Plainte contre l’otan, l’union européenne et les pays de la coalition en libye
Category: Global
Themes: Guerre
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a dénombré à la fin de mai quelque 1 500 victimes de noyade parmi les boat people qui, depuis février dernier, s’efforcent de gagner l’Europe à partir des côtes du Maghreb et du Machrek.
Ces drames ne font que s’ajouter à tous ceux qui se déroulent, dans l’indifférence, depuis plus de vingt ans ; Fortress Europe enregistre 17 317 décès documentés depuis 1988. Mais combien d’autres victimes invisibles de la politique européenne de lutte contre l’immigration qu’elle appelle illégale ?
De ces naufrages, des épaves transformées en cercueils flottants d’hommes, de femmes et d’enfants morts d’épuisement, de faim et de soif après de longues dérives en mer, l’opinion a pris l’habitude. Elle a pu croire à leur caractère inéluctable. Elle a pu ignorer que les équipements anti-migratoires de l’agence européenne Frontex étaient forcément les témoins de nombre de ces drames, en Méditerranée comme ailleurs…
Mais la donne a changé depuis qu’une coalition internationale et les forces de l’OTAN interviennent en Libye. Aujourd’hui, awacs, drones, avions, hélicoptères, radars et bâtiments de guerre surveillent tout ce qui bouge en Méditerranée. Ils ne peuvent pas ne pas voir les bateaux des exilés originaires d’Afrique subsaharienne qui cherchent à fuir la Libye. Ils ne peuvent pas ne pas voir lorsque, de Tunisie, du Maroc ou d’Algérie, des jeunes sans espoir s’entassent dans une embarcation fragile pour gagner l’Italie ou l’Espagne.
En n’intervenant pas, ils se rendent coupables de non-assistance à personne en danger. Ceci ne peut rester impuni.
Les États puissants de la planète se sont mobilisés militairement pour, disent-ils, empêcher le massacre de populations civiles et mettre en œuvre « la responsabilité de protéger » dont l’ONU est garante. Mais la responsabilité de protéger ne passe-t-elle pas aussi par le respect du droit maritime, des conventions internationales en matière de sauvetage en mer et des textes sur la protection des réfugiés ?
Nous ne pouvons plus contempler les images de corps ramenés à terre après des naufrages, ou apprendre par des survivants combien de personnes étaient à bord d’un bateau disparu en mer. Nous voulons savoir qui sont les responsables de ces morts : l’Union européenne ? l’agence Frontex ? l’OTAN ? les États de la coalition formée en Libye ?
C’est pourquoi le Gisti s’apprête à lancer – avec ceux qui voudront s’associer à cette démarche – une campagne de plaintes, sur la base d’éléments recueillis auprès de victimes et de témoins de ces drames. À l’heure des révolutions arabes, les États européens ne peuvent plus continuer à considérer les boat people comme des vies sans valeur. La Méditerranée doit cesser d’être le champ de bataille de la guerre aux migrants pour redevenir un espace de droits et de solidarités.
Groupe d’information et de soutien des immigrés
http://www.gisti.org/spip.php?article2304
Qu’est-ce que le Gisti ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_d‘information_et_de_soutien_des_immigrés
Libye : le silence assourdissant
par Jody McINTYRE
A présent nous allons envoyer des Apache pour bombarder les civils libyens. Une escalade de plus dans une guerre sanglante de l’OTAN de plus. Ou, comme l’a dit le Colonel Jason Etherington, « ce n’est qu’un élément de plus dans le jeu ».
La totalité des médias suivent la ligne officielle. Il s’agit d’une guerre pour protéger les civils. Il s’agit d’une guerre pour forcer Kadhafi à partir. Comme si les gouvernement occidentaux, avec leur briilant historique de violations des droits de l’homme à travers le monde, avaient la moindre autorité morale pour porter un jugement sur le gouvernement Libyen. La rhétorique d’Etherington révèle la minable vérité, cette guerre n’est qu’un jeu pour nous, un « jeu » qui mérite d’être élargi.
Même Al Jazeera raconte la même histoire de « rebelles » qui capturent des villes les unes après les autres. Mais la chaine ne diffuse pas d’images de Tripoli, la capitale, où, à l’exception des bombardements de l’OTAN, les gens continuent de vivre leurs vies. Et on ne montre jamais les images des crimes commis par cette soi-disant brigade « rebelle » qui a violemment attaqué les Libyens et Africains noirs dans l’est du pays, en les qualifiant de « mercenaires africains », embauchés par Kadhafi, même si tous les Libyens sont en fait des Africains. Rien de tout ça n’est raconté, parce que ça ne cadre pas avec la version officielle. Les merveilleux dirigeants rebelles, dont beaucoup travaillaient pour Kadhafi il y a encore quelques mois, sont nos alliés. Kadhafi, le méchant utile, est notre ennemi juré.
Mais pourquoi un tel silence ? Contrairement à l’Afghanistan et à l’Irak, qui ont provoqué d’énormes protestations à travers le monde, les réactions devant la Libye ont été relativement faibles. On nous a vendu une fausse prémisse et, comme dirait Noam Chomsky, nous avons permis la fabrication de notre consentement.
Après le rideau de fumée initial qui a bien fonctionné, le gouvernement britannique, entre autres, n’a plus besoin de cacher ses véritables objectifs. Même s’il n’en a jamais vraiment eu besoin. « Nous n’allons pas établir une échéance, » dit William Hagie. Bien sûr que non, car l’impérialisme ne connait aucune limite lorsqu’il s’agit de faire la guerre. […]
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http://www.legrandsoir.info/libye-le-silence-assourdiss….html