Enchaînées, nos vies tournent autour du travail. Nous cherchons toutes et tous un emploi, en espérant améliorer nos conditions de vies. Tout tourne autour de ce leitmotiv désespéré, cette illusion. Mais loin de nous libérer, ce périple nous essouffle. De nouvelles formes apparaissent, le salariat et le travail évoluent : les statuts de free-lance et d’autoentrepreneurs, les services civiques, les stages, la multiplication de CDD ultra-courts etc. Aujourd’hui, pour subvenir à ses besoins, avoir un travail est une nécessité mais pour obtenir une rémunération de son activité il est désormais souvent inévitable de recourir à ces formes d’exploitation. Autrement dit, d’accepter de travailler dans des conditions précaires puisque ces statuts privent l’individu de structure salariale, de contrat solide, d’assurance sociale : bref, de droits. Alors que dans le même temps les gestes les plus essentiels de notre quotidien tels que se loger ou se nourrir nécessitent une stabilité économique, celle-ci devient de plus en plus chimérique.

Selon nous, ces modifications s’apparentent à de l’esclavage moderne. Car si l’on considère l’esclavage comme le fait de ne pas pouvoir disposer de sa vie ni de son libre-arbitre, de ne pas être soi, d’être aliéné.e, d’être victime d’un système économique; si l’esclavage c’est la soumission, la contrainte, la domination, le conditionnement; si l’esclavage c’est l’abolition des droits, alors n’est-ce pas exactement ce que nous vivons actuellement ?

Nous ne prônons pas un retour aux structures salariales traditionnelles, ni une pure et simple disparition du salariat : l’abolition du travail salarié est déjà faite, et il a été remplacé par quelque chose de pire encore. On ne peut donc plus réclamer SEULEMENT la fin du salariat. C’est pourquoi nous voulons un bouleversement total des structures de travail existantes, pour pouvoir repenser et reconstruire l’organisation des différentes activités nécessaires à la vie en société. Nous ne voulons pas fournir d’efforts pour une économie qui spolie nos vies. Cette situation n’est pas irrémédiable mais un changement n’est possible que par une action politique radicale. Pour cela, nous avons pensé qu’il était nécessaire de s’organiser. Le groupe Spartacus vise donc à abolir l’esclavage que nous subissons toutes et tous aujourd’hui, par l’organisation politique collective, horizontale et sans intermédiaire. Nous nous constituons en un groupe de réflexion, d’action et d’entraide face à nos situations, pour nous permettre la réappropriation de notre vie, de notre libre-arbitre, de notre temps ; pour avoir des droits et organiser notre activité librement et non sous la contrainte.

Vivons nos utopies !
Osons détruire le monde établi !

Contacts : FB : Spartacus la révolte des esclaves et Spartacus – CNT, Twitter : @GpeSpartacus
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