Tous les mots
Sont les produits des sociétés
Tous les mots
Pour la plupart, naissent de la pensée séparée
Il faudrait
Ne pas être un intellectuel
Ne pas être un manuel
Ne pas être ceci ou cela
Ni d’une religion ni d’une idéologie
Ni actuel ni inactuel
Les eux et les elles
Toujours en route
Toujours dans le doute
N’avoir aucune nationalité
Sur la planète Terre, simplement y être né
A rien, ne jamais s’identifier
A rien, ne jamais adhérer
Ne jamais rien admirer
Ne jamais rien abhorrer
De rien ou de tout, ne pas faire un statut
Car c’est bien pour cela, que l’on se tue
Plus aucun maître à penser
Du monde de l’anarchie
Au monde de l’oligarchie
Ni poète, ni écrivain
Ni bon à tout, ni bon à rien
Ni architecte, ni ouvrier
Ni bandit, ni policier
Ni juge, ni avocat
Ni ange, ni scélérat
Ni ceci ni cela
Plus aucun mandarin
Car cela ne vaut rien
Simplement des hommes
Simplement des femmes
Simplement des enfants
Sans nom et sans prénom
Sans aucun renom
Simplement des hommes
Simplement des femmes
Simplement des enfants
Être simplement un anonyme
Être ainsi sans aucune frime
Ne plus définir, ne plus advenir
Simplement vraiment vivre, pour ne jamais mourir
Et me voici
Quarante ans plus tard
Dans le même écrit, complété du même dard
Tout ce qui était déjà là
N’a fait que s’amplifier, devenir plus las
Rien n’est jamais brusque
C’est sournois, lent, irrésistible, cela nous truque
Maintenant, il y a internet
Où il y a parfois des trucs pas bêtes
Comme ce documentaire récent
Sur http://nevivonspluscommedesesclaves.net
Sur cette Grèce à feu et à sang
Après les colonels, la crise financière
Il ne semble pas mort, le vent libertaire
D’un temps l’autre
Mon physique s’est un peu modifié
D’un temps l’autre
Mon esprit, lui, n’a pas changé

   Patrice Faubert ( 1973 – 2013 ) puète, peuète, pouète, paraphysicien ( http://patrice.faubert.over-blog.com/ ) Pat dit l’invité sur « hiway.fr »