Plateforme revendicative
votée en assemblée Générale
de L’IUFM de Chambéry

Nous, étudiants en master d’enseignement scolaire en proie à une réforme de notre formation absurde et fatigués du mutisme de l’administration que n’est capable que de promesses, nous sommes rassemblés en Assemblée Générale et décidons de lutter jusqu’à l’obtention des revendications suivantes:

1/ Master MES au sein de l’académie de Grenoble

Sélection en M2
A 3mois de la fin de l’année il est inadmissible que nous n’ayons pas encore les modalités de passage en M2, modalités que nous aurions du connaître à notre inscription! Nous ne pouvons nous satisfaire de promesses et de « on dit » à ce stade de notre formation! C’est pourquoi si aucun document officiel actant les critères de sélection de passage en M2 ne nous est transmis d’ici le vendredi 11 mars 2011 nous refuserons de participer aux cours et ne rendrons aucun devoir noté.
De plus nous exigeons la présence d’étudiants élus capables de porter les revendications qui sont les nôtres à toutes les réunions relatives à notre formation. Nous ne pouvons être exclus de ces instances décisionnelles et subir des choix injustes et déconnectés de la réalité de notre futur métier!
Nous exigeons que tous les étudiants ayant validé le master 1 puissent passer le concours préparé et qu ‘en cas de refus de passage en M2 des solutions soient proposées afin qu’aucun étudiant ne soit laissé sur le bas côté!
Il est en effet inadmissible qu’un étudiant ayant réussi sa première année de préparation au concours ne puisse ni passer le concours parce que non pris en m2, ni redoubler pour préparer dans des meilleures conditions le concours parce qu’il a validé le master 1.

Contenu de formation

Concernant le master 1:

Les contenus de formation sont symptomatiques de l’absurdité de cette réforme sur la masterisation des métiers de l’enseignement que nous subissons! En moyenne 12h d’enseignements universitaires liés à la recherche et 16h de préparation au concours dont 6h d’anglais! En résumé un master professionnel sans formation pédagogique dont la moitié des enseignements est liée à des cursus de recherche universitaire qui ne permet pas en cas d’échec au concours une réorientation dans un autre cursus universitaire!
De plus, malgré un master universitaire nos formations de langue ne sont pas assurées par l’université, ce qui diminue considérablement le choix des langues à étudier : il est en effet impossible de suivre des cours d’espagnol alors que certains souhaitent passer le CLES d’espagnol. Nous souhaitons que l’enseignement des cours de langue soient déconnectés de l’enseignement de la didactique des langues.
8h d’histoire/géographie par semestre, 8h de pédagogie par an, 4jours de stage par an et vous osez prétendre nous préparer à un concours de plus en plus sélectif et nous former à un métier de plus en plus difficile!

Concernant le master 2 :

· Emploi du temps très chargé : de 8h15 à 17h30 cinq jours par semaine
Ceci induit :
– des difficultés à se rendre au CRD (mêmes horaires d’ouverture)
– des difficultés à travailler en binôme pour les travaux demandés, d’autant plus complexe pour les
étudiants de sections différentes
– des difficultés pour trouver le temps d’approfondir les cours (didactique , pédagogie , lectures
parallèles pour le mémoire …)

· Formation professionnelle écourtée avec moins de cours de didactique !
– les cours débutent après le concours écrit ( Octobre ) et se terminent fin Avril (avant les
partiels de la session 2 et les oraux du concours ) : soit 7 mois de formation dont 1 mois et 8 jours
seulement consacrés à l’expérience pratique .
Sur ce temps il faut aussi déduire 5 semaines de vacances …
Au final à peine 6 mois pour apprendre le métier polyvalent d’enseignant du cycle 1 au cycle 3 dans
toutes les disciplines !
En bref ce M2 MES comporte moins de cours de didactique que l’ancienne année de PE2 .
– Nous avons heureusement pour la plupart des M2 bénéficié de la PE1 et d’un certain nombre
de cours de pédagogie et de didactique qui existaient encore à l’époque pendant cette année .
Les étudiants de M1 d’aujourd’hui n’ont plus cet apport …
Comment intégrer tous les savoirs et savoir-faire spécifiques à ce métier en 6 mois (pédagogie ,
didactique des disciplines , agir en fonctionnaire de l’état … , gestes professionnels , etc.) !

· Disproportion des volumes horaires concernant les différentes disciplines du master
– 10 heures de sciences au total contre 4 heures par semaine en anglais.
– 10 h de TICE au 1er semestre pour préparer le C2I2E avec beaucoup de travail à la maison
contre seulement 20h de didactique du français par exemple .
– Nécessité de travailler le C2i2E et le CLES en amont du cursus et pas dans la même année que
le M2 pour que les étudiants puissent se consacrer uniquement à la didactique des différentes
disciplines et à la pédagogie .

STAGES :

· Premier stage : stage d’observation et de pratique accompagnée
– pas assez de temps de préparation et de réflexion sur la pratique : aucun retour pendant ni après
sur le travail effectué mais uniquement une évaluation
– peu de cohérence entre les attentes des professeurs de l’iufm et ce qui a été communiqué aux
enseignants accueillants.
Globalement, il est éprouvé un regret de la suppression du stage filé qui nous permettait de suivre
une classe à l’année.

-Deuxième et troisième stage : stage en responsabilité
– affectation de double , triple , voire quadruple niveaux pour un premier stage en responsabilité !
– certains étudiants ont du effectué leurs trois stages dans le même cycle .
-cours pour préparer les stages souvent inefficaces quand ils ont lieu avant le tuilage …
-stage en responsabilité en Janvier sans avoir eu certains cours d’une discipline par exemple en
EPS ( car les cours des options prises au concours ne sont dispensés qu’à partir du second
semestre! )
– tuilage pendant le temps de classe qui ne permet pas un temps d’échange satisfaisant entre
l’étudiant stagiaire et l’enseignant titulaire pour faire une passation correcte et répondre aux
questions inévitables . Pas de temps de décharge prévu pour l’enseignant titulaire pour transmettre
toutes les informations !
– Une seule visite du maître de stage prévue pour l’ensemble des deux stages en responsabilité !
– des difficultés d’organisation pour ceux qui ont des emplois

Nous exigeons une refonte totale des contenus de la formation!
Nous exigeons une véritable préparation au concours et une formation adaptée à la réalité de notre futur métier avec 12 jours de stage en master 1 (1 semaine par cycle)!
Nous exigeons le maintien de la rémunération pour tous les stages en M2!

2/ Réforme : masterisation des métiers de l’enseignement

Toujours plus précaire!
La masterisation provoque une casse du statut des enseignants en proposant de sanctionner la formation des professeurs par l’acquisition du master et la réussite au concours. En effet nombreux seront ceux qui auront le master mais échoueront au concours. Cette frange des étudiant-e-s pourra démarcher les établissements pour effectuer des vacations sans même avoir appris les rudiments du métier et sans être suivi par un professionnel. L’ensemble des professeurs sera alors précarisé (CDD, salaires baissés …). Les vacataires deviendront la norme dans l’éducation Nationale.
De plus le principe de la masterisation est de former des enseignants à bac +5. Cette réforme provoque nécessairement une sélection sociale des étudiants sur des critères financiers. Un étudiant pouvait prétendre avoir un salaire une fois son concours réussi donc 4 ans après le bac. Aujourd’hui la masterisation ne permet pas aux futurs professeurs de toucher leur première paye avant la 6eme année! Peu d’étudiants peuvent supporter le coût de six années d’études! A cela s’ajoute le fait que la première partie du concours est en septembre, il sera donc impossible pour les étudiants de travailler l’été qui précédé le concours!

Adieu pédagogie!
Alors que le gouvernement avait promis de créer des masters professionnels, il n’est sorti de son chapeau que des masters disciplinaires dont le contenu est quasi identique au contenu des licences disciplinaires. A cela s’ajoute la quasi absence de didactique dans la formation et la réduction drastique des stages!

Nous ne voulons pas être des ingénieurs en informatiques bilingues!
Alors que le gouvernement ne juge pas nécessaire de nous donner une formation pédagogique il nous demande de parler couramment l’anglais et d’être des as de l’informatique en rendant obligatoire pour toute titularisation l’obtention du CLES 2 (diplôme de langue) et du C2I2E (diplôme d’informatique)!

Stop aux suppressions de postes!
Les chiffres parlent d’eux mêmes!
Nombre de postes au concours global (nationale):
2004: 12 012 postes
2011: 2916 postes
Évolution des postes au concours dans l’académie de Grenoble de 2004 à 2011:
2004: 463
2005: 452
2006: 388
2007: 380
2008: 329
2009: 230
2010: 270
2011: 120
2012: ??

Parce qu’enseigner est un métier qui s’apprend, nous exigeons:
Le retour à une année de formation rémunérée!
La refonte totale du contenu de formation!
La suppression de l’obligation du CLES2 et du C2I2E!
L’augmentation des postes au concours!
Le princiasterisation est de former des enseignant-e-s à
Nous appelons les enseignants, les stagiaires et les parents d’élèves à soutenir et à rejoindre notre mouvement contre ces réformes dont les seules motivations sont financières et qui mettent à mal notre formation et l’école publique!

Plateforme revendicative votée à l’unanimité
le 08/03/11 en assemblée générale décisionnelle à l’IUFM de Chambéry