Alors que le peuple iranien s’apprête aux alentours du 12 juin à redescendre de nouveau pour une nouvelle vague de manifs sauvages qui commémoreront les débuts du soulèvement populaire de Juin 2009 la dictature sanguinaire de Ahmadinejad et Khamenei multiplie ses exactions ses meurtres et ses exécutions sommaires avec l’espoir illusoire de terroriser la population, peine perdue semble-t’il depuis l mardi soir dernier malgré des déploiements sans précédent des forces répressives et des dizaines d’arrestations de nombreux reports signales que les Manifs des toits on de nouveau éclatées dans les quartiers sud de Téhéran et dans d’autres villes du pays

Mohsen Peykvand: Crime contre l’Humanité commis à la prison Rajaï-Shahr

La prison de Rajaï-Shahr de la ville de Karaj (50 km de Téhéran) est l’une des prisons les plus dangereuses d’Iran. Rajaï-Shahr est devenu un lieu de détention pour plus de 70 prisonniers politiques. En raison des comportements arbitraires des responsables de cette prison, de très graves violations des droits de l’homme y ont été commises : torture, viol, meurtre, et fait nouveau y auraient étés commis comme dans la province du kurdistan iranien des meurtres carcéraux commis par les matons par empoisonnement contre des prisonniers

Selon le collectif Hrana l’un des organes d’information du groupement des militants des droits de l’homme en Iran, a décidé de publier un nouveau document vidéo dans le cadre de la publication des preuves concernant le comportement barbare et sanguinaires des responsables de cette prison.

Cette vidéo a été enregistrée à la prison de Rajaï-Shahr. Elle a été transmise à l’extérieur par un moyen dont l’agence ne publie pas les détails pour des raisons de sécurité. Cette vidéo fournit des informations sur les actes de torture et les violences inhumaines subis par plusieurs prisonniers.

Ces documents, ainsi que la vidéo publiée par l’agence hier révélant le témoignage d’un prisonnier ayant été violé et torturé, ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres démontrant la situation catastrophique des prisonniers dans ce lieu de détention et le manque total d’intérêt des responsables de cette prison et du pouvoir judiciaire iranien à l’égard de cette situation.

Concernant la direction de cette prison, il convient d’ajouter les points suivants :

– L’ancien directeur (M. Sh.) a été jugé coupable et arrêté en 2003 pour un trafic de filles iraniennes vers les pays du golfe persique (cette personne purge actuellement « sa peine » en étant le responsable des paramilitaire basijis de cette même prison).

– L’ancien responsable de sécurité (R. Khademi) a été exilé ailleurs pour avoir harcelé des prisonnières de cette prison.

– Le médecin et d’autres responsables de sections ont été arrêtés ces 18 derniers mois pour des violences commises et trafic de drogue.

De très nombreux détenus de cette prison, à l’image des témoins qui apparaissent dans ces vidéos, ont à plusieurs reprises réclamé le soutien des associations de défense des droits de l’homme pour leur sécurité et leur vie. Ils ont espoir que, grâce à leurs révélations et malgré l’énorme risque encouru pour leur vie, les responsables de cette prison changeront de comportement et que les droits les plus élémentaires des prisonniers seront respectés.

La vidéo est visible ici

http://www.youtube.com/watch?v=-H6_1CWUtA0

Transcription de cette vidéo

Ici c’est la prison de Rajaï-Shahr, section #1, salle #1, le 1er Khordad 1389 (22 Mai 2010). Nous sommes auprès de Monsieur Mohsen Peykvand.

Aujourd’hui, Hassan Akharian, directeur de la prison, a violemment frappé Moshen et quelques autres prisonniers. Il a brisé la main de Mohsen. Lorsqu’il a été transféré à l’infirmerie, le Docteur Rajavi, responsable de l’infirmerie, a demandé son hospitalisation mais Hassan Akharian (et Amini [?]) se sont opposés à l’hospitalisation de Mohsen et d’autres prisonniers. Hassan Akharian est devenu un énorme problème pour les prisonniers ici. Il a ouvert une salle de torture. Il a fait interdire les visites de façon arbitraire. Il est drogué et se comporte comme un fou. Bref, il a beaucoup aggravé la situation dans cette prison. Monsieur Mohsen Peykvand va lui-même vous l’expliquer.

Mohsen : qu’est-ce que je dois dire ?

Raconte ce qui s’est passé.

Mohsen : sur un malentendu, ils m’ont emmené au studio [cellule d’isolement, voir plus bas], ils m’ont menotté et bandé les yeux, avec Monsieur Saman Mohammadi. J’étais avec quelques autres. Ils sont partis dans la salle. Il nous a retenu tous les deux. Il l’a fait de son propre chef. Il s’est mis à nous frapper. On a demandé : « pourquoi sur un malentendu, sans bagarre et sans rien du tout? » Il m’a bandé les yeux et m’a frappé. Je ne peux plus bouger les mains et les pieds. J’ai perdu conscience. On m’a emmené à l’infirmerie. Là-bas, Monsieur Rajavi le responsable de l’infirmerie, a demandé que je sois hospitalisé. Monsieur Akharian et Monsieur Amin [ont] envoyé le gardien pasdar [gardien de la révolution] de la section pour dire que ce n’était pas possible, qu’ils n’étaient pas d’accord. Ils ont dit qu’ils prenaient la responsabilité de ne pas nous hospitaliser. On n’a aucune garantie pour nos vies.

Vous pouvez porter plainte contre Monsieur Akharian ?
Oui

Vous l’avez déjà fait ? Il y a eu une suite ?

Non

[Mohsen ne parlera plus dans la suite de cette vidéo. D’autres prisonniers (au moins 2 ou 3 autres), apparemment regroupés autour de Mohsen et du principal intervenant, témoignent]

Est-ce que quelqu’un d’autre veut dire autre chose ?

[inaudible]

tu ne veux pas dire quelque chose ?

Non, je n’ai rien à dire

Dans cette prison, il n’y pas que ce cas. Tout le monde est dans la même situation. Personne ne se donne la peine de s’occuper de cette situation. Les gardiens introduisent des drogues dans la prison et tout le monde s’en fout. Tout le monde souffre dans cette prison. Les tortures auxquelles on est soumis, là vous avez vu l’un des meilleurs cas.

Ses 2 bras sont cassés et il a été frappé et tu dis que c’est un bon cas ?

Oui, c’est un des meilleurs cas

Bahram Tasviri a été frappé dans « le studio » (?) [nom utilisé pour les cellules d’isolement ? voir plus bas], ils lui ont brisé les deux pieds, la main. Il est dans un sale état. Sa famille a porté plainte. Sans aucune suite.

Saman Mohammadi [un autre prisonnier semble vouloir indiquer le cas de Saman Mohammadi évoqué aussi par Mohsen Peykvand]

Comment sont les cellules d’isolement, qui sont appelées « les studios » ?

C’est affreux. Pas de douche. On ne peut aller aux toilettes que deux fois par jour. Ils gardent [les prisonniers] là-bas sans [date ?].
Dis lui que les soirs on entend ces cris… [inaudible]
Ici, dans la salle 2, entendre les bruits de torture et les cris des prisonniers c’est devenu quelque chose de normal pour nous. Deux mètres au-dessus de notre tête, ce sont les cellules d’isolement de la première section. Je ne sais pas s’il y a une instance responsable pour surveiller cette situation ?

Non, ils disent qu’ils ont les pleins pouvoirs, ils disent frapper.
Oui [Hassan] Akharian [le directeur de la prison] lui-même m’a dit qu’Ali Haj-Kazem lui a donné les pleins pouvoirs.
Quelques agents ont été payés pour venir nous frapper dans notre sommeil, nous ont arrosé d’eau bouillante. Et personne n’a donné suite.

Monsieur Akharian dit que comme il est un [agent des Renseignements], personne n’ose lui dire quoique ce soit dans cette prison.

[conversations inaudibles]
Fin

Bahram Tasviri Khiabani: Torturé et violé pour avoir protesté dans la section « niche » de la prison (Rajaï-Shahr)

Téhéran, le 28 mai – les détenus d’un bloc cellulaire de Karadj surnommé « la niche » sont harcelés et torturés, leurs mains, leurs pieds et quelquefois leurs mâchoires brisés par le traitement brutal du responsable du bloc où ils sont envoyés pour avoir protesté a appris Iran Focus.Saman Mohammadian et Mohsen Bigvand, deux détenus de cette prison de Rajaï-Shahr, sont actuellement à l’infirmerie et plus d’une dizaine sont à l’isolement suivant les militants des droits humains et de la démocratie en Iran.

La vidéo et le témoignage de Bharan

http://www.youtube.com/watch?v=61uujIwbzPk

Un autre parmi les nombreux prisonniers de la niche torturés c’est Bahram Tasviri Khiabani, 30 ans, emprisonné depuis six ans. Il a été mis à l’isolement pendant cinq jours il y a environ six semaines pour avoir protesté contre les insultes que Youssefi, un fonctionnaire de la prison, avait proféré contre sa famille.

Bahram Tasviri Khiabani a demandé à appeler sa famille, mais les gardiens ont refusé. D’après les rapports, le responsable de la niche, Hassan Akharian, a appelé la mère de Tasviri pour lui dire que son fils était mort et qu’ils pouvaient récupérer le corps à l’infirmerie pour l’enterrer. En entendant la nouvelle, la mère de Tasviri a fait un arrêt cardiaque et a du être hospitalisée.

Akharian a alors dit à Tasviri que sa mère était à l’hôpital. Tasviri demanda à appeler sa famille et de nouveau, on lui refusa l’appel téléphonique. Ces cinq jours étaient alors écoulés et il entrait dans le septième. Mais les fonctionnaires de la prison refusèrent de le faire sortir de l’isolement. Il demanda alors à voir le directeur de la prison, mais cette requête fut également refusée. Pour en finir avec cette situation intolérable Tasviri a fini par s’immoler par le feu. Les gardiens ont envahi la cellule, lui ont pulvérisé du poivre dans les yeux et l’ont battu sur la tête et au visage avec des bâtons.

Bahram Tasviri Khiabani a été emmené dans une autre cellule servant de salle de torture alors que son corps était brûlé. Il était entravé et avait les yeux bandés et a été tellement longtemps torturé avec des bâtons qu’il a eu les mains et les pieds cassés. Puis il a été déshabillé et sodomisé avec des bâtons par Mirza Aqayi, l’officier de service et deux gardes nommés Youssefi et Shirkhani jusqu’à ce que ce prisonnier sans défense s’évanouisse ; les gardes lui ont aspergé le visage pour le faire revenir à lui puis ont continué la même torture. Toutes les tortures ont été faites sous la direction de Hassan Akharian.

Bahram Tasviri Khiabani a ensuite été ramené dans une cellule individuelle. Il était déshabillé et sans rien pour se couvrir, sur un sol en ciment humidifié par les gardiens. Tasviri est resté ainsi un mois, les mains et les pieds cassés, le corps blessé, meurtri et sanguinolent. Ses pieds s’infectèrent et il finit par tomber dans le coma, les gardiens furent alors obligés de l’emmener à l’infirmerie. L’infirmerie commença par refuser de l’admettre car il était mourant et ils ne voulaient pas en être responsable. A la fin, le Docteur Razavi l’admit, le ramena à la conscience et dit aux fonctionnaires de la prison qu’il avait besoin d’une opération urgente. Mais Akharian refusa et le remit à l’isolement pendant deux jours au bout desquels il put être opéré à cause de la pression exercée par l’infirmerie.

Les parents de Tasviri ont porté plainte pour les crimes commis contre leur fils en prison et Bahram Tasviri Khiabani a également porté plainte auprès de l’inspection pénitentiaire. Un individu nommé Réza Torabian l’a menacé lui disant que, s’il ne retirait pas sa plainte, il devrait en subir les conséquences. Il risque de mourir en prison.

Samedi et dimanche Akharian a recommencé à battre Bahram Tasviri Khiabani devant d’autres prisonniers ave une matraque pour le forcer à retirer sa plainte.

D’autres prisonniers sont dans la même situation et certains sont à l’isolement. Il s’agit de Ahmad Ashkan, Reza Djalaleh, Madjid Afshar, Mohsen Bigvand, Taqi Nazari, Mehdi Sourani (mâchoire fracturée suite à des tortures et cependant à l’isolement), Qeisar Ismaili, Madjid Mahmoudi, Nasser Quchanlou, Hossein Karimi, Hamid Ashki, Shir-Mohammad Mohammadi et Hassan Sharifi, à l’isolement depuis six mois sans raison valable et torturé quotidiennement