Occupons pôle emploi à rennes . episode 5!
Category: Local
Themes: Exclusion/précarité/chômage
Places: Rennes
Qu’un grand nombre de chômeurs et précaires envahisse les espaces de gestion de la précarité pour améliorer collectivement par la lutte nos conditions d’existence.
Depuis qu’ANPE et Assédics ont fusionné en 2008 dans l’entité “Pôle Emploi”, le mépris à l’égard des chômeurs-ses dans les agence va croissant, leur stigmatisation dans l’espace public s’est banalisé de façon alarmante et la gestion du personnel de Pôle emploi n’a plus grand chose à envier à celle de France Télécom. Nous pensons au contraire que Pôle Emploi doit être au service des chômeurs et précaires et assurer à son personnel des conditions de travail vivables.
Nous refusons qu’on coupe les vivres à certains d’entre nous sous prétexte qu’ils n’ont pas répondu à une convocation balancée sur leur messagerie électronique, ou parce qu’ils n’ont pas pu y répondre, d’autant que dans bien des cas, elle ne leur apportera rien, sauf culpabilisation et menaces.
Nombreux sont ceux qui dès lors, refusent cette humiliation mais perdent revenus, accès aux soins, ne se nourrissant que par intermittence quand ce n’est pas leur logement. En réalité nous ne connaissons aucun motif légitime de contester le droit à l’existence de qui que ce soit en lui coupant ses maigres ressources.
Nous refusons d’accepter n’importe quel emploi dans n’importe quelle situation.
Ce qui aurait pour effet de faire pression sur d’autres salariés-ées et de dégrader leurs conditions de travail.
Leur patron n’hésiterait pas à agiter le spectre du licenciement sous la forme du refrain : “si vous n’êtes pas contents, d’autres attendent à la porte.”
Nous refusons que Pôle Emploi participe en notre nom aux mille tracasseries, à la violence bureaucratique faites aux personnes étrangères avec ou sans papier en utilisant ses lampes bleues pour contrôler leurs papiers.
Nous refusons d’être érigés en bouc-émissaires d’une crise structurelle du capitalisme afin que quelques nantis conservent profits et dividendes.
Conseillers, le seul moyen de faire reculer les managers et la direction de Pôle Emploi, c’est de lutter aux côtés des chômeurs et précaires. Pour qu’on cesse de faire de vous des auxiliaires de police du travail, qu’on mette un terme aux violences verbales de la direction, à la mise en concurrence des agents-es entre eux, à la destruction de vôtre autonomie et de votre métier ou à l’individualisation de votre charge de travail.
Nous entendons bien à travers le mouvement “Occupons Pôle Emploi” ne plus tolérer cette situation et faire reculer police emploi pied à pied et reprendre ce qui nous appartient de droit.
Dans la continuité des précédents occupations, nous exigeons immédiatement :
• Le Blocage de radiations
• La prise de rendez-vous commune entre conseiller-e-s/chomeur-euse-s
• La titularisation des personnels précaires des agences de Rennes
• La transparence des chiffres : nature des prestations et budget alloué à la sous-traitance, “motif” et nombre de radiations, nombre d’EMT, EMTPR, AFPR (travail gratuit)… proposés/imposés et quelles entreprises y ont recours
Source : http://mcpl.revolublog.com
Comme à Brest, Rennes et ailleurs, nous occupons depuis 11h30 le Pôle emploi du 25 rue Mélingue, Paris 19e.
nous sommes venus entre autres choses pour obtenir la réinscription rétroactive d’une allocataire qui n’avait jamais reçu sa convoc à un rdv obligatoire sous peine de sanction….
La plupart de ces radiatons sont infondées en droit
http://www.recours-radiation.fr/
Ni honte, ni culpabilité, s’organiser !
RSAstes socle ou chapeau, chômeurs de fraîche ou longue date, salariés en pause ou en arrêt-maladie, intermittents, intérimaires, mères ou pères isolés, précaires, étudiants avec ou sans allocation logement, employés au quart de SMIC, avec ou sans papiers… Nous sommes des centaines de milliers, rien qu’en Ile-de-France, à avoir à faire aux institutions sociales.
Aujourd’hui, dans chaque antenne CAF [1], des affiches intimident les allocataires avec la description des amendes et peines de prison qu’ils pourraient encourir en cas de fraude [2] ou de simple protestation. Partout, à Pôle emploi [3], à la Sécu ou ailleurs, nous sommes présumés coupables. Tout allocataire est pour l’institution sociale un fraudeur en puissance et donc contraint d’accepter n’importe quel contrôle s’il veut continuer à toucher ses maigres allocations de survie.
La chasse aux fraudeurs fait partie des discours de campagne présidentielle : « Frauder, c’est voler » annoncent les spots publicitaires ministériels. Le gouvernement publicise les chiffres de LA fraude et organise la confusion : la fraude patronale et la fraude aux allocations sont mises dans le même panier. Ils ramènent tout au même plan, l’évasion fiscale et le fait de ne pas déclarer quelques heures de travail sous peine de perdre une partie de son RSA, les entreprises qui se font leur beurre en vampirisant la sécu et le fait d’arranger son dossier pour accéder à la location d’un logement. Ils se félicitent de la mise en place d’un arsenal de lutte contre la fraude et enjoignent tout le monde, toutes classes sociales confondues, à participer à cette guerre pour défendre l’intérêt commun, c’est à dire perpétuer l’ordre social. Ainsi celui qui « triche » aux allocations tricherait au détriment de la société-même. Comme si les patrons et leurs salariés, un millionnaire tétraplégique et son aide à domicile, Bettencourt et sa femme de ménage avaient le même intérêt ! Il s’agit bien là de nier tout antagonisme de classe.
Cette campagne de chasse aux fraudeurs permet aussi aux gouvernants de prétendre mener des actions concrètes contre la crise et de rassurer tous ceux qui sont inquiets en raison de la dégradation de leurs conditions de vie : on construit ainsi le modèle d’un mauvais pauvre qui serait individuellement responsable de la misère organisée par et de cette société. Ils peuvent bien parler de moraliser les banques et la finance mais la domination capitaliste reste, elle, une évidence intouchable.
La chasse aux fraudeurs est un appel à la délation, un appel à la démarcation : Montre-moi que tu es un bon pauvre, fais-toi contrôler, fais du zèle, montre ta bonne foi au prix de ta liberté et de ta dignité, cours, cours plus vite [4] que ton collègue de taf, démarque-toi des chômeurs fainéants et l’institution tamponnera ta bonne foi, ta disponibilité à accepter tout et n’importe quoi.
La chasse aux fraudeurs est également un instrument de peur. Ça marche tellement bien que beaucoup de potentiels allocataires ne demandent même pas ce à quoi ils ont droit [5]. Ça marche tellement bien que nous nous soumettons trop souvent sans nous battre à des contrôles, à des humiliations, à l’arbitraire. À la CAF comme dans l’emploi, la culpabilisation, la peur de se faire radier ou virer – jusqu’à se faire criminaliser – neutralisent bien des formes de protestation, de résistance, de révolte.
Ces modalités de stigmatisation et de division font évidemment fond sur la défense de la valeur-travail : « le travail, c’est la liberté » [6]. C’est ainsi que le gouvernement prétend redonner leur dignité aux RSAstes et qu’il annonçait, en novembre 2011, le lancement dans plusieurs départements d’une expérimentation de travail obligatoire de 7 heures par semaine en échange du maintien de l’allocation. Et c’est encore au nom de la valeur-travail que le candidat de la majorité a proposé d’obliger les chômeurs à suivre des formations bidons et à accepter la première offre d’emploi venue. Évidemment, en cette période de campagne, toute la gauche s’est offusquée de cette proposition mais n’oublions pas qu’en 1998, en plein mouvement des chômeurs, le socialiste Lionel Jospin alors premier ministre de la cohabitation déclarait qu’il voulait « une société de travail pas d’assistance » [7]. Alors chers assistés, il va bien falloir s’organiser contre ces attaques actuelles et à venir, s’organiser contre ce qui nous détruit. Et pour ne pas se laisser écraser définitivement, il est temps que toutes ces questions sortent plus largement au grand jour [8]et ne restent pas cantonnées dans la sphère individuelle ou privée.
Je me débrouille, tu te débrouilles, embrouillons-les !
Que mille collectifs fleurissent sur les décombres du plein emploi !
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Pour ne pas se laisser faire et agir collectivement, passez les lundi de 15h à 17h30 à la CIP-IDF
permanences d’accueil pour partager les infos et les expériences
13 bd de Strasbourg, M° Strasbourg Saint-Denis, Tel 01 40 34 59 74
pour le régime des intermittents du spectacles : cap@cip-idf.org
pour le régime général, RSA, allocation logement etc. : permanenceprecarite@cip-idf.org
Faites passez le mot : Le collectif de chômeurs et précaires des CAFards de Montreuil (cafardsdemontreuil@riseup.net) a réalisé un guide pour faire face aux CONTRÔLES DOMICILIAIRES DE LA CAF.
Ce guide donne des conseils pour se débrouiller face aux contrôleurs et invite à ne pas le faire seul, isolé, mais collectivement. Il nous faut inventer de nouvelles formes de lutte et de solidarité. Ce guide est consultable sur http://cafard93.wordpress.com
Les rdv « occupons Pôle emploi » de ce mercredi 29 février
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6055
Notes :
[1] Salariés de la caisse d’allocations familiales, chômeurs, précaires résistons à l’entreprise CAF ! .
[2] 300 000 intrusions l’an – Quelques conseils face aux contrôles domiciliaires CAF.
[3] Où nous ne sommes plus que des “candidats”, voir Outragé, Pôle emploi mord la poussière .
[4] La GRÈVE DES HAMSTERS. Quelle politique pour nous sauver de l’économie ? Mouvement des chômeurs et précaires en lutte, Rennes.
[5] Économie du non-recours : 1 650 000 pauvres boudent le RSA.
[6] Abjecte sarkophagie travailliste : « Le travail, c’est la liberté, le plein emploi est possible ».
[7] Voir À gauche poubelle, précaires rebelles.
[8] Voir à ce propos l’un des textes de la grève des chômeurs : Ni emploi forcé, ni culpabilisation, ni management, grève des chômeurs ! .
Article mensongé de Ouest Torchon ce jour :
Rennes. Manifestation contre la précarité: Pôle emploi ferme ses agences
Politique mercredi 29 février 2012
Les collectifs des chômeurs précaires, qui manifestent aujourd’hui contre la précarité à Rennes, ne vont pas pouvoir occuper les agences de Pôle emploi aujourd’hui. La direction régionale de Pôle emploi a décidé de fermer momentanément toutes ses agences rennaises pour « garantir la sécurité des demandeurs d’emploi et des conseillers »
Les personnes qui avaient rendez-vous n’ont même pas étés informées de l’annulation et de la fermeture des agences. Nos manifestations sont pacifiques nous démentons formellement avoir exercé des pressions ou même avoir”séquestré” du personnel de Pôle Emploi dont nous demandons la régularisation des CDD précaires.
Cette machination vise bien à étouffer et à créer une polémique qui n’a pas lieu d’être !
Encore une fois la presse régionale au service du capital doit être mise à jour.
Il y a quelques jours ceux ci ont utilisés une photo de manifestants en Grèce en expliquant que ceux ci remerciaient le FMI ! Une honte puisqu’il remerciaient les manifestants de tous les pays qui les soutiennent contre le plan d’austérité.
Ouest Torche fait bien de se frotter les mains sales, nous en répondrons !