Enguerrand en grève de la faim contre l’acharnement du ministère public
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : RépressionResistances
Lieux : Nantes
Vendredi dernier, Enguerrand a vu sa demande d’aménagement de peine acceptée par la JAP (Juge d’Application des Peines).
Il aurait du sortir hier, sous bracelet électronique, et commencer à travailler à partir de lundi.
Sa libération a toutefois été suspendue par le parquet, qui fait appel au prétexte qu’il n’a pas travaillé entre janvier 2013 et son incarcération.
Et pourtant, Enguerrand travaille en prison, et il a pour lui les avis du SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) et de la pénitentiaire : le dossier rêvé.
Cette décision politique soulève deux paradoxes :
Le procureur, par sa décision, empêche Enguerrand d’occuper l’emploi qu’il avait décroché au motif qu’il n’aurait pas travaillé pendant un an.
Le ministère public se déjuge en allant bien au-delà de la peine qu’il avait requis lors du procès du 1er avril, à savoir 6 mois ferme. Cela va faire 7 mois et demi qu’Enguerrand est sous les verrous.
La date d’appel n’est toujours pas connue.
Aujourd’hui 13 novembre, Enguerrand entame une grève de la faim.
Je viens d’apprendre que Engué a suspendu sa grève de la faim.
Il doit donc attendre le résultat de l’appel du procureur qui doit se faire dans les deux mois à venir.
Cet appel est incompréhensible, c’est la 1ère fois qu’un procureur fait appel pour une mise en liberté conditionnelle. Le prétexte est qu’Engué ne travaillait pas avant son emprisonnement et le procureur ne comprend pas qu’il veuille travailler maintenant !… En fait,
avant son incarcération il s’occupait de sa petite fille, sa compagne étant étudiante.
Il avait signé un contrat d’insertion et devait embaucher ce matin au jardin d’insertion de Couëron.
Même l’administration pénitentiaire et ses gardiens sont stupéfaits de cet appel qu’ils n’ont jamais vu !
L’acharnement judiciaire contre Enguerrand se poursuit. Dans un contexte qui montre chaque jour la violence de la police et de la “justice”, Enguerrand voit sa liberté annulée au dernier moment. Le ministère public fait appel de son aménagement de peine sous motif qu’il ne travaillait pas avant, quand bien même cet aménagement se faisait dans une logique de réinsertion : Enguerrand a en effet trouvé un emploi. Autre contradiction, le procureur se déjuge lui-même en refusant sa sortie dans ce 8e mois alors qu’il en avait requis 6 lors du procès.
Ce refus est clairement politique, cette décision est directement liée à son activité militante.
Dans un État qui musèle les contestations et a choisis la méthode autoritaire en criminalisant toutes forces d’opposition, nous appelons tout le monde à amplifier les luttes pour sa libération et en solidarité avec toutes les autres victimes tué-e-s, mutilé-e-s ou enfermé-e-s.
Pour soutenir notre camarade incarcéré depuis 8 mois, un “marathon contre la prison : liberté pour Engué” sera organisé au départ de la préfecture le 7 décembre à 14h. Des précisions sur cet évènement seront communiquées ultérieurement.
Nous appelons également à manifester le 22 novembre, à 14h, devant le tribunal de Nantes, contre les violences policières.
Le comité de soutien à Enguerrand, 17 novembre 2014