Le Lundi 25, suite à un blocage de la sortie de leur entreprise, les salarié-e-s se sont mis en grève. Entreprise de transport frigorifique, les routier-e-s n’ont que peu d’occasion au quotidien de se voire. La plupart du temps, ils viennent pointer, grimpent dans leurs camions déjà chargé, et s’en vont livrer leur marchandise parfois à des milliers de kilomètres, sans trop savoir quelle sera leur mission du lendemain.

Que des manifestant-e-s bloquent leur entreprise leur a au moins permis de se rencontrer et d’échanger sur leurs conditions de travail. Manquement au paiement des heures supplémentaires, harcèlement, précarité des contrats pour un certain nombre, ils ne savaient qu’au jour le jour quelle serait leur destination.

Devant ces constats, et avec le soutien des manifestant-e-s, les salarié-e-s de Sopitra ont alors décidé Lundi matin de débrayer. Ils ont ainsi tenu ensemble un piquet de grève toute la nuit autour d’un feu en face de leur dépôt. Ils ont vécu quelques moments de tension, notamment lorsqu’un des patrons, énervé, est arrivé sur le piquet et a commencer à frapper quelques employé-e-s. Ceux-ci ne se sont pas laisser démonter, et le patron est alors parti après avoir reçu quelques coups. Le soutien au cours de la nuit et au petit matin les ont sans doute beaucoup aider à tenir.

Le lendemain Mardi 26, les manifestant-e-s avaient décidé de revenir bloquer les environs de la société Sopitra, pour accentuer une peu la pression. Au matin, passage d’huissier avec remise de convocations au tribunal pour le Jeudi suivant pour une dizaine de salarié-e-s, au motif d' »empêchement à la liberté de travailler » et que la société déclarait perdre 150 000 euros par jour de grève.

La pression augmente encore d’un coup, mais le soutien, et l’arrivée de délégué syndicaux permettent aux salarié-e-s de ne pas trop craquer. Des messages des autres antennes en France de la société Sopitra aident également à faire monter la pression sur les patrons, avec une menace de mise en grève sur tous les sites si jamais les salarié-e-s n’obtiennent pas gain de cause.

A 10H, le blocage environnant est levé depuis quelques temps, peu de soutiens restent, mais les délégués sont arrivés, avec un ensemble de revendications, et demandent à être reçu. Les 2 patrons ne semblent pas d’accord entre eux, et font un peu traîner l’heure de la rencontre, mais finalement elle aura lieu.

On apprend un peu plus tard que les patrons ont fini par cédé sous la pression et que les salarié-e-s ont obtenus la levée de la plainte, ainsi que l’engagement du paiement de certaines heures supplémentaires.

Même si les salarié-e-s grèvistes ont eu gain de cause, ils-elles émettent des doutes quand à leur longévité dans cette entreprise, et pensent que leurs patrons risquent de leur mener la vie dure. Pour autant, d’avoir vécu ce moment collectif de lutte, d’avoir prouver leur force à rester solidaires semblent leur avoir apporter de l’espoir, espérons que tant qu’ils-elles restent ainsi soudés (ce qui semble être le cas, beaucoup parlaient de s’organiser plus collectivement), ils-elles parviendront à empêcher les patrons de cette société de continuer des les exploiter ainsi.