Aux anonymes de bagnolet et à leurs amis
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Catégorie : Global
Thèmes : Répression
Pour résumer rapidement, il est reproché à Cadecol :
– de s’être vendu commercialement au grand capital trotskiste représenté par Syllepse,
– d’avoir, par là même, approuvé sans réserves tout ce que Syllepse a publié depuis sa création en 1989, soit près de 500 titres s’il faut en croire Wikipédia,
– et ce faisant, d’avoir contribué à « vider de son sens » des concepts aussi « chers à beaucoup » que ceux « d’autonomie ou d’auto-organisation ».
Première critique : le choix d’une diffusion en libraire. En agissant ainsi, Cadecol n’a pourtant fait que continuer ce qui avait été fait en 2007 lors de la première édition du guide à l’Altiplano. Si aujourd’hui comme hier il a été décidé de recourir à un éditeur, c’est en considérant que la diffusion militante à prix libre ne serait pas suffisante, même si celle-ci aura bien lieu (300 exemplaires du guide sont réservés à cet effet, et plus seront disponibles si nécessaire). Dans le réseau militant, en effet, seul un public relativement restreint est atteint. Il y a sans doute des gens qui n’ont jamais entendu parler de Cadecol ou d’autres caisses de solidarité et pour qui ce manuel pourrait être utile. Parmi ces gens, un certain nombre ne seront jamais des camarades : mais c’est pour ceux qui pourraient l’être que le livre est aussi distribué en librairie.
C’est en raison de ce choix que les anonymes de Bagnolet reprochent à Cadecol de « prôner l’auto-organisation et la critique de la marchandise » tout en alimentant les « étals des supermarchés ». Les anonymes de Bagnolet oublient que la marchandise n’est pas une chose mais un rapport social. Même s’il n’avait été que vendu à prix libre dans le réseau des infokiosques, le guide n’en aurait pas moins été une « marchandise », si du moins on veut bien garder à ce mot le sens qu’il a toujours eu jusque là. Un prix a beau être « libre », il n’en est pas moins un prix, tout comme un anonyme de Bagnolet peut bien se prétendre « libre », il n’en est pas moins un individu du monde du capital. Disposer de moyens d’édition et de diffusion indépendants est indispensable, certes, mais avant tout pour des raisons pratiques : seuls des idéologues de l’alternative peuvent s’imaginer que dans le réseau des infokiosques (ou n’importe où ailleurs) les militants ont aboli entre eux les rapports marchands. Pour considérer qu’organiser une diffusion en librairie en plus de la diffusion militante est une trahison, il faut avoir l’esprit sérieusement englué dans cette idéologie.
Deuxième reproche : le choix de Syllepse. Pour passer dans le réseau des libraires, Cadecol devait trouver une maison d’édition bien diffusée. Parmi les éditeurs approchés (il y avait aussi Libertalia), Syllepse a été le premier à répondre favorablement. Il est assez extraordinaire que ce simple fait suffise pour affirmer que la caisse Cadecol doit être tenue pour responsable de l’ensemble de la production de Syllepse. C’est là quelque chose de tout à fait inédit dans les annales de la critique sociale. Même en 1967, lors de la parution de La société du spectacle, aucun imbécile n’avait songé à reprocher à Debord les évolutions erratiques de Charles Plisnier, prix Goncourt 1937, trotskiste devenu chrétien ou quelque chose comme ça, pour cette seule raison qu’ils étaient tous les deux édités chez Buchet-Chastel.
Donc non, les livres d’un même éditeur ne « s’accouplent » pas dans un « ballet abject » et aucune monstrueuse pensée anarcho-autonome-capitalisto-trotskiste ne nait du fruit de leur amours défendues. Ce n’est pas ainsi que procède la confusion propre à notre époque. Cette confusion prospère tout à fait, en revanche, dans des analyses identitaires largement auto-diffusées en brochure ou sur Internet… Les anonymes de Bagnolet ont certes raison de dénoncer au début de leur texte le « miroir déformant » des idées gauchistes dans le milieu radical. Le problème est qu’ils ne savent faire que ça : dénoncer. Une imprécation est utile quand elle s’appuie sur une analyse. Dans le cas contraire, elle produit l’effet inverse à celui qui est recherché.
Troisième reproche : avoir vidé de leur sens les concepts « d’autonomie ou d’auto-organisation ». Il suffit de lire les textes de Cadecol pour constater que l’adjectif « autonome » n’y est que très rarement utilisé : une seule fois, en fait, dans le texte de 2013 cité par les anonymes de Bagnolet. Si l’objectif secret de la caisse est de « vider à sa manière le mot autonome » de sa « charge subversive », alors il faut reconnaître que Cadecol n’est pas d’une très grande « efficacité ». Quant à l’auto-organisation, ce n’est pas un concept « cher à beaucoup », c’est une nécessité de la lutte. On peut être un idéologue de l’auto-organisation comme on peut être un idéologue de n’importe quoi : il suffit, pour cela, de considérer une pratique non pour ce qu’elle est – une pratique – mais comme un principe ou un idéal. Ce qui va suivre sera peut-être difficile à comprendre pour des anonymes de Bagnolet pétris de principes immuables depuis le xixe siècle, tel leur « libre accord entre individus » (à un mot près, ils s’expriment comme le code civil). C’est pourtant là où nous en sommes aujourd’hui : l’auto-organisation ne peut plus avoir le contenu qu’elle avait au temps des théories sur l’autonomie du prolétariat, ne serait-ce que parce qu’aujourd’hui même des pratiques réactionnaires sont véhiculées par des formes auto-organisées. Cela ne signifie pas qu’il faille y renoncer, puisqu’encore une fois aucune lutte ne peut se mener sans être auto-organisée (même les syndicats ont compris ça), simplement, l’auto-organisation ne peut pas être considérée comme une fin en soi. Elle n’est rien d’autre qu’une condition, nécessaire mais non suffisante, des luttes de classe actuelles.
Au final, on ne voit pas comment la diffusion dans les libraires d’un guide juridique viendrait entraver l’auto-organisation des luttes. Ce guide essaie de rendre intelligible ce qui est précisément conçu pour ne pas être compris. Que cette connaissance soit répandue aussi largement que possible, y compris par le biais de bouquins dans des librairies, a pour objectif de réduire la dépendance vis-à-vis des spécialistes du droit dans les moments de répression. C’est bien sur la base d’une connaissance du droit aussi partagée que possible qu’on peut envisager une défense collective et auto-organisée qui ne soit pas séparée du moment de la lutte.
La caisse de défense collective Cadecol est un outil au service de ceux en ont besoin dans les luttes. Elle ne cherche pas à s’imposer ou à être la caisse attitrée de qui que ce soit (ni des « autonomes franciliens », comme se l’imaginent les anonymes de Bagnolet, ni de personne en particulier). Il est bien certain que les anonymes de Bagnolet n’ont pas besoin de Cadecol. Ils ont sans doute déjà, dans leurs réseaux, toutes les ressources nécessaires, y compris peut-être un certain nombre d’avocats prêts à les aider bénévolement. Mais il se trouve que tout le monde n’a pas la chance d’avoir un avocat gratuit à sa disposition. Le collectif de soutien aux manifestants interpellés pendant la COP 21 (Cosomi), constitué en grande partie avec des moyens mis en place par Cadecol, a aidé à défendre les quatre personnes qui sont passées en comparution immédiate après la manif le 29 novembre place de la République. Aucune de ces personnes n’étaient liées à un réseau ou à une organisation quelconque et toutes auraient été défendues par un commis d’office si le collectif n’avait pas été là. C’est pour des gens comme eux, des gens isolés face à la répression, que des collectifs comme Cosomi ou Cadecol se constituent. Pas pour des gens qui ont déjà tout ce qu’il faut.
Puisque les anonymes de Bagnolet n’ont pas besoin de Cadecol, et que Cadecol n’a pas besoin des anonymes de Bagnolet, le plus simple serait de continuer à s’ignorer mutuellement.
Dante Timélos
Dante Timélos est un des deux auteurs du guide paru dans sa première édition en 2007, et un membre du collectif Cadecol qui a revu et actualisé le texte pour l’édition de 2016. Précisons que tous les reproches adressés à Dante Timélos peuvent également viser Léon de Mattis (et inversement).
la présentation du guide “Face à la Police / face à la justice” c’est par ici :
https://nantes.indymedia.org/articles/32975
ou par là (même présentation) :
https://paris-luttes.info/face-a-la-police-face-a-la-justice-4674
s’il est exact que “seul les idéologues de l’alternative peuvent s’imaginer que ds le réseau des infokioskes les militants ont aboli entre eux les rapports marchands”, seul les idéologues de l’imposture salonarde (les memes que ns verrons au prochain mvt social a “ce soir ou jamais”..) peuvent penser toucher les prolétaires en lutte a la fnac ou ds le réseau des librairies gauchistes…on fait mieux comme “média populaire”,non?…enfin,bon,vu que vous etes des camarades(y parait ;),on vas faire semblant d’y croire…mort aux démocrates,et a leurs éditeurs…juge ou avocat,c’est sur c’est du bourgeois…mdr…avant on mettait un prisonnier derrière les codes barres(c’est mon coté réactionnaire surement)…léon de mattis,hier socialiste,aujourd’hui encore,ou comment communiser les codes barres…amicalement ;)
et c’est quel debord que t’invoque pour ta défense?l’artiste d’avant-garde bourgeoise,ou celui qui traite d’agents de l’état les militants révolutionnaires des années 70…marx écrivait au allgemeine zeitung,tu pourrais donc,sans trahir,écrire au figaro,si on suit ta logique…et confondre “critique sociale” et “analyse révolutionnaire”,c’est un peu léger pour un intellectuel autoproclamé…
Merci pour ce texte qui remet les pendules à l’heure. L’article des anonymes de Bagnolet n’est que pénultième répétition de ce qui semble être le seul thème politique de certains groupes : la dénonciation de ceux qui ne sont pas conformes à un radicalisme de salon complètement coupé de toute lutte réelle.
Ces gens-là ne vivent que pour dénoncer ceux qui font quelque chose. Dans la logique du plus-radical-que-moi-tu-meurs ils ne seront jamais plus que trois ou quatre, alors ils se vengent en essayant de discréditer les luttes des autres, qui eux savent qu’on ne fait pas la révolution en sélectionnant D’ABORD ceux qui sont alignés sur une radicalité aussi sectaire.
“c’est bien sur la base d’une connaissance du droit aussi partagée que possible qu’on peut envisager une défense collective et autoorganisée qui ne soit pas séparée du moment de la lutte”…ah bon,rien de moins…parce qu’une défense collective se doit d’etre “juridique”(j’croyais que la modo était attentive aux termes orduriers)…il serait bon de rappeller que les “rrrrévolutionnaires” ont souvent chercher a baser leur defense sur autre chose que le Droit(de blanqui au FLN,en passant par ravachol…),pour justement ne pas en faire un moment séparé de leur lutte
“Sans fleurs ni couronnes” critiquait à la fin le vieux truc politicien présent dans l’absolu de Cadecol à travers leur volonté de “s’organiser le plus efficacement possible contre la répression”. Qui en effet peut avoir assez d’arrogance prédictive pour juger du “plus efficacement possible” ? Qui peut par exemple honnêtement dire si intimider les juges d’un procès (ou les jurés) ne serait pas plus “efficace” que d’apprendre soi-même le droit ? Et à la portée de plus de monde, certainement. Qui ? A l’inverse, un critère plus modeste mais plus honnête serait de partir de soi, de ses propres idées, de son propre rapport au monde, de son l’éthique, de l’autonomie de tous les pouvoirs en place, même si c’est (peut-être) moins efficace.
La réponse de Timélos/Mattis reprend ce même concept d’efficacité en affirmant pour justifier d’avoir choppé le premier éditeur venu qui a répondu à son appel d’offre : “Que cette connaissance soit répandue aussi largement que possible [en librairie]…”. Parce que, disons, 10 000 exemplaires à 10 euros à la fnac ou chez leclerc, répand “largement” plus cette connaissance que les distribuer gratos (ou à prix libre) dans les quartiers ?
On passe du “plus possible” au “aussi largement que possible”, mais ça ne change rien : prétendre s’organiser collectivement contre la répression à travers un guide juridique plutôt qu’à travers des rapports de force sociaux, in the street, et prétendre ensuite “toucher les masses” en publiant ce même guide chez les trotskos et à la fnac, c’est juste une grosse carotte ! Quant à se comparer à Debord chez Buchet/Chastel, laisse tomber…
Il y a déjà bien trop de droit dans les luttes, trop de monde avec un code pénal en tête. Ce qui manque n’est pas d’en rajouter (et à quel prix !), mais de partir d’idées et de perspectives pour tout bouleverser. De façon auto-organisée (donc ici par l’auto-édition) et autonome (donc en considérant par exemple les trotskos pour ce qu’ils sont et ont toujours été : des amis de l’ordre. Et ça c’est de l’analyse, pas de la dénonciation). Et pas juste “par principe ou idéal” : par cohérence entre les moyens et les fins,parce que la manière de lutter aujourd’hui préfigure déjà en elle le monde pour lequel on se bat.
« “Sans fleurs ni couronnes” critiquait à la fin le vieux truc politicien présent dans l’absolu de Cadecol à travers leur volonté de “s’organiser le plus efficacement possible contre la répression”. QUI en effet peut avoir assez D’ARROGANCE PRÉDICTIVE pour juger du “plus efficacement possible” ? »
Qui ? Mais justement les anonymes de Bagnolet et ceux qui les diffusent, comme non-fides. C’est eux qui ont « assez d’arrogance » pour dicter aux autres ce qu’ils doivent faire et comment. Ils ne font que ça, c’est leur raison de vivre.
« en considérant par exemple les trotskos pour ce qu’ils sont et ont toujours été : DES AMIS DE L’ORDRE »
Et comment peut-on qualifier ceux qui ont le même langage et les mêmes ENNEMIS que le pouvoir, c’est-à-dire que L’ORDRE actuel ?
« la manière de lutter aujourd’hui préfigure déjà en elle le monde pour lequel on se bat ». Ça c’est bien vrai, et le monde qu’on aura risque de pas être triste s’il ressemble à celui que préfigure ce lynchage de toute initiative non conforme au purisme radical de certains.
Diantre pomelos,tel michel onfray,ne commente pas les commentaires…et il a bien raison,on descend pas dans la fosse qd on est sur la scène(excusez l’image bataclanesque)…mais vu qu’il se met en avant,et qu’on peut lui adresser les reproches que l’on fait a léon,une petite question ne concernant ni syllepse ni cadecol(peut etre lit il qd meme les commentaires)…
dans “mort a la démocratie”,l’auteur se présente rapidement:”leon de mattis,hier socialiste,aujourd’hui anarchiste…”…sachant que tu n’était pas anarchiste(ce qui n’est pas une tare),dans quel but se faire passer pour tel? ça faisait mauvais genre de dire “communiste”?c’était honteux de dire “communisateur”? ou c’était juste une manoeuvre lié au regain(faible) de l’anarchisme chez les jeunes gauchistes? y a pas de honte a etre communiste(j’ai aussi des amis communistes ;)),mais se faire passer pour ce que tu n’est pas,c’est un peu bizarre,non? surtout que tes amis politiques(de ta tendance),pas toi,professaient publiquement leur mépris pour ces “bouffons d’anarchistes”(je résume)…alors,est ce que je peut remettre en cause ton honnetteté intellectuelle? ou peut etre n’as tu pas choisi ce mot(anarchiste),mais j’en doute…
Réponse ouverte à Dante Timélos/Léon de Mattis à propos de « Sans fleurs ni couronnes » et CADECOL :
http://www.non-fides.fr/?Reponse-ouverte-a-Dante-Timelos-a
Ah bah si, Seb, Léon de Mattis peut sans doute lire les commentaires. Quand on accuse quelqu’un, le minimum de “l’honnêteté intellectuelle” est de faire des citations exactes. Voici la présentation de l’auteur à la page 127 de “Mort à la démocratie”:
“Léon de Mattis n’était pas anarchiste à vingt ans. Engagé dans un parti de gauche, allant jusqu’à se présenter sur une liste de candidats aux élections municpales, il a tiré de ce triste passé de citoyen exemplaire une conviction jamais démentie: les élections sont un piège à con et la démocratie est l’ennemie de la liberté. Léon de Mattis n’a plus pris part à aucune élection, comme candidat ou comme électeur, depuis 1989”
Il n’y a pas écrit ici que Léon de Matis serait devenu anarchiste: seulement qu’il ne l’était pas à vingt ans… Quand aux étiquettes qui lui ont été collées sur le rable (anarchiste, communiste, communisateur, politicien), elles n’engagent que ceux qui les lui ont décernées.
Réponse à la réponse ouverte à Dante Timélos/Léon de Mattis à propos de « Sans fleurs ni couronnes » et CADECOL : http://www.non-fides.fr/?Reponse-ouverte-a-Dante-Timelos-a
Le texte Aux anonymes de Bagnolet et à leurs amis n’est pas une calomnie. Les « amis » dont il est question dans le titre n’ont jamais été désignés et seuls ceux qui se reconnaissent comme tels doivent se sentir visés. « Quelques contributeurs/trices à Non Fides » tiennent à préciser qu’ils ne doivent pas être compris parmi ces amis là : dont acte.
Quant à prétendre que derrière les « anonymes de Bagnolet » se cacheraient ces mêmes contributeurs/trices du site Non Fides, je ne l’ai jamais pensé et certainement pas suggéré non plus.
La petite incise (« à moins que ce ne soit le contraire ») qui a provoqué cette mise au point quelque peu ombrageuse et qui a ouvert les vannes à la critique de Cadecol par les contributeurs/trices de Non Fides (mais peu importe, car Cadecol peut fort bien être critiqué, du moment que ce n’est pas avec la mauvaise foi des anonymes de Bagnolet), avait une raison d’être bien précise
Sans fleurs in couronne a été publié sur le site Indymedia Nantes le 9 janvier en fin d’après-midi. Il a été d’abord été placé dans la catégorie « en attente », comme s’est la cas pour tous les textes, puis il a migré vers dans la catégorie « en débat » dans laquelle il végète encore aujourd’hui. Au sens strict, il n’a donc pas été publié sur Indymedia Nantes, mais seulement soumis à la publication…
Il faut bien avouer que la mention « repris d’Indy Nantes », entre crochets, à la toute fin du texte sur le site Non Fides, est quelque peu ambiguë. Une telle manière de dire les choses suggère que les contributeurs/trices du site Non Fides, en se baladant sur Internet, sont par hasard tombés sur ce petit texte et se sont dit : « Tiens, et si on mettait ça sur Non Fides ! ». Mais est-ce ainsi que cela s’est passé ? Les contributeurs/trices du site Non Fides sont-ils et sont-elles à ce point accro à Internet qu’ils repèrent, le soir même où ils sont proposé à la publication sur Indymedia Nantes, des textes comme Sans fleurs ni couronne ? N’ont-ils et n’ont-elles rien de mieux à faire de leurs samedis soir ?
Il est plus vraisemblable de supposer que les anonymes de Bagnolet ont en même temps proposé leur texte à la publication sur Indymedia Nantes et l’ont adressé par mail à Non Fides. Et tandis qu’Indymedia Nantes, avec ce fonctionnement propre aux Indymédia, mettait en débat la question de publier le texte ou non – débat qui n’est toujours pas tranché au moment où je t’écris–, Non Fides en revanche en acceptait immédiatement la publication.
Dans ces conditions il me semble donc toujours parfaitement justifié d’écrire : « à moins que ce ne soit le contraire » pour parler du site sur lequel la publication du texte a eu lieu en premier. À cela s’ajoute un fait indéniable. Non Fides possède une audience que les bas-fonds des textes « en débat » ou « refusés » des Indymedia n’ont pas. C’est sur le site Non Fides que j’ai moi-même lu Sans fleurs ni couronne, et jamais je n’en aurai eu la moindre connaissance s’il était resté dans les textes éternellement proposés à la publication sur Indymedia Nantes.
Cependant, si mon hypothèse est fausse, et que les contributeurs/trices du site Non Fides sont à ce point des no life qu’ils sont bel et bien tombés par hasard sur le texte en question, je reconnaitrai bien volontiers mon erreur. Et comme, en effet, je suis un mauvais flic, je n’exigerai aucune preuve supplémentaire de leur part : une simple déclaration publique que les choses se sont passées comme ça et je reconnaitrai volontiers que l’incise « à moins que cela ne soit le contraire » devrait être retranchée de mon texte.
En attendant, je ne concède qu’une seule modification et qui ne concerne qu’un seul mot. En effet, Non Fides est le nom du site lui-même, et non d’une organisation, d’un collectif ou d’un regroupement d’individus qui animerait un site. Il faut donc lire : « repris sur le site Non Fides », et non « repris sur le site de Non Fides ».
On ne peut pas s’empêcher de remarquer (mais tout le monde peut se tromper) que cette longue plaidoirie de Non Fides n’arrive pas à occulter leur post-scriptum, qui nous en apprend peut-être plus sur leurs motivations véritables : régler leurs comptes avec Indy Nantes, coupable de laisser des indynautes leur répondre. Il n’a rien à faire là, il n’apporte rien au débat, il arrive comme une conclusion et il contredit une bonne partie des arguments avancés :
P.S. :
« A propos d’Indymerdia Nantes : nous n’y participons d’aucune manière et les articles sourcés de chez nous ne sont pas postés par nous, tandis que de nombreux commentateurs semblent pour certains, vouloir se faire passer pour nous, et d’autres nous répondre (mais surement sont-ce les mêmes, tout se vaut dans le virtuel, cet asile de névrosés). N’en croyez aucun. “Non Fides” est sur ce site une entité fictive omniprésente qui obsède quelques esprits sclérosés et paranoïaques et accessoirement racistes, parfois même négationnistes, ce que la modération ne semble pas avoir assez d’armes théoriques nécessaires pour percevoir, se laissant berner par le moindre petit manipulateur “antisioniste” PRO-RUSSE venu, alors que nous, de notre coté, NE NOUS PRÉOCCUPONS PLUS D’INDYMERDIA NANTES DEPUIS DES MOIS (aux alentours du 31 octobre 2015).
Ceux qui se cachent derrière la supermanisation de l’anonymat pour jouer à ce genre de jeux puérils et netchaieviens peuvent bien aller se faire foutre. Quand aux modérateurs d’indymedia qui affirment « Au fait, ça nous est arrivé de cacher des coms de Non Fides je pense, vu la quantité ces temps-ci ». Il n’y a pas de “coms” de Non Fides, une telle chose n’existe pas. Votre manque de sérieux et de prudence (ce que vous écrivez, vos affirmations péremptoires, sont publiques, ce ne sont pas des confessions d’oreillers) et votre inconséquence publique sont affligeants. Le changement radical de votre ligne éditoriale, devenue extrêmement pointue sur des sujets eux-mêmes très pointus et subjectivistes (mais alors faites un blog d’opinion, pas un indymedia) ne représente absolument pas la composition actuelle des utilisateurs “historiques” de votre site, qui n’ont rien à faire de vos états d’âmes, de vos petites opinions du lundi matin ou de vos problèmes de sommeil. »
La meilleure défense étant l’attaque, Non Fides se contente de projeter sur ses ennemis ce qui lui est reproché au lieu d’y répondre : qui « se fait passer » pour qui ? qui sont « les mêmes » qui feraient les questions et les réponses ? Avec ce post-scriptum, on a un début de réponse. Si Non Fides ne se PRÉOCCUPE PLUS d’Indymerdia [sic] depuis des mois, on ne comprend pas pourquoi il s’est précipité sur l’article en question dès qu’il est apparu sur Indy Nantes et l’a publié avant même qu’il soit modéré, et en précisant bien qu’il provenait d’Indy Nantes, alors qu’ils auraient pu le trouver ailleurs. Et il n’est pas anodin non plus de constater que c’est bien Non Fides qui monte au créneau pour défendre cet article et enfoncer le clou contre ses ennemis traditionnels. Au bout d’un moment, il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles.
C’est comme les accusations de manipulation par le « moindre petit manipulateur “antisioniste” PRO-RUSSE venu ». En dehors des guillemets à antisioniste, pourquoi pro-russe plutôt que pro-chinois ou pro-finlandais ? J’ai peut-être raté un épisode, mais on n’a vu aucun article parlant de la Russie sur Indymedia. A moins que ce soit cet article délirant sur la « piste rouge-brune » à propos des attentats de Paris, où Poutine est accusé de les avoir commandités :
https://nantes.indymedia.org/articles/32476
Mais même si c’est ça, je n’ai pas vu la moindre défense de la politique russe dans les commentaires. Et pourquoi « ROUGE-brune » ? ça fait longtemps que la Russie ne se réclame plus du communisme. C’est pas curieux que Non Fides, là aussi, fasse allusion à un article où ils ne seraient pour rien ?
Si Non Fides veut vraiment mettre fin à cette polémique, c’est pas difficile : s’ils ne sont pour rien dans les articles postés et les commentaires, qu’ils arrêtent de revenir sans cesse sur Indy Nantes et les méchants « racistes », « négationnistes » ou « rouges-bruns » qui y sévissent. Surtout après avoir claironné partout qu’Indy Nantes ne les intéressait pas le moins du monde. Des fois il faut être logique avec soi-même.
Eh bien, contributeur, cette demande de “retirer toute ambiguité sur notre site” est satisfaite, puisque c’est bien ce que j’ai écrit dans le texte que je t’ai envoyé:
“Cependant, si mon hypothèse est fausse, et que les contributeurs/trices du site Non Fides sont à ce point des no life qu’ils sont bel et bien tombés par hasard sur le texte en question, je reconnaitrai bien volontiers mon erreur. Et comme, en effet, je suis un mauvais flic, je n’exigerai aucune preuve supplémentaire de leur part : une simple déclaration publique que les choses se sont passées comme ça et je reconnaitrai volontiers que l’incise « à moins que cela ne soit le contraire » devrait être retranchée de mon texte.”
Inutile, donc, d’en rajouter dans la métaphore policière: ton “c’est ainsi que ça s’est passé” suffit tout à fait, et en effet je ne suis ni flic ni juge pour ne pas croire sur parole ce que tu dis là.
La première phrase du texte “Aux anonymes de Bagnolet et à leurs amis” doit donc se lire avec la correction suivante:
“Dans un article publié sur Indymedia Nantes et repris sur le site Non Fides, un groupe d’anonymes de Bagnolet critique la caisse de défense collective de Paris (Cadecol) pour avoir décidé de publier le guide juridique Face à la Police / Face à la Justice aux éditions Syllepse.”
Mais alors pourquoi signaler “repris sur le site Non Fides” ? Si ce n’est pour faire chier le monde…
Grâce aux échanges cordiaux entre Dante Timélos et Non-Fides (voir leurs textes respectifs) suite à la publication de “Sans fleurs ni couronnes”, on aura au moins appris quelques petites choses sur le débat en cours :
* si on peut dire DE Mattis, on ne doit par contre pas dire le site DE Non-Fides
* Le critère de Cadecol pour choisir un éditeur est “le premier à répondre favorablement” !
* Cadecol ne voit pas de différence de projet et d’idées entre Libertalia et Syllepse (ou Buchet-Chastel).
* Pour Dante Timélos et pour Non-Fides – qui cite l’argument du premier pour le reprendre à son compte : une pratique est une pratique et rien d’autre. Un outil neutre (la bonne blague), quelque chose de métaphysique qui est ou n’est pas, et vouloir chercher un quelconque rapport intime entre idées et pratiques, fin et moyens, serait un rapport idéologique ! Sûr que des pratiques comme l’auto-organisation ne peuvent pas être des fins en soi. Par contre, certaines pratiques contraires à l’auto-organisation offrent une indication plus explicite sur les fins vers lesquelles on risque fort de tendre.
Exemple ? : ne pas auto-éditer un bouquin, ou carrément le refourguer à un éditeur trotskyste, c’est à dire au minimum cautionner et légitimer ce dernier. Mais c’est vrai que si le fait de recycler dans le milieu anti-autoritaire un des laboratoires intellectuels de la gauche (Syllepse) n’est finalement qu’ “un minuscule détail” (Non-Fides), alors oui, tout n’est que vulgaire idéologie.
* Un autre horizon ouvert grâce à ce débat concerne par contre les futurs contributeurs à Non-Fides : en effet, on a pu apprendre non seulement que ce site a une “LIGNE éditoriale”, mais surtout qu’elle “PUNIT la mauvaise foi”, mais PAS “systématiquement” (si si c’est écrit comme ça dans leur réponse à Dante). Si ça c’est pas être ouvert ! Les contributeurs du site ne se feront donc aucun scrupule à diffuser y compris ce qui relève selon eux de la “sournoiserie”, ce qui raisonne de façon “idéologique, romantique et binaire”, ou ce qui assène des “sottises de mauvaise foi”.
Diffuser “Sans fleurs ni couronnes” pendant une semaine sans intro ni rien, alors qu’on en pense ça en vrai (ou plutôt récupérer ce texte, avant de s’en dissocier), c’est kif kif que les autonomes chez Syllepse, question cohérence minimale et manoeuvre politicienne.
* Enfin, après de nombreuses années à accepter sans sourciller qu’une partie de leurs textes soient doublés sur Indy Nantes pour que surtout personne n’ignore leur nombril, Non-Fides a fait l’annonce officielle dans son texte de réponse à Dante qu’il ne se préoccupe “plus d’Indymerdia [sic] Nantes depuis des mois (aux alentours du 31 octobre 2015)”. On peut savoir de quel jour ils datent le passage d’Indymedia à “Indymerdia” (ne serait-ce pas quand leurs textes ont commencé à faire l’objet de commentaires critiques ou quand certains ont été refusés) ? Faut pas balancer (ou laissez balancer) vos textes sur de l’openpublishing si vous voulez pas de commentaires ! Vous avez par exemple les mutu pour ça (de type Paris-Luttes), dont vous savez aussi manifestement vous servir en cas de besoin.
Merci pour ce moment
“dantesque”, ou comment faire de la guerre de chapelle un mode de vie. Si tu détiens la vérité, fonde un culte et laisse les gens tranquilles.
Au post précédent : A l’heure où les militaires de ce pays sont déployés à droite à gauche à l’extérieur et où l’état d’urgence va être prolongé à l’intérieur, ton usage du mot “guerre” est plutôt leste. Quant “aux gens”, c’est quoi ?
Renvoyer les convergences et divergences entre Cadecol et Non-Fides à des querelles “de chapelle”, et idem pour “Sans fleurs ni couronnes” ou les différents posts argumentés ici, c’est vraiment le degré zéro de la lecture. Tous ont pris la peine d’écrire des textes en développant leurs idées et leur rapport aux luttes (ce que tu nommes des “vérités”). Vive l’unité et la composition !
bonjours,
voir dans AUTONOMIE, INTERVENTION, ACTIVISME : critique par TC, 2008, 2010, et autres de 1981 à aujourd’hui
> http://communism-decolonial.forumactif.org/t323-autonomie-intervention-activisme-critique-par-tc-2008-2010-et-autres-de-1981-a-aujourd-hui#5845
“comme une autocritique en soi, pour ne pas dire en soie”, 21 janvier
bonnes lectures et bon courages,
Patlotch
– Non Fides sont bien les « amis » des anonymes de Bagnolet, sinon ils n’auraient pas laissé le texte tel quel et n’en auraient pas fait la « critique » qu’APRÈS la polémique qu’ils ont provoquée. Et encore, d’une manière superficielle qui n’aborde jamais les problèmes de fond.
– C’est bien pour emmerder Indymedia Nantes que Non Fides a signé [repris d’Indy Nantes]. Ce texte ayant été publié ailleurs et Non Fides étant parfaitement au courant de ce qui se publie partout, c’est une pure provocation d’avoir choisi spécialement Indy Nantes.
– Non Fides est contre l’open-publishing, mais il n’est pas contre squatter l’open-publishing des autres. Pourquoi perd-il autant de temps à alimenter la polémique ici après avoir déclaré qu’il n’a rien à foutre d’IndyMERdia Nantes ? Les interventions des « amis » ne trompent plus personne, même quand ils ou elles prennent bien soin de préciser « ne pas être Non Fides ».
Finalement, c’était pas une tellement bonne affaire, cette polémique, pour Non Fides.
je m’excuserais personnellement pour l’erreur ds mon troisieme commentaire
Le guide est dispo, gratos, en PDF:
https://infokiosques.net/spip.php?article538
Il est possible d’en faire des copies sur papier et de le diffuser gratuitement.
Enfin, le bouquin doit être volable dans quelques librairies bourgeoises, sur Paris, Nantes et ailleurs.
Bonne lecture !
pour ceux et celles qui ne volent pas ou qui n’ont pas d’imprimante,le guide est egalement achetable au prix de dix euros dans ces mèmes librairies bourgeoises,qui serviront a financer le devellopement des editions syllepses,les salaires de ses cadres et les cachets de leurs auteurs(passés,actuels et futurs),ainsi que le système si communisateur du “copyright”…bientot ils vont pouvoir faire un rayon “autonomie” a la fnac