Cas particulier :

le Lyon Antifa Fest Le week-end du 13 décembre auront lieu les concerts du Lyon Antifa Fest, en soutien aux 25 inculpés du 9 mai. Nous soutenons bien sûr les inculpés face à la répression étatique, pour autant, nous sommes effaré-e-s par une faute grossière de la part des organisateurs-trices : outre une représentation contestable du genre dans l’affiche (la fille porte une jupe, ses formes son mises en valeur grâce à un débardeur, elle a un casque et une batte participant au folklore antifasciste, alors que le mec est représenté sans aucun attribut viril notable), le dessinateur de leur affiche principale est connu comme étant un auteur de viol. On ne peut donc pas espérer de sa part une représentation non sexiste d’une femme dans cette “production culturelle”. Nous nous étonnons du fait que les organisateurs-trices ne se soient pas renseigné-e-s auprès des camarade anarka-féministes lyonnaises quant aux sexisme évident de l’affiche dans un premier temps, puis au passif de l’auteur. Il nous semble en effet important, à Lyon comme ailleurs, que les luttes féministes et anti-fascistes soient liées. [ MAJ, depuis le mercredi 4/12 l’affiche a changé sur le profil facebook de l’événement, cependant l’affiche dont nous parlons est celle reprise dans les fly et qui a été utilisée pendant un mois en terme de communication.]

Mise en perspective : le travail d’un agresseur dans un contexte patriarcal

Nous nous interrogeons également sur la portée d’un tel message auprès des victimes et des agresseurs. Laisser un agresseur libre de s’exprimer, dans un contexte patriarcal, équivaut à une caution morale que nous condamnons. Dans les faits, cette liberté d’expression n’encourage pas les agresseurs à se remettre en question et dissuade les victimes de parler. Ce schéma, que nous combattons, reproduit parfaitement celui véhiculé par le système patriarcal actuel et par les projets de société prônés par les fascismes. Il nous semble dès lors aberrant que des groupes anti-fascistes minimisent les combats féministes. Pour ces raisons, nous, anarka-féministes, n’irons pas à ce festival, ne voulant pas cautionner entre autres choses la libre expression d’un violeur et l’acceptation de cette expression par les organisateurs-trices.

Des féministes atterrées et en colère