[zad testet] communiqué de presse suite à la mort de rémi
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Catégorie : Global
Thèmes : EcologieRépressionResistancesTestet
Lieux : SivensTarnTestetZAD
Seule la police le sait qui, jusqu’à présent, occulte la vérité de diverses manières. Elle prétend qu’il n’y a pas eu de blessé-e-s parmi les opposants alors que l’équipe médicale de la coordination témoigne qu’il y en a eu de nombreux le samedi. La police affirme avoir «découvert un corps» dans la nuit en omettant de mentionner la violence des affrontements à ce moment-là (la préfecture a affirmé que les affrontements se seraient arrêtés vers 21h et omis de dire qu’ils ont repris de plus belle vers minuit). Elle prétend n’avoir pu venir sur place le dimanche pour lancer l’enquête (une fois le crime accompli, la police a brusquement quitté les lieux sans, jusqu’à ce jour, tenté d’y revenir).
Nous exigeons que toute la lumière soit faite au plus vite sur cet homicide, par respect pour Rémi, sa famille et ses ami-e-s. Nous souhaitons aussi que les responsables de ce drame soient poursuivis au plus tôt. Et pour nous, le responsable n’est pas seulement le robocop matricule xxx qui a appuyé sur la gâchette samedi soir –et encore moins Rémi. Il s’agit de savoir qui a construit cette situation de violence qui ne pouvait que tourner au drame.
Que faisaient donc les forces de l’ordre samedi au Testet, alors que le préfet s’était engagé à ne pas en poster pendant ce week-end, vu les milliers de militants attendus (7000)? Il n’y avait aucun ouvrier à protéger, ni aucune machine à défendre: la seule qui n’avait pas été évacuée le vendredi avait été brûlée le soir même. Pourquoi donc avoir posté 250 gendarmes mobiles et CRS armés de grenades et de flash-blalls pour garder un petit carré de terre entouré d’un fossé large de plusieurs mètres? S’agissait-il de protéger les précieux grillages? Ou bien de générer de la tension et de faire de la provocation? Les autorités savaient très bien ce qui allait arriver en laissant un engin au Testet le vendredi et en y postant une armada le samedi.
A l’heure actuelle où l’inanité du projet de barrage au Testet apparaît au grand jour, à l’heure où tous les mensonges et conflits d’intérêts dénoncés par les opposants depuis des mois ont été confirmés par les investigations des journalistes (Le Monde 24/10 et le Figaro, 26/10) et le rapport des experts ministériels rendu public aujourd’hui, le président du Conseil général et le Préfet du Tarn n’ont plus aucun argument en faveur du barrage si ce n’est de monter en épingle la prétendue violence des opposants. Ils avaient donc besoin de violence samedi. Ils l’ont provoquée. Elle a coûté la vie à Rémi.
Nous sommes sous le choc et adressons nos plus sincères condoléances à ses proches.
La coordination du 25 octobre
PS: Nous exigeons d’ores et déjà qu’une seconde autopsie indépendante soit effectuée et avertissons la préfecture que si le corps n’était pas conservé de sorte à ce que cette contre-expertise soit possible, ce serait une preuve de plus que les autorités veulent cacher la vérité. Nous dénonçons les tentatives de salir la mémoire de Rémi en prétendant que les causes de sa mort seraient liées à son «alcoolémie» ou à sa «violence».
Communiqué de presse – Notre-Dame-des-Landes, le 27/10/2014
L’ACIPA s’associe à la peine qui frappe la famille du jeune Rémi Fraysse, 21 ans, décédé lors du rassemblement organisé pour préserver la forêt de Sivens et sa biodiversité, à l’appel des associations pour la sauvegarde du Testet, .
Ce drame terrible aurait pu être évité si la violente répression, sciemment ordonnée par l’Etat depuis plusieurs semaines, avait été arrêtée avant ce légitime rassemblement de protestation, si les travaux n’avaient pas continué avec précipitation au lieu d’attendre les résultats de l’expertise ordonnée par la ministre de l’environnement.
Au Testet comme à Notre-Dame-des-Landes, il faut que l’Etat convienne qu’une seule voie existe pour arrêter l’engrenage de la violence : c’est celle du dialogue et de la concertation, dans la vérité et la transparence des dossiers. Là se trouvent les solutions d’une société respectueuse de l’expression populaire face aux intérêts privés et financiers. La violence est condamnable, de quelque bord qu’elle vienne. Une telle catastrophe aurait tout aussi bien pu se produire ici, et pourrait encore se produire. Nous le redoutons depuis le début.
Des rassemblements de soutien s’organisent un peu partout. Ce soir à Nantes, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes se charge de l’organiser (18h – préfecture). Sans pouvoir de fait être présente massivement, en raison de son départ imminent et nocturne pour Amiens (procès de l’usine des “1000 vaches”), l’ACIPA compte néanmoins sur ses adhérents disponibles pour y participer pacifiquement.
Pour l’ACIPA et ses adhérents, ces rassemblements doivent s’effectuer dans le calme et la dignité. Il s’agit d’éviter l’escalade de la violence et de respecter la douleur de la famille et des proches de ce jeune homme. Cette position va dans le sens de celle exprimée par les responsables du Collectif de Sauvegarde du Testet.
Il faudra que toute la lumière soit faite sur les causes de cette mort insupportable. L’ACIPA enjoint les élus (députés, sénateurs) de s’impliquer dans la recherche de la vérité en toute transparence autour de ce décès, ainsi que sur la question de la violence policière qui s’accentue dans notre pays dans le contexte de la répression des mouvements sociaux. Il y va de leur crédibilité vis a vis de la population.
Lire aussi :
Communiqué du Collectif de Sauvegarde du Testet
http://www.collectif-testet.org/actualite-268-premieres-reactions-du-collectif-apres-le-deces-dun-manifestant.html
Tant qu’il y aura des Bouilles (avec la liste des rassemblements)
http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/
Dossier de Reporterre
http://www.reporterre.net/spip.php?article6247
http://www.acipa-ndl.fr/actualites/communiques-de-presse/item/453-reactions-de-l-acipa-suite-au-drame-du-testet
Comme le souhaitais l’acipa, nous avons réussi à éviter l’escalade de la violence. Aucun flic n’a été tué à la manif d’hier.
Ce n’étais pas forcement volontaire, c’était peut etre le manque d’armement à notre disposition où le manque de sang froid nécessaire à tuer des êtres humains mais on a assisté-e à une véritable “dégringolade de la violence”.