Expulsions à calais, urgence et rassemblement de soutien samedi 31 mai
Published on , Edited on
Category: Global
Themes: Immigration/sans-papierEs/frontieresLogement/squatPrisons / Centres de rétentionRépressionSanté
Places: Calais
Urgence à calais!
Je vous informe qu’aujourd’hui à calais tous les camps sont en train d’être rasés sous pretexte d’une urgence sanitaire contre une épidémie de gale. C’est une rafle, explications:
Oui il y a la gale depuis deux mois sur UN des camps qui concernait 100 personnes dernièrement. Les autorités sont alertées depuis le début sur le manque de moyens de médecins du monde et autres associations pour faire face aux soins. Forcément personne n’à bougé et les différents mouvements de soutien sur place galèrent pour coordonner quelque chose, pour que La Pass (hopital pour migrants-es) dédaigne fournir les traitements. Mais à trois dans une tente pour deux c’est pas des conditions de vie pour se soigner.
Non toutes les personnes survivants dans les différents camps n’ont pas la gale. Le mensonge est énorme, hier aux infos c’est ce qu’ils propageaient :”urgence sanitaire à calais, demain la préfecture va expulser les camps contre l’épidémie de gale” faux faux faux et faux.
Aujourd’hui ce sont les camps, dans deux jours ce sont les squatts qui arrivent au bout de leur délai légal et sont expulsables dès vendredi matin 6hoo.
Des infos convergent, les centres de rétention administratifs ( régime particulier de prisons pour sans-papiers) en france ont fait de la place, un ou deux centres dans le nord sont quasi vides. ça pue la chasse à l’homme et aux femmes et enfants, c’est l’horreur! Ce matin sur france-info (radio collaboratrice de l’état) le préfet du nord-pas-de-calais donne “sa parole” pour ne pas envoyer en CRA les migrants-es acceptant le traitement contre la gale. Et les autres? Hier déjà la parade à eu lieu sous l’oeil inquisiteur des journalistes de proposer ce traitement sous forme de gélules. La réaction fut massive de ne pas accepter ce traitement mais de réclamer des conditions de vie humaine. Etape primordiale à toutes personnes en séjour à calais offrants des conditions de soins nécessaires.
Il y a 800 à 1000 personnes dans ces camps et squatts. S’ils-elles échappent aux rafles ou vont-elles et ils dormirent ces prochains jours? Dans des conditions météo de pluie et de froid. Sur place les soutiens sont bénévoles parce-que l’état et les institutions ne font que contrôler, humilier et expulser. Porter son soutien à calais est une épreuve physique et morale du à ces difficultés imposées par ce système inhumain qui depuis ce week-end électoral porte un nouveau volet. Mais ne nous y trompons pas le FN n’est pas au pouvoir c’est un état dit socialiste qui répand son fléau du pouvoir. L’histoire se répète mais pas de place au fatalisme!! A chacuns, chacunes de prendre part à la solidarité dans toutes ses formes. Non aux frontières de l’europe forteresse qui enferme dedans et dehors!! Solidarité!!
Ce samedi 31 mai à 14h place d’armes à calais, rassemblement de soutien aux personnes migrantes.
Contacts, et plus d’infos: http://calaismigrantsolidarity.wordpress.com – http://lille.indymedia.org
Mme Bouchard et le gouvernement “nettoient”…
A calais , il va y avoir la fête nautique dans 2 semaines, dehors les exilés.
il faut que tout soit “dégagé” , l’Europe forteresse n’a pas de place pour ceux qui fuient leurs pays à feu et à sang.
Il y a eu des moments de forte tension ce matin, les exilés se sont rassemblés sur le lieu de distribution de nourriture place d’Armes sur le port, lieu où la horde de flics les encerclent ainsi que leurs soutiens leurs quelques effets personnels tentes ,sacs de couchage partis à la décharge. Le préfet Robin , le bien nommé, a donné 2 jours max. Plus un exilé après…
Ils peuvent par contre aller sur tout autre terrain ou lieu … mais en dehors de Calais, avec pour toute chemise celle qu’ils ont sur eux.
Beaucoup de mineurs qui ne sont pas pris en charge par les services qui ont obligation de le faire , simplement les flics qui leur proposent “une petite douche” , montez dans notre car vous va donner une bonne douche!
Pas de HCR (le mal nommé haut commissariat au réfugiés, tout sauf protecteur, qui marche la main DS la main avec l’IOM) pas de représentants de l’ OFPRA simplement l’OFFI qui par contre est là sans doute pour proposer une petite signature pour “retour volontaire” , vers la Syrie , l’Afghanistan, le Soudan et autres pays de tortures et mort certaine.
Traitement digne de ces gouvernements de droite ou sociaux démocrates pour ces exilés traités comme des déchets: on rase , on détruit, on violente on leur fait perdre le peu de dignité humaine qu’il pouvait leur rester : en file indienne pour être récuré!
Dehors les gueux galeux : il faut laisser la place nette pour la fête nautique.
Ils ne sont pas montés dans les bus des gentilles assistantes sociales en treillis, quant à la proposition d’hébergement d’une nuit ou 2 pour certains mineurs… pas eu de succès, étrange.
Leur seule force pour le moment est de rester groupé mais la prochaine nuit, loin des caméras ou soutiens…
Soutiens bienvenus Place d’Armes sur le port.
S.
http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/05/27/expulsions-de-campemen
ts-lars-confond-humains-et-animaux/
L’opération gale mise en place ce soir par l’Agence Régionale de Santé (l’ARS) dans le cadre de l’évacuation de trois bidonvilles calaisiens habités par des exilés dépasse en inefficacité celle mise en place sous Éric Besson, et s’est déroulée dans des conditions profondément indignes.
L’ARS a installé son dispositif sous surveillance policière au lieu de distribution des repas au moment du repas. Au milieu de la cour bitumée bordée de auvent, sont installées une rangée de chaises, une rangée de tables, les soignants volontaires s’installent d’un côté des tables, côté chaises. De nombreux médias sont là, photographes, équipes de télévisions, journalistes, sont présents. Pour recevoir le traitement, vous devez vous présenter aux tables, au vu de tout le monde, sous l’objectif des caméras et des appareils photos. Aucune visite médicale n’est prévue. Aucune confidentialité ni aucune intimité.
Les exilés sont des gens dignes. Quasiment aucun n’a accepté de prendre le traitement dans ces conditions.
Alors les volontaires….
Traduction d un texte du site des No Border 28 mai 2014 (http://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/)
Face à l’expulsion des camps : occupations et résistances
Aujourd’hui plus de 300 flics sont intervenus à Calais pour expulser trois campements de tentes dans le centre, campements qui existaient depuis fin octobre : le campement syrien qui avait été monté après l’occupation du port, le campement érythréen sous le pont, établi après l’expulsion de leur squat, également en octobre, ainsi qu’un plus petit campement près du point de distribution de nourriture. Ensemble ces endroits abritaient environ 650 personnes à Calais. L’Etat a essayé de maquiller cette opération policière en intervention humanitaire, parlant de gale et d’hygiène insuffisante pour justifier la destruction de la maison de personnes sans leur donner aucune solution alternative. Il a négligé de dire que ces problèmes n’existent que parce qu’on les a forcé à vivre les uns sur les autres sans accès facile à des toilettes, des douches ou à des endroits où laver leurs vêtements ou leur literie. L’Etat a légitimé cette intervention paternaliste en peignant l’image de migrants malades et incapables de prendre soin d’eux mêmes, plutôt que d’accepter la responsabilité d’avoir créer les circonstances qui causent ces problèmes. Leur façon de cacher cette expulsion policière sous un douce couche d’humanitarisme n’aurait pu être plus flagrant. La nuit dernière, lors de la distribution de nourriture, des infirmières de l’hôpital sont venues distribués des traitements anti gale à celleux qui le souhaitaient. La scène ressemblait plus à des dealers essayant de convaincre des gens qui passent dans la rue d’acheter de la drogue qu’à des patients prenant un traitement médical de leur propre volonté. De manière compréhensible beaucoup de gens étaient hésitant à avaler des médocs pour une maladie qu’ils n’avaient pas forcément sous le regard inquisiteur de la police, juste un jour avant de se faire foutre dehors de leurs maisons.
La deuxième partie de cette “opération humanitaire” ne s’est pas mieux passée pour la préfecture. Aujourd’hui (mercredi 28 mai 2014), après que les campements est été vidés de leurs habitants, des bus sont arrivés, normalement pour emmener les gens prendre une douche et recevoir des vêtements propres et des couvertures. Une fois de plus, les traducteurs ont eu du boulot à tenter de convaincre tout le monde de monter dans les bus, sans pouvoir rien dire de ce qui se passerait après que les activités humanitaires auraient pris fin. Quasiment personne n’y est aller et plusieurs fois il a été dit aux traducteurs et aux autorités, “vous, allez prendre une douche”. Plus tard, deux personnes qui avaient accepté ont été emmené dans des centres de détention à 150km de la ville.
Se préparant à la destruction de leurs maisons, un nombre important de personnes sont aller occupé SALAM, le centre de distribution de nourriture, dans la nuit de lundi. Aujourd’hui, alors que les expulsions étaient en cours, de plus en plus de gens ont ramené leurs affaires à l’intérieur, avec l’intention de rester là. Craignant que la police puisse essayer de rentrer en force pour expulser et arrêter les personnes présentes, ils ont barricadé les entrées. La police anti émeute a essayé d’entrer sur le terrain en coupant les grillages entourant SALAM à deux endroits et en passant au travers. D’un coté ils ont été repoussé par des gens venant ensemble barricader le trou fait, de l’autre coté la police est parvenue à rentrer mais a été immédiatement encerclée et repoussée. Elle a été poursuivie par des cris, “nous sommes humains, vous êtes des animaux”, “non à la police” ! Après avoir vu la force de la résistance et la difficulté qu’ils avaient rencontré à passer les barricades, la police a fait retraite et n’a pas fait d’autres tentatives pour entrer. Alors que nous apprenons à nous battre ensemble à travers les lignes que le pouvoir exploite pour diviser et régner, nous devenons plus fort et plus capable de résister à des attaques futures sur l’autonomie des communautés, ici, à Calais. La force que cela donne de résister victorieusement à une attaque policière, après tant d’expériences d’humiliation et de déshumanisation entre leurs mains, ne sera pas facilement oubliée et sera une source d’inspiration et de force pour nous dans le futur.
Peu après, des représentants de la préfecture sont venus négocier. Les occupants ont demandé à continuer l’occupation de SALAM le jour d’après et qu’on leur donne un espace où construire un campement sans avoir à craindre le harcèlement policier. De plus, ils ont demandé la construction de douches, de toilettes et autres facilités sanitaires, afin qu’ils puissent vivre en bonne santé et dans la dignité alors qu’ils sont bloqué à la frontière. A la fin, l’Etat a concédé qu’il n’enverrait pas la police expulser le lieu durant les prochains jours mais a demandé aux gens de partir par eux mêmes et de bouger vers des zones en dehors du centre ville. Il n’a pas fait fait de promesse quant aux interventions policières, seulement de vagues suggestions sur le fait que si les gens restaient en plus petits groupes en dehors de Calais ils pourraient peut être rester un moment. Il parait clair que la police veut isoler les gens dans des endroits reculés où ils seront plus vulnérables à des attaques et moins susceptibles d’attirer le regard de l’opinion public. C’est un scénario que les gens ayant vécu dans la “jungle” et les alentours de Calais connaissent maintenant depuis longtemps. Ce qui est clair aujourd’hui c’est que l’Etat fait tout ce qu’il peut pour dissimuler ces personnes, sans que personne ne puisse voir la violence qu’il leur inflige. Derrière toute cette mascarade humanitaire tout ce qui reste est cette tentative étatique de rendre invisible ces personnes et leur lutte pour la dignité en Europe et pour cacher au regard de l’opinion public le fait que tant de gens sont contraints de vivre contre leur volonté dans un environnement aussi hostile et inhumain. Les contradictions que traversent jour après jour les personnes fuyant le danger dans leur propre pays (souvent comme résultat ou ayant été exacerbé par des interventions humanitaires occidentales) seulement pour se retrouver en situation illégale, détestés et déshumanisés en France, un pays qui étale son attachement aux droits humains, sont trop grandes pour être décrites. La violence du régime des frontières européennes doit être invisible. Afin de cacher leur hypocrisie, ils offrent un choix simple, partir en douceur ou être viré. Mais la lutte continue. Les trois squats ouverts en février sont expulsables ce vendredi 30 mai (date à laquelle on a suggéré aux gens d’avoir quitté SALAM) et nous craignons une autre expulsion, rapide et violente, sans aucun effort pour résoudre le problème de logement. D’ici la fin de la semaine, le gouvernement veut voir tous les migrants et réfugiés à la rue, sans toits, chassés par la police et assez terrifiés pour quitter la ville pour de bon. Mais les gens sont forts, comme ils l’ont montré ici depuis plus de dix ans. Ils ne vont pas disparaitre aussi facilement. Ils vont résister et continuer leur voyage, malgré le harcèlement et les difficultés qu’ils rencontrent.