La coordination des intermittents et précaires reste menacée d’expulsion immédiate.

Depuis quelques semaines, la mairie fait monter la pression. Un huissier est passé nous signifier que nous sommes expulsables à tout moment. On a tenté de nous couper l’électricité. La mairie semble vouloir nous faire accepter un lieu que nous refusons tant il est évident qu’il doit revenir aux habitants du quartier où il se trouve. Il s’agit d’un local au milieu de la cité Curial. Et ne parlons pas des lourds travaux que notre installation toute provisoire nécessiterait.

Le 2 mars, soutenue par un rassemblement de 120 personnes devant l’hôtel de Ville, une délégation a rencontré le directeur de cabinet du Maire, Nicolas Revel, et d’autres responsables municipaux. Devant notre détermination, ils ont fini par admettre que nous n’irions pas rue Curial (vidéo).

Nous avons alors de nouveau proposé une adresse de relogement éventuel, la cinquième depuis le début des négociations. C’est un immeuble municipal laissé vide depuis longtemps au 70 rue Championnet / 57 bd Ornano.

De plus, dans l’optique de trouver une solution, nous nous sommes engagés à réviser le cahier des charges du local à venir.

Quelques jours plus tard, la Mairie déclare l’immeuble indiqué indisponible et repropose le 106 rue Curial ou 70m2 de bureaux, dans l’attente d’un relogement conforme à un cahier des charges revu à la baisse ou notre expulsion…

Nos activités ne rentrent pas dans 70 m2 de bureaux.

Nous avons besoin, collectivement, de nous organiser, de réfléchir, de faire la cuisine, de projeter des films, de fabriquer des banderoles, de venir sans rendez-vous, de résister à l’arbitraire de Pôle emploi et de la CAf, de lire, de discuter, d’écrire, de produire des analyses, d’envisager de nouvelles actions, de partager une bibliothèque, de tenir des assemblées houleuses ou pas, de prendre nos repas ensemble, d’accueillir des camarades de passage, de rencontrer d’autres luttes, de dessiner des affiches, d’échapper à l’isolement et à la platitude d’une vie tout entière soumise à la norme de l’emploi.

Parce que nous avons besoin de lieux pour habiter le monde, agissons pour le relogement :

Vendredi 11 mars, rendez-vous à 13h, au bas des marches de l’opéra Bastille

Prévoir du temps, à manger, de quoi se couvrir…

— Alors la cip, vous êtes expulsés ou pas ?

— Oui, on est. La mairie vient de faire appel à la force publique.

—Alors pourquoi vous y êtes toujours, pourquoifaut signer la pétition, pourquoi vous faites un rendez-vous action vendredi ?

— On est expulsables, on a reçu le commandement de quitter les lieux. La mairie essaye de nous faire peur, fait bad cop, good cop pour nous faire accepter un local rue Curial ou des bureaux riquiqui qui ne nous conviennent pas.

— Parce que en plus vous avez des exigences ?

— Quoi en plus ? On fait pas la manche. La coordination est un lieu d’expérimentation sociale, politique et culturelle qui fonctionne en auto-organisation avec des permanences précarité et protocole Unedic qui traitent des dizaines de dossiers par mois, des concerts de soutien à prix libre, la possibilité pour des collectifs, des organisations de se réunir, de travailler, une cuisine partagée. Nous avons de réels besoins.

— Et vendredi, c’est quoi ?

— Un rendez-vous pour une action. Je ne sais pas ce que ce sera, on verra. On a comme ça occupé le toit de medef, le conseil d’administration de l’Unedic, la villa medicis, des agences pôle emploi, le plateau du JT… C’est en général assez joyeux, sport et joyeux.

• • • Indiquez à accueil@cip-idf.org un n° de téléphone pour être informés de l’expulsion et des rdv par SMS.