Armes chimiques? certains ont la mémoire courte…
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Category: Global
Themes: Guerre
Mais qu’est-ce que c’est exactement que cet “agent orange”? Plus connu sous le nom de dioxine, il s’agit du composant le plus toxique du défoliant chimique répandu par la vertueuse armée américaine sur le sud du pays durant la guerre du Vietnam à partir d’aout ’61, dans le but avoué de détruire les forêts qui protégeaient les déplacements des combattants Vi?t C?ng, ces épandages durèrent dix ans. Ce fut la plus horrible guerre chimique de l’histoire de l’humanité, elle fut décidée et menée par le gouvernement américain! L’ami Barack ferait bien de réviser son histoire avant de donner des leçons…
Bien sur ce qui fut fait à l’époque ne diminue en rien l’horreur de ce qui se passe en Syrie aujourd’hui, ni la culpabilité des auteurs de ces faits, qui qu’ils soient. Mais que les bourreaux d’un passé très proche s’érigent en saints défenseurs de la justice et du bien, sans l’ombre d’un remord… Ça fait quand même froid dans le dos!
Photos et vidéos sur Page de suie…
Après les révélations sur la toxicité de la dioxine TCDD émise lors de la fabrication de l’herbicide 2,4,5-T, Monsanto ne remet pas en cause sa production et bien au contraire, elle entre en contact avec le Pentagone pour développer l’usage militaire de son herbicide … L’économie de guerre a toujours été une importante manne financière pour la poignée de firmes multinationales qui dominent le marché des produits chimiques. Les chercheurs de Monsanto entrevoient déjà les avantages de leur puissant herbicide en temps de guerre, car il permet l’éradication des cultures et donc d’affamer les armées et les populations ennemies.
Après des essais de l’herbicide réalisés en 1959 au Vietnam par l’armée américaine, celle-ci semble satisfaite puisque au bout de deux ans 90% des arbres et buissons ont été détruits sur les zones aspergées. Ces tests déclenchent le feu vert de l’ « Opération Ranch Hand » qui commence officiellement le 13 janvier 1962. Dans un premier temps le but de l’opération est de dégager les routes, les voies d’eau et les frontières du Sud Vietnam pour tracer un no-man’s land face aux VietCongs, et dans un second temps de détruire les récoltes censées approvisionner les « rebelles ».
De 1962 à 1971, on estime que 80 millions de litres de défoliant ont été déversés sur 3.3 millions d’hectares de forêts et de terres. Plus de 300 villages ont été contaminés et 60% des défoliants utilisés étaient de l’Agent Orange, représentant l’équivalent de quatre cents kilos de dioxine pure. Or, selon une études de l’université Columbia (New York) publiée en 2003, la dissolution de 80 grammes de dioxine dans un réseau d’eau potable pourrait éliminer une ville de 8 millions d’habitants [1]…
Monsanto connaissait les dangers de la dioxine présente dans l’Agent Orange.
L’épandage massif de l’Agent Orange affectera pour longtemps les populations civiles vietnamiennes mais aussi les soldats américains qui ont été tout autant exposés à la dioxine sans précaution. De plus, Monsanto a délibérément caché à l’armée que son désherbant 2,4,5-T en version militaire, ou Agent Orange, contenait une plus grande concentration de résidu de dioxine TCDD que la version agricole commune. Un document interne déclassé de la firme Dow Chemicals, datant du 22 février 1965, relate une réunion secrète des principaux fournisseurs de l’ « Agent Orange » dont Monsanto pour « discuter des problèmes toxicologiques causés par la présence de certaines impuretés hautement toxiques » dans les échantillons de 2,4,5-T fournis à l’armée [2]. Dow voulait faire part d’une étude interne qui montrait que « des lapins exposés à la dioxine développaient de sévères lésions au foie. » La question abordée par les fournisseurs de 2,4,5-T était de savoir s’il fallait prévenir le gouvernement de la toxicité de l’agent orange. Gerson Smoger, l’avocat de nombreux vétérans de la guerre du Vietnam, déclare que « La réunion a eu lieu dans le plus grand secret.[…] La question était de savoir s’il fallait informer le gouvernement. Ainsi que le prouve un courrier, dont j’ai également une copie, Monsanto reprocha à Dow de vouloir lever le secret. Et le secret fut gardé pendant au moins quatre années, celles où les épandages d’agent orange atteignirent un pic au Vietnam… » [3]
Finalement en 1969, une étude rend publique la nocivité de l’herbicide 2,4,5-T, après que l’Institut National de la Santé américain eu révélé que des souris soumises à des doses importantes du désherbant développaient des malformations fœtales et mettaient au monde des bébés mort-nés. Le 15 avril 1970, le Secrétaire à l’Agriculture annonce une interdiction d’usage du 2,4,5-T en raison « du danger qu’il représente pour la santé ».
En 1971, l’armée interrompt l’opération Ranch Hand et l’épandage de l’Agent Orange, mais ses effets dévastateurs ont continué bien après, du fait de la persistance de la dioxine dans le sol, l’eau et la chaîne alimentaire et de son caractère bio-accumulateur. Le Vietnam estime que 150 000 enfants souffrent aujourd’hui de malformations dues à l’Agent Orange et que 800 000 personnes sont malades…
Voir la suite :
http://www.legrandsoir.info/l-agent-orange-et-la-guerre-du-vietnam.html
De source médicale, on indique que des soldats israéliens on lancé des matières incendiaires sur des ouvriers palestiniens à Hébron.
Deux ouvriers palestiniens, Nimir Basheer, 23 ans, et Sari Khalid Basheer, 21 ans, ont été brûlés, ce dimanche, au second degré, sur le dos, les mains et l’abdomen, par des produits qui ont mis le feu à la voiture dans laquelle ils se trouvaient, indique les médecins du Croissant Rouge.
Ils ont été emmenés d’urgence à l’hôpital.
Cela s’est passé dans la ville d’Idhna près d’Hébron, après que des soldats israéliens ont lancé sur leur voiture qui circulait des produits dont les médecins ne connaissent pas la composition.
Interrogé, un porte parole de l’armée n’a pas été en mesure de répondre, indique l’agence de presse palestinienne Maan.
http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=629985
Bernard-Henri Lévy – le fameux french intellectual dont le monde nous envie les fulgurances – est parfois pris de furieuses envies de guerre (sans l’aimer).
Quand on y réfléchit trois secondes, c’est même assez fréquent: le gars ne reste jamais bien longtemps sans réclamer que des bombes soient lancées contre quelque indigénat (plus ou moins) reculé.
Bien évidemment: c’est pour la bonne cause.
Parce qu’il veut assumer – comme George W. Bush et Bernard Kouchner – sa «responsability to protect» (1).
Ces temps-ci, par exemple, ses appels à intervenir en Syrie sont dictés par de très nobles préoccupations, où se voit que nous sommes en présence d’un véritable humaniste: il s’agit, narre-t-il, de sauver une population martyrisée par un régime qui «contrevient, tous les jours, aux règles les plus élémentaires de la loi internationale» – et qui a, de surcroît, franchi «une ligne rouge» en utilisant des armes chimiques.
On lit ça, n’est-ce pas: on va pour battre des mains.
Mais d’abord: on vérifie s’il n’y aurait pas des fois, dans la proche proximité de la Syrie, d’autres populations soumises à d’insoutenables brutalités, et contre lesquelles un gouvernement affranchi des règles-les-plus-élémentaires-de-la-loi-internationale (RLPÉD2LI) userait lui aussi d’armes un peu interdites.
Et que découvre-t-on-ce, assez vitement?
La Palestine.
Là, en trois semaines, l’armée israélienne a fait, entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, plus de 1300 morts: essentiellement des civil(e)s – dont une considérable proportion d’enfants (1).
Par la suite, et après l’avoir nié: le gouvernement israélien – le même, qui depuis de très longues décennies s’essuie les brodequins sur les résolutions de l’ONU – a reconnu qu’il avait utilisé, dans sa courageuse offensive, des munitions au phosphore blanc.
Question: est-ce que Bernard Henri-Lévy a réagi ?
Réponse: absolument.
Mais cette fois-là: il a su dominer son offuscation.
Plutôt que de fustiger un quelconque mépris des RLPÉD2LI: il a redit qu’Israël était «la seule démocratie de la région».
Plutôt que d’exiger l’arrêt d’«une hécatombe»: il s’est, dans un rare moment de retenue, «absten(u) de juger si les bombardements israéliens sur Gaza auraient pu être mieux ciblés, moins intenses» (2).
Et il a témoigné, pour la postérité, de ce que «Gaza-City» (où il avait pu faire une rapide incursion nocturne dans les bagages d’une «unité d’élite» de «Tsahal») n’était « certainement pas rasée » – alors vas-y mollo sur l’empathie, siouplaît.
Les compassions de BHL continuent donc d’être d’une géométrie très variable: Tartuffe va bien, merci pour lui.
(1) N’en déplaise aux «Munichois».
(2) Il est donc permis de supposer que si cette «opération» – comme on dit pudiquement – avait duré aussi longtemps que celles de l’armée syrienne qui fâchent si fort (et si justement) BHL, elle aurait fait plusieurs dizaines de milliers de morts: c’est beaucoup.
(3) Mais tout de même: il a très gentiment expliqué que les soldats de l’État hébreu étaient mus, au combat, par un constant souci d’«évitement» des civil(e)s.
http://www.bakchich.info/blogs/sebastien-fontenelle/les-compassions-de-bhl