Souvenirs du massacre de ghouta
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Lieux : Syrie
De https://leilashami.wordpress.com
Il y a deux ans, le régime syrien a largué du gaz sarin sur plusieurs locations dans l’est et l’ouest de Ghouta, une région agricole, industriel et résidentiel dans la périphérie de Damas. C’est l’utilisation la plus meurtrière d’armes chimiques depuis la guerre Iran-Iraq et la plus importante empoisonnement de civils depuis le massacre des Kurdes à Halabja par Saddam Hussain. Plus de 1,400 personnes se sont étouffées lors de l’attaque – un taux tellement élevé parce que l’attaque a eu lieu pendant un bombardement de l’artillerie et les gens s’abritaient dans leurs sous-sols pour en échapper, ce qui était en effet le pire endroit, car le gaz descendait et s’épaississait.
Pour grand nombre de syriens, c’était un tournant. Dans les semaines qui ont suivi, Obama a tiré un trait sur sa ligne rouge. L’intervention internationale pour renverser Assad n’aurait pas lieu et les pays occidentaux n’envoieraient pas de soutien significatif à L’Armée syrienne libre. La formation subite du Front islamique n’est donc pas par hasard, car les brigades armés ont dû chercher du soutien chez les pays du Golfe. Les médias favorables au régime circulaient des théories de complot qui seraient reprises par certains gauchistes partisans du fascisme pour rejeter la faute de la responsable aux victimes. Au moment de la négociation entre les États-Unis et la Russie pour la remise des armes chimiques, il est devenu clair que Assad serait permis de continuer son assaut sur les zones libérés par armes conventionnelles.
Étant donné ce feu vert de la communauté internationale, Assad a gazé les civils en toute impunité. Entre le 23 Décembre 2012 (la première utilisation de gaz toxique, dans le quartier Al Bayada à Homs) et le 8 Août 2015, le régime a effectué 158 attaques à la gaz, donc la grande majorité avaient eu lieu après le massacre à Ghouta. Ces derniers temps, le régime s’est mis à empoisonner des gens avec la chlore dans la région nouvellement libérée d’Idlib, une tentative désespérée à effacer toute alternative à sa tyrannie. Et les bombes barils tombent à flots, semant la destruction. Rien que le dernier mois, il y a 368 personnes tuées par les bombes barils dans l’ensemble du pays, y inclus 83 enfants.
Dans l’est de Ghouta, la situation est urgente. À peu près 163,500 personnes se trouvent complètement assiégés depuis 2013, avec des restrictions sur le mouvement de personnes et de biens qui datent de 2012. Ce blocus a résulté dans une manque de nourriture, de l’eau, de médicaments, de l’électricité et de l’essence. Les gens piégés à l’intérieur ont eu recours à manger des aliments pour animaux et à creuser dans les des puits sans protections pour survivre. Quand les biens sont disponibles sur le marché, les profiteurs de guerre peu scrupuleux haussent les prix à un niveau inabordable pour s’enrichir pendant que les gens meurent de faim.
Et le régime continue son assaut aérien. Le 16 Août, un attentat à l’avion en pleine journée contre un marché bourré de monde à Douma a tué plus de 100 personnes et a blessé maintes autres. L’attaque avait comme bût de créer un maximum de destruction et de victimes. Dans les journées suivantes, les attaques aériennes ciblaient toujours les zones résidentielles, laissant dans leur sillage la mort et la dévastation. Il est peu probable que les résidents de Douma s’attendent aux condamnations internationales creuses ni à de l’aide qui n’arrivera jamais. Le marché éparpillé de corps, des membres retirés des ruines, les cris de douleurs d’un père pour son enfant mort – encore une atrocité dans un théâtre d’horreurs où la vie a tellement perdu sa valeur.
C’était ici au Ghouta que, il y a quelques décennies, les syriens ont monté une résistance féroce contre l’occupation française. Et c’était ici où le peuple, durement touché par les réformes néo-libérales et par la confiscation des terres par le régime Assad, ont été parmi les premiers à participer au soulèvement en 2011. Même aujourd’hui, les villes de Ghouta manifestent tous les vendredis et réclament la chute du régime. Mais de plus en plus, la résistance consiste des actions quotidiennes de survie et de gens ordinaires qui s’unissent dans le plus tragique des circonstances. Elle consiste des fermiers et des conseils locaux qui coopèrent pour achever l’autosuffisance face au blocus. Elle consiste des actions de ceux et celles qui ont tenté de franchir le siège pour passer des aliments et des matériels médicales en contrebande et qui, pour leurs efforts, sont souvent pris pour cible par les snipers ou subissent des tortures dans les cachots du régime. Elle consiste des efforts de la force de défense Les Casques blancs, des jeunes bénévoles de toute station qui mettent leur sécurité personnelle à côté pour arriver les premiers à secourir les victimes lors d’un bombardement aérien.
De plus, de nouveaux tendances autoritaires se manifestent, contre lesquelles il faut également lutter. Jaish Al Islam est le groupe de l’opposition armée qui contrôle Douma et l’est de Ghouta et est acteur de clé dans le Front islamique. Il est impliqué dans une lutte pour le pouvoir contre les conseils civils locales, établis par élection et consensus populaire dès la libération de la zone. On accuse ce groupe, dirigé par Zahran Alloush, de monopoliser les réserves de nourriture et leur rôle dans l’enlèvement de quatre militants révolutionnaires est généralement admis: ces militants, Razan Zeitouneh, Samira Khalil, Nazem Hammadi et Wael Hamada, sont appelés les Douma 4. Sa dictature a entrainé une vague d’arrestations et en réponse les femmes manifestent, revendiquant la libération des prisonniers, et d’autres manifestations demandent la chute d’Alloush.
Même aujourd’hui, le jour de la deuxième anniversaire du massacre de Ghouta, il y a déjà eu 15 attaques aériennes contre l’est de Ghouta. Mais il y a moins de goût que jamais d’appuyer les syriens dans leur lutte pour la liberté et la survie. Lorsqu’on parle de la Syrie, ça concerne surtout Daesh (L’État islamique), dont les crimes affreux sont peu en comparaison aux atrocités quotidiennes commises par L’État syrien.
https://leilashami.wordpress.com/2015/09/01/souvenirs-du-massacre-de-ghouta/
“Lorsqu’on parle de la Syrie, ça concerne surtout Daesh (L’État islamique), dont les crimes affreux SONT PEU en comparaison aux atrocités quotidiennes commises par L’État syrien.”
ce qui est une blague pour toi est une réalité pour plus de 60 pour cent du peuple de syrie
… quelque distance à franchir avant d’arriver au niveau de tuerie commis par Assad.
D’une part, pour répondre aux deux précédents commentaires, la logique de l’arithmétique est extrêmement dangereuse, et opposer quantité et qualité aussi : ce n’est pas parce qu’un camp a moins massacré que l’autre qu’ils sont différents en quoi que ce soit. En l’occurrence, Daesh et le PKK, Assad et le Front Al-Nostra, les « opposants modérés » comme les islamistes, c’est toujours la classe dominante qui est prête à tout pour le rester !
D’autre part, il faudrait être un peu clair : Daesh est constitué d’anciens collaborateurs du régime Assad, comme les autres ! Tant qu’Assad distribuait plus ou moins équitablement les prébendes de l’État, tout allait très bien pour les Sunnites comme pour les Chrétiens ou les Kurdes. Tout ce monde-là, c’est la bourgeoisie syrienne dont les différentes factions se battent maintenant entre elles, mais elles étaient toutes proches du pouvoir et soutenaient Assad il y a seulement quelques années !
Il n’y a qu’à examiner l’Irak voisin pour comprendre : Daesh, ce sont les tribus sunnites, auparavant soutiens de Saddam Hussein, qui combattent l’État central depuis que les Chiites sont au pouvoir à Badgad. Ce ne sont aucunement de preux opposants qui auraient « mal tourné », ce sont simplement des bourgeois qui pensent que leur part du gâteau n’est plus suffisante ! En Syrie comme en Irak, ils ont TOUS une responsabilité dans la dictature et l’écrasement de tous les opposants.
Donc, le premier commentaire a parfaitement raison de mettre le doigt sur le fait que le texte défend bien un camp contre les autres, et qu’il a visiblement des sympathies plus ou moins avouées pour Daesh. Après, si le texte avait voulu dénoncer toutes les factions en présence dans la guerre civile en Syrie, ce serait écrit clairement, non ?
vsgci,t as pas les yeux en face des trous,ce texte ne soutient pas daesh,c ‘est quand mème marrant que dès que ça parle d ‘islamistes,le niveau d ‘analyse s affaiblit notablement.en syrie,les membres des milices antibachaar(la plupart islamistes) sont principalement des syriens,du peuple,et ce peuple a une histoire récente lourde,et c’est un peu hatif de mettre sur le mème plan le régime de bachar et rebelles islamistes,tout comme en irak,c’est un peu simpliste de réduire l ‘histoire de daesh a celle de la bourgeoisie sunnite d’al anbar…mais bon,on trouve ce qu’on cherche,hein vieux,le capital dérrière chaque brin d’herbe
bah oui,y a des clans,mais ça veut pas dire que c’est tous des bourgeois,la plupart le sont surement moins que toi,c’est du mème niveau que”la mafia,c’est des bourgeois”,ou”les fascistes,c’est des bourgeois”.et toi,t’es quoi?on dirait le ptit livre rouge
Je reposte ce réplique de bxl.indymedia au type qui veut faire croire que l’article soutien daesh. Je veux ajouter que tout tentative de réduire la situation à deux parties est voué à échec; il n’y a pas de “avec nous ou contre nous” possible.
“Mais c’est une connerie de dire que l’auteur a des sympathies pour Daesh. Vraiment, c’est trop, vous devez avoir honte.
Cliquez le lien à son blog, c’est une anarchiste syrienne qui soutient le révolte populaire et considère la dégénération de la révolution en guerre civile comme le plan du régime dès le départ. C’est le meme révolte populaire qu’une grande partie de la gauche a préféré voir massacrer que de les soutenirs, il y a quatre ans, car Assad, il est anti-impérialiste, n’est ce pas ? (si on ne regarde pas trop les iraniens et les russes, qui ne sont pas mieux que les états-unis et israel).”
La définition de « peuple » étant toujours aussi claire, on va reposer la question centrale : quel est le but des clans qui se battent en Syrie ? L’émancipation de l’humanité souffrante ? On peut rire ?
Toutes ces cliques sont des bourgeois parce qu’elles veulent toutes le pouvoir d’État, qu’elles n’ont aucune envie de détruire le capitalisme et fusilleront ou pendront tous ceux qui voudraient s’attaquer à l’ordre étatique capitaliste. Une fois de plus, quand on ne veut rien voir, on regarde ailleurs quel’essentiel, et en l’occurrence, l’essentiel c’est POUR QUOI se battent ces messieurs ?
Il serait quand même bon d’avoir un chouïa d’analyse et de principes politiques avant d’affirmer la première bêtise qui nous passe par la tête ! Quant à me qualifier de bourgeois, il va falloir s’expliquer un peu. Relou serait sûrement surpris d’apprendre que le Petit Livre Rouge est l’œuvre d’un parti qui est aussi bourgeois que le PS ou le Front National : autant que je le sache, Mao et sa clique n’ont jamais vécu d’autre chose que de la plus-value arrachée aux ouvriers chinois… ou russes !
Peut-être l’article ne soutient-il pas Daesh, mais ça n’a pas grande importance : j’ai déjà demandé pourquoi il ne dénonce pas toutes les factions en présence, toutes soutenues par des grandes puissances bien plus grosses qu’elles et aux buts impérialistes bien précis ; il serait bon d’élargir un peu le propos.
« C’est un peu hâtif de mettre sur le même plan le régime de Bachar et les rebelles islamistes »? Vraiment ? Le véritable problème de cette affirmation, c’est qu’elle ne repose sur RIEN ! Bien sûr que ce sont les mêmes, leurs chefs appartenaient tous à l’appareil de l’État syrien ou à celui du Parti Baas avant la guerre ! Il n’y a pour les exploités et opprimés RIEN à sortir de cette guerre, quel que soit le vainqueur, s’il y en a un, ils auront droit à la même dictature qu’avant la guerre, très probablement en pire, vu que tout ce beau monde a tété le même lait, celui de la dictature du Parti Baas ou de leurs soutiens impérialistes ! Et toute démonstration que ce ne sera pas le cas repose sur du vent !
Donc, et pour terminer, notre anarchiste syrienne devrait au minimum mettre tous ces gangsters dans le même panier et nous expliquer qu’ils sont tous du même côté : celui de l’exploitation et de l’oppression. Ce qu’elle ne fait pas, il suffit de la lire pour le constater.
ben oui, VSGCI, c’est génial, de ta petite place au chaud, de derrière les bouquins insipides de tes maitres à penser (ah non, pardon, “camarades à penser”), tu es pur, tu sais toujours quelle leçon donner à ces arabes incultes sortis d’on ne sait quel pays en guerre civile…
pas besoin d’être un bourgeois pour être un gros con.
révise tes classiques vsgi,bourgeois,c ‘est pas un choix politique,c’est une position de classe.et quand je dis”rebelles antibachar”,je parle pas forcement de l’EI,y a plein d’autres groupes,islamistes ou non(pour quelques uns),qui ne sont pas guidés par d’anciens suppots du régime(l’EI compte parmi ses cadres d’ anciens baassistes irakiens,mais les groupes syriens-al nosra compris-non) mais sont principalement constitués par des rebelles antibachar qui ont rejoint des milices islamistes radicales dans le cadre d’une militarisation du conflit
“c’est des bourgeois parce qu’ils veulent tous le pouvoir d’état…”…effarant pour un marxiste quand mème…la position de classe serait une question de volonté,tu vire appeliste camarade…
“pourquoi il ne dénonce pas toutes les factions en présence, toutes soutenues par des grandes puissances bien plus grosses qu’elles et aux buts impérialistes”
VSGI et tes potes soit disant “anti impérialistes” que sont les mercenaires du Hezbollah, les pasdarans Iraniens et des “Conseillers militaires” Poutiniens qui servent de gardes prétoriennes au sanguinaire Bachar Al Assad ont t’entend pas beaucoup les critiquer.
Un peu comme vos potes du groupuscule “Trotskiste” du World Socialist Web Site et leurs potes caniches des dictatures “non alignées” que sont les Galloway, Corbyn, les bouffons du “Stop The War movement UK” et l’officine Khameneniste du C.A.S.M.I
Allez les Campistes allez donc cirer les grolles de vos potes Soral, Bricmont,Collon.
« ben oui, VSGCI, c’est génial, de ta petite place au chaud, de derrière les bouquins insipides de tes maitres à penser (ah non, pardon, “camarades à penser”), tu es pur, tu sais toujours quelle leçon donner à ces arabes incultes sortis d’on ne sait quel pays en guerre civile… »
Ça, évidemment, quand on n’a plus rien à raconter d’intéressant et surtout pas l’ombre d’un principe politique, il reste l’attaque ad hominem. Qui ne change rien à la vacuité du propos !
« révise tes classiques vsgi,bourgeois,c ‘est pas un choix politique,c’est une position de classe. »
Ce serait intéressant de développer : c’est une position de classe, c’est vrai, mais qui aboutit à une idéologie de classe. Parmi tous ces groupes anti-Bachar, y en a-t-il un qui soit internationaliste ? Qui revendique la destruction de l’État ? Qui veuille abolir l’exploitation et les classes sociales ? Lequel exactement, qu’on continue à rigoler ?
Relou continue à confondre sociologie et programme politique. Il lui manque les bourgeois en haut-de-forme et queue de pie, et si on suit ce qu’il nous raconte, la plupart des staliniens font des révolutionnaires très respectables ! Maintenant, la tâche des révolutionnaires communistes, c’est « au-delà de l’apparence, aller à l’essence »: il est toujours aussi rigolo que Relou ne s’attarde pas sur le programme de ces groupes et ne me contredise pas sur un plan politique ! Thorez était ouvrier, comme la plupart des syndicalistes partout dans le monde, ça ne les empêche aucunement d’être des bourgeois nationalistes défenseurs de l’État et de l’ordre capitaliste ! Relou nous développe donc une très classique vision stalinienne des classes sociales ! Qu’il l’ignore ne change rien à l’affaire…
Quant à Anti-Rouges-bruns, il ne sait visiblement pas lire, ou alors il ne comprend que ce qu’il a envie de comprendre : je crois avoir clairement caractérisé tous les groupes qui combattent en Syrie de bourgeois manipulés par des puissances impérialistes. Qu’il essaie de faire croire que je défendrais le Hezbollah et les Pasdarans ou Poutine dans l’histoire est un mensonge ou une affirmation indémontrable. Par contre, dès que je tombe sur un anti-quelque chose, j’ai toujours envie de lui demander POUR QUOI il se bat, et là, les réponses sont moins claires…
C vrai que t as nul part defendu le hezbollah etc..comme leila defend nulle part l ei…et nulle part je ne defend le programme des milices islamistes,encore moins le jeu trouble du pyd avec le régime, jdis juste qu on peut considérer que le peuple ,désolé pour le terme,de syrie,avait qqes raisons de prendre les armes,transpose ton analyse à israel camarade,dire qu israel massacre serait defendre le programme politique du hamas..après d accord sur le caractère interclassiste des forces en presence…
C’est vrai, tout comme il n’y a aucune raison de soutenir la « cause du peuple palestinien » et la création d’un État palestinien, buts aujourd’hui parfaitement réactionnaires, juste parce que l’État israélien est une bande de gangsters impérialistes et d’assassins sans scrupules ! Vu que ce que veulent le Hamas, l’OLP et les autres, c’est faire exactement la même chose, mais en se mettant à leur compte…
Comme en Syrie…