Trahison j’écris ton nom
Category: Local
Themes: Aéroport Notre-Dame-des-Landes
Bon, faudrait peut-être pas prendre ses désirs pour des réalités… en faisant mine d’y croire et d’entonner les grands airs déchirants des pleureuses, façon tragédie grecque que l’on connaît si bien vers la campagne de Chauvé toutes générations confondues.
Jamais la Coordination anti aéroport n’a voulu révolutionner le monde… Et elle l’assume: Modem, EELV, PG ne visent que des strapontins ou des ministères de la Vème république… La Conf veut reconquérir la Chambre d’Agriculture…
Jamais l’ACIPA n’a voulu se placer au-delà de la stricte citoyenneté, qui figure dans son appellation, et qui marque les limites de son intervention: dans le cadre des institutions républicaines.
Dénoncer la trahison de la lutte anti aéroport par certaines composantes n’est qu’un tour de passe passe.
Ce qui se joue en fait, c’est une mauvaise pièce sur le thème du pouvoir. Mauvaise parce que les choses ne sont pas dites clairement. Et que cela ne peut que repousser ou lasser et écoeurer les gens nouveaux qui veulent sincèrement se lancer dans la lutte . ou simplement continuer.
Certains ne veulent pas d’aéroport, point barre.
D’autres voudraient que la lutte contre ce projet capitaliste rassemble plein de gens dans une autre dynamique qui dépasse ce simple point barre.
Et dans ce “D’autres”, il y a à boire et à manger. Et à débattre! Ce qui est peu pratiqué…
Pourquoi toutes les personnes souhaitant dépasser la lutte stricte contre l’aéroport n’assumeraient pas cette position dans leurs écrits et leurs paroles, et arrêtent de parler de…TRAHISON ?
On y gagnerait en clarté, on y perdrait en amertume et en énervement, on pourrait plus clairement réfléchir collectivement sans psychodrames qui pourrissent l’atmosphère….
Atmosphère! Atmosphère! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère…?
Ceci bien sûr va à contre-courant de toutes les composantes préférant fonctionner en groupes affinitaires et fermés où la cooptation prime, et qui reproduisent en fait à terme – si elles poussent la logique – les conjurations et autres sociétés secrètes visant à une prise du pouvoir pour elles-mêmes, ou tout au moins à l’influencer dans leur sens.
que ça parlait surtout des militants citoyennistes (ou attachés au strict respect de la légalité) qui étaient plus ou moins accusés de complaisance vis à vis de la répression, et semblant oublier que c’est justement le non respect de la légalité qui avait permis en grande parti de tenir jusque là.
Et pas vraiment un problème entre ceux qui veulent juste pas d’aéroport et ceux qui veulent autre chose que juste pas un aéroport.
Il est peut-être rapide de penser que la résistance de terrain a constitué l’obstacle essentiel sur lequel César a buté.
La résistance est comme un béton: il faut des cailloux, du sable, du ciment et…de l’eau! Sinon, pris séparément chaque élément est balayé… Et s’il manque un seul élément (sable, cailloux,…, eau), la solidité de l’ensemble est faible ou nulle.
L’écho des résistances de terrain, en octobre et novembre, a soulevé une solidarité et une mobilisation élargie bien au-delà du département, et malgré les réticences de certaines composantes de la coordination, voulant rester dans le cadre strict de la légalité. Cet élargissement (qui a créé des failles et des contradictions dans les collectifs et les partis les plus républicains) a été possible parce qu’un travail patient, tenace et préalable a été fait pendant des années, pour informer, populariser et gagner les individus à la cause anti-aéroport, “préparer le terrain”. Nier cela revient à être de mauvaise foi ou complètement idéologisé, … ou les deux.
Le gouvernement est capable d’écraser quelques centaines de personnes dans le fond d’un bocage (souvenons nous de Montabot ! Echo proche de zéro!), il fait bien pire ailleurs, sans état d’âme.
Par contre le jeu politique l’oblige à prendre en compte la mobilisation, même de faible intensité, de dizaines de milliers de personnes réparties sur son territoire, qui vont dénoncer sa brutalité policière et saper la crédibilité de ses alliés, les écolos de parti, en les mettant en porte à faux entre leur discours et l’action gouvernementale réelle.
L’Etat le fera d’autant plus que les collectifs locaux, formels ou non, passent à l’action et répercutent l’information sur la lutte. Les médias sont obligés de suivre, malgré les pages publicitaires des bétonneurs, sous peine d’être contournés par des médias alternatifs ; par contre ces médias vont séparer les bons et les mauvais opposants. Il y aura une opposition digne et respectable, et puis les vauriens et les voyous…. Le jeu des médias, quoi! Il faut y résister, et là aussi il y a un enjeu. Mais pour reprendre l’image du béton, il faut un bon dosage: trop de cailloux ou trop d’eau, et c’est la cata et tout le monde perd sauf Vinci.
Moralité, comme dirait l’autre: “Parlons nous!”
il y a surtout que certaines personnes influentes utilisent la lutte pour regler leurs comptes personels sous couverts de divergences de tactique…