Au niveau de Chantier Naval, un hommage a d’abord été rendu au gréviste Victor Charles, mort devant sa porte, assassiné par la police lors de la lutte des Dockers de 1907.

Entre deux chansons de lutte entonnées par une chorale, un texte sur « l’art social » de Pelloutier est déclamé avec éloquence dans une ruelle escarpée du quai de la Fosse.

Le cortège a rejoint la première Bourse du Travail de Nantes (le 19 mai étant l’anniversaire de son ouverture) puis la deuxième avec des rappels historiques du congrès syndical de Nantes de 1894 durant lequel les marxistes (autoritaires) ont été mis en minorité par les anarchistes (anti-autoritaires), en adoptant le principe de la Gréve Générale révolutionnaire.

Devant la Bourse du Travail de la Rue Désirée Colombe, impressionnant bâtiment situé en plein centre ville que les syndicats syndicats ont déserté depuis plus de 10 ans (pour un local rutilant et aseptisé de l’Ile de Nantes), des discours sont prononcés. Un syndicaliste ayant participé à l’occupation de la Bourse avec des sans-papiers en lutte au début des années 2000 retrace l’historique du combat. Le pouvoir socialiste local (déjà Ayrault et ses complices) avait fait donner l’assaut par les CRS.

Un membre du Centre d’Histoire du Travail raconte les grèves insurrectionnelles de 1955 à Nantes et St-Nazaire, durant lesquelles les travailleurs de la métallurgie en grève saccagent les locaux du patronat nantais (et lors desquelles la police nantaise assassine un gréviste et en blesse beaucoup d’autres).

Ainsi que le Mai 68 ouvrier, qui démarre de Nantes avec l’usine Sud Aviation à Bouguenay. La préfecture est prise. Le comité de Grève, pouvoir autonome, commence à gérer la ville sous contrôle ouvrier, c’est l’épisode de la « Commune de Nantes ».

La promenade a su rester festive, égayée par une fanfare et jalonnée de collages d’affiches tout au long du trajet, malgré la météo polaire pour un mois de Mai.

Mais ce parcours, s’il évoque l’histoire des différentes révoltes nantaises ne s’enferme pas que dans le souvenir : il s’agit de ne pas laisser s’éteindre les braises de Nantes l’insoumise, qui couvent peut-être encore en chacun-e-s des nantais-e.

La lutte continue.