L’expulser, c’est le tuer
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Places: Rennes
Ayant contracté l’hépatite C et suivant un traitement journalier – traitement n’existant pas en Géorgie – son expulsion signifierait son arrêt de mort, un diagnostic que la D.D.A.S. (Ministère des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité) a elle-même formulé en mai 2003 : « le défaut de prise en charge peut entraîner des conséquences d’une exceptionnelle gravité », puisque « l’intéressé ne peut avoir accès dans son pays d’origine à un traitement approprié. » De plus, il sera très certainement mis en prison dès son arrivée en Géorgie, voire pire.
Georgui avait dû fuir la Géorgie en 1999, quittant ainsi toute sa famille, suite à des passages à tabac et aux harcèlements incessants de la police géorgienne du fait de ses origines arméniennes. Malgré les pièces jointes à son dossier d’asile politique, attestant des dangers qu’il encoure pour sa vie en cas de retour (certificats médicaux confirmant les violences subies, convocations de la police géorgienne, lettre de sa grand-mère lui disant que la police le recherchait toujours), Georgui s’est vu débouté de sa demande d’asile.
En mai 2001, la préfecture prend contre lui un arrêté de reconduite à la frontière et tente de le mettre à exécution. Depuis, terrorisé par la perspective de devoir retourner en Géorgie, il se mutile dans l’enceinte de l’aéroport de Roissy, juste avant son second embarquement qu’il réussit du coup à éviter. Suite à cela, il est condamné en comparution immédiate à une interdiction du territoire français de 3 ans pour refus d’embarquer.
Depuis, Georgui s’est vu arrêté et mis en rétention administrative plusieurs fois. A chaque fois, sa libération a été obtenue sans pour autant que son interdiction du territoire ne soit levée ce qui a rendu impossible toute régularisation de sa situation. Malgré les risques sérieux qu’il encoure en cas de retour en Géorgie et qui ont été reconnus par plusieurs juges (dont une décision du Tribunal en 2002) dont le Conseil d’Etat, on assiste dans ce dossier à un acharnement de la préfecture qui estime les preuves insuffisantes…
Tous les recours juridiques permettant de faire reconnaître les risques encourus ont été épuisés et le seul espoir repose sur la mobilisation collective et la médiatisation. Seule notre mobilisation peut infléchir cette décision d’éloignement et, tout au moins, faire en sorte que cette expulsion de plus ne soit pas passée sous silence comme le sont toutes celles où nous apprenons ensuite le décès ou la détention des déboutés du droit d’asile.
Pour la quatrième fois, Georgui a été arrêté pour être expulsé. Il a déjà été sauvé à trois reprises. Cette fois, ils sont allés le chercher là où il habitait. L’audience a eu lieu ce vendredi 6 février à la Cité Judiciaire de Rennes (prolongation de rétention) et Georgui est passé ce lundi 9 février en appel au Parlement de Bretagne. Le jugement, négatif comme on pouvait s’y attendre, fait qu’il va être expulsé d’un moment à l’autre.
Pour contact : collectif de soutien aux personnes sans papiers de rennes : Sanspap-rennes@rezo.net
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