mois pour que certains comprennent que la « lutte » a un sérieux coup dans l’aile, si elle a jamais décollé ! Il n’a pas fallu attendre le 28 juin pour que les syndicats reprennent en main les manifs, ça fait un bon moment qu’ils contrôlent pratiquement tout ce qui s’y passe et que les CRS font le reste !
Une lutte, ça n’est pas péter des vitrines et se taper avec les flics ! C’est D’ABORD ET AVANT TOUT se débarrasser de l’emprise syndicale, se réunir, discuter, envoyer des délégations pour unir les mouvements, manifester ensemble et en profiter pour discuter ce que l’on fait ensuite ! 5000 personnes à Nantes ! Sans rire, ça s’appelle une manifestation massive ??? Il faudrait se souvenir des cortèges de 2006, et même de ceux de 2010, c’était clairement autre chose et en 2006 ce ne sont pas les syndicats qui menaient le bal dans les AG d’étudiants ! Ce n’était même pas tout à fait le cas dans les AG professionnelles en 2010.
Donc, dès que sera admis que le mouvement est mort et que ça fait longtemps qu’il l’est, on pourra repartir sur des bases permettant de préparer la prochaine fois. Plus on attend, plus profonde sera la défaite, et plus on attendra longtemps avant que quelque chose reparte. C’est une leçon de l’histoire, il faudrait peut-être se pencher un peu dessus.
T’es serieux ? Soit t’es jamais venu faire des trucs sur cette lutte, soit t’es passé à côté de pas mal de choses. Résumer ce qu’il s’est passé au cours de ces 4 mois à des vitrines cassées et des affrontements avec les flics c’est tout simplement digne de TF1 !
Tous tes commentaires sur ce mouvement se sont résumé à « Ce mouvement est mort », « ce mouvement n’en est pas un ». Continue donc à rester derrière ton écran, mais sert toi de ton clavier pour aller polluer ailleurs, merci.
Eh bien, cher contradicteur, explique-moi donc ce que ce mouvement a gagné, où il a été utile, en quoi il a permis d’avancer sur quelque point que ce soit ! Parce que pour l’instant je ne le vois pas bien dans ce que tu écris…
Une lutte ne vaut que par sa capacité à faire l’unité de ceux qui y participent, et à leur montrer dans quel sens aller pour l’emporter, autrement dit à développer la conscience des enjeux et les moyens d’y parvenir. Or il n’y a rien eu dans ce sens dans la lutte contre la loi El Khomri, qui à mon avis a été de bout en bout une provocation de l’État et de ses syndicats pour entraîner les plus combatifs tous seuls dans la lutte, ce qui a permis de les défaire les uns après les autres. Trois semaines de grève dans certaines raffineries : pour quel résultat exactement ? À part qu’elles ne repartiront pas en grève de sitôt ?… Aucun mouvement dans les parties les plus importantes de la classe ouvrière française, à savoir les services publics, est-ce vraiment un hasard ?…
Quand on ne sait pas ce qu’est une lutte, ni quels enjeux elle doit affronter, on ne comprend évidemment pas comment évolue le rapport de force. Si l’État n’a pas reculé et a pu se permettre la répression que l’on a vue, c’est qu’il n’y avait pas de rapport de force ! CQFD, parce que c’est comme ça que ça marche !
Maintenant, si tu penses qu’il y en avait un, j’attends que tu me l’expliques…