Ils s’inscrivent ainsi dans le cadre des actions nationales des Comités de soutien aux opposants à ce projet dont la cible privilégiée ce week-end est la multinationale Vinci, géant mondial de la concession d’infrastructures publiques, gestionnaire heureux de parkings et des trois quarts des autoroutes françaises (gratuites en Allemagne !..), constructeur de nos ruineuses et dangereuses centrales nucléaires (abandonnées par de plus en plus de pays dans le monde), lignes à grande vitesse (au détriment de toutes les autres lignes “secondaires”), autoroutes…

Cette entreprise a obtenu en 2009 pour sa filiale Vinci-Airport la concession de l’aéroport actuel de Nantes Atlantique et du futur aéroport de Notre Dame des Landes dont elle est chargée de la réalisation. Le concessionnaire, contrairement au délégataire de service public, a habituellement la charge entière du projet, y compris la charge financière. Or, sur les 550 millions d’euros d’investissement prévus, Vinci a obtenu que l’Etat et les collectivités locales y participent pour près de la moitié (246 millions d’euros). Par ailleurs, des clauses très avantageuses dans le contrat de concession lui assurent de ne pas perdre d’argent, même si le projet s’avère déficitaire.
Il s’agit donc d’un véritable financement public de profits privés, ce que dénoncent les opposants au projet. Ils pointent le fait qu’en période de crise, ceci ne peut qu’accentuer le creusement de la dette publique, et risquer ainsi d’entraîner notre pays vers les situations économiques et sociales dramatiques que connaissent la Grèce ou l’Espagne.

Ils rappellent par ailleurs l’inutilité du projet (l’aéroport actuel n’est pas saturé et, bien que considéré comme très sûr, il peut être aménagé quant à sa sécurité), sa nocivité pour l’environnement (destruction de 2000 ha de zone agricole humide d’une exceptionnelle biodiversité, encouragement à l’augmentation du transport aérien, le plus pollueur de tous), son aberration en terme de créations d’emploi (transfert du sud Nantes vers le nord, destruction de tout un réseau d’emplois agricoles).

Ils dénoncent enfin l’entre-soi bureaucratique qui a prévalu dans ce projet pour faire converger les intérêts des responsables publics et représentants de l’Etat locaux et ceux d’un groupe privé. Ils constatent ainsi que le préfet qui a conduit en son temps l’enquête d’utilité publique occupe maintenant un poste à haute responsabilité chez Vinci-Autoroutes. Les énormes moyens policiers mis en place pour réprimer durement les opposants sur place, avec là aussi une dépense publique exorbitante, signent à l’évidence pour ces dirigeants leur volonté de maintenir coûte que coûte ce grand projet inutile imposé aux populations.

Les comités locaux Poitou Charentes et Sud Vendée expriment ainsi par cette action leur entière solidarité aux habitants en lutte de Notre Dame des Landes et environs.