Nantes : un récit à chaud de la manif du 1er novembre
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : EcologieRépressionResistancesTestet
Lieux : Nantes
Malgré la propagande quotidienne depuis la mort de Rémi et l’État de siège policier, 3 à 4000 manifestant-e-s héroïques se sont réuni-e-s pour protester contre les crimes policiers et l’assassinat de Rémi au Testet. La métropole est quadrillée par la police, survolée par un hélicoptère, avec des barrages dans les rues du centre et de nombreux contrôles. Un groupe parvient à se former en face de la Préfecture de Nantes, sur le lieu de rendez-vous.
Le cortège est dynamique, jeune (mais pas que), offensif. Il s’élance en criant :
« La police assassine, Nantes, debout, soulève toi ! »
Rue de Strasbourg, un policier casqué, cagoulé met en joue la foule avec son lanceur de Balle de Défense, à hauteur de tête. Sans aucune raison. Ulcérés, les manifestant-e-s protestent et lui disent de baisser son arme, rappelant les 4 personnes déjà mutilées à Nantes par ces armes policières. D’autre casqués s’empressent alors de lancer plusieurs grenades de désencerclement – censée être interdites – au milieu de la foule. Une salve de gaz lacrymogène explose dans le cortège. La manifestation est coupée en deux. Premiers affrontements.
« L’Etat réprime, la police assassine » ou « Rémi, Zyed, Bouna, on n’oublie pas, on ne pardonne pas ! » résonnent dans les rues en rythme.
Le cortège se reforme pour retourner vers le centre ville. Il n’a pas perdu de son dynamisme, au contraire ! Retour Cours des 50 Otages. On apprend que les grenades ont fait plusieurs blessé-e-s – une jeune femme a été atteinte par des éclats de grenades dans la jambe – et qu’un manifestant est blessé à la tempe par un coup de matraque.
« La police mutile, la police assassine »
« Des blessés aujourd’hui, la manif n’est pas finie ! »
La foule continue à enfler, une colère sourde se diffuse. Toutes les rues adjacentes son garnies de policiers anti-émeutes les armes à la main. Un face à face s’installe autour de la Place du Cirque. Tir de flashballs, de grenades, de lacrymogènes contre des projectiles de fortune. Quelques pavés sont descellés sur la voie de tram, les manifestant-e-s se protègent comme ils peuvent avec des barrières de chantier. Une vraie intelligence collective est partagée : on répond aux provocations des forces de l’ordre mais très peu de vitrines sont abimées, quoiqu’en disent la presse policières.
« Flics, porcs, assassins »
Une énergie folle de dégage de la foule qui tient bon et assiège les forces de l’ordre. Des centaines de personnes tiennent tête aux flics. Des chants de lutte résonnent sur la voie de tram alors que des taggs fleurissent sur les murs.
« L’air est au napalm, pas de retour au calme »
Les affrontements durent plusieurs heures, de nombreux passants se joignent aux manifestant-e-s, se protègent des gaz avec leurs vêtements. Des gavroches de cités se mêlent aux révolté-e-s. Un feu est allumé en bas de la Rue du Calvaire.
L’étau fini par se resserrer, plusieurs personnes sont blessé-e-s au visage par des tirs policiers. Au moins trois balles de flashball auraient atteint des manifestant-e-s. La foule se disperse peu à peu mais les affrontement durent jusqu’à la nuit, le long de l’arrêt Commerce. De nombreux tirs de flashballs et de grenades devant les badauds hallucinés. Les hélicoptères continuent de survoler le centre ville. La BAC, cagoulée et armée tente des percées dans certains groupes.
Un groupe de manifestant-e-s qui fait un sitting totalement pacifique devant une rangée de flics est gazé sans ménagement et frappé : https://www.youtube.com/watch?v=QaGXSxXdu38&feature=youtu.be
Un groupe de 30 fascistes du Bloc Identitaire aurait tenté d’attaquer les derniers manifestant-e-s à la nuit tombante. Comme toujours l’extrême droite est un supplétif de la police. Ou l’inverse.
Au moins 21 interpellations sont à déplorer.
Le nombre de blessé-e-s est encore inconnu.
La furie policière était au moins aussi intense que le 22 février dernier.
De nombreux échos de très graves blessé-e-s circulent. Un bilan est encore difficile à établir. Un journaliste, Gaspard Glanz, a également été atteint par un tir policier.
Quoiqu’il advienne, malgré la répression féroce, il semble que la même rage ait résonné dans de nombreuses villes de France.
Pas de retour au calme, ne laissons pas la pression retomber.
Pour tou-t-e-s les blessé-e-s, pour tou-te-s les assassiné-e-s par la police : propageons nos colères.
Ce n’est qu’un début !
Solidarité d’Ontario aux résistants/es des ZAD à NDDL et Testet! Je vais traduire ce texte et quelques autres en anglais pour disseminer ici pour qu’on se souvient de Remi dans le bassin des grands lacs.
Ce qui est assez incroyable c’est cette intelligence de groupe qui s’est mise en place entre celles et ceux qui avait bien préparé leur coup et celles et ceux qui ont improvisé. Il y en avait qui avait fait des réserves de projectiles disséminées dans la ville, d’autres qui récupéraient des poubelles pour faire des bouclier, d’autres qui dépavaient pendants certain-e-s chantaient, d’autres qui ramenaient des taules de chantiers servant d’immenses boucliers afin des dizaines d’autres puissent lancer leurs projectiles pendant que d’autres surveillaient les mouvements et positions des pelletons de CRS et gendarmes mobiles afin de protéger leurs camarades de l’encerclement, d’autres chassaient les projectiles lacrymogènes au pied, à la main, à la raquettes, d’autres formaient des unités mobiles de soin pour venir en aide au blessés et d’autres encore prêtaient mains forte aux victimes des gaz lacrymogènes un peu moins équipé-e-s en leur fournissant masques, sérum physiologique, maalox ou jus de citron, certains attisaient la foule en lançant des mouvement, d’autres tentaient de calmer les moments de déroute après les charges de police … un spectacle incroyable auquel ont participé hommes, femmes, jeunes, enfants, anciens, français de toutes origines et étrangers !
le groupe de fafs étaient une vingtaine… ils se sont précipité vers le groupe de manifestant-e-s qui brulait le bloc de poubelle place de la petite hollande et les ont roués de coups de poings de pieds et de jet de bouteille de verre à bout portant…ça a été très violent et très rapide puisque les keufs ont relancé leur charge à ce moment là avec à balle de lacrymo, mettant “tout le monde” en fuite. probablement il y a eu de sévère blessures de cette attaque et peut-être même des arrestations!
Après la manif de Samedi, ils sont allé agresser des gens dans des bars qu’ils devaient considérer comme des repères de “gauchistes”, à tel point que certains bars ont été obligés de fermer et de se barricader.