Rapport sur la violence des colons, été 2011
Category: Global
Themes: Guerre
Dans la partie sud de la Cisjordanie, et particulièrement le district d’Hébron, les colons ont attaqué des bergers palestiniens et des activistes internationaux ainsi que des habitants de plusieurs villages palestiniens en utilisant diverses armes (couteaux, voitures, barres de fer…).
dans la région nord, notamment le district de Naplouse, les colons ont déraciné et brûlé des oliviers, détruisant des centaines de dunams de terres agricoles palestiniennes. Si la violence vise tantôt les personnes physiques tantôt la terre, l’objectif demeure le même : chasser les Palestiniens hors de leurs maisons et de leurs villages afin de confisquer leurs terres et réaliser le projet de colonisation. En rendant impossible la poursuite de toute vie normale et en forçant les Palestiniens à abandonner leurs terres, les colons tentent de mener à bien un « transfert paisible » de la population palestinienne indigène. Le territoire ainsi vidé sera ensuite annexé et utilisé pour y établir des colonies et d’autres avant-postes. L’armée et les autorités israéliennes représentent l’un des deux piliers de cette entreprise. Les soldats en poste dans les lieux concernés observent les agressions et les harcèlements perpétrés par les colons sans prendre aucune action pour les arrêter. De plus, ces actes violents ne donnent lieu à aucune enquête en dépit des plaintes adressées par les Palestiniens à l’administration civile et à l’armée israéliennes.
Hébron et partie sud de la Cisjordanie
18 juillet, vers 18h30. Trois colons, le visage caché et armés de gourdins et de pierres, venant de l’avant-poste israélien Havat Ma’on, ont attaqué deux bergers palestiniens qui faisaient paître leurs troupeaux. Ces derniers se sont échappés et les colons s’en sont pris à trois internationaux, défenseurs des droits de l’homme – 2 membres de la Dove Operation et un membre des Christian Peacemaker Teams (CPT). L’agression est survenue dans la vallée de Meshakha, près de At-Tuwani (collines sud d’Hébron).
27 juillet. Des colons masqués et armés de pierres et de barres de fer, habitant l’avant poste Havat Ma’on, ont harcelé trois bergers palestiniens et attaqué deux observateurs internationaux dont l’un a été sérieusement blessé (il a été soigné dans un hôpital local où on lui a fait huit points de suture).
30 juillet. Dans l’après-midi, plusieurs douzaines de colons de Karmei Ttzur ont pénétré dans le village voisin de Beit Ummar. Alors que l’armée israélienne les couvrait, ils ont endommagé des dizaines de pieds de vigne et commis des actes de vandalisme dans les rues.
26 août. Saed Haroon Abed, un habitant du village palestinien de Shuyoukh Al Arroub, a été blessé par un colon qui l’a heurté avec sa voiture et a pris la fuite. L’accident est survenu sur une route avoisinante de la colonie Ifrat. Abed, a été emmené à l’Ahli Hospital d’Hebron où on l’a soigné pour sa jambe cassée. L’armée israélienne, informée, a répondu qu’il n’y avait aucune chance d’obtenir l’ouverture d’une enquête.
28 août. Des colons de la colonie Bat Ayin –située au nord de Beit Ummar dans le district de Hébron – ont abattu dix arbres (abricotiers, cognassiers et amandiers) appartenant à un fermier palestinien, Hammad Abed Al-Hameed Sulaibi. Les soldats israéliens n’étaient pas loin mais ils ne sont pas intervenus. Le cas est loin d’être isolé car les fermiers palestiniens soutiennent que les attaques se déroulent habituellement sous les yeux de l’armée. De plus, selon le Comité populaire de la ville, c’était la troisième fois que les colons menaient des attaques dans cette zone en dépit des appels adressés par les fermiers à l’armée israélienne pour que celle-ci mette fin aux agressions.
29 août. Omar Abed El-Hadi Ismael, un jeune de 18 ans habitant le village d’Halhul, a été blessé et hospitalisé à l’Al Ahli Hospital d’Hébron après avoir été heurté par un colon qui roulait sur la rocade de la route 60. Le conducteur s’est enfui.
Naplouse et partie nord de la Cisjordanie 1 juillet. Des colons de la colonie de Yitzhar, située au sud de Naplouse, ont brûlé 40 dunams plantés d’oliviers appartenant à des fermiers palestiniens du village de Boreen. Selon le Conseil local, environ une trentaine de colons ont participé à l’opération et la plupart étaient armés. Les fermiers sont accourus pour arrêter l’incendie et sauver les arbres mais les colons ont lancé des pierres aux pompiers et aux équipes palestiniennes de défense civile venus leur prêter main forte.
1 juillet. Les colons de la colonie de Kedumim ont brûlé 20 oliviers dans le village palestinien de Kufor Kadoom qui appartenaient à deux fermiers palestiniens, Sulaiman Sa’eed Ali and Abed Al-Mahdi Ali. Les fermiers ont arrêté l’incendie.
5 juillet. Des colons d’Itamar, situé au sud du district de Naplouse, ont brûlé 300 oliviers appartenant à des fermiers du village voisin d’Aqraba. Une agression semblable était déjà survenue deux mois plus tôt, selon des sources locales et des comités de travail agricole.
15 juillet. Des colons de Yitzhar, une colonie situé au sud de Naplouse, ont brûlé 10 dunams de terre plantés d’oliviers appartenant aux familles du village voisin Boreen. D’après le président du Comité agricole de Belal Eid, de semblables incidents sont survenus à maintes reprises par le passé. De plus, il est fréquent que les fermiers palestiniens qui tentent de se rendre sur leurs terres soient attaqués par des colons. « Il est très clair que les colons agissent ainsi pour pouvoir confisquer nos terres et agrandir leurs colonies », disent-ils.
18 juillet. Cinq colons de Ma’ale Michmash ont porté des coups de couteaux à trois bergers du village palestinien de Mukhmas. Blessés, les bergers ont été pris en charge par les habitants et évacués vers les hôpitaux de Ramallah.
27 juillet. Quatre colons armés habitant Halamis, situé au nord du district de Ramallah, se sont postés au bord de la route principale reliant Ramallah à Naplouse et ont jeté des pierres sur une voiture conduite par un palestinien. Le conducteur et sa femme ont été blessés au visage par des éclats de verre et leur fille, Rinad, âgé de 19 ans, a eu le bras cassé. L’Autorité palestinienne a informé les Israéliens qui ont promis de mener une enquête. Toutefois, au moment de rédiger ce rapport, la famille Safee n’avait encore reçu aucune information.
Ahmad Jaradat and Emma Mancini (Alternative Information Center)
Ce n’est plus le gouvernement israélien, mais l’armée israélienne qui vient de donner son accord pour que des “caravanes illégales” de colons soient transformées en une extension en bonne et due forme du bloc des colonies d’Etzion en Cisjordanie. Une fois terminée, la colonie juive au nord de Gush Etzion s’étendra jusqu’aux lisières de la plupart des banlieues du sud de Bethleem. Et ce n’est pas fini, a fait savoir le maire d’Efrat.
“L’institution militaire israélienne a approuvé la création d’un nouveau quartier permanent et d’une ferme près de la colonie d’Efrat en Cisjordanie. Ces projets s’étendront au delà de la zone actuellement construite et constitueront une réelle extension du bloc des colonies d’Etzion au nord et au nord-est. Une fois terminée, la colonie juive au nord de Gush Etzion s’étendra jusqu’aux lisières de la plupart des banlieues du sud de Bethleem.
Ce plan de nouveau quartier a été approuvé par le ministre de la Défense, Ehoud Barak. Il a commandé la construction de 40 maisons familiales individuelles à Givat Hadagan, pour remplacer le parc de caravanes du site au nord d’Efrat. L’administration israélienne des Terres a publié cette semaine un appel d’offres pour ce projet, ce qui requiert l’accord du ministère de la défense.
L’accord concernant la ferme a été publié par l’armée israélienne. Elle sera édifiée à Givat Eilam, situé sur le pan palestinien du tracé du mur de séparation. Son installation ” doit préserver le territoire d’une extension future d’Efrat.” (! !)
Efrat est située sur une série de collines sur la crête Est de la montagne, sur la route 60 qui raccorde les villes palestiniennes de Cisjordanie. Toutes les collines ont un nom. Givat Hadagan la plus au nord, se situe à quelques centaines de mètres du camp de réfugiés de Deheisheh et de la ville palestinienne d’Al-Hadr au sud de Bethleem. Givat Hadagan représente un quartier de 500 maisons. La construction en avait été approuvée dans les années 90 mais n’avait jamais été réalisée pour des raisons autant diplomatiques que bureaucratiques. Au cours des dernières années de 1990 des colons ont transformé le site en quartier non autorisé de caravanes, lequel est aujourd’hui le campus de Yeshivat Siach Yitzhak. (N.de T : on y combine service militaire et étude de la Torah).
Depuis la seconde élection de premier ministre de Benjamin Netanyhaou, les leaders d’Efrat font pression sur les représentants du Likoud pour faire redémarrer les plans de construction de Givat Hadagan. Ce sont environ 40% des habitants d’Efrat qui ont voté en faveur du Likoud aux dernières élections. Presque tous les ministres du Likoud ont rendu visite à cette communauté et exprimé leur soutien à l’extension. La pression a porté ses fruits il y a deux mois, après que l’UNESCO a admis la Palestine au sein de l’Agence des Nations Unies à titre de membre à part entière.
L’accord publié concerne la construction de 2 000 maisons dans les colonies de Cisjordanie, dont 277 sur une troisième colline à Efrat, Givat Hazayit. Ce projet se compose d’un bloc d’immeubles dans un quartier déjà existant et il est conforme avec la politique du gouvernement d’ajout de maisons dans les zones en développement des colonies, sans les grandir, politique qui soutient la coalition, à l’appui de la plupart des israéliens.
Des 40 maisons prévues à Givat Hadagan, 10 seront vendues, terminées, avec jusqu’à 160 mètres carrés au sol. Les acheteurs des 30 lots restants s’occuperont eux-mêmes de la construction de leurs maisons. Le projet devrait être terminé d’ici deux ou trois ans.
Alors que l’action du Fonds national Juif (KKL) étendra Gush Etzion au nord, celle de l’armée pourrait conduire à une extension encore plus significative du bloc de colonies en général et d’Efrat en particulier, au nord-est et de l’autre côté du tracé prévu pour le mur de séparation de Cisjordanie.
L’armée a donné son accord au Conseil local d’Efrat pour la construction d’une ferme de 1700 dunam (425 acres : n.t : 1 acre = 171,99 ha) région que les colons nomment Givat Eitam et que les palestiniens appellent JabelAbu Zeid. Cette ferme devra servir d’appui jusqu’à ce que le projet de construction de 2500 maisons sur le site puisse commencer. Quand le mur de séparation a été construit à Efrat, le ministre de la défense d’alors, Shaul Mofaz y incluait la zone ouest du mur, mais après délibérations de la Haute Cour de Justice, le tracé a été transformé et exclut Givet Eitam. On peut s’attendre à ce que la construction de la ferme soit suivie de la construction d’une route d’accès et du déploiement d’un corps de l’armée israélienne et autres systèmes sécuritaires, pour protéger le rôle futur de cette région en tant que partie intégrante d’Efrat.
Ce n’est pas la première fois cette année que l’approbation officielle a été accordée à l’élargissement des frontières de Gush Etzion. Il y a neuf mois, après l’attaque terroriste d’Itamar, le cabinet a approuvé la construction de 400 maisons permanentes dans diverses colonies, dont 48 à Kfar Eldad, près de Tekoa et Nokdim. Ces colonies appartiennent au Conseil Régional de Gush Etzion, mais s’enfoncent dans des régions palestiniennes à l’est du mur de séparation. A l’époque, on prétendait que ces projets ne constituaient pas une extension de chaque colonie mais qu’ils remplaçaient simplement les caravanes par des structures permanentes.
Selon Yariv Oppenheimer, directeur de « Paix Maintenant », « le gouvernement actuel va beaucoup plus loin qu’aucun de ses prédécesseurs et il légalise systématiquement les avant-postes (non autorisés). Givat Hadagan est le symbole d’une démarche illégale dont le but est d’étendre les limites des colonies en se passant de l’accord de l’état. Le message de cette décision est clair – toute construction illégale (dans les colonies) sera autorisée, et les patrons des territoires, ce sont les chefs des conseils locaux et régionaux et « la jeunesse des collines » a déclaré Oppenheimer .
Le maire d’Efrat, Oded Ravivi a déclaré : « La décision d’approuver, à ce stade, la construction de 40 unités résidentielles à Givat Hadagan, dans Efrat – Gush Ezion, – qui est le cœur de l’accord général – est une bonne décision mais largement insuffisante. Nous en félicitons Netanhyahu mais lui avons aussi expliqué que pour résoudre le sérieux manque de logements à Efrat, il faut que le cabinet approuve 3000 nouvelles maisons ».
http://www.europalestine.com/spip.php?article6703
Pour ceux qui ont le coeur bien accroché, le PCHR publie régulièrement les exactions et les crimes contre l’humanité de l’Etat de l’apartheid :
http://www.pchrgaza.org/portal/en/index.php?option=com_…d=183
Traduction par Info-Palestine :
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=11553