Conférence européenne de l’ action mondiales des peuples
Category: Global
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Prochaine conférence européenne de l’ Action Mondiales des Peuples (People’s Global Action)
Appel, présentation de l’AMP et invitation à la réunion de préparation des 16, 17 et 18 avril.
La prochaine conférence de l’Action Mondiale des Peuples aura lieu en Serbie dans la zone industrielle de Belgrade du 23 au 29 juillet 2004
Cette prochaine conférence sera, espèrons-le, le fruit d’un travail collectif de nombreux groupes militants de l’ouest et de l’est de l’Europe et permettra de renforcer les mouvements anticapitalistes et anti-autoritaires.
Vous trouverez ci-desssous un appel de DSM, réseau post-yougoslave anticapitaliste acceuillant cette conférence. Cet appel rend compte de l’intérêt et des enjeux d’organiser cette conférence dans les balkans.
Nous essayons maintenant de rentrer en contact avec des groupes et individus impliqués dans des processus de luttes et d’ “autonomisation” à travers l’Europe et qui se retrouvent dans l’etat d’esprit anti-autoritaire et centré sur l’action directe de l’AMP.
Comme il se peut que vous ayez entendu parler de l’AMP sans savoir exactement ce que ce réseau recouvre, vous trouverez aussi en annexe
après l’appel une feuille de présentation récente qui détaille l’histoire, les structures et principes politiques du réseau de l’AMP.
Vous pouvez aussi diffuser localement de l’information sur le réseau en imprimant et diffusant une version mise en page de ce journal et disponible sur la page web : www.pgaconference.org/newsletters/en_newsletter_ip.html
Tout diffusion d’informations sur l’AMP et la conférence à travers des médias militants et indépendants est la bienvenue.
La conférence mixera pendant dix jours ateliers, débats, campement, expérimentations pratiques et activités avec entre 500 et mille personnes de toute l’Europe.
Vous pouvez trouvez des compte-rendus des dernières réunions internationales de préparation en vous rendant sur le site www.pgaconference.org
Vous trouverez aussi dans la partie mailing list des formulaires pour vous inscrire sur les listes d’échanges de l’AMP, en particulier la liste pga_europe_process@squat.net à laquelle peuvent s’inscrire toutes les personnes ou collectifs qui souhaitent s’impliquer dans la préparation de la conférence.
Si vous souhaitez vous rendre à la réunion de préparation d’avril (il reste des possibilités de co-voiturage), échanger ou recevoir plus d’informations, vous pouvez écrire au groupe de contact de l’AMP : pgaeuconfcontact@riseup.net
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Appel de DSM pour la conférence.
DSM ! contact : drugacijimejl@yahoo.com
A tous les groupes, mouvements et collectifs anticapitalistes et anti-autoritaires.
Appel du réseau de l’Action Mondiale des Peuples (People’s Global Action) : pour la troisième rencontre europeéenne de l’AMP dans une zone industrielle autour de Belgrade, du 23 au 29 juillet 2004
L’Action Mondiale des Peuples (AMP dans le reste du texte) est un réseau global de luttes locales, un réseau mondial qui travaille à remplacer le capitalisme et tous les systèmes d’oppression par des alternatives politiques et sociales sans frontières et basées sur la démocratie directe.
L’AMP se veut loin des logiques de partis, d’Etat et des appareils idéologiques de l’Etat (syndicats étatiques ou ong’s). C’est un espace de rencontre pour les initiatives anti-autoritaires et anticapitalistes.
L’objectif des échanges AMP et du réseau AMP est de connecter des groupes locaux qui se retrouvent dans les principes de l’AMP :
1) Un rejet très clair du capitalisme, de l’impérialisme, du féodalisme, des Etats et de toute les institutions qui font la promotion d’une globalisation destructive.
2) Un rejet très clair de toutes formes et systèmes de domination et de discrimination dont (et de manière non exhaustive) le patriarcat, le racisme et le fondamentalisme religieux. Nous reconnaissons la dignité entière de tous les êtres humains.
3) Une attitude de confrontation, puisque nous ne pensons pas que le “lobbying” puisse avoir un impact majeur sur des organisations à tel point partiales et antidémocratiques, pour lesquelles le capital transnational est le seul facteur réel déterminant leur politique.
4) Un appel à l’action directe et à la désobéissance civile, au soutien des luttes et des mouvements sociaux, mettant en avant des formes de résistance qui maximisent le respect pour la vie et pour les droits des peuples opprimés, ainsi qu’à la construction d’alternatives locales au capitalisme mondial.
5) une philosophie organisationelle basée sur la décentralisation et l’autonomie.
L’AMP est un outil de coordination et non une organisation. L’AMP n’a pas de membres et n’aura pas de représentation juridique. Nulle organisation ou personne ne peut représenter l’AMP
La coalition Drugaciji Svet je Moguc! (DSM!) est l’acceuillant européen pour la prochaine conférence européenne de l’AMP. DSM! invite tous les groupes et individus qui se retrouvent dans les principes de l’AMP à prendre part au processus organisationnel.
Nous aimerions souligner qu’outre cet appel, des informations plus détaillées sur les thématiques de la conférence, la logistique, les comptes-rendus des dernières étapes de préparation… sont d’ores et déjà disponibles sur le site www.pgaconference.org et seront complétées au fur et à mesure.
Pourquoi ?
– parce qu’il ya un grand besoin de s’organiser dans ces périodes de pauvreté sociale croissante. Nous devons créer des alternatives politiques radicales plutôt que d’accepter le faux dilemne : nationalisme ou neo-libéralisme, coups de couteaux ou tortures par la pauvreté…
– parce que nous pensons que des initiatives de l’AMP en Europe de l’est aideront les réseaux existant et l’AMP à se développer.
– parce que l’organisation d’une conférence présentant des alternatives politiques radicales peut nous aider, en ces temps d’actions militaires et de militarisme US, à sortir aussi des faux dilemnes entre un retour des nationalismes et un euro-centrisme.
– parce qu’il est tout aussi important de ne pas faire jouer la protection de l’économie domestique contre l’économie puissante des USA et de l’Union Européenne.
– parce que bon nombre des groupes d’europe de l’est qui luttent en adéquation avec les principes de l’AMP ne connaissent pas l’existence du réseau AMP et que l’organisation d’une conférence sur les territoires d’ex-Yougoslavie pourra aider à des rapprochements.
– nous pensons fortement qu’il est temps de se reposer sur les grandes manifestations de masses comme solution unique et de se tourner vers une mise en réseau globale de luttes locales. L’Europe de l’est et les territoires d’ex-Yougoslavie semblent être un bon lieu pour démarrer.
Aujourd’hui la post-Yougoslavie est un espace où plus de 250 000 personnes ont été tué pendant la guerre (à dater de 1991), tandis que plus d’un millions et demi de personnes ont été déplacées à l’intérieur du territoire sans pouvoir retrouver leur lieu d’habitation. Ce qui signifie que leur rapatriement demeure impossible. Un nombre à peu près équivalent de personnes ont immigré. Ce chiffre croît sans cesse alors que des personnes se préparent chaque jour à franchir le nouveau mur de Berlin, l’espace Schengen qui sépare le nouvel empire romain de la nouvelle «menace barabare». Le nombre de disparu-e-s fluctue quotidiennement, avec l’exhumation de charniers collectifs et les restes de victimes non-identifiées reposant dans des sacs plastiques blancs, poussées d’une administration à l’autre en vue de clore leur dossier.(Tuzla)
Les informations les plus importantes n’apparaissent pas forcément en première page, mais coincées quelque part à l’arrière des journaux, entre les pages culturelles et sportives, du coté des petites annonces : visas leégaux et illégaux, trafics d’humains, exclu-e-s prêt-e-s à accepter n’importe quel boulot, louant leur force de travail ou trafiquant des bouts de leur corps (cela arrive souvent que les «invisibles» offrent un de leurs reins à la vente afin de payer une éducation à leurs enfants, un commerce qui est toujours légalement prohibé en Post-Yougoslavie).
La plupart de celles-eux qui ont commis des crimes sont toujours libres et riches tandis que les agents de la «société civile», (les classes moyennes et bourgeoises) et leurs promoteurs – les ong’s étrangères luttant pour les «droits de l’homme» – sont précisément ceux qui seraient menacés si le status quo change, avec leur centaines de milliers de boulots et leurs méga-salaires. En un mot «le non sens en tant que catégorie politique» est maître du pays.
Ceci nous amène au paradoxe ultime avec le capitalisme qui est censé avoir «apporté la paix» (les médias occidentaux et la communauté internationale ont bien sûr fait les meilleurs efforts pour importer le modèle capitaliste néo-libéral et son cortège de hold-ups de biens publics, de privatisations et de créations de fortunes – présentant Slobodan Milosevic comme le «dernier communiste du siècle» et connectant sa chute avec l’importation du modèle de «démocratie libérale», même amenée par des bombes).
Malgré 10 ans d’isolement et de présupposé enthousiasme pour une «libération» capitaliste, lors des dernières élections, 45% de la population à boycotté la démocratie parlementaire.
Aujourd’hui la confusion est à son comble.
La guerre civile, l’aggression militaire (par sa propre armée dans son propre pays), l’embargo, l’aggression de l’OTAN, l’occupation de l’OTAN, la reconstruction, le parlementarisme, le négationnisme, le capitalisme rampant, l’ethno-fascisme, l’atavisme moderne, le modernisme ataviste, les pertes et destitutions massives (le pire cauchemar européen depuis la seconde guerre mondiale) sont seulement quelques unes des raisons qui expliquent le sentiment d’incompréhension total des yougoslaves vis à vis des parties de l’Europe qui n’ont pas connues de guerre civile ou quelques uns des non sens politiques listés ci-dessus au cours des dix dernières années.
Le sentiment absurde de revenir à quelque chose ayant déjà existé, l’éclatement sanglant des états-unis de Yougoslavie afin d’entre dans les états-unis de l’Europe du marché, sont un autre élément expliquant le sentiment de désespoir qui marque les yougoslaves, poussés vers «attente joyeuse» de l’ «Europe civilisée».
C’est pourquoi nous pensons qu’il est extrêmement important de promouvoir la démocratie directe et l’auto-organisation comme des modes de résistance légitimes et des voies et directions alternatives possibles et de montrer que derrière le grand drapeau unanime de la propagande, une autre face plus sombre du capitalisme se cache.
Notre pays a par ailleurs été mis en vente et doit faire face à des dérégulations massives des droits des travailleurs-euses, ce qui est paradoxalement quelque chose dont les citoyen-ne-s d’europe de l’ouest vont devoir se soucier aussi.
DSM, convenor de la prochaine conférence européenne de l’AMP, considère que notre pays a reçu le rôle de salle d’attente et de cour face aux grilles de l’Europe de Schengen.
Selon les statistiques du Haut Commissariat aux Réfugiés, la Serbie et Montenegro arrive au troisième rang mondial du nombre de demandeurs-euses d’asiles pour d’autres pays. Ceci en fait un espace privilégié pour réfléchir à la thématique de l’immigration; d’égale importance pour l’est et l’ouest.
Il est temps enfin de faire voyager les mouvements radicaux européens de lieux de victoires occasionelles (Bolivie, Mexique, Argentine, Brésil…) jusqu’à la terre de sa défaite totale : la post-Yougoslavie.
Où et quand ?
Du 23 au 29 juillet 2004 à Resnik dans la zone industrielle autour de Belgrade (Post-Yougoslavie)
Mais qui sommes nous ?
Beaucoup d’entre vous ne nous connaissent pas encore.
DSM est un regoupement de groupes, un collectif de collectifs unis autour du slogan «Drugaciji Svet je Moguc» («un autre monde est possible»). Ensemble, nous cherchons à créer un nouvel espace politique non-affilié avec les partis politiques où le soi-disant secteur «non-gouvernemental». Ce nouvel espace privilégie l’action politique directe aux formes normatives d’engagement comme le lobbying ou le vote. Nous insistons sur une forme de dialogue social différente de celle mise en place par le gouvernement ou les ong’s. Le dialogue social horizontal auquel nous voudrions prendre part implique les groupes marginalisés auxquels sont systématiquement déniés les droits les plus basiques. Nous nous distancions aussi du concept de «société civile» et suggérons à la place l’idée de «société participative».
Tout en étant un mouvement relativement jeune, DSM a réussi à attiré un certain nombre de personnes de milieux sociaux et professionnels variés avec qui nous avons commencé à mener des projets et activités à court et long terme.
Nous sommes restés isolés pendant très longtemps et ce dont nous avons besoin le plus est d’un appel à se réveiller. C’est ce que nous avons commencé et continuerons à faire – par l’information et l’action directe, d’une manière ouverte qui nous permette de construire une nouvelle société plutôt que de rentrer en compétition pour les miettes lancées par la vieille oligarchie.
En conclusion, nous espérons que toutes les personnes concernées aient confiance en notre motivation et s’investissent pour organiser une rencontre réussie dans notre ex-futur-pays.
Mail à : drugacijimejl@yahoo.com
(administré par le collectif SUS, membre de la coalition DSM !)
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Bulletin de présentation de l’AMP 5People’s Global Action ) europe
L’Action Mondiale des Peuples c’est quoi?
Histoires et perspectives sur l’Action Mondiale des Peuples en Europe !
People’s Global Action (PGA) ou l’Action Mondiale des Peuples (AMP). Il est possible que ce nom ne vous soit pas inconnu. Mais il se peut aussi que vous ne situiez pas exactement les dynamiques politiques et structures qu’il recouvre. Voici donc un petit retour en arrière, avec en perspective la prochaine conférence européenne de l’amp europe, à belgrade à l’été 2004, et le développement de structures d’échanges pour les mouvances anti-autoritaires et anticapitalistes.
Ce texte se centre surtout sur une présentation de l’amp en Europe, mais fait aussi parfois mention de l’histoire et de la dynamique globale… Le terme AMPe réfère à l’amp europe. Ce texte n’a bien sur pas pour vocation de présenter la vérité sur l’histoire et les objectifs politiques de l’AMPe. Personne ne parle au nom de l’AMPe, ni ne la représente Il ne s’agit ici que de points de vue partiels, de quelques individu-es impliqué-es dans une dynamique large, complexe et passionante.
Des origines aux contre-sommets…
A la suite de l’insurrection zapatiste en janvier 1994 au Mexique, un certain nombre de rencontres ont eu lieu, dont les fameuses “intergalactiques contre le néolibéralisme et pour l’humanité”, d’abord au chiapas et ensuite en Espagne. Dans le contexte de marasme politique de l’époque (période post chute du Mur et donc triomphe éphémère de la pensée unique) les indigènes zapatistes et leur rebellion avaient su créer unélectrochoc d’espoir, un peu partout dans le monde.
A l’issue de ces rencontres, on a vu apparaître, d’abord dans les réflexions théoriques puis concrètement, l’idée d’un réseau mondial de coordination d’actions et d’échange d’informations, notamment pour s’attaquer à l’existence même de l’Organisation Mondiale du Commerce. En février 1998 se tenait à Genève la 1ère conférence globale de l’ « Action Mondiale des Peuples contre le néo-libéralisme et l’Organisation Mondiale du Commerce ». Plusieurs centaines de représentant-e-s de mouvements populaires du monde entier s’y retrouvèrent : travailleur-euses de la poste canadienne, écologistes de earth first, militant-es antinucléaires et fermiè-res français-es, indigènes maori, U’wa, peuples ogonis, syndicalistes coréen-es, réseau des femmes indigènes d’amérique du nord, écologistes ukrainien-nes radicales-aux et des représentants de mouvements paysans des quatres coins de la planète….).
Ils/elles s’accordèrent sur un manifeste politique (1) (http://www.nadir.org/nadir/initiativ/agp/en/pgainfos/manifest.htm), sur l’utilisation de l’action directe comme moyen de lutte, sur une philosophie organisationelle basée sur la décentralisation et l’autonomie, ainsi que sur la construction d’alternatives basées sur la démocratie directe. Le tout dynamisé par 12 mouvements, répartis régionalement tout autour de la planète et qui avaient un rôle particulier, les “convenors”.
Les convenors…
Les convenors sont des collectifs qui agissent en tant que points de contact, d’information, de coordination. Ils co-organisent les conférences, mondiales ou régionales de l’AMP. Ils peuvent aussi initier des journées globales d’actions décentralisées notamment par le passé à l’occasion de sommets de l’OMC. Ils changent régulièrement, à chaque conférence “régionale”. Lors du premier comité de convenors, il y avait 3 convenors d’amérique latine, 1 d’europe de ‘louest et un d’europe de l’est et deux d’asie. Ils sont actuellement souvent plusieurs par région, notamment en Amérique latine, et leur travail se partage avec d’autres collectifs.
Les premiers convenors européens furent “reclaim the streets” qui, partant de l’écologie radicale et des road protest, avaient participé à faire évoluer les modes d’actions directes anticapitalistes, notamment par la pratique des fêtes de rue comme bloquages ou les liens créés avec des mouvements de travailleurs/euses commes les dockers de liverpool ou les employé-e-s du métro londonien.
En Asie, des tâches de convenors ont été assumée par le KRRS, syndicat regroupant plusieurs millions de paysan-ne-s indien-n-es et connu pour sa pratique d’incendie des champs d’OGM Monsanto, ou l’alliance nationale des mouvements populaires ( qui inclut le Narmada Bachao Andol, un mouvement indigène luttant contre les barrages du Narmada, le forum na-tional des pêcheurs-euse-s, l’union des laboureurs-euse-s sans terre d’Andhra pradesh, etc.). Le convenor actuel d’Asie est la fédération krisholk (le mouvement des paysan-ne-s sans terre et précaires du bangladesh).
En Amérique latine, PGA a été la croisée de cultures et histoires très diverses, depuis la CONFEUNASCC, un syndicat de petits agriculteur-euses en Equateur, le mouvemnt des jeunes Kuna, le mouvement des planteurs-euse-ss de coca bolivien-ne-s, des groupes du mouvement des sans-terres ou des jeunes anarchistes urbains du Brésil.
Et la résistance devint aussi transnationale que le capital…
En mai 1998, les premières initiatives issues de l’AMP furent quatre jours de résistances partout dans le monde à l’occasion du sommet du G8 en angleterre et de celui de l’OMC à Genève. Il s’agissait de la seconde conférence ministérielle depuis la création de l’OMC, et la célébration annoncée de 50 ans de GATT et de règne capitaliste depuis la seconde guerre mondiale. Ce fut en fait l’inauguration d’une longue série de contre-sommets par des protestations parmis les plus enfièvrées qu’ait connu Genève, la fuite des participants au G8 hors de leur cénacle de Birmingham après l’envahissement de la ville, et 200 000 paysan-nes indien-nes manifestant pour réclamer la mort de l’OMC. En tout, des actes de résistance pendant 4 jours.
A l’époque la dynamique était encore très centrée sur des initiatives locales et des journées mondiales d’actions décentralisées et initiées par des appels de l’AMP. Une des plus retentissantes fut la journée anticapitaliste du 18 juin 1999 (J18), toujours pour le sommet du G8, à Cologne cette fois. Il y eut des actions organisées dans 72 lieux différents, l’arrivée à Cologne de la Caravane InterContinentale (formées de quelques centaines de représentants de collectifs d’Inde et d’autres pays du sud) , l’occupation festive de la City de Londres et la mise à sac d’un centre boursier par quelques milliers de manifestant-es. Cette période amena la réapparition massive du terme “anticapitaliste” dans les milieux militants et les médias, et la concrétisation du slogan “notre lutte est aussi transnationale que le capital”.
A Seattle en novembre 1999, la fermeture de la conférence interministérielle de l’OMC fit la démonstration de l’efficacité d’une multitude d’actions directes organisées par petits groupes affinitaires (et quelquefois extrêmement coordonnées comme les bloquages des axes routiers). Des actions se répartirent dans plus de 70 pays. La « bataille de Seattle », guidée par les groupes radicaux, fut cependant bien vite récupérée par la gauche citoyenniste, qui chercha à en faire un mythe fondateur de ses nouvelles stratégies de cogestion du pouvoir.
En septembre 2000, le sommet du FMI et de la Banque mondiale, à Prague, fut l’occasion pour l’ampE de tester la complémentarité de diverses tactiques de luttes, festives, transgenres et mouvantes (le pink bloc), basées sur le sabo-tage (le black bloc) ou l’offensive non-violente (le yellow block). Il y eut aussi des multitudes d’initiatives préparatoires, à l’instar de la”caravane anticapitaliste”, actions nomades initiées par le réseau sans-titre en espace francophone.
Les contre-sommets, transfomés en nouvelles grand-messes militantes, s’enchaînèrent ensuite, malgré le coup de glas répressif de Gènes. Si ces contre-sommets regroupent aujourd’hui un spectre de groupes, partis politiques, associations ou ONG “citoyennes”, beaucoup plus large que ceux se reconnaissant dans l’AMP, on oublie souvent que la base de cette dynamique est directement issue du travail des groupes radicaux et d’un refus clair du lobbyisme, de l’Etat-providence et de la “démocratie” parlementaire.
Les hallmarks de l’AMP
L’objectif des échanges AMP et du réseau AMP est de connecter des groupes locaux qui s’accordent avec les hallmarks de l’AMP.
L’objectif des échanges AMP et du réseau AMP est de connecter des groupes locaux qui se retrouvent dans les principes de l’AMP :
*Un rejet très clair du capitalisme, de l’impérialisme, du féodalisme, des Etats et de toute les institutions qui font la promotion d’une globalisation destructive.
* un rejet très clair de toutes formes et systèmes de domination et de discrimination dont (et de manière non exhaustive) le patriarcat, le racisme et le fondamentalisme religieux. Nous reconnaissons la dignité entière de tous les êtres humains.
* une attitude de confrontation, puisque nous ne pensons pas que le “lobbying” puisse avoir un impact majeur sur des organisations à tel point partiales et antidémocratiques, pour lesquelles le capital transnational est le seul facteur réel déterminant leur politique.
* un appel à l’action directe et à la désobéissance civile, au soutien des luttes et des mouvements sociaux, mettant en avant des formes de résistance qui maximisent le respect pour la vie et pour les droits des peuples opprimés, ainsi qu’à la construction d’alternatives locales au capitalisme mondial.
* une philosophie organisationelle basée sur la décentralisation et l’autonomie. PGA est un outil de coordination, pas une organisation.
PGA n’a pas de membres et n’aura pas de représentation juridique. Nulle organisation ou personne ne peut représenter PGA.
Evolution politique et autres formes d’actions…
En dehors de ces manifestations de masse guidées par l’agenda des institutions capitalistes, la dynamique AMP a été à l’origine d’autres initiatives plus ou moins retentissantes. La Caravane Intercontinentale a par exemple permis à quelque 400 représentant-e-s de mouvements paysans de l’Inde et à 50 de mouvements populaires du”Sud” de venir manifester directement au pied d’institutions (OMC, FMI, OCDE, OTAN, etc.) ou de sièges de multinationales en Europe, de détruire des champs d’ogm et un laboratoire de recherche d’Etat ou d’échanger avec des mouvements européens.
Les journées mondiales d’actions furent aussi l’occasion de développer des pratiques d’action créatives, même en petit groupe : fêtes de rues, blocages, occupations, carnavals anticapitalistes, etc. Cette décentralisation et l’accroissement des contacts entre les groupes permis de mettre en place divers outils de communication publique participatifs comme indymedia (il y a maintenant plus de 130 sites indymedia à travers le monde. Indymedia a été appelé la « plus grande organisation bénévole du monde »). D’autres sont plus internes comme les listes mail de l’ampE, carrefour d’annonces d’actions ou d’analyses aux 4 coins du monde.
En juillet 2002, le campement international no border de strasbourg, marqua une rencontre entre les modes d’organisation et approches anticapitaliste de l’ampE, et des actions sur l’immigration et pratiques de campement offensifs propre au réseau international No Border. Il en résulta une expérience nouvelle (et encore hésitante) d’autogestion, de démocratie directe et d’action décentralisées à 2000 pendant 8 jours. Cette expérience allait cependant très rapidement devenir une base pour d’autres campement de ce type qui se propagèrent lors des manifestations contre le G8 de mai 2003 en France et en Suisse.
La 2e conférence mondiale de l’AMP eut lieu à bangalore en Inde en août 1999 et fut l’occasion pour le réseau, d’affirmer, au delà du “libre échange”, une volonté d’attaque générale contre le capitalisme et les autres formes de domination comme le sexisme et le racisme. La décision y fut prise par ailleurs de démarquer plus clairement le réseau de l’AMP de groupes opposés à la mondialisation, mais dont les idées divergent fondamentalement des nôtres comme les groupements d’extrême droite, les partis politiques ou les ONG réformistes. La 3e conférence de l’AMP eu lieu à Cocha bomba en Bolivie et mis notamment l’accent sur l’importance des processus régionaux et locaux.
Malgré ces divers aspects positifs et après quelques années d’activisme (trop ?) éffréné, un certain nombre de critiques sur les modes d’orga nisation et les objectifs politiques de l’AMP se firent de plus en plus visibles. Les mettre à plat, pour le réseau européen tout au moins, était l’un des enjeux de la conférence AMPe de Leiden, en août 2002.
La deuxième conférence européenne de l’AMPe…
La première conférence européenne de l’ampE avait eu lieu à Milan en 2000 sous l’hospice de du mouvement “ya basta !” pour la désobéissance civile et sociale. La deuxième eu lieu en septembre 2002 dans la petite ville de Leiden au Pays-bas et fut accueuillie par EuroDusnie, collectif anarchiste, et co-convenors européen avec le Movimiento de Resistencia Global de Catalogne . Moultes personnes des quatre coins de l’Europe avaient convergé pour partager analyses et discussions, 500 au total furent répertoriées à l’inscription. Un des premiers intérêts d’une réunion de ce type se trouvait tout simplement dans la rencontre individuelle et le fait de rendre visible, notamment aux yeux des partici-pant-e-s elleux-mêmes, l’existence d’une mouvance, d’un état d’esprit commun. C’est aussi l’occasion de faire un état des lieux des forces et des luttes en présence, des questionnements communs et ensuite de chercher à avancer sur le couplet “qu’avons-nous à proposer ?”.
Tout cela dans une ambiance de recherche de nouveaux déclics après la secousse de Gènes et du 11 septembre: menaces nouvelles liées à l’hystérie sécuritaire et guerrière des “global leaders” et apeurement des populations. Deux enjeux principaux avaient été formulés pour les discussions : la structuration du réseau et les stratégies de changement social.
Nos hôtes néerlandais-es avaient assuré une organisation visant à un processus participatif des personnes présentes. Celles-ci étaient invitées à s’impliquer dans la cuisine, le ménage, la modération et la préparation des ateliers de discussion, la création d’un journal quotidien rendant compte des ateliers et débats. Un dispositif avait également été mis en place pour favoriser le déplacement de membres de collectifs des pays situés à l’est de la frontière de l’UE, par une redistribution de la participation aux frais des habitant-e-s de la zone occidentale.
La question des critères d’admission avait été posée, sur la base des hallmarks de l’amp. Il n’y avait cependant pas de mode de sélection coercitif, seul un questionnaire de motivation a été proposé à l’inscription.
Les personnes avaient été vivement encouragées à préparer localement la conférence. Les journées de discussion furent très chargées et studieuses, principalement en petits ateliers consacrés aux nombreuses thématiques proposées par les participant-e-s,à des débats stratégiques généraux pour le “mouvement”, ainsi qu’à des groupe de travail sur les structures de l’AMPe. La question des formes de discussions et de décision furent l’objet de vifs débats guidés par la volonté de favoriser des formes participatives, égalitaires et de neutraliser les prises de pouvoir (notamment par des facilitations, gestes, petits groupes, recherche progressive de consensus…)
De la tyrannie de l’absence de structures…
L’équilibre entre le formel et l’informel dans le fonctionnement de l’AMPe en tant que réseau était donc point important à l’ordre des débats de structure. L’AMPe est mûe par un fort pen-chant pour les modes de relations organiques et affinitaires. Mais il apparaissait également que le fait de ne pas savoir formellement “qui s’occupe de quoi” rend flou le partage des responsabilités et les lieux de prise des décisions. Cela peut amener au final à la création de hiérarchies informelles et d’autant plus difficiles à déconstruire qu’invisibles. Tout le défi consiste donc à rendre plus explicite le mode de fonctionnement, sans rigidité crispée ni retour de flamme de nos réflexes conditionnés – autoritaires et bureaucratiques (2).
Au final, le travail sur les structures de l’AMPe (listes, sites web, relais d’informations et de contacts, organisation des conférences) devrait se faire de manière beaucoup plus formelle et ouverte…en espérant que beaucoup plus de monde s’y investisse. Face à l’absence de nouveaux convenors et au besoin de préciser le travail sur les structures du réseau, un nouvelle réunion de travail de l’ampE fut accueuillie à l’espace autogéré des tanneries de dijon/france, en mars 2003. C’est à ce moment là que DSM, regroupement anticapitaliste de belgrade, se proposèrent comme convenors.
Les bilans et décisions sur le processus de l’ampE de leiden (3), complétés à dijon (4), sont consultables en détail sur le web. Elles se basent sur les principes organisationnels de l’AMP, revus à Cocha bamba. (5).
Les points d’infos…
Pour faire avancer la dynamique de l’AMPe plus largement et favoriser sa prise en main localement, la mise en place de “points infos” a été prise en charge, depuis leiden, par une série de groupes locaux impliqués dans l’ampE.
Il s’agit de relayer l’infos, sur les conférences, l’histoire et les projets du réseau pour les personnes intéressées. Ces points d’infos ne constituent en aucun cas des “membres” de l’AMPe, mais doivent servir à rendre plus visible un réseau qui ne s’exprime finalement jamais en tant que tel. Une liste de contacts est disponible sur le net. (6)
Les convenors européens et le groupe de processus…
Le rôle des convenors européens a été défini à leiden comme l’organisation de la conférence européenne, la dynamisation et la visibilisation du réseau, ainsi que le maintien des infra-structures (site web, liste, contacts) et des contacts avec le reste du globe. Depuis dijon, il a été décidé que ces tâches seraient partagés avec les différents collectifs (en particulier les points d’info) souhaitant s’impliquer dans le processus et les structures de l’ampE. Ces collectifs constituent le “groupe de processus”.
Un des outils forts du réseau est le site web de l’AMP (6) qui propose un grand nombre de textes historiques, annonces et compte-rendus d’action, compte-rendus issus des conférences de l’AMP. Un autre outil en développement est le site https://global.so36.net, un projet d’archives globales thématiques du mouvement sur lequel vous pouvez publier des articles sur des thèmes et actions.
3 listes web on été créé comme outil de com-munication pour l’AMPe… la liste pga_process où devrait être inscrits tous les collectifs impliqués dans les structures de l’ampE et leur mise en place (conférence, listes, web, points d’infos…) la liste pga_resistance, liste d’annonce et de compte-rendus d’évènements et d’actions. la liste pga_discussion, consacrée au textes de fond et débats. Pour s’abonner à ces listes, allez au formulaire web. (7)
Les campagnes soutenues…
Des groupes de travail thématique fonctionnant sur les principes de l’amp se mettent en place depuis leiden, l’un sur l’eau, un autre sur la mise en place de forums alternatifs lors des forums sociaux (le hub). Un dynamique de travail spécifique sur les questions de genre a été démarrée après Dijon.
Et finalement, l’AMP c’est quoi ? Un réseau, une co-ordination, une structure ordination d’échange?…
Ces discussions posèrent la question des pouvoirs et limites d’un réseau qui se veut basé sur la décentralisation et l’autonomie, qui ne compte pas de membres, de bureaux ou de compte en banque, et où personne ne peut parler ou décider au nom de l’AMP. Le débat sur le rôle de l’AMPe a été relancé, depuis Leiden et dijon (et se trouve encore loin d’être résolu). Pour certain-es, il en ressort qu’à la différence des partis ou d’autres formes de coordination, l’ampE ne devrait pas viser à décider en son nom de campagnes d’actions.
Même si les rencontres, structures de commu-nication et réseaux de contacts qu’elle offre ont pu grandement faciliter la mise en place d’initiatives concrètes communes, comme en décembre 2002 encore, avec la journée mondiale d’action en soutien à la rebellion en argentine, ou en juin 2003 sur une partie des actions anti-G8. Cela ne signifie pas que les conférences AMPe, les convenors ou de simples groupes ne puissent prendre d’initiatives pour lancer, vis à vis de l’ensemble du réseau, des propositions d’actions ou des campagnes. L’originalité et le dynamisme de l’AMPe tient au contraire pour bonne part au fait d’être une forme de connection qui puisse inspirer des actions. En pratique, les propositions sont venues par le passé de manière décentralisées. Les appels à action pour Prague ou Seattle, par exemple, ont été initiées par des groupes locaux puis reprises par les convenors. L’action appartient aux collectifs qui la relaient, et agissent localement en leur nom propre. Pour ces raisons, le réseau AMP en tant que tel n’apparait généralement pas, ce qui ne le rend pas forcément moins efficace qu’une forme d’organisation traditionelle.
L’ampE ne vise pas à prendre des décisions consensuelles sur la stratégie globale à suivre pour la révolution mondiale. Hormis le manifeste et les principes/hallmarks, les groupes impliqués dans l’AMPe peuvent être en désaccord sur toutes sortes de choses (des formes particulières d’action ou le fait d’aller aux forums sociaux par exemple) sans avoir à scissioner ou se disputer indéfiniment. Les collectifs peuvent ainsi essayer diverses expériences politques et revenir en discuter après.
Pour certain-e-s, l’AMPe ne devrait décider officiellement que de ses modes de structuration et des moyens à se donner pour mettre en place les rencontres, listes, sites web… elle serait donc surtout une structure d’échange pour les divers groupes qui se retrouvent dans ses principes. Un potentiel déjà énorme puisqu’il permet à une échelle régionale et mondiale de favoriser des mo-ments de coordination, d’apprendre à se connaitre, de confronter nos diverses cultures de lutte, de transmettre des idées d’actions, contacts et ressources, d’avoir ensemble des moments privilégiés de bilan de nos actions et de débats de fond.Pour d’autres, l’AMPe devrait, pour garder un dynamique plus excitante, pouvoir relancer régulièrement en son nom, en sus, des campagnes ou journées coordonnées d’action.
A suivre…
D’autres débats en cours au sein de l’AMPe…
Sortir du ghetto…
La question de l’ouverture de nos groupes et réseaux, qui cèdent parfois au schéma de la tribu identitaire et fermée, s’est posée à plusieurs reprises : comment sortir d’un ghetto d’activistes sûr-e-s de leur vérité et de leurs méthodes, sans diluer l’aspiration radicale de nos luttes et pratiques ? Ainsi, en jetant un regard analytique sur la composition des assemblées, en europe tout au moins, on constate qu’elles sont majoritairement constituées de “spécialistes” du militantisme âgées de 20 à 30 ans – même si on voit passer quelques cheveux blancs -, et une hégémonie de personnes blanches issues des classes moyennes. Ces ob-servations sont révélatrices du manque de liens avec les autres catégories de gens (notamment les immigré-es et sans-papier- es, mais aussi plus généralement les classes populaires). Une contradiction problématique de nos lutte, en Europe tout au moins, et d’un réseau qui se revendique “Action Mondiale des Peuples”.(8)
Aperçu des réflexions stratégiques…
Les thèmes de discussions et campagnes politiques abordées étaient multiples. Cependant, quelques grandes questions ont pu agiter les débats. En voici un aperçu. Le champ des contre-sommets qui a constitué un credo commun pendant à peu près deux ans a fait l’objet depuis le printemps 2000 de diverses critiques: piège de la spirale répressive, manque d’attention aux luttes locales, récupération par la gauche citoyenniste, recherche du con-sensus unitaire et de la masse au dépend d’une analyse de fond, perte de l’effet de surprise, du choix du lieu, du temps, manque du renouvellement constant nécessaire à l’efficacité de nos actions. Depuis Seattle, les contre-sommets devraient pour certain-es être abandonnés aux syndicats et ONG.
Adeptes de l’action concrète et directe, beaucoup veulent créer la surprise sous d’autres formes et dans des territoires moins quadrillés par les forces de répression. D’autres estiment que même si ces critiques sont sans nul doute fondées, il serait regrettable d’abandonner tout simplement le terrain aux flics et réformistes quand on sait que l’énorme «aimant » que nous avons créé attire encore des milliers de personnes que le bla-bla social démocrate n’est pas forcément le credo. Il semble aussi évident que nous ne pouvons affirmer vouloir sortir d’un ghetto et parler à toute sorte de personnes, si nous refusons par exemple de parler à des militant-e-s de base d’Attac ou d’autres attiré-e-s par les contre-sommets.
Il s’agissait aussi, dans tous les cas, de ne plus identifier l’ennemi aux seules grosses multinationales et institutions financières, mais de recentrer la critique sur l’Etat, le contrôel social, ainsi que sur les rapports de domination (dont le sexisme, racisme, homo/lesbophobie…), et à la manière dont ils s’intègrent en nous-mêmes, dans notre quotidien et aux divers échelons des rapports sociaux. En restant inventif/ve/s et imprévisibles, il reste possible de secouer la résignation et le goût pour l’aliénation de nos contemporain-nes. Il a été parlé de développer des chantiers d’autonomisation, des actions ludiques, assemblées de rue, caravanes ponctuelles ou permanentes, campement, occupations ou nouvelles journées internationales d’actions dans des lieux et heures que nous choisirons.
L’importance des expériences autogestionnaires, des squats et autres zones autonomes temporaires ou permanentes, et les périls qui les guettent actuellement en europe, ont été soulignées. Des suggestions quant à diverses formes de camouflage ou de tactique anti-répression ont aussi été partagées dans l’optique d’éviter les petites cases (cages…) de terroriste dans lesquelles on cherche à nous enfermer.
Sans star médiatique ni expert-e ou théoricien-ne attitré-e, l’AMPe avançe, grâce aux apports multiples des créativités singulières, dans le défi de reconstruire des cadres communs pour l’action collective – à l’attention de ceux et celles qui n’ont aucune aspiration à se reconnaître dans la gauche des partis et des syndicats avec leur cortège d’organisations hiérarchiques et puritaines. A l’été 2004, la conférence européenne de Belgrade sera l’occasion de faire avancer ces débats, tout en se plongeant dans de nouvelles rencontres et projets.
1. http://www.nadir.org/nadir/initiativ/agp/en/pgainfos/manifest.htm
2. Tyranny of structurelessness by jo freeman
3. http://www.pgaconference.org /_postconference_/pp_plenarydecision.htm#P3
4. http://www.nadir.org/nadir/initiativ/agp/free/dijon/report.htm
5. http://www.nadir.org/nadir/initiativ/agp/cocha/principles.htm
6. http://www.agp.org/
7. http://www.pgaconference.org/_postconference_/mailform_1.htm
8. For a detailed analysis of racism within PGA, see the People’s Global Radio interview with Maria Teresa Santana, at https://global.so36.net/2002/09/377.html
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