Communiqué du comité de soutien à enguerrand
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Category: Local
Themes: Répression
Places: Nantes
Ce jour-là, la police a blessé plus de 200 personnes, dont au moins 3 ont perdu l’usage d’un œil suite à des tirs de flashball. Les 1800 policiers mobilisés ont généreusement distribué grenades de désencerclement, grenades lacrymogènes, coups de flashball ou de canon à eau, etc.
Cette violence d’Etat n’a fait l’objet d’aucune enquête.
Suite au battage médiatique de notre regretté ministre de l’intérieur, aujourd’hui premier ministre, 30 policiers ont été mobilisés pour identifier « les blacks-blocks de l’ultra gauche (peut-être bien venus de l’étranger) ». Après un mois d’enquête et au lendemain d’élections municipales où certains avaient négocié un « moratoire », la police a raflé neuf suspect-e-s le lundi 31 mars. Ces suspect-e-s étaient tellement bien profilé-e-s que deux ont été relâchés, dont un n’était même pas à Nantes lors de la manifestation. Trois suspect-e-s, dont deux mineur-e-s, comparaitront ultérieurement pour leurs procès ; quatre sont passés en comparution immédiate le mardi 1 avril.
Les dossiers sont vides. La procureure a bien du mal à camoufler l’absence d’enquête sérieuse. La volonté de faire des exemples est évidente.
Après une parodie de procès dont les étapes sont écrites à l’avance, les peines s’abattent froidement sur les prévenus comme sur le public.
Insupportables.
Une figure associative nantaise de 53 ans écope de 4 mois de prison avec sursis. Gratuitement. P. n’a pourtant aucun antécédent, à part celui de lutter pour le droit des sans abris. La peine est purement arbitraire : le prévenu est soupçonné d’avoir renvoyé vers les flics un seul des milliers de palets de lacrymogènes propulsés sur la foule à coups de lance-grenades.
Puni pour avoir, à son échelle dérisoire, renvoyé la violence à l’envoyeur.
Deux jeunes manifestants, J. et G., soupçonnés d’avoir également résisté à la violence policière et pour l’un d’avoir récupéré un T-Shirt dans le local de la TAN, écopent tous deux de prison ferme : 4 et 5 mois de taule. Des peines d’abattage. Il n’y a pas de mandat de dépôt pour eux.
Le coup de marteau le plus violent concerne le dernier prévenu, Enguerrand, 23 ans. Militant déjà ciblé de nombreuses fois par le passé par les policiers, il est accusé d’avoir fabriqué un fumigène. Alors que la procureure requiert la lourde peine de 6 mois de taule, le Juge aux ordres décide carrément de multiplier par deux ces réquisitions déjà iniques. Il prononce 1 an de prison ferme pour Enguerrand. Avec mandat de dépôt.
Les flics, évidemment présents en nombre, arborent un sourire satisfait.
La foule se met à crier de colère, à insulter les juges, la Justice. La salle est évacuée par des policiers nerveux alors que la copine et le bébé d’Enguerrand sont empêché-e-s de lui glisser un dernier mot, une dernière caresse, avant qu’il ne soit transféré.
Jeudi 3 avril 2014, un comité de soutien à Enguerrand est né, créé par sa famille, ses ami-e-s et ses camarades. Nous voulons apporter notre soutien moral et matériel à Enguerrand et à ses proches, particulièrement à sa compagne et à sa fille âgée d’un an, ainsi qu’à tous ceux et toutes celles qui sont et seront inquiété-e-s pour avoir manifesté leur détermination contre l’aéroport et son monde le 22 février 2014.
Pour toutes les personnes qui souhaitent apporter leur soutien à Enguerrand, vous pouvez écrire au :
Comité de soutien aux inculpés
(Pour Enguerrand)
Le Gué
44220 Couëron
Vous pouvez aussi nous contacter par mail à : soutien.enguerrand@riseup.net
Nous créerons très prochainement un compte bancaire, pour ceux et celles qui veulent et peuvent apporter un soutien financier à Enguerrand et sa famille.
Des initiatives vous seront bientôt annoncées.
Nous vous invitons à partager un maximum ce texte.
Pas de justice, pas de paix !
Solidarité avec les inculpé-e-s !
La Gauche Indépendantiste Bretonne (BREIZHISTANCE-IS) dénonce vivement les peines prononcées le mardi 1er avril par la justice française à l’encontre des manifestants du 22 Février dernier à Nantes.
Quatorze manifestants avaient déjà été interpellés le jour de la manifestation ayant rassemblé plus de 50000 opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le 24 février, cinq d’entre ont été jugés en comparution immédiate et condamnés à des peines allant du T.I.G. à plusieurs mois de prison ferme, notamment pour des jets de canettes («violence sur agent») ou la participation à la manifestation («participation à un attroupement armé»).
Du juge en passant par la presse, force était alors de reconnaitre qu’en aucun cas les personnes interpellées n’avaient à voir avec les «groupe armés et organisés», les «black blocs étrangers», dénoncés par les responsables locaux du PS et de l’UMP, lesqualifiant même de «lampistes».
Le 31 mars au petit matin, neuf personnes, dont deux mineurs, ont été interpellées à leur domicile en Loire-Atlantique et en Ille-et-Vilaine. Un des deux mineurs âgé de 16 ans sera déféré devant le juge pour enfants pour avoir jeté des pétards et s’être trouvé à proximité d’un local Vinci saccagé sur le parcours de la manifestation. Quatre autres militants anti-aéroport jugés en comparution immédiate sont condamnés à de la prison ferme et de la prison avec sursis.
Encore une fois on est loin des «black blocs» et autres « groupes armés zadistes » fustigés par le va-t’en guerre Jacques Auxiette et le ministre de l’Intérieur de l’époque, aujourd’hui premier ministre, Manuel Valls. Les parcours des prévenus sont très différents. L’un est condamné à deux mois de prison avec sursis car on le voit sur des photos prendre une veste et deux T-Shirts dans un des locaux de la TAN alors qu’il était trempé par les canons à eux. Un autre, Philippe, 53 ans et militant du DAL 44 sans aucune condamnation, reconnait avoir «renvoyé des pastilles lacrymogènes», il est condamné à quatre mois de prison avec sursis. Le dernier, déjà condamné pour violences lors de manifestations, est condamné à un an de prison ferme avec mandat de dépôt pour avoir fabriqué des fumigènes et jeté des canettes. Il est actuellement incarcéré à la maison d’arrêt de Carquefou. Un comité de soutien vient de se mettre en place, vous pouvez retrouver toutes les informations sur leur page Facebook (https://www.facebook.com/comite.de.soutien.a.enguerrand). Il est par ailleurs prévu un rassemblement de soutien devant la maison d’arrêt tous les samedi.
Ces condamnations clairement démesurées, le lot d’opérations menées dans le cadre des interpellations, témoignent une fois de plus du fonctionnement impartial de la justice et de l’État français dans le traitement des dossiers des prévenus contestant les politiques étatiques. Nous avons à faire à une justice d’État qui criminalise et emprisonne les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes quand l’État lui-même protège les exactions des forces de l’ordre. Quid des agissements des forces de police le jour de la manifestation que nous avons, comme d’autres, dénoncés vigoureusement ? Ces méthodes ultra-violentes ayant entraîné des mutilations subies par les manifestants, deux ont notamment perdus un œil, sont-elles exemptes de sanctions et poursuites judiciaires ? Non.
Le lendemain de résultats électoraux calamiteux, le PS et le gouvernement favorables à la construction de l’aéroport à Notre-Dames-des-Landes se devaient de redorer leur blason en montrant leur détermination face aux militants anti-aéroport. Ces arrestations et condamnations politiques renforcent la détermination des opposants quels qu’ils soient.
Solidarité avec les opposants à l’aéroport condamnés et incarcérés !
Luttons jusqu’à l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dames-des-Landes !
http://www.bretagne-info.org/2014/04/03/solidarite-avec-les-opposants-anti-aeroport-nddl-condamnes-et-incarceres/
Suite à la manifestation du 22 février contre le projet d’aéroport de NDDL, le pouvoir profite du battage médiatique sur les soit disant « casseurs » pour annoncer une croisade sans précédent contre ces derniers, pleurnichant pour des vitrines brisées alors même que le nombre de manifestant-es blessé-es par la police se comptait déjà par dizaines ; deux personnes au moins ont perdu un œil par un tir de flashball.
Pour cela, rien de moins qu’un appel à la délation relayé par la presse locale, l’analyse des centaines d’images des renseignements généraux, de citoyens-collabos, de journalistes et de la TAN* et une cellule spéciale de 30 policiers payés à temps plein uniquement sur ce sujet… La police affirme avoir l’identité de 300 personnes qui auraient participé aux affrontements de manière « organisée et ultra-violente ». Et un mois plus tard, quel résultat ? 9 interpellations et perquisitions, basées sur quelques faits risibles et des éléments ridicules en guise de preuves. Deux seront relâchés sans suite « en l’absence de charges suffisantes ». L’un des condamnés est un syndicaliste et militant pour le droit au logement reconnu pour son investissement ; un autre militant, nantais est, lui aussi, victime de l’acharnement de la police et ce depuis plusieurs mois déjà ; les autres sont des mineurs, des précaires, pas nécessairement militants… Où est la cohérence de la police ? Où sont les soit disant « professionnels de la guérilla » ?
Le procès fait la preuve que, du début à la fin, c’est une véritable mascarade politique. Il dévoilera, par la bouche même du procureur, que les chiffres des dégâts annoncés par la TAN sont exagérés. Qu’il n’y a ni victime, ni même cible, de ces « violences » (aucune plainte n’a été déposée, aucun fait recensé…).
Et pourtant, les peines sont très lourdes, allant jusqu’à un an ferme – une peine deux fois supérieure à ce qu’avait requis la procureure ! – pour l’un des inculpés. Derrière l’apparente indignation pour des « dégradations », il y a bien une volonté de faire taire le mouvement social en réprimant sévèrement pour « l’exemple ». Un jet de projectile au sol devient « violence », un simple fumigène devient un « engin incendiaire » et le tout caractérise un « port d’arme» : des faits bien minimes que le vocabulaire judiciaire transforme en termes guerriers. La justice aux ordres veut nous faire peur, tout comme ces casseurs en uniforme, casqués et armés qui ont indistinctement gazés et tirés au flashball sur la foule le 22 février.
Nous ne céderons pas à ce chantage. Le 22 février, nous étions des milliers à tenir tête à la police. Et nous le referons dès que cela sera nécessaire. Nous n’abandonnerons pas la lutte contre ce système répressif qui précarise, enferme et veut nous imposer leur projet anachronique d’aéroport. Nous n’abandonnerons pas la lutte pour la justice sociale. Nous ne trahirons ni nos convictions, ni les prisonniers.
Pour avoir déclenché un fumigène au sein d’une manifestation et lancé un pavé dans le vide, E. se trouve condamné à perdre un an de sa vie. Nous avons une pensée émue pour lui et ses proches.
Solidaires étudiant-es, syndicats de luttes, condamne la criminalisation et la répression du mouvement social et affirme son soutien inconditionnel aux inculpés.
Nous manifestons notre solidarité avec tous les manifestants, pacifistes ou non, et toutes les victimes de la police et de la justice.
A Notre-Dame des Landes comme ailleurs, nous ne lâcherons rien !
https://solidairesetudiantnantes.wordpress.com/2014/04/03/face-a-valls-et-ses-clebards-en-robe-de-magistrats-solidarite/
Le 22 février dernier nous étions 50 000 personnes rassemblées à Nantes dans une manifestation intergénérationnelle et festive pour réaffirmer notre refus de ce projet inutile, coûteux, destructeur du vivant qu’est celui de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
520 tracteurs venus des départements limitrophes, 67 cars venus de la France entière, une manifestation digne, puissante, alliant monde urbain et monde agricole. Depuis 30 ans la mobilisation ne cesse de croître ! L’absurdité de ce projet a été dénoncé de façon multiple et irréfutable par des personnes de tous bords: des pilotes de ligne, un ancien directeur d’aéroport, des agriculteurs, des naturalistes…
Face à cette mobilisation, c’est à coups de canon à eau, de grenades lacrymogènes, de flash balls et de grenades assourdissantes que le gouvernement nous a fait savoir que nos voix étaient entendues : plus de 1500 gendarmes mobiles mettaient Nantes en état de siège et de guerre civile.
Ce jour-là, la police mutilait à vie et blessait gravement des dizaines de manifestantEs.
Lundi 31 mars, soit le lendemain du résultat des élections municipales, des militants ayant participé à cette manifestation ont été interpellés et sont passé en comparution immédiate au tribunal de Nantes, sans pouvoir préparer leur défense. Les dossiers sont vides et les peines très lourdes : de 4 mois de sursis à 12 mois de prison ferme.
Nous déplorons cette intimidation et refusons que des camarades servent d’exemple afin de nous museler. Nous savons d’où vient cette violence orchestrée pour défendre les intérêts privés financiers de bétonneurs n’hésitant pas à saccager le bien commun.
Nous apportons tout notre soutien aux personnes inculpées ainsi qu’à leur famille. Nous refusons et dénonçons cette violence d’état ! Nous restons uniEs, solidaires et déterminéEs pour que ce Grand Projet Inutile ne voit jamais le jour !
Le comité de soutien NDDL 22.