1000 copwatching et sites d’information… et bien plus encore
Catégorie : Global
Thèmes : CopwatchRépression
Cette fois ci, c’est du copwatching qu’ils se plaignent. En gros les flics se plaignent de ne pas pouvoir tabasser tout en étalant sur internet leurs petites vies sans intéret et leurs idées nauséabondes sans craintes.
Alors on nous demande qu’est ce que vous avez à reprocher à la police et ses agents ? Doit on rappeler que la police est un des bras armée d’un état qui essaie bon an mal an de permettre à une classe dominante d’asseoir sa domination sur une classe dominée. Ce même Etat qui a fait passé dernièrement encore la loi sur la retraite, la loi LOPSI II, et bien d’autres encore… Cet Etat qui maintient des forces armées en Afghanistan et ailleurs. Cet Etat qui continue de chasser à ses frontières.
Mais qu’est ce que exactement le “copwatching ? Comme l’explique le texte (“Cop watching surveillons ceux qui nous répriment” ), cette pratique est déjà vieille de plus de 20 ans. Elle est inspirée des actions des Blacks Panthers et du Mouvement pour la Libération de la Jeunesse de Berkeley. Son objectif est de suivre et diffuser les exactions policières du cadre de la loi. Ces derniers temps ce genre d’action a notamment permis de rendre publique les agissements policiers dans le calaisis, ou encore les liens entre la police lilloise et les mouvements d’extrême droite (par exemple dans ce cas là).
Ce genre d’action n’est pas isolé et d’autres initiative de ce type existent. Par exemple le bulletin (“Résistons Ensemble”), qui tout les mois diffuse les bavures policières, ou encore l’association “Ban Public” qui publie sur son site) le nombre de suicides et morts suspectes en prison.
que 1000 copwatchings se créent,
… et puis qu’on détruise l’Etat, ses lois, et ses flics !
Précisons qu’on a le droit de filmer un policier et qu’ ” Il n’est pas nécessaire de flouter les visages des personnes impliquées -comme acteurs, témoins, ou figurants-, si l’image est prise dans le contexte d’un évènement dont l’importance justifie qu’il soit communiqué au public “.
http://www.slate.fr/story/2997/t-le-droit-de-filmer-un-…icier
Le prochain rassemblement contre LOPPSI à Paris aura lieu : le mercredi 5 janvier 2011 de 17H à 23H au CIP (collectif intermittents et précaires) 14 quai de Charente 75019 PARIS – Métro Corentin Cariou (ligne 7)
Pour que ce rassemblement ne soit pas vain, il peut être intéressant d’avoir lu ce texte auparavant.
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« Je te souhaite que ta loi retombe sur ton père, ta mère, ta femme, tes enfants, et toute ta postérité. Et maintenant avale ta loi. » — A. Artaud.
Là ne s’agit pas de s’en contenter.
Les lois LOPSSIs sont des lois scélérates, certes, mais elles s’attaquent à quelque chose de plus profond : la mémoire historique.
Un arrière-goût de tout ce que les régimes autoritaires ont concocté de meilleur.
Mais nous ne nous arrêterons pas là, ce n’est pas au nom de quelque idéal de liberté républicain ou démocrate que nous désirons nous lever.
Au nom de rien d’ailleurs.
La haine totale de ce monde totalitaire suffit à nous accrocher à la moindre intensité de résistance pouvant naître.
Mais nous ne nous arrêterons pas là non plus.
Nous combattons sans défendre mais combattons avec certains horizons en tête : celui de voir un jour sans Travail, sans Propriété, sans Misère, bref tout ce qui a dicté les grandes insurrections ouvrières du siècle dernier…
Nous sommes une histoire perdue cherchant à se retrouver en ces temps effacés :
Mieux que partout, la France a réussi à ménager l’oubli chez ses sujets, non seulement l’oubli de ce pourquoi elle règne encore, cette France, mais l’oubli qu’il existe des ailleurs, d’autres notes, d’autres couleurs que le gris bétonné et le noir fumeux.
« C’est une époque bien carabinée » disait un camarade et c’est véritablement vrai. Tout a faillit ici, pourtant tout semble encore fonctionner. Là, se dévisage le capitalisme : il n’a besoin que de notre consentement soumis pour exister. Il ne lui faut même plus inventer quelques bonheurs qui tiennent, des merveilles qui font espérer. Il ne lui faut, désormais, plus que perfectionner ses outils policiers.
Lui-même se l’avoue lorsqu’il met en scène sa critique : « Le monde est pourri, vous avec, restez sage » relaye le Spectacle.
Puisque le monde dérive, pourquoi ne pas dériver lentement avec lui. C’est ce qu’ON voulait nous faire croire.
Hélas, le meilleur des mondes n’a pas encore triomphé !
« C’est un beau moment, que celui où se met en mouvement un assaut contre l’ordre du monde […] Voilà donc une civilisation qui brûle, chavire et s’enfonce tout entière. Ah ! Le beau torpillage. »
Il nous faut retrouver la mémoire, une mémoire tactile, celle des armes, de l’émeute, de la résistance matérielle. Il nous faut des réflexes, il nous faut se mettre d’accord une bonne fois pour toute : « faire apparaitre dans la pratique une ligne de partage entre ceux qui veulent encore de ce qui existe, et ceux qui n’en voudront plus ».
En temps de guerre, ceux qui prétendent échapper à celà sont ceux qui ont déjà choisi un camp : celui de l’engagement le plus total dans le désengagement. Celui de rejouer les mêmes échecs en se disant que cela fonctionnera un jour.
Ce sont eux, les véritables amnésiques. L’amnésie est une position bien confortable en ce monde, elle permet de s’ancrer léthargiquement dans un espoir messianique. Un espoir qui n’a pas fini de faire vivre et de laisser mourir…
« Diverses époques ont eu ainsi leur grand conflit, qu’elles n’ont pas choisi mais où il faut choisir son camps. C’est l’entreprise d’une génération, par laquelle se balaient les empires et leurs cultures. Il s’agit de prendre Troie ; ou bien de la défendre. Ils se ressemblent par quelque côté, ces instants où vient se séparer ceux qui combattront dans les camps ennemis, et ne se reverront plus. » — Guy Debord.
Dimanche 26 décembre 2010.