Récits des procès du 8 décembre suite à la manif du 22 nov
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Category: Local
Themes: CarilaRépression
Places: NantesNotre-Dame-des-LandesZAD
La première, accusée d’avoir masqué son visage durant la manifestation et de jet de projectile sur le véhicule canon à eau, a été relaxée.
La deuxième était accusé de dégradation sur une banque, rebellion et outrage pendant son interpellation. Elle a été condamnée à 4mois de prison avec sursis, à payer 7000euros à la Caisse d’Epargne (qui veut refaire sa façade) et de 150euros à chacun des trois Baceux pour dédommagement moral.
La troisième, en détention provisoire depuis 2semaines, était accusée de participation à un attroupement avec arme par destination (cailloux), d’outrage et de violence sur agent sans ITT (pas de blessure). Elle a été condamné à deux mois de prison ferme avec mandat de dépôt, elle est repartie vers la prison.
Détails :
Après 48h de garde-à-vue elles avaient été conduites au tribunal pour une comparution immédiate qui a été repoussée car les personnes n’avaient pas eu accès à un avocat pendant la GAV et n’en avaient pas non plus au tribunal. La décision du tribunal ce jour-là (le 24novembre) a été de laisser deux personnes libres et une autre en détention provisoire jusqu’au procès (le 8 décembre) parce qu’elle n’obtempérait pas du tout avec la cour.
Le 8 décembre.
La première personne, un mec de 23ans au casier vierge, était accusée d’être masquée (“en plus il avait du sérum phy sur lui”) et d’avoir jeté une bouteille (en plastique) sur le canon à eau, identifiée par un flic vidéaste, “qui ne filmait pas à ce moment là” a ironisé son avocat, M.Huriet. La description physique correspond pas vraiment avec l’accusé…etc. Même si la personne a reconnue d’avoir participé à la manifestation, d’avoir été présent à l’heure et au lieu du jet de bouteille et de s’être masquée, M. Huriet demande et obtient quand même la relaxe. Sur la question du visage dissimulé : il s’agit d’une circonstance aggravante pour soit participation à un attroupement armé (mais la personne s’est fait interpeler sans arme), ou soit participation à un attroupement après sommations (mais il n’y a pas eu de sommations). Mais faute de, avoir le visage dissimulé relève seulement d’une contravention.
La deuxième personne, un mec de 19ans au casier vierge, était accusée d’avoir porté 5coups de barre de fer à la vitrine de la Caisse d’Épargne rue Moncelet, puis d’outrage et de rébellion lors de son arrestation pendant le sit-in rue Paul Bellamy. L’identification est formulée par un BACeu de Vannes en renfort ce jour-là (un certain Boto), l’arrestation est effectuée par trois BACeux de Nantes (Marc-Antoine Garcia, Yohann Lucas et Grégory Le Boudouil) qui réclament des dédommagements pour préjudice moral. L’accusé est, selon le médecin en GAV, porteurs d’ecchymoses à l’avant-bras droit (1jour d’ITT reconnu). C’est parole contre parole, aucune preuve, aucun aveu de dégradation. La Caisse d’Épargne demande 6995euros. Mais la parole d’un flic absent vaut souvent beaucoup plus que celle d’une personne à la barre, qui même sûre de son innocence se sent tout d’un coup coupable face à la Cour et ses grands airs, comme à l’école… La Cour le condamne à 4mois avec sursis, à 6995euros pour la Caisse d’Épargne, et à 150e à chaque BACeu indigné (ils sont 3).
La troisième personne, une meuf d’une trentaine d’années avec un casier contenant des faits similaires, comparait derrière les plaques de plexiglas. Elle a passé les deux dernières semaines en prison en attente du procès. Elle refuse d’être défendue par un avocat. Elle dit être victime d’un acharnement policier et judiciaire depuis quelques années. La juge est bousculée. Elle est accusée d’avoir exhibée des pierres dans sa main et d’en avoir jeté une, d’avoir insulté une flic au commissariat… Encore les mêmes Baceux comme témoins absents (Garcia et le Boudouil) et Maria Pinto comme partie civile. Elle nie avoir jeté des pierres, avoue en avoir porté trois (toutes petites, symboliquement) en protection, elle nie avoir insulté M. Pinto. La procureure demande deux mois de prison ferme (en disant que la mise à épreuve n’a pas de sens vu la défiance de la personne devant le tribunal : le fait de s’être exprimé clairement sans baisser la tête) et la juge lui demande quand même si l’accusée accepterait une mise à l’épreuve avec suivi psychologique. Elle refuse. Elle est condamnée à deux mois prison ferme avec mandat de dépôt (elle y retourne de suite) et à 100euro de dédommagement à M.Pinto.
Le CARILA (Comité Anti-Répression Issu de la Lutte contre l’Aéroport)
On rappelle qu’il y a d’autres procès suite au 22novembre : le 15 décembre à 14h et le 16 décembre à 9h.
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