Syrie : se méfier de la désinformation
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La Syrie est une tragédie : des dizaines de milliers de victimes innocentes ont été massacrées et un pays qui se trouvait au cœur de la civilisation arabe est en train d’être anéanti. Notre cœur saigne pour la souffrance du peuple syrien. Rage et tristesse, cependant, ne sont pas incompatibles avec une lecture critique de l’information dont nous sommes abreuvés par les médias grands publics.
Ces médias accusent le régime de tous les crimes perpétrés durant l’année écoulée, en particulier de l’usage prétendu d’armes chimiques.
Avant même que la commission d’enquête des Nations-Unies n’arrive à Damas, il paraissait, semble-t-il, entendu que des armes chimiques avaient été utilisées, et que c’était l’armée syrienne qui les avait utilisées contre la population syrienne. Une dictature sanguinaire et folle contre un mouvement de libération composé d’anges ?
Commençons par l’Armée de libération syrienne (ALS) : ce n’est pas un corps homogène – en fait, ils se battent entre eux – et alors qu’elle comportait à l’origine de véritables démocrates syriens, la plupart de ceux-ci ont quitté le mouvement, lequel s’est trouvé progressivement dirigé par des fondamentalistes musulmans, des bandes de criminels et des agents étrangers. Les puissances internationales qui soutiennent l’ALS pourraient bien rapidement regretter leur choix de partenaires, comme cela est arrivé avec Al Qaïda en Afghanistan…
Ensuite, la question du nombre. Des centaines ou même des milliers de victimes, rapportent les médias. Qui les a comptées ? Où ? Tuées par quelles armes et par qui ? Et les armes chimiques : selon un article récent du Washington Post, à au moins une occasion, des armes chimiques ont été utilisées… par des unités de rebelles, pas par le régime.
En réalité, nous ne savons rien de sûr à cet instant, sauf qu’une fois encore, nous sommes la cible d’une campagne majeure de désinformation.
Il nous faut avoir une lecture critique de l’information dont nous sommes abreuvés, sans aucun doute les « armes de destruction massive » qui ont servi de prétexte pour l’agression américaine contre l’Iraq n’ont jamais existé : des dizaines de millions de personnes à travers la planète ont été abusées par George W. Bush et sa cynique équipe de menteurs qui ont voulu briser l’énorme mouvement anti-guerre, et notamment celui aux États-Unis.
La capacité pour les mensonges de masse a en fait été testée par la machine de propagande US à la fin des années quatre-vingt, contre le régime de Ceausescu en Roumanie. Un massacre prétendu était dit avoir été commis par le régime dans la ville de Timisoara, et le monde entier a été trompé par les « images » du massacre. Cette indignation universelle a été le début de la fin de la dictature Ceausescu.
Pourtant, le massacre de Timisoara n’avait jamais eu lieu, et les charniers étaient des faux : Timisoara n’était qu’une invention de la CIA et de l’opposition roumaine.
Depuis, j’ai appris à être extrêmement sceptique devant les informations dramatiques, spécialement quand l’on sait pertinemment que ce sont les États-Unis et leurs alliés qui recherchent des prétextes pour lancer une agression militaire.
30 août 2013 – Article original en anglais sur le site de l’AIC traduction : JPP
http://www.alternativenews.org/english/index.php/politics/opinions/6969-syria-beware-of-disinformation
Le journaliste italien de la Stampa, Dominico Quirico et le professeur belge, Pierre Piccinin Da Prata enlevés en Syrie depuis cinq mois et libérés dimanche soir viennent de confirmer qu’ils ont été kidnappés et maltraités en Syrie par des bandes liées aux forces intégristes.
Dominico Quirico, vieux routier (62 ans) de la presse et spécialiste de cette région du monde a indiqué : « Il est possible que cette révolution m’ait trahi ». Celui qui par deux fois a été menacé d’exécution, affirme : « Ce n’est plus la révolution que j’ai connue il y a deux ans à Alep laïque et tolérante. Nous avons été arrêtés par l’Armée syrienne libre puis livrés à une brigade inféodée à Al-Quaida ».
Pierre Piccinin Da Prata, proche de la rébellion, confirme les propos de son ami italien et révèle qu’il a entendu une conversation au cours de laquelle les dits “rebelles” assuraient avoir utilisé du gaz sarin. Et il poursuit : « C’est un devoir moral de le dire. Ce n’est pas le gouvernement de Bachar Al-Assad qui a utilisé le gaz sarin ou un autre gaz dans lors des combats dans la banlieue de Damas. Même s’il m’en coûte de le dire parce que depuis mai 2012 je soutiens l’armée syrienne libre dans sa juste lutte pour la démocratie ».
Plusieurs question méritent d’être posées : MM Kerry et Fabius vont-ils verser ces témoignages dans le dossier ? La presse française souvent habillée en tenue camouflée va-t-elle répercuter cette information ? Le sort de nos concitoyens et confrères Didier François et Edouard Elias enlevés le 6 juin ne doit-il pas être traité – à la lumière des révélations d’hier – avec les « rebelles » syriens soutenus et armés par François Hollande et le gouvernement français ?
http://www.humanite.fr/monde/syrie-letonnant-recit-des-otages-liberes-548487
Zéro est arrivé-hé-hé, sans s’presser-hé-hé, le gland Zéro, le gros Zéro…
La honte pour la France : son chef des armées recule avant l’attaque.
Fabius :
17 août 2012 : « Le régime syrien doit être abattu et rapidement (…) Bachar al-Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre ».
Normal 1er :
6 juillet 2012. « Bachar Al-Assad doit partir. Un gouvernement de transition doit être constitué ».
27 août 2013 « … la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents ».
30 août 2013. Je ne suis pas favorable à une intervention internationale qui viserait à « libérer » la Syrie ou à renverser le dictateur… ».
10 septembre 2013 (résumé caricatural par moi-même) : « Si les Ricains décident de canarder pendant deux ou trois jours des casernes et palais (1) de l’autre salaud (qui ne doit aucunement quitter le pouvoir, ni la terre), on est avec (derrière) eux. ».
Théophraste R. (Chef du bureau grandsoirien chargé de la recherche de la signification du « S » dans PS).
(1) Canarder casernes et palais et leurs environs. Omelette, casser les oeufs… Mais qu’est-ce que vous foutiez là, aussi, avec vos mômes, ma pauvre dame ? On ne vous avait pas dit de ne pas être Syrienne ? Hum ? Non, pas Palestinienne non plus, ni Libyenne, ni Irakienne, ni Afghane, ni Iranienne… Essayez plutôt Saoudienne ou Qatarienne (vous les trouverez sur la « Carte des Démocraties »).