Cette manoeuvre a mobilisée contre elle l’ensemble du monde de l’école, les étudiants, les parents (qui craignent de voir disparaître le temps plein à l’école primaire), les précaires menacés par le chômage et les enseignants fixes préoccupés par les conséquences pédagogiques d’un tel appauvrissement de la didactique.

Les syndicats de base ont activement soutenu cette mobilisation mais la nouveauté a été l’apparition de très nombreux comités de précaires et de comités spontanés qui regroupent les parents et les enseignants. Ces comités ont donné vie à des luttes radicales, allant jusqu’à occuper nuit et jour durant plusieurs semaines les écoles de leurs enfants, et ont fait pression sur les administrations locales et les directions scolaires en organisant des assemblées publiques quartier par quartier et ville par ville. Une grande partie de ces comités sont devenus des acteurs sociaux actifs sur leur territoire et sur le web, disposant d’une grande capacité de mobilisation, de contre-information et sont devenus une référence pour de nombreux parents déboussolés par la propagande médiatique du gouvernement Berlusconi.

L’indépendance face aux partis et l’autonomie politique sont les caractéristiques fortes de ces comités qui ont permis le développement et la confiance dans l’auto-organisation ainsi qu’un regain d’intérêt pour la lutte. L’engagement de camarades libertaires, soit enseignants soit parents y est significatif. Une partie des objectifs ont été atteint pour l’instant (maintient d’un nombre d’heures décent, sauvetage du temps plein) mais sont remis en cause à chaque rentrée.

Ainsi, les récente mesures d’austérité qui vont frapper durement l’éducation dans ces prochaines années (50% d’économie sur le bilan global, 42’000 licenciements supplémentaires de précaires, baisses de salaire massives) ont vu une autre pratique de mobilisation naître ; le blocage des notes. Cette grève administrative lancée uniquement par les syndicats de base et soutenue par les comités profs-parents a eu un grand succès dans tous le pays et promet un automne chaud dans les préaux. Cette alliance entre syndicats et mouvement de base, malgré ses hauts et ses bas, représente le seul espoir actuel pour défendre une école publique, laïque, populaire et de qualité.

Relations Internationales FdCA

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Rebellion numéro 45

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