[paris – 25 juillet] manif pour condamner l’attentat de suruc en turquie
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Category: Global
Themes: GuerreKurdistanRépressionResistances
Places: Paris
Un policier a été tué et un autre grièvement blessé par balles jeudi par des hommes masqués dans la grande ville à majorité kurde de Diyarbakir. Un groupe de plusieurs hommes armés a ouvert le feu sur les deux policiers, qui avaient été appelés dans le quartier de Sehitlik, un bastion du PKK. Grièvement atteints, les deux policiers ont été transportés dans un hôpital de la ville, où l’un d’eux est rapidement mort de ses blessures. Les forces de l’ordre ont quadrillé le quartier pour tenter de retrouver les auteurs de l’attaque qui est certainement une riposte au massacre de Suruç.
Cette attaque survient alors que les manifestations ne faiblissent pas, en Turquie et à l’étranger, qui dénoncent la complicité du président Erdogan avec les jihadistes. L’éditorialiste vedette du quotidien turc Milliyet, Kadri Gürsel a été licencié par le journal pour un tweet publié mercredi 22 juillet qui dénonçait l’hypocrisie des responsables internationaux qui ont adressé leurs condoléances au président Erdogan après l’attentat. « Il est honteux que des responsables étrangers appellent la personne qui est la principale responsable du terrorisme de l’Etat islamique en Turquie pour lui présenter des condoléances après l’attentat de Suruç ».
Manifestation de protestation et de solidarité après l’attentat de Suruç, Paris, ce samedi 25 juillet 2015, 14H00 gare de l’Est.
http://www.secoursrouge.org/Turquie-Kurdistan-Suites-du-massacre-de-Suruc-manif-samedi-a-Paris
L’état turc a lancé une très vaste opération anti-terroriste à travers le pays, visant majoritairement le PKK. Selon la communication du gouvernement, les centaines de perquisitions visent indistinctement l’extrême-gauche turque et kurde, et l’Etat Islamique, dont les relations avec la Turquie se sont bien refroidies depuis plusieurs jours.
297 personnes ont été arrêtées à travers le pays, impossible de savoir la proportion de révolutionnaires par rapport à celle des islamistes. Un guérillero du DHKP-C a été abattu alors qu’il résistait à son arrestation avec une arme. A K?z?ltepe, 15 militants kurdes ont été arrêtés et sont en attente de transfert vers Mardin. Dans les provinces d’Izmir et de Bursa, 16 militants kurdes ont été arrêtés. Des membres du HDP (front large de gauche radicale regroupant de nombreuses branches légales d’organisations clandestines) ont également été arrêtés, ainsi que des journalistes.
5000 policiers ordinaires soutiennent l’opération de la police anti-émeute qui visait 140 adresses à Istanbul et de nombreuses villes du Kurdistan turc.
http://www.secoursrouge.org/Turquie-Enorme-operation-anti-terroriste-a-travers-le-pays
Déclaration de Devrimci Anar?ist Faaliyet (DAF – Action Révolutionnaire Anarchiste) sur l’attentat à la bombe contre le Centre culturel Amara de Suruç (Pîrsus).
Nous publions également un communiqué du Congrès national du Kurdistan (KNK), ainsi que d’autres informations dont un article qui pointe la complicité de l’État turc et demande pourquoi et comment ce massacre a pu être réalisé. Article qui pose également la question de la nécessaire autodéfense du mouvement de libération kurde dans tous ses modes d’expression et de lutte.
Dernière mise à jour : le 23 juillet 2015 – 20 h
(voir à la fin du document) http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1720
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Notre tristesse sera notre colère, Kobanê sera reconstruite
20 juillet 2015
Hier, près de trois cents personnes étaient parties de différentes villes [de Turquie], à l’appel de la Fédération des associations de jeunes socialistes afin de reconstruire Kobanê que l’ISIS a essayé de réduire en cendres. Aujourd’hui, en arrivant à Suruç (Pîrsus), juste avant de partir pour Kobanê, ces jeunes réalisaient une conférence de presse en face du Centre culturel Amara de la ville de Suruç (Pîrsus). A la fin de la lecture du communiqué de presse, une bombe a explosé au milieu de la foule, faisant taire de nombreux cœurs qui avaient battu avec l’espoir de la reconstruction.
Selon les informations disponibles pour l’instant, 31 personnes sont mortes et des centaines ont été blessées dans l’explosion.
Après cette explosion aujourd’hui, nous entendons, depuis les hôpitaux de Suruç (Pîrsus), les noms de ceux qui sont tombés. Ceux qui sont venus de nombreuses villes différentes, ceux qui avaient de grands espoirs dans leurs cœurs, sont maintenant ceux qui sont tombés, comme les cibles des assassins. Les gens qui sortent dans les rues afin de demander des comptes pour ceux qui sont tombés, ceux qui attendant devant les hôpitaux, sont menacés par les TOMA [véhicule avec canon à eau] et la police qui sont arrivés du Centre culturel Amara avant les ambulances. A Mersin, à Sert, à Istanbul … Les gens qui descendent dans les rues sont pourchassés pour être massacrés par l’État meurtrier, par les collaborateurs des assassins.
Ceux qui ont massacré de nombreuses vies, depuis le premier jour de la Résistance de Kobanê, essaient maintenant de nous décourager en assassinant nos frères et sœurs.
Nous essayons de reconstruire une nouvelle vie contre l’ISIS, contre l’Etat qui collabore avec l’ISIS, contre la politique de guerre sans fin de l’Etat. Quoi qu’il en coûte, nous allons convertir notre douleur en rage, nous allons reconstruire Kobanê et recréer une vie sur cette géographie dévastée !
(Aujourd’hui, Alper Sapan de l’Initiative Anarchiste Eski?ehir a été assassiné au cours de l’attaque. Et un ami appelé Evrim Deniz Erol a été grièvement blessé.)
Biji Berxwedana Kobanê ! / Vive la Résistance de Kobanê !
Biji ?ore?a Rojava ! / Vive la Révolution du Rovaja !
Action Révolutionnaire Anarchiste
Devrimci Anar?ist Faaliyet (DAF)
Le 20 juillet 2015
(traduction OCLibertaire)
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Communiqué du Congrès national du Kurdistan (KNK) sur le massacre de Suruç
Nouveau massacre commis par Daesh, dans la ville de Suruç
Les terroristes de Daesh ont attaqué des jeunes qui se préparaient à partir à Kobanê : 31 personnes ont été tuées et au moins 100 autres ont été blessées.
Le 20 juillet, vers 11h00, une grande explosion due à un attentat-suicide est survenue à la périphérie de la ville de Suruç, dans la province d’Urfa (Nord-Kurdistan, Turquie), à la frontière de Kobanê. Elle s’est produite plus précisément dans le Centre culturel d’Amara dont la cour a été transformée en un bain de sang.
Les victimes font partie d’un groupe de 330 jeunes âgés de 20 à 30 ans, tous membres de la Fédération des Jeunes Socialistes, venus à Suruç pour soutenir la reconstruction de Kobanê. Ils étaient venus en convoi d’Istanbul, d’Ankara, d’Izmir, d’Adana et du nord de la Turquie, avec le projet de construire à Kobanê une librairie, un parc pour enfants et un centre de santé.
Les jeunes activistes s’étaient regroupés dans le Centre culturel d’Amara pour y donner une conférence de presse afin d’annoncer qu’ils avaient officiellement été autorisés à passer la frontière. C’est à ce moment-là que l’attentat-suicide a été perpétré.
Les premiers chiffres faisaient état de la mort de 31 personnes et indiquaient qu’au moins 100 autres avaient été blessées. Cet attentat survient le lendemain de l’anniversaire de la Révolution du Rojava qui a commencé le 19 juillet 2012 avec la mise en place par les Kurdes de l’autonomie démocratique dans les cantons de Kobanê, Afrîn et Djizirê.
Cet attentat terroriste, cette tragédie, est directement lié à la crise politique que traverse actuellement la Turquie. Il ne fait aucun doute que cet attentat a été encouragé par le soutien ouvertement apporté à Daesh par différents Etats de la région.
La résistance kurde contre la barbarie de Daesh est une lutte pour la démocratie, les droits humains et l’humanité. Soutenir les résistants du Rojava et condamner Daesh et ses soutiens est un devoir politique pour la communauté internationale.
Cet attentat ne vise pas seulement le Rojava, mais aussi la solidarité avec le Rojava.
Nous demandons au gouvernement turc de faire immédiatement toute la lumière sur cet attentat.
Nous condamnons fortement cette attaque terroriste brutale et appelons la communauté internationale, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe à prendre immédiatement des sanctions à l’encontre des Etats qui soutiennent Daesh afin qu’ils arrêtent leur soutien à cette barbarie
Congrès national du Kurdistan – KNK
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Manifestations immédiates un peu partout dans le Nord-Kurdistan (en Turquie) et dans les grandes villes turques aux cris de « Le Kurdistan sera la tombe de Daesh » et « Daesh assassin – AKP complice ». Pratiquement toutes les manifestations ont été attaquées par les force anti-émeutes de la police turque. Dans certaines villes (y compris Istanbul), des groupes d’autodéfense armés (molotovs, fusils, AK47…) sont descendus dans les rues aux côtés des manifestants.
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Comment et pourquoi le massacre Suruç est-il arrivé ?
Les jeunes qui sont morts ou ont été blessés à Suruç avaient un seul objectif : se rendre à Kobanê et participer à la reconstruction de la ville…
Mardi 21 juillet 2015
ANF – Amed Dicle
Les jeunes qui sont morts ou ont été blessés dans Suruç avaient un seul objectif : se rendre à Kobanê et participer à la reconstruction de la ville. Ils étaient membres de la Fédération des Associations des Jeunesses socialistes (SGDF) et avaient émis un communiqué de presse avant de se rendre à Suruç. Cela faisait un mois qu’il était public et connu que ces jeunes se préparaient à y aller.
Les habitants de Suruç, les jeunes et les représentants d’organisations non gouvernementales ont accueilli les jeunes à Suruç. Ils ont rencontré le gouverneur de district et lui ont dit qu’ils aimeraient traverser la frontière à Kobanê. Le gouverneur du district les a fait attendre en leur disant que seuls quelques-uns d’entre eux pourraient traverser et pas l’ensemble du groupe.
L’attaque sanglante de Suruç a eu lieu après que les jeunes aient fait une déclaration à la presse dans le Centre culturel Amara en réponse aux obstacles posés par le gouverneur de district.
Nous devons poser les questions suivantes en ce qui concerne l’attaque :
1. – La police a fouillé complètement les jeunes alors qu’ils se rendaient au Centre Culturel Amara. Le point de contrôle de la police était à 200 mètres d’Amara, et la police aurait pu mettre en place un point de contrôle plus proche du centre culturel. La police n’aurait-elle par installée son poste de contrôle à 200 mètres d’Amara pour être hors d’atteinte de l’explosion ?
2 – Comment le kamikaze de l’ISIS a pu entrer dans le centre culturel dans un contexte où la police a fouillé chaque ordinateur portable, appareil photo et même les crayons que portaient les jeunes massacrés ?
3 – Comment les services de renseignement turcs, qui surveillent tout à Suruç y compris le poste frontalier de Mür?itp?nar, ont-ils réussi à ne pas ?voir” le membre de l’ISIS ?
4 – Comment est-il possible que la police n’ait pas identifié le membre de l’ISIS malgré le fait que Centre Culturel Amara est situé à côté d’un commissariat de police ?
5 – Pourquoi les policiers ont-ils attaqué des civils qui apportaient les blessés à l’hôpital ? Parce qu’ils voulaient que les blessés meurent ainsi ?
6 – Combien de cellules de l’ISIS existent dans Suruç et ses alentours ? Est-ce que l’État est au courant de ces cellules ?
7 – Pourquoi les corps ont-ils été examinés par la médecine légale de Gaziantep et non par la médecine légale d’Urfa ? Qu’est-ce qu’ils essaient de cacher ?
8 – Il y a des déclarations de témoins affirmant qu’il y avait deux assaillants, un homme qui a fait exploser la bombe et une femme qui fut blessée, et que la femme blessée est en garde à vue en ce moment. Qui est la femme attaquante, née en 1995 à Sivas, qui a été placée en garde à vue ? Pourquoi les responsables ne parviennent-ils pas à faire une déclaration à ce sujet ?
Celui qui doit répondre à ces questions est l’État, et les réponses à ces interrogations sont évidentes.
Beaucoup de gens avaient prévu de telles attaques après la libération de Girê Spî (Tel Abyad) par les YPG. Comme des images vidéo l’ont confirmé, les gangs de l’ISIS se sont enfuis de Girê Spî et ont traversé la frontière librement et joyeusement à Akçakale. Peu de temps après, l’agence d’informations Dicle (DIHA) et d’autres organes de presse d’opposition ont documenté le quartier général de l’ISIS à Akçakale. DIHA a également fait état de la formation d’une cellule de l’ISIS à Ceylanp?nar il y a deux jours.
Girê Spî a été une lourde défaite pour l’AKP et l’ISIS, car la logistique était organisée à travers le poste-frontière là-bas. Les responsables de l’AKP ont manifesté publiquement leur mécontentement face à la libération de Girê Spî, et Erdo?an a déclaré qu’il ne resterait pas « assister sans rien faire » à ce qui se passe. Ils essaient maintenant de venger la libération de Girê Spî dans le Nord-Kurdistan. Quand l’ISIS a été vaincu dans le Kurdistan syrien, ils ont apporté la guerre de ce côté-ci de la frontière. Ils répètent à Suruç, à Urfa et à Diyarbak?r l’attaque sur Kobanê du 25 juin. Le massacre brutal de Suruç est une attaque contre le modèle de la vie libre et démocratique développé dans le Kurdistan syrien et les personnes qui se solidarisent avec le Mouvement pour la liberté kurde.
Nous sommes dans une situation dangereuse car Erdogan et son AKP ont actionné la haine qu’ils ont accumulée après leur défaite dans le Kurdistan syrien ainsi que lors des élections du 7 juin dernier. Nous ne pouvons pas faire appel à des tyrans ; l’État turc ne protégera pas les civils et les institutions de l’ISIS. C’est l’ISIS que l’État protège et tolère. Cette situation actuelle rend l’autodéfense plus cruciale que jamais.
Comment pouvons-nous organiser notre auto-défense ?
1- L’autodéfense est une question sérieuse et importante. Nous devons l’organiser systématiquement et sans panique, sans compter sur l’État.
2- Nous ne devons pas laisser la sécurité aux mains des forces de police lors des actions collectives qui ont lieu dans les villes frontalières ainsi que dans les centres urbains comme Amed [Diyarbak?r]. Les attaques de l’ISIS sont plus susceptibles de se produire dans des zones où il y a une présence policière intense. Des centaines de civils peuvent former des cercles de sécurité pour l’autodéfense.
3- Le danger persistera aussi longtemps que les cellules de l’ISIS existent. Par conséquent, les jeunes doivent prendre l’initiative et éliminer les cellules de l’ISIS qui fonctionnent sous le déguisement d’organisations d’aide et de presse.
4- Les organisations non-gouvernementales, les politiciens démocrates, les parlementaires et la presse doivent clarifier leur position concernant le quartier général de l’ISIS dans l’exploitation agricole TIGEM à Akçakale. Les parlementaires et les ONG doivent exposer pourquoi TIGEM est fermée aux civils.
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Source : http://anfenglish.com/kurdistan/how-and-why-did-the-suruc-massacre-happen
Traduction : OCLibertaire
Quelques informations complémentaires ici :
– Massacre à Suruç : 32 sourires disparus… : http://kedistan.fr/2015/07/21/massacre-suruc-31-sourires-disparus/
– Je m’appelle P?nar, j’étais à Suruç, mes camarades sont morts : http://kedistan.fr/2015/07/22/temoignage-je-mappelle-pinar-jetais-a-suruc-mes-camarades-sont-morts/
– Les jeunes victimes de Suruç ont un nom et un visage… : http://www.susam-sokak.fr/2015/07/attentat-de-suruc-ou-31-jeunes-socialistes-qui-voulaient-participer-a-la.html
– Suruç : http://www.susam-sokak.fr/2015/07/suruc.html