Sur place, on en avait pas trop entendu parler avant que ça ne sorte dans la presse. Mais en même temps comme il y a certaines informations qu’on sait bien qu’il faut pas savoir, y’a des choses qu’on parle pas. Discrétion de base. Mais sûr que ca fait que du coup, on sait jamais trop…

En attendant, on a quand même bien rit (pas mal jaune verdâtre quand même) quand on a lu le foin que la préfecture faisait autour.

D’abord d’entendre le préfet parler de “lacheté”, parce qu’on groupe d’une vingtaine de personnes aurait agressé un vigile.

Parce qu’au fond, si on parle de lacheté, lacher 1200 gendarmes sur quoi, 200 personnes, j’ai du mal à voire en quoi c’est différent. D’accord, ça fait 1 contre 20 dans un cas, et 1 contre 6 dans l’autre. Mais on va pas faire une guerre des chiffres, rendu à ce point là… D’autant que tes robocops, m’sieur l’préfet, sont quand même pas mal plus équipés.

Et si on veut parler de lacheté, on peut aussi mentionner qu’AGO, Vinci donc, montre pas beaucoup de courage à payer un type pour protéger seul une maison en plein pendant l’opération César… Des promoteurs qui se cache derrière un type qui doit passer la nuit tout seul dans une voiture, pour bouffer… C’est bien représentatif de l’idée que Vinci et consorts se font de la division des tâches entre eux et les pauvres. Nous, on s’remplit les poches, toi, tu prends les risques.

Puis quand même, faut bien dire que la façon dont cette histoire est racontée dans la presse titille un peu. Y’a des trucs un peu too much, M’sieur l’préfet, dans ton histoire. On sent quand même que t’as mis le paquet pour décrire des sauvages sanguinaires. Ca marche pas vraiment, tu vois bien, mais au moins tes potes de la presse ils t’ont bien relayé.

Des sauvageries pareils! On se demande encore comment ça se fait que ce vigile qui a failli se faire cramer, il sorte rapido de l’hosto sans fracture ni rien, juste quelques bleus sur les bras.
A peine une semaine d’ITT, pour un acte qui avait pourtant l’air d’être sacrément barbare (on imagine encore les couteaux entre les dents), quelle chance il a eu!

Mais peut-être c’est comme tes gardes mobiles, qui se blessent eux mêmes. Comme ton pro de la grimpe qui fait le pitre sur une plateforme et se vautre parce qu’il a coupé la branche où il était assis. Ou encore ceux qui se blessent entre eux parce qu’il y en a un qui a raté son lancer de grenades, qui du coup atterrit dans les pattes de ses collègues, pendant le première vague.

En vrai, pour des terroristes-ultra-blabla aussi dangereux que tu dis, 11 ou 12 gendarmes blessés (dont presque la moitié tous seuls), y’a un truc qui fait bizarre, tu trouves pas?

Mais on sait depuis Villier, que vous aimez bien mettre en scène vos blessés, quitte à en rajouter un peu.

Pas de bol, cette fois tout le monde sait qui utilise la force, et qui se défend dans cette histoire. Pas facile la vie.

Alors quand tu parles de lacheté, M’sieur l’préfet, regardes un peu dans la glace d’abord, avec tes copains. J’sais bien que vous avez les poches bien remplies, j’imagines que ça sert pour pas trop voire ton vrai visage de mort dans le reflet… Mais combien de temps ça va durer, tu crois?