Récit de la soirée du 12 mai à besançon
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Actions directesContrôle social
Lieux : Besançon
Dès le début, il y a une bonne centaine de personnes devant l’entrée du bâtiment, protégée des roboCOPS présents en grand nombre. Très vite, les politicards sont contraints d’arrêter leurs débats, car une boule puante est écrasée dans la salle par un manifestant qui a réussi à déjouer les services de sécurité. Alors que des élus se précipitent aux fenêtres pour fuir l’odeur nauséabonde, pétards et noms d’oiseaux résonnent jusqu’à leurs oreilles depuis la rue. Des fumis sont là pour mettre un peu d’ambiance et occasionner de la gêne pour les flics et les bourgeois. Tous sortent au compte-goutte sous les huées de la foule. Les flics assènent des coups de matraque à un manifestant lorsque celui-ci vient soutenir avec ses poings une jeune femme pris à parti par un vieux réac’ du conseil (qui lui déverse sa mysogynie et son sexisme en pleine face par un “ta gueule salope!”. Mais les porcs récoltent tout de même une rafale de pétards à leurs pieds, provoquant un peu de panique dans leur rang. Quelques personnes interviennent dans la foulée pour empêcher l’arrestation du lanceur bien inspiré.
Quelques minutes plus tard, une partie de la foule part en courant vers l’autre sortie du bâtiment, car le maire PS, Jean-Louis Fousseret, est aperçu en train de monter dans sa grosse voiture pour repartir. Des personnes s’enchaînent devant et la bloquent : certaines montent sur le capot de la bagnole, d’autres parviennent à ouvrir la portière à deux reprises. Des « Ordure » et « Crapule » fusent en sa direction. Plus ça gueule et plus les flics ont la main lourde. Le maire parviendra, grâce à la police et à sa démonstration de force, à repartir au bout de plusieurs minutes, non sans mal. Une personne sera gazée et interpellée par les flics pour « entrave à la circulation » et « violence aggravée ». Ensuite, la foule repart en cortège en direction de la place Granvelle pour parler de la suite. Sur le chemin, une agence LCL, déjà bien amochée lors de la manif de mardi 10 mai, est taguée d’un « (A) ». Rapidement, il est décidé de se diriger vers le commissariat en solidarité avec la personne interpellée. Sur le parcours, des tags sont inscrits. Un mur du commissariat de la police municipale est tagué d’un « Mort aux flics » et d’un « CRS SS ». Sur les murs de la mairie, les slogans « Que crève le vieux monde », « Ni loi ni travail » ou encore « Ils ont le 49-3, on a des 7,65 » sont tagués sur la longue façade. Une fois devant le commissariat, la circulation des voitures et du tramway est bloquée pendant un bon moment. Vers minuit, la personne séquestrée par les flics est relâchée, sans suite (le maire a annoncé dans la presse, le lendemain, qu’il n’allait pas porter plainte, préférant « jouer l’apaisement » dans sa ville.)
Au petit matin, les socialos tirent la gueule : leur local, qui est situé à deux pas du comico, s’est une nouvelle fois fait repeindre de slogans hostiles : « Nique l’Etat PS – 49.3 on se vengera » , accompagnés d’un « (A) ». Dans le quartier des Chaprais, des vitrines de ce monde de fric et d’exploitation ont été défoncées : une dizaine d’agences d’assurance (la Matmut), mais surtout d’agences intérim (« Côté Job, Kelly Services, Temporis, Samsic, Supplay »), immobilières (dont le promoteur immobilier « Icade ») présentent de gros dégâts tout le le long de l’avenue Carnot, de la rue Fontaine Argent et sur la place Flore.
Ce fût rebelle et sauvage. Cette soirée a marqué un moment de rupture dans cette ville avec ce que l’on a pu vivre jusqu’à présent dans le cadre de cette lutte contre la loi « travail ». Faisons en sorte que ça ne soit qu’un début…
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