Cela fait maintenant des années et des années qu’un ignoble individu, Paco [1], traine ses guêtres dans les milieux anti-autoritaires, des années que pas mal de monde cherche à le dégager (ce qui est déjà arrivé un certain nombre de fois, mais le personnage est résilient), mais aussi que beaucoup s’en foutent, que d’autres ne se sentent pas concernés, et pire que tout, qu’il y a toujours les quelques idiots habituels, bien aisés qu’ils sont dans la rhétorique du monde judiciarisé dans lequel ils ont été formatés, qui attendent des « preuves » pour se prononcer. Mais à la lecture de témoignages récents, qui ne se remémore pas, quant il était plus jeune, de ce vieux phacochère se vantant d’être plus speed que speed à tout ce qui à l’air de ressembler à un jeune garçon en construction, certains d’entre nous inclus.

Que les choses soient claires et précises, nous ne considérons pas comme tolérable de supporter la vue de cette personne dans aucune réunion, assemblée ou tout autre rassemblement aux prétentions anti-autoritaires. Mais tout aussi fermement, nous refusons tout discours qui consisterait à refourguer le problème à la justice, et de façon générale, nous refusons la prison, la justice et la police, et il ne doit pas y avoir de caractère exceptionnel qui permettrait de se livrer à une telle bassesse. Nous sommes parfaitement capables de régler ce genre de problèmes sans avoir recours contre un connard, à un ennemi.

Nous avons eu l’occasion de lire il y a peu plusieurs témoignages troublants à propos de Paco, révélant un personnage plus complexe et sophistiqué que le simple salaud que nous croyions connaitre. On y apprend que Paco manipule, harcèle et viole à grande échelle, avec un mode opératoire similaire à chaque fois, qu’il nous parait important de révéler publiquement afin d’éviter que l’ogre puisse vampiriser d’autres jeunes garçons. Cependant lorsque l’un/e de ses auteur/es affirme « bien que anarchiste et contre la prison en tant que système concentrationnaire, ce cas mériterait sérieusement une poursuite en justice », il passe pour nous de l’autre coté, celui de la domination, celui de la bourgeoisie. Car nous ne sommes pas contre la prison en tant que système concentrationnaire, nous sommes contre la prison en tant que prison, que ce soit ses murs, ses défenseurs, ses faux-critiques et même son concept. Alors nous ne souhaitons à personne de connaitre l’enfer des geôles, pas même aux geôliers, pas même à Paco malgré que nous le vomissions.

Il nous parait inconcevable également qu’il puisse exister un comité de soutien à Paco comme nous l’apprend le blog totalement guignolesque du « Collectif Anarcho-Autonome Anti-Totalitaire » [sic]. La parole des nombreuses personnes ayant fait éclater au grand jour (tardivement) les faits dont nous accusons aujourd’hui Paco, si elle ne leur suffit pas, c’est qu’ils ne sont pas mieux que les juges, les procs et les baveux, avec leur cohorte d’apparats répressifs divers (ADN, expertises psychiatriques des deux parties, reconstitutions etc.). Cette façon de vouloir régler le conflit préfigure une volonté en acte de faire perdurer les sales manières du vieux monde même parmi ceux qui veulent l’abattre.

Précisons pour finir, que dans les nombreux commentaires que nous avons lus à droite à gauche sur Paco, revient souvent l’idée qu’il agit ainsi parce qu’il est un mec, un keum, un homme. Nous appelons chacun à se reprendre et à ne pas basculer dans un essentialisme pas très éloigné de celui des racistes et des misogynes. L’homme ne porte pas en lui le gêne du viol, et la société ne fabrique pas que des hommes violeurs non plus. Par exemple, dans le billet « Un violeur se plaint de son exclusion d’un lieu à Paris » paru sur Indymedia Paris le mardi 19 mars 2013, nous lisons un certain nombre d’excellents apports à la discussion, ainsi que des raisonnements sur cette affaire que nous partageons très largement, mais le message se perd pour finir dans cet essentialisme fondamentalement autoritaire, et basé sur le concept tout aussi autoritaire, de responsabilité collective. Responsabilité collective des hommes pour le sexisme comme pour celle des allemands pour le génocide des juifs, des juifs pour la politique de l’Etat d’Israël etc. Mais comme l’affirmait Malatesta, nous refusons de tenir quiconque responsable d’une chose qu’il n’aurait pas pu empêcher.

Ceci étant dit, nous publions ci-après un témoignage édifiant, et nous prononçons donc pour l’exclusion de Paco de tous les lieux et événements anti-autoritaires, ainsi que pour la mise en œuvre pratique de cette exclusion, en toute occasion.

Le 27 mars 2013, Des anarchistes de Paris.

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Il y a de cela plusieurs années…

Je tiens a répondre ayant été confronté à Paco.

Il y a de cela plusieurs années ce monsieur (à l’époque il disait s’appeler Mickaël et être d’origine polonaise). J’étais alors très jeune et nouveau militant dans la mouvance libertaire. Disons-le Paco avait un discours très bien construit, radical, il proposait tout le temps d’aller en manif avec nous, faire des trucs “chauds” etc etc etc… Il a fini par m’inviter chez lui, au début avec un jeune de mon âge puis seul. Au départ il s’agissait juste de parler politique, puis petit à petit ont commencé les allusions et les gestes déplacés, d’abord des mains baladeuses, des bisous sur la joue etc. Il ne tenait aucun compte de mes refus arguant que j’étais coincé par la morale bourgeoise. Les autres personnes qui le fréquentaient à l’époque ont d’ailleurs subitement cessé de lui parler. A un moment (à peu près à l’époque du contre-sommet de Prague où il disait être allé) il m’a expliqué que l’Etat le poursuivait pour ses activités politiques en essayant de le faire passer pour pédophile : le motif d’inculpation agression sexuel sur mineur âgé de douze ans à l’époque des faits. Mensonges me disait-il. Par ailleurs il se faisait plus pressant et je commençais à me sentir mal à l’aise. chaque fois que je le voyais il laissait balader ces mains. La goutte d’eau s’est produite alors que je le voyais depuis six mois ; il m’a ramené chez lui malgré mes réticences (“Arrête de faire ton bourgeois” disait-il) et là a voulu me montrer un film sur les événements de Prague. Il a mis un film porno mettant en scène des enfants jeunes. Ça n’était plus possible pour moi, j’ai voulu sortir, il m’a pris dans ses bras prétextant ma morale bourgeoise. Je suis parti de chez lui et n’ai plus voulu le voir. Il m’a appelé tous les jours pendant plusieurs semaines pour que je vienne, étant relativement agressif. Je n’ai pas cédé. Je l’ai retrouvé un jour dans un local libertaire par hasard ; là il m’a coincé dans la pièce du fond et m’a mis la main dans l’entrejambe (“Ça te fera du bien” a t-il dit), j’ai crié (j’étais très jeune) et les gens du lieu l’ont mis dehors, lui interdisant de revenir. Il est parti en cavale, entre temps, au passage il a escroqué une camarade en lui sous-louant son appartement plus cher qu’il ne le louait lui. Une camarade qui n’avait d’autres revenus que le RMI.

Je l’ai revu quelques années plus tard et je l’ai reconnu. il avait vieilli et se faisait appeler Paco. Au départ je n’ai absolument pas réagi, c’était du passé et je ne voulais plus en entendre parler. C’est six mois après la première fois que je l’ai revu que nous nous sommes confrontés, quand je l’ai vu qui manipulait des très jeunes et qu’il leur disait qu’il avait fait de la prison pour terrorisme. Je lui ai dit que c’était un menteur et il a foncé sur moi. J’avais grandi, grossi, je l’ai frappé. C’était dans une manif antifaciste, au retour au CICP on m’a demandé de m’expliquer. J’ai raconté cette histoire, la même. Il s’est fait tej. Après d’autres histoires sont sorties : des gens du LAP m’en ont parlé. A plusieurs reprises nous nous croisions lui toujours entouré de très jeunes racontant des histoires de terrorismes ou d’Action Directe complètement fausses. Dernièrement il avait pris ses distances. Il est revenu à l’occasion de Notre-Dame-des-Landes. En janvier pour la énième fois, un jeune camarade est venu me parler des attouchements qu’il avait effectué contre lui pendant plusieurs semaines.

J’assume tous ces propos. Je ne laisserai pas Paco pourrir un mouvement et une idéologie pour sa dégueulasse libido.

Notes

[1] Voir ici et là.