<!–OHSOSP–><!–OHSOFP–><!– Feature Image change class to “left” to align image left–> De gentils policiers républicains en action <!– End of Feature Image –>

– Mis à jour le vendredi 14 octobre –

Comme attendu, le juge a ordonné le blocage complet du site, et a aussi accordé des indemnités aux fournisseurs d’accès pour réaliser l’opération. PCInpact a un article résumant l’affaire et son état actuel. Plusieurs miroirs (copie) du site ont été indiqués en commentaire: un premier, et une liste complète d’autres.

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Les plaintes du ministère de l’Intérieur se suivent et se ressemblent: après La Rumeur, c’est au tour de Copwatch Nord-IDF d’être attaqué par notre cher ministre pas du tout raciste. A l’époque de La Rumeur, c’était Sarkozy, maintenant c’est son sous-fifre préféré Guéant, mais la logique est la même: empêcher que quiconque parle du comportement intolérable de la police française. C’est bien simple, la police française est tellement irréprochable qu’autant s’assurer que personne ne puisse jamais la critiquer. Si personne ne peut documenter les abus, il n’y a pas d’abus !

Le site Copwatch tire sur nom de la pratique du “copwatching” (“surveillance de flic”), c’est-à-dire de la pratique de beaucoup de collectifs aux Etats-Unis, au Canada et plus généralement dans les pays anglo-saxons de filmer, observer et réunir des témoignages sur le comportement des forces de l’ordre pour les obliger à se tenir à carreau (voir l’historique sur le site). Après plusieurs publications sur Indymedia Paris et Indymedia Lille, un collectif s’est formé pour lancer un site consacré au copwatching dans le nord et la région parisienne … le site Copwatch Nord-IDF était né, en août 2011 (voir leur communiqué de lancement). Il publie depuis témoignages et photos sur les agissements quotidiens de la police.

Son sang ne faisant qu’un tour devant cette attaque sauvage contre l’honneur de la police française, Guéant a donc décidé de porter plainte (au civil, pas au pénal) contre les principaux fournisseurs d’accès français pour obtenir qu’ils bloquent l’accès au site. L’audience a eu lieu aujourd’hui mercredi 12 octobre. Comme on pouvait s’y attendre, les fournisseurs d’accès, grands défenseurs de la liberté d’expression, se sont carapatés, et, plutôt que de contester cette démarche au nom de la liberté d’expression, ont surtout demandé que l’état leur donne des thunes pour payer le coût de l’opération. C’est rassurant de voir leur détermination face au gouvernement. Le juge rendra son jugement le vendredi 14 octobre.

Difficile de savoir quel type de blocage sera décidé au final, mais ce qui est sûr, c’est que, comme d’habitude, il ne fait pas bon critiquer la police (ni la justice, ni l’administration pénitentiaire, ni le président, ni …). En fait si, on peut, à la rigueur, critiquer la police, mais pas montrer ce qu’elle fait au quotidien. Pas rappeller que des dizaines de personnes ont été blessées par des tirs de flash-ball (comme à Nantes et 2008, et comme à Montreuil l’année dernière), pas rappeller que les Tasers sont dangereux, pas rappeller sa traque impitoyable des étranger-e-s, pas rappeller son délit de faciès, pas rappeller qu’il y a 50 ans, elle tuait plus de 200 algérien-ne-s avant de les jeter dans la Seine, pas rappeller les bavures quotidiennes, pas rappeller que … La police tue, blesse et mutile, c’est une réalité (par exemple à Lyon, il n’y a pas plus d’une semaine ou à Nantes, il y a un mois).

Ce qui est en jeu dans cette affaire, c’est le droit d’arrêter de parler d’accidents et de dire que la police est, foncièrement, une force violente utilisée pour faire les sales besognes de l’état. Que c’est une institution de classe, une institution raciste et une institution sexiste.

Voilà pourquoi nous sommes solidaires avec Copwatch Nord-IDF !