Le summum sera atteint le 11 novembre avec une majorité de boutiques ouvertes, reléguant cette fête nationale au mieux au rang de souvenir pour les plus anciens d’entre nous puisque plus rien ne la distinguera des autres jours pour les plus jeunes.

La parenthèse ouverte par la décision du Parlement qui, le 24 octobre 1922 et après de nombreuses mobilisations des anciens combattants survivants et des quelques 600 000 veuves de guerre, décida que ce jour anniversaire de l’armistice de la grande guerre serait fête nationale, sera largement refermée.

Les 40 millions de victimes et les 20 millions de morts de la grande guerre ne pèsent pas lourd face aux chiffres d’affaires des commerces. Pas plus que l’hommage dû au 1 700 000 français tués durant cette guerre qui, hélas, n’aura pas été la « der des der ».

Le business aura gagné contre le devoir de mémoire et la direction de France télécom y aura tenu sa place.

Osons ces questions :

Que valent aujourd’hui les 47 200 morts du 4ème corps d’armée du Mans, 17% des 236 000 jeunes mobilisés ?

Que pèsent aujourd’hui les 59 100 morts du 9ème corps d’armée d’Angers Tours, 17,7% des 333 000 jeunes mobilisés ?

Que représentent aujourd’hui les 62 100 morts du 10ème corps d’armée de Rennes, 19,5% des 318 000 jeunes mobilisés ?

Que restera-t-il des 87 000 morts du 11ème corps d’armée de Nantes, 18,6% des 470 000 jeunes mobilisés ?

Contrairement aux fêtes religieuses qui rythment aussi notre calendrier et la vie sociale mais qui font appel à des convictions intimes, les fêtes nationales sont un ciment mémoriel. Jours de mémoire et jours d’hommage, ils participent à la cohésion républicaine. Ils participaient.

Banaliser ainsi le 11 novembre ou le 14 juillet, en en faisant des journées commerciales comme les autres, préparent des lendemains qui déchantent. SUD ne l’accepte pas.