[israël, palestine… monde entier] à propos d’une offensive étatiste contre le prolétariat
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Category: Global
Themes: GuerreRacisme
Le blocus, l’occupation et les meurtres massifs perpétrés par l’Etat d’Israël dans les territoires palestiniens sont expliqués et commentés depuis des semaines selon des analyses communautaires, voire “ethniques”, religieuses et nationales, prenant plus ou moins tacitement parti – soit pour l’Etat d’Israël, soit pour un Etat palestinien. Ces analyses tronquées, qui identifient les populations à des communautés essentialisées, à des nations, et bien évidemment à “leurs représentants” au pouvoir, se contentent bien souvent de n’aborder que les questions religieuses, identitaires, de dénoncer le racisme ou l’antisémitisme, de condamner une “nation” en particulier. Or, par le fait même qu’elles nourrissent l’idée de “communautés” étanches, tout en avançant sous le masque de la paix sociale, elles ne font que renforcer la haine.
Dans ces événements, peu voire pas d’analyse critique du capitalisme et de l’institution étatique, y compris à gauche. L’oblitération de toute analyse de classe fait le jeu des nationalistes, politicards et fachos de tout poil, qui ne proposent de “solution” qu’étatistes et interclassistes. Dès lors, comment s’étonner des ces indignations et flashmobs, compréhensibles mais inopérantes, appelant Palestiniens et Israëliens à vivre en paix (comme si c’était la faute à une “haine entre les peuples” ! ). Tant que les responsabilités du capitalisme et de l’institution étatique, là-bas comme ici, ne seront pas clairement pointées, la confusion prévaudra et avec cette confusion, le risque de glissements vers des discours fascisants aussi imbéciles que nocifs pour nous tous.
Alors que la première guerre mondiale éclatait il y a un siècle pour des raisons bien autres qu’une simple haine pour les habitants d’outre-Rhin, les gouvernements versent des larmes de crocodiles sur la “folie meurtrière” et la “haine”, lors de cérémonies cyniques de commémoration. C’est faire peu de cas des causes objectives de cette boucherie pour les Etats belligérants et leurs alliés capitalistes, à savoir la lutte pour l’emprise coloniale, la hausse du prix des matières premières, le manque de débouchés industriels, la baisse tendancielle du profit, la course à l’armement, sans oublier les contestations révolutionnaires de plus en plus structurées en Europe, menaçant directement à l’époque les édifices étatiques… bref, ce sont toutes les contradictions du capitalisme réunies qui ont mené droit à la guerre. Guerre permettant de relancer l’économie par l’armement, par la destruction de main-d’oeuvre surnuméraire, par l’appropriation brutale de territoires et de marchés, par le marché de la reconstruction. La machine capitaliste était relancée, menant inexorablement à d’autres boucheries, d’une ampleur plus grande encore.
Or derrière l’offensive israëlienne permanente sur les territoires palestiniens, ce sont toujours des enjeux de profit et de pouvoir qui président à la guerre. Depuis toujours, les territoires palestiniens constituent un enjeu énergétique important : ils sont dotés de réserves de gaz importantes (notamment le gisement de Gaza Marine au large de Gaza), sur lesquelles lorgnent aussi bien les politicards locaux (Israël, Autorité palestinienne et Hamas) que ceux des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Russie, dans l’intérêt direct de leurs alliés capitalistes respectifs. Par ailleurs, la Palestine est aussi dotée de réserves d’eau qui ont de plus en plus de valeur dans cette région de la planète (Cisjordanie en particulier). Enfin, depuis des années, les salons militaires internationaux confirment que le massacre des civils constitue une vitrine exceptionnelle pour la promotion d’engins de mort. L’armement de Tsahal est un business extrêmement lucratif, et la bande de Gaza rien moins qu’une zone d’essai militaire en terrain réel. Comme toujours, des prolos qui ne demandent qu’à ce qu’on leur foute la paix sont massacrés sur l’autel du fric.
Si ces véritables raisons du “conflit”, obstacles à toutes les déclarations d’intention, sont bien connues, les gouvernements et les journalistes en parlent bien peu, préférant jouer sur la tension. Car au-delà d’intérêts financiers, cette politique agressive permet aussi de contenir les révoltes sociales, en Israël… comme ailleurs. Le capitalisme est une dynamique d’oppression sociale, menée aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur des Etats, où les inégalités de classes ne cessent de se creuser. N’oublions pas que derrière le mirage économique, l’Etat d’Israël connaît les pires inégalités sociales de l’OCDE. Face à la montée des mouvements sociaux suscités par les inégalités sociales qu’il entérine par sa fidèle gestion du capitalisme, l’Etat d’Israël nourrit le nationalisme, ni plus ni moins que les autres Etats.
Le nationalisme, ennemi mortel des prolétaires, consiste, pour un Etat ou des aspirants au pouvoir d’Etat, à désigner un ennemi commun, ce qui permet de susciter une unité nationale fictive sous laquelle les “citoyens” devraient se ranger. Exit la domination de classe, exit l’exploitation capitaliste : l’ennemi est désormais l’autre, l’étranger. Le gouvernement israëlien, pour justifier ses exactions permanentes, n’hésite pas à recourir à des discours racistes et assimile “les Palestiniens” au Hamas et au “terrorisme”. Le Hamas, alors qu’il comptait de moins en partisans avant le conflit, fait de même en désignant “les Israéliens” comme ennemis irréductibles, avec ses fondamentaux antisémites à vomir. Hamas et Etat israëlien tentent ainsi de faire l’unité derrière eux auprès des populations qu’ils oppriment tout en prétendant les défendre, en recourant à la vieille ficelle indémodable de la haine. Les politicards d’Israël et de Palestine, en se faisant la “guerre”, renforcent mutuellement leur influence, tentant de juguler leur perte de crédibilité auprès des prolétaires en les divisant par la vieille stratégie mortifère du nationalisme. Bien loin de servir la cause des prolos de cette région, les gouvernements et les partis aspirant à exercer le pouvoir, de part et d’autres des frontières tracées dans le sang et la dépossession, ont prouvé depuis longtemps qu’ils n’ont aucune pitié quand il s’agit de réprimer les mouvements sociaux.
Bien loin de régler ce “conflit”, les “soutiens” divers de nombre de partis politiques, en France et ailleurs, ne font trop souvent que l’étendre en surfant sur les analyses nationalistes et sur la colère, pour placer leur critique sur le même terrain que ces rapaces brandissant des drapeaux et des armes d’une main contre “l’ennemi”, exploitant et réprimant les prolos de l’autre. Les positions des divers Etats du monde à propos de ces événements sont toutes également répugnantes. Tous les Etats sont fondés sur la violence, l’expropriation et l’occupation de l’espace, et la stigmatisation d’ennemis intérieurs et extérieurs. Le jeune Etat d’Israël n’a, à ce titre, qu’un palmarès historique sanglant encore bien limité par rapport à celui de la France. En France, d’ailleurs, ces événements sont une nouvelle occasion pour l’Etat de renforcer ses dispositifs d’oppression/répression avec de nouvelles lois “antiterroristes”, avec le renforcement des opérations militaires extérieures (“antiterroristes” elles aussi, bien sûr), avec la banalisation de l’interdiction des manifs de solidarité, avec la stigmatisation des musulmans et la chasse aux immigrés, le tout suintant le mépris de classe. La division par la peur a toujours été la signature armée des monstres qui prétendent nous gouverner.
Or en France on ne voit pas beaucoup, y compris à gauche, de partis parmi ceux qui condamnent “Israël” (omettant de dire “Etat d’Israël”) dénoncer l’histoire et l’actualité des politiques coloniales que mène l’Etat français, lui aussi au nom de la lutte contre le “terrorisme”. Alors que la dénonciation de tous les Etats devrait prévaloir chez les révolutionnaires, la condamnation d’un Etat en particulier, l’Etat israëlien, pose question. Quid des exactions sur des populations civiles menées actuellement par de nombreux autres Etats du monde ? La condamnation de l’Etat d’Israël devrait aller avec celle de tous les Etats, en commençant par celui qui nous concerne en premier lieu, l’Etat français. Qui mériterait tout autant, par ses gages en matière d’écrasement des pauvres d’ici et d’ailleurs, “le boycott, le désinvestissement et les sanctions” ! Si l’antisémitisme est le socialisme des imbéciles, nous ferions bien de faire preuve de plus de vigilance quant au concept d’ “antisionisme”, terme qui élude ou amalgame la diversité historique des sionismes et fait l’impasse sur la lutte nécessaire contre TOUS les Etats.
Aucune alliance avec les nationalistes quels qu’ils soient, alliés objectifs du capitalisme qui toujours se retournent contre nous. La meilleure façon de construire l’émancipation, l’autonomie et une solidarité assez forte pour faire reculer le racisme et l’antisémitisme, ne passe pas par des appels hypocrites et confus à “la paix”, mais par la lutte solidaire et antinationaliste, là où nous nous trouvons, contre nos véritables adversaires communs : les capitalistes et les gouvernants du monde entier, qui tentent partout de nous diviser pour mieux nous asservir. Nous n’y parviendrons qu’en organisant et en fédérant par nous-mêmes, loin des partis et des illusions étatistes, nos luttes et nos alternatives.
Des anarchistes de Poitiers, 5 août 2014
Ce texte ne devrait-il pas être dans les infos globales ?
tout à fait : hop, il est en global !
On croirait entendre le CCI. Tout comme « Le blocus, l’occupation et les meurtres massifs perpétrés par l’Etat d’Israël dans les territoires palestiniens sont expliqués et commentés depuis des semaines selon des analyses communautaires, voire “ethniques”, religieuses et nationale », ils sont expliqués aussi par de soi-disant « anarchistes » autoproclamés qui eux l’expliquent par l’affrontement de capitalismes et de nationalismes rivaux en niant allègrement le colonialisme, l’apartheid et le nettoyage ethnique que subissent les Palestiniens, à Gaza mais aussi dans tous les territoires occupés.
Ce que les « anarchistes » n’ont pas vu, ou plutôt qu’ils n’ont pas voulu voir :
L’offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza : un mois déjà !
7 juillet 2014 – 7 août 2014
Bilan provisoire :
– 1890 morts palestiniens, dont 430 enfants, 240 femmes et 106 personnes âgées suite à des bombardements et des attaques sanglantes.
– 9750 blessés lors de ces bombardements aveugles de l’armée de l’occupation israélienne, dont 1550 femmes, 420 personnes âgées et 2550 enfants
– Plus de 7300 raids israéliens partout dans la bande de Gaza
– Des quartiers détruits totalement et effacés de la carte
Quelle horreur !
– 2520 maisons ont été détruites suite à ces bombardements aveugles
– 5790 maisons endommagées par les bombardements
– Plus de 27000 personnes sont sans-abri après la destruction de leurs maisons.
– 120 mosquées ont été détruites
– Une église visée
– 15 journalistes tués
– 20 ambulanciers et secouristes tués
– Cinq universités bombardées
– 150 écoles publiques bombardées dont 25 détruites
– 5 écoles de l’ONU visées
– 5 hôpitaux bombardés
– 29 centres médicaux bombardés
– 120 usines détruites
– 3 banques visées
– 20 organisations et associations détruites
– 30 postes de polices touchés
– 50 bâtiments publics bombardés
– La centrale électrique détruite totalement
– 30 puits d’eau bombardés
– 11 cimetières bombardés
– Des routes et des terrains agricoles détruits
– Destruction massive partout dans la bande de Gaza
– Des infrastructures civiles détruites
– Les pertes économiques à Gaza dépasse 4 milliards d’euros
C’est terrible !
Nous allons reconstruire tout à Gaza
Avec notre volonté remarquable et notre courage exceptionnel
Gaza sera toujours debout !
Gaza résiste, Gaza existe et Gaza persiste !
Palestine vivra, Palestine vaincra !
http://www.ujfp.org/spip.php?article3448
Je ne connais pas ces anarchistes de Poitier mais je crois qu’il est difficile ne pas savoir ce qui se passe à Gaza. Qui a nié le colonialisme, les massacres, les atteintes aux droits humains ? Depuis quand le colonialisme n’est pas un fait lié au capitalisme ? C’est nouveau ?
Qui a nié les crimes commis à Gaza par l’armée israélienne ? Mais depuis quand la guerre et le colonialisme sont propres ? Encore une nouveauté ?
Je reconnais que certains anarchistes ont tendance à s’enfoncer dans des positions de principes stériles qui les amènent surtout à se croiser les bras mais je vois surtout un procès d’intentions dans la réaction de « pas dupe ».
Il ne suffit pas de s’autoproclamer anarchiste pour être crédible, surtout en défendant des positions négationnistes sur le nettoyage ethnique de la Palestine, qui est autre chose qu’un simple affrontement entre capitalismes.
Ce que disent les anarchistes, c’est totalement différent :
À propos des massacres de Gaza, de la question palestinienne et de ses répercussions en France
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1563
Vu ce que j’entends tous les jours en dehors des cercles militants et/ou communautaires à propos de cette guerre, je ne te trouve pas non plus très crédible.
Qui sert quelle soupe à qui ? Il faudra un jour accepter d’enlever ses œillères et de se poser la question.
Ce n’est pas être négationniste que dire que la guerre n’est pas exclusivement horrible à Gaza mais qu’elle l’est partout dans le monde, par contre ceux qui entretiennent l’idée dans la conscience collective que ce genre de pratiques militaires et coloniales sont l’exclusivité des militaires et colonialistes israéliens sont d’authentiques négationnistes au service des différents impérialismes.
Et peut-être bien que vous n’êtes pas les « agents d’influence » de qui vous croyez, mais les « idiots utiles » de tous les États qui n’aimeraient pas trop que l’on remue leurs tas de merde et que l’on déterre les corps de leurs charniers.
Cependant, je suis d’accord avec toi sur le fait, qu’il faut maintenir la solidarité avec les Palestiniens, même si nous n’apprécions pas certains groupes comme le Hamas, dans le cas contraire, nous ne ferions que nous engluer dans une position de principe dont le seul bénéficiaire serait l’État israélien et les seuls perdants, les Palestiniens.
Encore des Palestiniens assassinés par Israël en Cisjordanie
Avec Nadir Idriss, 42 ans, qui vient d’être assassiné par l’armée d’occupation à Hébron, le nombre de Palestiniens tués parce qu’ils protestent contre le massacre à Gaza s’élève à 19 victimes depuis le 8 juillet.
Nadir Muhammad Saadi Idris, 42, ans est mort samedi de ses blessures alors que la soldatesque israélienne lui a tiré une balle en pleine poitrine vendredi à hébron, pendant qu’il tournait le dos et n’agressait personne (voir la vidéo ci-dessous).
Nadir soutenait l’équipe de foot de Hébron et l’accompagnait souvent dans ses déplacements en Cisjordanie. Le club a annulé un match prévu samedi, en l’honneur de son supporter actif, et tous les membres du club ont suivi ses funérailles.
Le même vendredi, Ahmad Mohammad al-Qatari, 17 ans, du camp de réfugiés de al-Amari refugee camp était également visé à la poitrine et tué à al-Bireh, près de Ramallah, rappelle-t-on.
Et des dizaines d’autres Palestiniens ont été blessés par les occupants, alors qu’ils manifestaient en soutien à leurs frères et soeurs de Gaza, dans toutes les villes de Cisjordanie.
http://www.europalestine.com/spip.php?article9726
Ouai ! C’est sûr que nous les français, nous n’aurions pas fait des choses pareilles ! Il n’y a que les Israéliens pour faire ça ! Les Américains non plus ils ne font pas ça, leurs interventions elles sont humanitaires et leurs missiles ils sont chirurgicaux. Et les Russes ? Ils font ça les Russes ? Ah mais non ! L’armée russe elle jette des fleurs !
Un voisin me l’a encore dit aujourd’hui, des choses pareilles ça n’arrive qu’en Palestine. Et si certains refusent de démentir, c’est certainement que c’est vrai, non ?
Personne n’a dit qu’il n’y avait pas de crimes ailleurs, mais le rôle des faux provocateurs, vrais soutiens du sionisme, c’est de nier les crimes contre l’humanité dès qu’Israël est impliqué, ou de les minimiser par comparaison, et dans les deux cas il s’agit bien de négationnisme !
Noam Chomsky : Cauchemar à Gaza
Au milieu de toutes ces horreurs qui se produisent pendant la dernière offensive israélienne dans Gaza, le but d’Israël est simple : le calme pour le calme, retour à la normale.
Pour la Cisjordanie, la normale pour Israël est qu’il poursuive ses constructions illégales de colonies et d’infrastructures afin que ce territoire puisse intégrer Israël quelle que puisse en être sa valeur, tout en reléguant les Palestiniens dans des cantons non viables et en les soumettant à sa répression et à sa violence.
Pour la bande de Gaza, la normale est une existence misérable sous un siège cruel et destructeur qu’Israël gère pour n’y permettre qu’une simple survie, mais rien de plus.
Le dernier saccage israélien est parti d’un assassinat brutal de trois garçons israéliens d’une communauté de colons en Cisjordanie occupée. Un mois auparavant, deux garçons palestiniens avaient été abattus en Cisjordanie, à Ramallah. Cela n’avait suscité que peu d’intérêt, ce qui se comprend, puisque c’est la routine.
« Le mépris institutionnalisé en Occident pour la vie palestinienne aide à expliquer non seulement pourquoi les Palestiniens ont recours à une violence, » rapporte l’analyste pour le Moyen-Orient, Mouin Rabbani, « mais aussi cette dernière agression d’Israël contre la bande de Gaza ».
Lors d’un entretien avec Raji Sourani, avocat des droits de l’homme, qui est resté dans la bande de Gaza toutes ces années de brutalité et de terreur israéliennes, celui-ci a déclaré, « la condamnation la plus courante que j’ai entendue quand les gens ont commencé à parler de cessez-le-feu : tout le monde dit que c’est mieux pour nous de mourir et de ne pas revenir à la situation que nous avions avant cette guerre. Nous ne voulons plus de cela. Nous n’avons aucune dignité, aucune fierté ; nous ne sommes que des cibles faciles, et nous ne valons pas cher. Soit cette situation s’améliore vraiment, soit il vaut mieux mourir. Je parle là d’intellectuels, d’universitaires, de gens ordinaires : tout le monde dit cela. »
En janvier 2006, les Palestiniens commettent un crime grave : ils votent mal, lors d’une élection libre sous une surveillance attentive, en remettant la direction du Parlement au Hamas.
Les médias déclament en permanence que le Hamas se dévoue à la destruction d’Israël. En réalité, les dirigeants du Hamas ont, à maintes reprises, indiqué clairement que le Hamas accepterait une solution à deux États en accord avec le consensus international qui est bloqué par les États-Unis et Israël depuis 40 ans.
En revanche, Israël s’est engagé dans la destruction de la Palestine, en dehors de quelques paroles fortuites sans grand intérêt, et il applique cet engagement.
Le crime des Palestiniens de janvier 2006 est tout de suite puni. Les USA et Israël, avec l’Europe honteusement à la remorque, imposent des sanctions sévères sur la population dévoyée et Israël intensifie ses violences.
Les USA et Israël mettent rapidement au point des plans pour un coup d’État militaire visant à renverser le gouvernement élu. Quand le Hamas a l’effronterie de déjouer leurs plans, les agressions israéliennes et le siège deviennent encore plus durs.
Il ne devrait pas être nécessaire de réexaminer le lamentable bilan qui a suivi. Le siège implacable et les attaques sauvages sont ponctués de ces épisodes de « tontes de gazon », pour reprendre la joyeuse expression d’Israël pour ses exercices périodiques où il va à la pêche dans un étang, dans le cadre de ce qu’il appelle une « guerre de défense ».
Une fois que le gazon est tondu et que la population désespérée cherche à reconstruire quelque chose à partir de la dévastation et des assassinats, il arrive un cessez-le-feu. Le dernier est établi après l’agression d’octobre 2012 par Israël, appelée Pilier de défense.
Bien qu’Israël maintienne son siège, le Hamas observe le cessez-le-feu, comme le reconnaît Israël. La situation évolue en avril cette année, quand le Fatah et le Hamas forgent un accord d’union qui instaure un nouveau gouvernement de technocrates non affiliés à l’un des Partis.
Israël est bien entendu furieux, d’autant plus furieux que même l’Administration Obama rejoint l’Occident pour annoncer leur approbation. Non seulement cet accord d’union réduit à néant l’argument d’Israël selon lequel il ne peut négocier avec une Palestine divisée, mais il menace aussi son objectif à long terme de maintenir Gaza séparée de la Cisjordanie et de poursuivre sa politique de destruction dans les deux régions.
Il fallait donc faire quelque chose, et l’occasion se présente le 12 juin, quand trois garçons israéliens sont assassinés en Cisjordanie. Dès le début, le gouvernement Netanyahu sait qu’ils sont morts, mais il prétend le contraire, ce qui fournit l’occasion de démarrer un saccage en Cisjordanie, avec pour cible, le Hamas.
le Premier ministre Benjamin Netanyahu prétend avoir certaine information selon laquelle c’est le Hamas qui en est responsable. Là aussi, c’est un mensonge.
L’un des éminents experts du Hamas en Israël, Shlomi Eldar, rapporte presque aussitôt que les tueurs viennent très probablement d’un clan de dissidents à Hébron, qui a longtemps été une épine dans le pied du Hamas. Et Eldar d’ajouter, « Je suis sûr qu’ils n’ont obtenu aucun feu vert de la direction du Hamas, et qu’ils ont simplement pensé que c’était le bon moment pour agir ».
Le saccage de 18 jours qui suit l’enlèvement, cependant, réussit à ébranler le gouvernement d’unité inquiet, et à durcir brusquement la répression israélienne. Et Israël conduit également des dizaines d’attaques sur Gaza, tuant cinq membres du Hamas, le 7 juillet.
C’est alors que réagit finalement le Hamas avec ses premières roquettes tirées en 19 mois, fournissant à Israël le prétexte pour l’opération Bordure protectrice, le 8 juillet.
Au 31 juillet, environ 1400 Palestiniens ont été tués (*), pour la plupart des civils, dont des centaines de femmes et d’enfants. Et trois civils israéliens. De vastes secteurs de Gaza sont transformés en décombres. Quatre hôpitaux ont été attaqués, chacun constituant un nouveau crime de guerre.
Les responsables israéliens prônent l’humanité de ce qu’ils appellent « l’armée la plus morale du monde », qui informe les habitants que leur maison va être bombardée. La méthode relève d’un « sadisme qui se déguise, d’un air de supériorité vertueuse, en clémence », et selon les mots de la journaliste israélienne Amira Hass : « un message enregistré demandant à des centaines de milliers de personnes de quitter leurs maisons déjà ciblées, pour aller dans un autre endroit, tout aussi dangereux, à dix kilomètres. »
En réalité, il n’y aucun endroit dans la prison de Gaza qui est à l’abri du sadisme israélien, un sadisme qui peut même aller au-delà des crimes épouvantables de l’opération Plomb durci de 2008-2009.
Des révélations horribles provoquent la réaction habituelle du plus moral des Présidents au monde, Barack Obama : une grande sympathie pour les Israéliens, une condamnation acerbe du Hamas et un appel à la modération à chaque côté.
Quand les attaques actuelles s’interrompent, Israël compte bien pouvoir poursuivre sa politique criminelle dans les territoires occupés sans ingérence aucune, et avec le soutien US dont il a profité dans le passé.
Les Gazaouis ont alors la liberté de revenir à la normale dans leur prison sous direction israélienne, pendant qu’en Cisjordanie, les Palestiniens pourront regarder en paix le démantèlement par Israël de leurs biens restant.
Tel est le résultat probable si les USA maintiennent leur soutien décisif et pratiquement unilatéral aux crimes d’Israël et à son rejet du consensus international de longue date sur une solution diplomatique. Mais l’avenir sera absolument différent si les USA leur retirent ce soutien.
Dans ce cas, il serait possible d’aller vers une « solution durable » dans Gaza, demandée par le secrétaire d’État US, John Kerry, suscitant une condamnation hystérique en Israël, cette expression pouvant être interprétée comme un appel à la fin du siège par Israël et de ses attaques régulières. Et, comble de l’horreur, l’expression peut même être interprétée comme un appel à mettre en œuvre le droit international dans le reste des territoires occupés.
Il y a quarante ans, Israël a pris la décision fatidique de préférer l’expansion à la sécurité, rejetant un traité de paix totale proposée par l’Égypte en échange de l’évacuation du Sinaï égyptien occupé, où Israël avait lancé de vastes projets de colonisation et de développement. Israël a fait sienne cette politique depuis.
Si les États-Unis décidaient de rejoindre le monde, l’impact serait d’importance. Maintes et maintes fois, Israël a abandonné de précieux projets quand Washington l’a exigé. Telles sont les relations de pouvoir entre eux.
En outre, Israël n’a maintenant que peu de recours, après avoir adopté une politique qui a transformé ce pays qui était grandement admiré, en un pays qui est craint et méprisé, poursuivant sa politique aujourd’hui avec une détermination aveugle dans sa marche vers une détérioration morale et une ultime destruction possible.
La politique des États-Unis peut-elle changer ? Ce n’est pas impossible. L’opinion publique a considérablement évolué ces dernières années, particulièrement dans la jeunesse, et cela ne peut être complètement ignoré.
Depuis quelques années, il y a une bonne base aux exigences publiques pour que Washington observe sa propre législation et coupe son aide militaire à Israël. La loi américaine exige qu’ « aucune aide à la sécurité soit fournie à un pays dont le gouvernement s’engage dans un cadre constant de violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnus. »
Israël est certainement coupable d’être dans ce cadre constant, et ce, depuis de nombreuses années.
Le sénateur Patrick Leahy, du Vermont, auteur de cette disposition de la loi, a indiqué qu’elle pouvait s’appliquer à Israël dans certains cas spécifiques, et que dans un effort militant, organisationnel et éducatif bien conduit, des initiatives pourraient être poursuivies successivement.
Cela pourrait avoir un impact très important en soi, tout en offrant un tremplin pour d’autres actions afin de contraindre Washington à faire partie de la « communauté internationale » et à observer la législation et les normes internationales.
Rien ne pourrait être plus important pour les tragiques victimes palestiniennes de tant d’années de violences et de répression.
(*) Voir les « statistiques » du PCHR sur le nombre de tués et de blessés.
http://www.pchrgaza.org/portal/en/index.php?option=com_content&view=article&id=10491:statistics-victims-of-the-israeli-offensive-on-gaza-since-08-july-2014&catid=145:in-focus
Tiens donc ! En fait, le dénommé Pas dupe, c’est l’OCL. On en apprend, des choses, surtout que ce genre de personnage refuse en général de dire pour qui il roule ; il s’autoproclame révolutionnaire, mais ce qu’il y a derrière ses positions, c’est avant tout du nationalisme et de l’antisémitisme. C’est-à-dire tout le contraire de la révolution.
Où qui que ce soit dans ce texte a-t-il bien pu nier que la politique impérialiste d’Israël est répugnante ? Ce qui dérange le soi-disant « antisioniste » Pas dupe, qui nous fait son cirque de calomnies habituel – si tu ne défends pas les Palestiniens, c’est que tu es sioniste ! – c’est qu’on dise que cette politique n’est aucunement différente de celle des autres nations capitalistes. Il l’écrit lui-même : « le nettoyage ethnique de la Palestine est autre chose qu’un simple affrontement entre capitalismes ».
Malheureusement, dès qu’on lui demande en quoi la politique d’Israël serait en quoi que ce soit différente de celle, par exemple, de la Chine vis-à-vis des Ouïgours ou des Tibétains, ou de celle de l’Inde par rapport au Cachemire, ou de celle de la Russie vis-à-vis des Tchétchènes, ou des Turcs avec les Kurdes, il n’y a pas de réponse. C’est bien pour cela que l’antisionisme n’est qu’un antisémitisme déguisé ; il n’y a aucun lieu de s’étonner des dérapages ouvertement antisémites de la galaxie Dieudonné : ce sont eux qui trouvent qu’Israël serait un pays particulier. Il n’en est évidemment rien. Pas dupe ne s’abaissera de toute façon pas à démontre son affirmation !
Mais cela va plus loin : le texte des anars poitevins défend clairement que le nationalisme palestinien est absolument de même nature que n’importe quel autre nationalisme, une idéologie fondamentalement bourgeoise, celle du capitalisme, et il a parfaitement raison ! Le gauchiste bourgeois Pas dupe, et l’OCL avec lui, défend clairement le nationalisme contre l’internationalisme, contre la destruction des États, contre le renversement de l’ordre existant. Quelles sont les perspectives politiques réelles qui se cachent derrière la « cause palestinienne », si ce n’est l’exploitation féroce du prolétariat palestinien ET israélien par les bourgeoisies palestinienne ET israélienne, la guerre sans fin, et au pire un bon État palestinien avec ses flics, son armée, son idéologie nationaliste et théocratique, ses tribunaux et ses prisons pour les mécontents, la misère et la répression pour les exploités ?
Qu’est-ce que les PROLÉTAIRES palestiniens pourraient bien avoir à gagner là-dedans ? Rien, bien sûr. Les bourgeois palestiniens, par contre, on voit très bien, et là est le mensonge fondamental de « l’antisionisme ». On sait donc sans l’ombre d’un doute pour qui roulent Pas dupe et l’OCL, mais qu’ils se méfient : la bourgeoisie est rarement reconnaissante…