feuille de chou intempestive, destinée aux cyclistes, toulousains et gens d’ailleurs, N° 6, mai2011

Le Vélo Petit Canard

Loin des parades et des flonflons de la prétendue “fête du vélo”, des associations apparaissent, gavées de subventions, prêtes à tout pour s’imposer. En retrait, des collectivités locales s’efforçant de mettre hors course les associations actives, afin de contrôler encore un peu plus l’ensemble de la nouvelle population cycliste. Derrière encore des sociétés commerciales, arrosées largement de subs.

De plus en plus courtisés en apparence, les cyclistes seraient des pions au milieu d’un jeu politico-économique, dont le Plan des Déplacements Urbain est la prochaine étape. Florilège de quelques officines très particulières et du rôle des collectivités locales…

La Maison Du Vélo : surnommée “Maison Des Voleurs”, fondée par l’ancien président de Movimento (Jean Arroucau), cette association est dirigée également par un ancien cadre de Movimento (Sylvain Boux, un très bon lèche-botte déjà à l’époque). Movimento était une « association » puis “coopérative” de quelques malfaiteurs jouissant d’une totale impunité. Entre 2002 et 2008, ils ont escroqué salariéEs, adhérentEs et contribuables sous l’ancienne législature municipale (voir l’un des n° précédent).

La MDV continue donc de louer des vélos avec Tisséo et prétends « fédérer les initiatives » des cyclistes et des associations. Mais en prétendant faire la fête du vélo, ils laissent les ateliers de vélo en dehors de leurs festivités… Belle image pour les 150 ans du vélo, où ceux qui ont relancé (plus d’un millier d’adhérentEs actuellement) la pratique quotidienne de la vélonomie demeurent les exclus de la fête. Sans compter les artisans. Dans les faits la MDV récupère surtout le pognon, et dans les actes les initiatives des autres à leur compte. Un des adhérents de l’asso vélo a vendu la mèche il y a quelques semaines en révélant que Florian Justiz et Jean claude Coustel, les 2 derniers présidents, avaient détournés durant plusieurs années une subvention du conseil général vers la MDV. 15.000€/an. Une paille à côté des centaines de miliers d’€ que recoît annuellement la MDV de la part des collectivités locales. Grâce au PDU, cette somme devrait aller vers le million annuel au cours des 10 prochaines années.

Ca aide d’avoir un président d’asso au PS, au milieu du conseil régional PS, du conseil général PS et de la mairie PS… La MDV se comporte comme une entreprise commerciale, qui élimine toute concurrence grâce aux soutiens des institutions publiques, et c’est avec l’argent des contribuables que Jean Arroucau fait son beurre et sa carrière, sur le dos des cyclistes et des associations qui se démènent à leurs côtés. L’atelier vélo de la MDV sert de vitrine associative mais les quelques mètres carrés ne permettent qu’à un seul cycliste à la fois d’y accéder, tout ça pour quelques misérables outils et même pas de pièces d’ocaz. Point d’Heureux Cyclage à la MDV, il n’y a pas la place alors tout part à la poubelle, preuve que l’écologie chez eux est une posture.

Quant à son président, il a de qui tenir, figurant en bonne place des amateurs de DSK en Haute-Garonne, et donc accumulant les casquettes : conseil d’administration de L’usine, administrateur au crédit municipal, directeur du Crépi et donc président de la MDV… Les fins de mois sont moins difficiles que celles des salariéEs, qui rament pour tenir le rythme des activités et des sollicitations.

Alliée à la MDV, l’association Vélo, canal historique des bobos et retraités, ont méprisé pendant plus de 20 ans les ateliers de vélo… Pour faire du lobbying en proposant aux élus (30 ans de droite…) de faire des ghettos pour les cyclistes. Tout le monde connaît le résultat au vu de la qualité meurtrière d’une bonne part des “centaines de kilomètres d’aménagement cyclables” réalisés ou en cours ou prévus dans le prochain PDU.

Saluons comme il se doit THE BOSS, Jules César Decaux, qui, avec ses 2500 vélouzes à 2000€/an chacun, décroche la timballe et réussit à prendre 60 millions d’€ sur 10 ans aux contribuables. Il n’y a pas eu plus mauvais contrat sur Terre, du moins côté contribuables car côté JCDecaux tout va bien, merci. Le maire a demandé que la location passe à 24h/24 mais les employés de jules touchent des clopinettes dans des conditions dignes du bagne parfois. Mais il semble qu’après avoir battutous les records de vol et dégradation la 1è année la situation ne soit guère mieux et atteigne péniblement 9000 utilisations par jour. Les cautions volées et les condamnations judiciaires ne vont pas arrangerles affaires…

SOS Vélo à L’Union : là on plonge dans la magouille à deux balles et beaucoup de blabla. A la tête de cette prétendue entreprise d’insertion les dirigeants ont réussi à monter une combine pour avoir des subventions : les ré-insérables doivent faire un stage de « réparateur cycles », avec une promesse de CDD de 4 à 6 mois à la clé. SOS Vélo touche les subventions pour payer les stages et les salaires du CDD (2 fois 15.000€) mais n’embauche pas après, tout en ayant touché les subventions. Autre arnaque : répondre à des appels d’offre destinés aux artisans et petits entrepreneurs en cassant les prix, dernièrement avec la maison de la mobilité à Labège où ils devaient réparer les vélos ; au final ce fut la catastrophe car bien entendu ils ne savaient pas réparer les vélos, les adhérentEs sont revenus avec leur bicyclette dès le lendemain de la session de mars pour se plaindre. Cette association a aussi touché un prix de l’agglo pour son action Sociale et Solidaire fictive…

La Glanerie : surnommée “la GlanDerie” tant ils enfilent des perles à longueur d’années, prétendue ressourcerie elle n’a jamais touché un vélo, mais les subventions ils connaissent bien et ont obtenu la récupération des bicyclettes en déchetteries, ils pourront faire leur atelier cycle, pas participatif bien sûr. Ils font actuellement des meubles en carton et des sac à main en bâches de camions (70€ minimum pour quelques coutures). Le lieu qu’ils ont obtenu se trouve en plein carrefour de rocade, à l’extrémité de la ville, et devrait accueillir d’autres associations. Malgré plusieurs demandes pour trouver un terrain d’entente avec les associations et les artisans déjà existants sur la récupération des bicyclettes, la glanDerie fait la sourde oreille.

Au milieu de tout ça, en sous-main il y a jean Arroucau et ses casquettes pour distribuer les bons points et mettre en place la petite mafia, et derrière L’attitude générale de la mairie et de la communauté d’agglomération, symbolisée dans le prochain projet soumis à l’enquête publique en septembre 2011, le PDU : Sur 10 ans pour le vélo : 80 millions d’€ pour les couloirs de la mort, 60 millions pour JC Decaux, 5 à 10 millions pour la MDV, éventuellement des miettes pour des escrocs tel SOS Vélo… Rien n’a pour l’instant été envisagé dans le prochain PDU pour les ateliers de vélo, en tête l’atelier-ressource des vélorutionnaires, et la convention signée il y a peu de temps pour le squat de la rue Bénezet laisse peu d’espoir : délai de préavis d’un mois, pas de relogement, aucune demande de l’association satisfaite : un local pérenne, la récups des vélos et une concertation réelle sur les projets liés à la bicyclette. Mais la mairie finance une association pour un garage à voitures à Bagatelle, un second va ouvrir dans les quartiers nord dans quelques mois, dixit l’économie sociale, solidaire mais pas du tout écologique !

Les artisans, comme les ateliers de vélo, restent sur le carreau et n’ont eux aussi pas été invités à la fête de la MDV.

Les collectivités locales, tout en continuant une concertation de façade avec les associations de cyclistes (mais seule l’asso vélo dans les faits est invitée aux réunions), ont bien des millions mais aucun pour les assos locales. Les “couloirs de la mort” continuent de fleurir : bandes le long des portières, sur les trottoirs, intersections, impasses, double-sens partout et toutes les rues peintes en vert mais quisont toutes aussi dangereuses et absurdes que les précédentes pour les vélos… Pourtant, les cyclistes n’ont que très peu de problèmes : les bagnoles et trouver des outils et des conseils. Pour les premières, vu le coût de plus en plus exponentiel du pétrole, leur durée de vie est très limitée, de l’autre les vélorution-

naires agissent concrètement dans leurs ateliers. Pour le reste, les barratins de la MDV ne tromperont pas longtemps les cyclistes. Les politiques et les bobos ne veulent que des pensées “positives”, jamais critiques, mais heureusement il y a encore des gens pour dire et raconter. Merci Qui ?

Canardo

Signez la pétition pour des locaux corrects aux associations de cyclistes, soit sur les garages volants soit sur le net là (mes opinions.com : un local correct pour la Vélorution),

Participez à la souscription pour permettre aux cyclistes toulousains d’acheter eux-mêmes leurs locaux.

Et faites circuler cette feuille à touTEs vos amiEs !