Afa pb : pourquoi des supposés antifascistes font l’objet d’une telle répression ?
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeRépression
Communiqué de l’AFA PB sur les récents évènements – 29 mai 2016
Mercredi 18 mai, le syndicat de police Alliance organisait un rassemblement sur la place de la République à Paris contre la « haine anti-flic ». Tandis que policiers et élus du Front National prenaient des selfies ensemble, les manifestations contre les violences policières déposées au même moment étaient, elles, interdites et fortement réprimées. A quelques encablures de là, une voiture de police était incendiée quai de Valmy, à Paris. Les deux agents de police qui occupaient le véhicule en sont sortis avec de « légères contusions ». Quelques heures après, quatre personnes ont été interpellées à leur domicile et placées en garde à vue pour « tentative d’homicide volontaire ». Trois ont depuis été libérées sous contrôle judiciaire, et le parquet – sous la pression des syndicats policiers – a fait appel de cette décision. Depuis leurs arrestations, ils sont présentés comme des tueurs de flics sanguinaires, des casseurs criminels. A gauche comme à droite, on n’hésite pas à parler de terrorisme. Les médias et réseaux sociaux se sont emparés de cette affaire et les visages, noms et adresses (balancés par des policiers) de certaines personnes inculpées circulent, assorties de menaces à leur encontre.
La libération de trois de ces personnes n’a fait que renforcer la propagande haineuse des divers lobbies réactionnaires et policiers déterminés à condamner d’avance des innocents. Les informations relayées par les médias portent à croire que 3 des 4 personnes ont été arrêtés parce que supposément proches de la soi-disante mouvance antifa et de l’AFA. Le nom de notre organisation ayant donc été accolé sans aucun fondement à cette procédure, il nous a semblé nécessaire de préciser quelques points.
Qui sommes nous ? L’Action Antifasciste Paris-Banlieue (AFA) est une organisation antifasciste et anticapitaliste. Elle organise des événements publics : concerts, soirées de soutien, collecte de fonds pour les migrants, manifestations, etc. Depuis le 9 mars, nous avons pris part aux manifestations parisiennes du mouvement contre la loi Travail, tentant de faire barrage à cette énième offensive néolibérale. Et c’est la seule raison pour laquelle nous sommes aujourd’hui dans le viseur du ministère de l’Intérieur.
Pourquoi des supposés antifascistes font-ils l’objet d’une telle répression ? Les manifestations contre la loi Travail sont massives : la police n’a jamais réussi à réellement les contrôler ou les atténuer. Devant l’échec du maintien de l’ordre, le gouvernement a multiplié les intimidations ciblées : déploiements de la BAC devant les lycées bloqués, filatures et menaces pour dissuader des personnes de venir aux manifestations, interdictions individuelles de manifester, manifestations et rassemblements interdits, perquisitions et saccages de locaux syndicaux. Ces opérations n’ont pas suffit à entamer la détermination des participant-e- s au mouvement. Le gouvernement a donc innové : à Rennes, 20 personnes ont été accusées « d’association de malfaiteurs » parce qu’elles avaient tenter d’organiser une opération métro-gratuit. Cela peut paraître grotesque mais ce qui arrive aux quatre inculpés du 18 mai ne l’est pas moins : le seul motif de ces arrestations est que les personnes visées auraient été présentes sur les lieux – comme des centaines d’autres, y compris des journalistes. Et le seul « témoin anonyme » est un policier. Comme pour les interdictions individuelles de manifestations, les seuls éléments sur lesquels s’appuient cette procédure sont les notes blanches des services de renseignement. Procédure qui ne convainc même pas dans les rangs des forces de l’ordre : un gendarme déclarait d’ailleurs sur le site Internet du quotidien le Monde que « ce qui est à peu près certain c’est qu’ils étaient sur place. L’idée était d’identifier ceux qu’on pouvait et de les interpeller pour essayer d’identifier les auteurs eux-mêmes. » L’Etat d’urgence en action…
Quel est le but de cette opération ? Bien qu’elle soit ciblée, elle ne vise pas seulement à incarcérer des opposants politiques : elle vise à neutraliser le mouvement contre la loi travail. Comment ? D’abord en intimidant les manifestants par des graves accusations et de lourdes peines ; ensuite en divisant le mouvement par le discours sur les bons et les mauvais manifestants. Enfin, en légitimant les interdictions individuelles de manifester. Si cette opération vise une partie du mouvement, elle appelle au contraire à une réponse collective de tous ceux et celles qui y prennent part. Et au vu des dernières manifestations, on peut dire que cette réponse a déjà commencé malgré l’imposant dispositif policier… Personne ne s’est laissé intimider, ni n’a renoncé à la diversité des pratiques caractéristiques du mouvement contre la loi Travail, comme en témoigne l’intensité des blocages des raffineries, des ports et des centrales nucléaires. Cette opération policière est d’ores et déjà un échec, et donc une victoire politique pour nous.
L’Etat veut nous criminaliser et nous dissocier du mouvement. Nous en sommes juste une composante comme tant d’autres. La lutte contre la régression sociale ne peut se dissocier de la lutte antifasciste. C’est pourquoi l’Action Antifasciste Paris-Banlieue appelle à l’unité d’action et des luttes : rejoignez la manifestation antifasciste du samedi 4 juin.
On n’est pas tout seul et l’événement sera incroyable.
2 commentaires ont été masqués, le premier étant clairement de la provoc pour partir en trollage ici
Souligner la dissociation de l’AFA-PB avec les inculpés (qui n’ont donc rien à voir avec eux…) dans ce communiqué est il une provocation ?
SVP les modos, ne dépolitisez pas TOUT.
je vois pas en quoi ce communiqué dissocie AFA-PB avec les inculpés au contraire il demande une réponse collective face à la stratégie de l’Etat de diviser les manifestants.
Au sujet du titre « supposés antifascistes », ça sous-entend qu’en réalité, cette organisation antifasciste n’a rien à voir avec un des inculpés. Tout le monde sait qu’il en fait partie, mais l’orga préfère mettre ses distances publiquement. Des copains/camarades comme l’AFA, j’en veux pas!
Puis bon, la séparation « innocents » (employé dans le troisième paragraphe)/ »coupables », c’est pas un truc de l’Etat et de ses juges??
Quand ils sont interdit de manif, l’AFA revendique l’appartenance de ses membres. Mais pour une bagnole de flics cramée ya plus personne, alors que, en fait, il s’agit de LA MEME PERSONNE.
C’est juste dégueulasse, cher-e-e-s modo.
tas rien de mieux a faire que de chier sur les autre sur indy ?
Tu sais quels des 5 en prison a envie de se revendiquer antifa ? l’afa dit elle meme que c’est « mal » d’une maniere ou d’une autre de bruler une voiture de flic ?
Tu en as rien a foutre ton but c dfoutr la merde. dir qc’est 1 dissociation lorsque les gens appelent a un rassemblement de soutien. bref.
Au delà de l’habituelle peste émotionnelle en langage texto, le problème de la dissociation (quand d’un coup, face à la répression, une association est rompue pour ne pas prendre sa part de la répression, et pour qu’elle s’abatte sur les malheureux inculpés), est aussi, un probléme de stratégie de défense. A moins que l’antifascisme ne consiste à envoyer des gens en taule, ce qui n’est évidemment pas le cas.
Comme le dit un commentaire précédent, à l’inculpé en question, je lui souhaite de meilleurs amis pour le futur qu’une bande (une bande de mecs) qui se planque au premier orage.
En effet, « On n’est pas tout seul », mais lui oui, et « l’événement sera incroyable », que dieu nous bénisse.
Quoi qu’il en soit, solidarité avec tous les inculpés, et crève la taule.
Ne pas « se dissocier », c’est accepter le travail du juge d’instruction ?
Ne pas « se dissocier », c’est revendiquer une action illégale qu’on n’a pas commise ?
« Ne pas « se dissocier », c’est accepter le travail du juge d’instruction ? »
Quel rapport avec « le travail du juge d’instruction » ?
« Ne pas « se dissocier », c’est revendiquer une action illégale qu’on n’a pas commise ? »
Non, rien à voir. Ne pas se dissocier, c’est ne pas dire que nous n’avons rien à voir avec l’inculpé au pire moment de sa vie, et qu’il est des nôtres. C’est un truc assez partagé dans le monde. Ca s’appelle ne pas être lâche, et rester révolutionnaires en toute occasion, même quand la justice frappe.
C’est pourtant bien simple…
Ne pas « se dissocier », c’est accepter le travail du juge d’instruction ?
Du coup si le juge dit d’une personne se definissant comme « antifa » ou membre de l’AFA est « antifa » et membre de l’AFA, ne pas « accepter le travail du juge d’instruction » serait de dire qu’il n’est pas antifa et qu’il n’est pas membre de l’AFA ?
Et pourquoi pas signifier que c’est un bourge ? Ca pourrait le faire sortir.
Et pourquoi pas donner aux flics les vrais coupables ? Ca pourrait le faire sortir .
Et pourquoi pas mobiliser des élus, gerard coupat et vallini pour sa défense ? Ca pourrait le faire sotir.
Merci et bonne fin d’après-midi (bienveillance).
Juge d’instruction, enquêteur, procureur, bref tous ceux dont le travail est d’accuser autrui… comme aussi tous ces poukaves qui ne font que répéter que les inculpés sont coupables, puisqu’il serait idéologiquement impur de les dire innocents. Le jour où VOUS cramerez une bagnole de keufs (c’est pas demain la veille) vous pourrez le revendiquer si vous voulez, mais n’incitez pas les autres à se dénoncer.
Au delà de l’insulte excessive et des accusations hystériques (poukave, qui brule quoi, etc.), personne n’a dit qu’il était coupable. Au contraire, puisqu’on te dit « ni coupable ni innocent ».
Le cerveau, c’est avec lui qu’on pense.
« Juge d’instruction, enquêteur, procureur, bref tous ceux dont le travail est d’accuser autrui… comme aussi tous ces poukaves qui ne font que répéter que les inculpés sont coupables, puisqu’il serait idéologiquement impur de les dire innocents. Le jour où VOUS cramerez une bagnole de keufs (c’est pas demain la veille) vous pourrez le revendiquer si vous voulez, mais n’incitez pas les autres à se dénoncer. »
traiter tout le monde de poukave aprés s’etre dissocié : pas mal !
Si c’est comme ça que l’AFA se défend on est pas sorti de l’auberge….
Plutot que de passer vos vies à la salle de muscu ou à mepriser les femmes, vous devriez tenter la pensée.
Comme le chat de la fameuse expérience de Schrödinger était en même temps mort et vivant, les inculpés et prisonniers d’aujourd’hui ne sont ni coupables ni innocents : ils n’ont ni commis ni pas commis les actes dont ils sont accusés. Dire le contraire est une insulte à l’illogisme le plus élémentaire.
Ce serait comique si c’était sincère : mais les tenants du « ni coupable ni innocent » n’iraient évidemment pas faire la leçon de la même manière à quelqu’un qui revendiquerait clairement sa culpabilité : on espère au contraire qu’ils le soutiendraient, sans lui reprocher de raisonner lui aussi comme un juge ou un procureur. Autrement dit : « ni innocent ni coupable », dans la pratique ça revient à proclamer : « Innocent jamais, coupable pourquoi pas ». Et y en a qui s’étonnent encore de se faire traiter de poukaves ?
Si l’accusation est l’appartenance a l’afa en partie, et que les accusés ne se reconnaissent pas dans ce groupe, je ne vois pas le mal à dire qu’ils sont juste supposés en faire partie.
Si ne pas se dissocier veut dire tenir une ligne ni innocent, ni coupable, beaucoup d’entre nous se sont dissociés sans le savoir ou le vouloir. De meme si dire « il nous importe peu de savoir si les interpellé-es sont innocent-es ou coupable » revient a être des poukav, vous apprendrez que les anarchistes sont quasiment tous des poukav.
Vous voulez pas redescendre un peu ? arreter de vous injurier sur internet ? descendre dans la rue et discuter ? Lorsque l’on dit qu’il y a plein de bonnes raisons de cramer une voiture de police, comme quand on dit que c’est un montage policier et que les accusé-es sont innocents, on peut ne pas etre d’accord mais je ne vois ni dissociation ni poukav.
Je vois deux formes de solidarité qui portent des visions du monde differents, qui s’opposent souvent, qui se discutent surement, qui meritent des textes acides peut-etre, mais rien qui justifie la pluie de commentaires injurieux sur indymedia.
« Il arrive au contraire qu’il paraisse tout à coup plus avantageux de mettre de côté les habituelles critiques de la justice, d’oublier les belliqueuses déclarations de guerre contre la société, pour se limiter à l’inviter à être « juste », et par conséquent à acquitter un « innocent », à relâcher un « malade », à considérer comme des « enfantillages » ce que, en diverses circonstances, nous serions prêts à exalter comme des gestes de révolte. Mais est-ce vraiment ce que nous voulons ? Faire appel aux sentiments humanitaires de ceux que nous méprisons ? […]
Sommes-nous cyniques ? Faisons-nous l’apologie du sacrifice ? Rien de tout cela, nous avons simplement un désagréable souci qui nous assaille : serions-nous seulement de braves garçons ? »
https://nantes.indymedia.org/articles/34854
Pour qu’une campagne de solidarité soit efficace, il faut bien sûr, en premier lieu, qu’elle ne se base pas sur des paradoxes absurdes et incompréhensibles. « Peu importe pour nous qu’ils soient coupables ou innocents de s’en être pris à la police » ne veut pas dire la même chose qu’un abstrait « Ni coupables ni innocents » censé valoir aussi bien pour un violeur ou un terroriste de Daech, et qui ne pourra donc jamais convaincre personne parmi les gens sensés.
Les gens censés dont tu es le porte parole ici, pourras tu nous donner leur adresse qu’on puisse leur poser quelques questions directement ?
Et sinon, non, je ne souhaite pas la prison, même à un pédophile ou un daeshien. Ce n’est pas « feu à toutes les prisons » sauf pour machin ou machin.
Et je ne parle pas de Marc Machin.